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Eglise du Saint-Sacrement à Liège - Page 69

  • Cinq cents personnes pour le Saint-Sacrement

    Solennité de la Fête-Dieu à Liège le 25 juin 

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    pour écouter les chants de la messe

     

    La Solennité de la Fête-Dieu célébrée ce samedi 25 juin à Liège a attiré de nombreux chrétiens, venus essentiellement de Liège mais aussi de sa banlieue et même d’autres villes : Verviers, Malmédy, Namur, Bruxelles…Cinq cents personnes se pressaient dans l’église du Saint-Sacrement (où la messe était célébrée avec le concours de la Schola Sainte-Cécile, une excellente chorale parisienne  vouée au plain chant et au répertoire baroque) et, malgré le temps maussade, un peu moins de trois cents d’entre elles ont suivi la procession qui s'est déroulée ensuite dans les rues du quartier d’Avroy.

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    Pour ne pas être accusés de chauvinisme liégeois, laissons sur ce point la parole à un témoin venu de l’extérieur et qui a spontanément « posté » ses impressions sur le site du « forum catholique » :

    « Je rentre de Liége où j’ai eu le bonheur d'assister aux magnifiques cérémonies de la Fête-Dieu. N'oublions pas que cette ville de Belgique est le berceau de la Fête du Saint Sacrement, initiative d'une belge, sainte Julienne de Cornillon, aidée de sainte Eve de Saint-Martin et de sainte Isabelle de Huy.  Après Vatican II,la procession du Saint Sacrement disparut dans cette ville princière. Il y a peu l'église du Saint-Sacrement fut même mise en vente. Heureusement, une association sérieuse fut créée, présidée par un prêtre vraiment catholique, des sommes furent données, même par de grands personnages de l'Eglise belge. L'édifice put être acheté.
    Aujourd'hui pour la deuxième fois, une magnifique procession se déroula dans le quartier, agrémentée d'une bonne fanfare connaissant les marches traditionnelles de procession, rythmée par la récitation du chapelet et les cantiques traditionnels que tout le monde chante. Cette manifestation priante était suivie par une foule nombreuse. Dans la procession, tout était magnifique, car comme disait le saint Curé d'Ars "Rien n'est trop beau pour le Bon Dieu »: un monumental ostensoir, superbe orfèvrerie en vermeil, un somptueux dais garni de velours rouge et broderies d'or, surmonté du pélican en bois doré, des bannières toutes au plus belles, dont une de sainte Julienne, ainsi qu'une Madone richement habillée, ornée de dentelles et de bijoux, portées sous un baldaquin. La procession était précédée d'une Messe Solennelle, célébrée selon la forme extraordinaire, rehaussée par les chants célestes de la Scola Sainte-Cécile, de la Paroisse Saint-Eugène, de Paris. L'église était comble. Grâce à cette association dynamique et les différents prêtres, Liége a renoué avec l'esprit de sainte Julienne et a organisé une belle cérémonie, vraiment digne du Dieu de l'Eucharistie, notre Roi. ». C’est signé : Frère Guibert.

     

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    messe et procession du saint-sacrement le 25 juin 2011 à liège

    autres images ici: 

    Images de la procession de la Fête-Dieu à Liège

     

     

     

  • "Tantum ergo sacramentum, veneremur cernui..."



    FÊTE-DIEU À LIÈGE :
     

     

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    LA PROCESSION EST DE SORTIE AU CENTRE-VILLE 

    LE SAMEDI 25 JUIN 2011 

     

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    La Solennité de la Fête-Dieu sera célébrée le samedi 25 juin prochain à 16 heures, en l’église du Saint-Sacrement à Liège (Bd d’Avroy, 132). Cette messe (missel de 1962) sera présidée par le chanoine Jos Vanderbruggen, o.praem., recteur du sanctuaire de Tancrémont (officiant), assisté par les abbés Jean-Pierre Herman, chapelain aux sanctuaires de Beauraing (diacre) et Claude Germeau, directeur du foyer d'accueil des jeunes à Herstal (sous-diacre).

     

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    l'église du saint-sacrement à Liège

     

    La manifestation bénéficie du concours de la Schola Sainte-Cécile (dir. Henri Adam de Villiers), un excellent ensemble vocal parisien dédié au plain-chant et à la musique baroque. Cette chorale (basée à l’église Saint-Eugène, Paris 9e) interprétera, outre le propre grégorien de la fête, la messe à quatre voix « ad majorem Dei gloriam » d’André Campra (1660-1744) ainsi que des motets du XVIIe siècle français (Michel de Lalande, Jean de Bournonville) et liégeois (Henri Du Mont, Peter Philips, Lambert Pietkin).

    extrait de la messe interprété ici par Le concert spirituel (dir. H.Niquet):

     

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    Comme l’an dernier, la procession du Saint-Sacrement se déroulera ensuite  dans le quartier d’Avroy, avec le concours de la Schola Sainte-Cécile et de l’Harmonie du Royal Cercle Musical Saint-Georges de Montzen : départ de l’église du Saint-Sacrement vers 17h30. Itinéraire : Boulevard d’Avroy, Rue Sainte-Marie, Rue Louvrex, Rue des Augustins et clôture (18h30) au kiosque du Parc d’Avroy. Les autorités, tant civiles qu' ecclésiastiques, ont marqué leur accord sur cette organisation.

     La fête est ouverte à tous. Ce n’est ni un simple spectacle, ni une parade folklorique mais une marche religieuse qui renoue aussi avec une tradition née au Pays de Liège voici plus de sept siècles, après l'instauration de la fête (1246) sous l'impulsion de  sainte Julienne de Cornillon .

    André Campra:

    André Campra (Aix-en-Provence, 3 décembre 1660 - Versailles, 29 juin1744), fut maître de musique à Notre-Dame de Paris, après l’avoir été à la cathédrale Saint-Etienne de Toulouse. Avant de s’illustrer dans la musique d’opéra et de ballet, il se fit une réputation dans la musique sacrée. Il officie à l'Académie royale de musique et à la chapelle royale de Versailles après la mort de Louis XIV. À partir de 1720 il retourna à la musique religieuse pour lui consacrer l’essentiel de son œuvre.

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    La Schola Sainte Cécile:

    La Schola Sainte-Cécile est un chœur liturgique parisien d’une trentaine de chanteurs, fondé par Henri Adam de Villiers en 2000 et dédié à l’interprétation de la musique vocale sacrée traditionnelle, en particulier la période baroque française. Cette schola intervient ordinairement dans le cadre de la liturgie romaine traditionnelle et dans celui de la liturgie byzantine russe. Elle a également chanté à plusieurs occasions des offices de la liturgie ambrosienne traditionnelle : à Milan en2000 et à Rome en 2003 (église de la très Sainte Trinité des Pèlerins) et en 2010 (au Panthéon).

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    Henri Adam de Villiers

     

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    Le mois de juin n’est pas seulement voué au culte du Sacré-Cœur de Jésus, c’est aussi celui de la Fête-Dieu qui nous invite à proclamer notre foi dans la présence réelle du Christ sous les espèces eucharistiques consacrées lors de chaque messe : oui, sous ces humbles apparences du pain et du vin, Jésus a voulu demeurer vivant aujourd’hui encore dans et pour ce monde,  tous les jours et jusqu’à la fin des temps. Pour en témoigner devant tous,  chaque année depuis plus de sept siècles l’Eglise célèbre une messe festive suivie d’une marche publique au cours de laquelle le pain eucharistique, communément appelé « hostie », est montré respectueusement mais visiblement, au peuple dans un support appelé « ostensoir » (du mot latin ostendere : montrer) : c’est la procession de la Fête-Dieu ou Fête du Saint-Sacrement.

     

    fête-dieu 2011 à liège: messe et procession au centre-ville

    sainte Julienne (église du saint-sacrement, Liège)

     sur la vie de sainte Julienne de Cornillon, lire ici:http://www.sainte-julienne

    Cette célébration festive, aujourd’hui universelle, est née au diocèse de Liège en 1246, sous l’impulsion de sainte Julienne de Cornillon et d’ Ève de Saint-Martin. Elle fut étendue au monde entier en 1264 et la procession  qui  suit la messe instituée quelque cinquante ans plus tard (1318).

    Mais à Liège, berceau de la fête, cette procession s’est éteinte dans les années 1970. Un comité de fidèles a vu le jour pour la faire renaître au cœur de la cité ardente : dans le quartier Avroy-Jardin botanique. L’an dernier, près de 500 personnes y ont pris part ainsi qu’à  la messe dont elle procède. Le rendez-vous est pris cette année pour le samedi 25 juin 2011, 16 heures, à l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132).

     

     

     

    Mémorable :

    EXTRAIT DU RADIOMESSAGE DE PIE XII AU PEUPLE LIÉGEOIS,

    LE 30 JUIN 1946

     

      pour le VIIe centenaire de l’institution de la Fête-Dieu à Liège

     

     « Faut-il Nous étonner que le Christ de lumière, d’amour et de charité ait choisi votre patrie pour lui confier, par le ministère caché de la vierge augustinienne de Cornillon, ce joyau de la liturgie catholique, la Fête-Dieu, afin que, brillant d’abord chez vous du plus pur éclat, il rayonne de chez vous sur le monde entier en sorte que tous, sans distinction de pays, de classes, de conditions, rassasiés de la même nourriture divine, goûtent ensemble la fortifiante douceur de l’unité et de la paix que signifient les apparences du pain et du vin sous lesquelles se voilent le corps, le sang, l’âme, la divinité du Christ, notre véritable aliment et notre véritable vie.

    Tel est l’objet de la prière qui monte, ardente, de Notre cœur vers le Cœur de Jésus, présentée par le Cœur immaculé de Marie, Mère et Médiatrice ; qu’elle attire sur vous l’abondance de toutes grâces avec la Bénédiction que Nous allons vous donner dans toute l’effusion de Notre amour paternel à vous, peuple liégeois, à vos chefs spirituels et particulièrement aux nouveaux prêtres et sous-diacres ordonnés en cette mémorable journée. » Ci-dessous: la procession nautique sur la Meuse.

     

    fête-dieu 2011 à liège: messe et procession au centre-ville

     

     

    Plan du quartier d'Avroy, à hauteur de l'église du St-Sacrement:

    fête-dieu 2011 à liège: messe et procession au centre-ville

     

    Renseignements : tél. 04.344.10.89,  courriel sursumcorda@skynet.be

    Web : http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com  et http://fetedieualiege.wordpress.com

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Un réseau convivial

     

    JOURNÉE DES «  ÉGLISES OUVERTES »

     

     EN L'ÉGLISE DU SAINT-SACREMENT A LIÈGE

    Boulevard d'avroy, 132 à Liège

     

     

    journée "églises ouvertes" au saint-sacrement à liège

     

    journée "églises ouvertes" au saint-sacrement à liège 

     Le dimanche 5 juin 2011

     concert polyphonie, orgue et plain-chant à 17 heures

    messe solennisée à 10 heures

     

     

    journée "églises ouvertes" au saint-sacrement à liège

     

     

    La Journée des Eglises Ouvertes du dimanche 5 juin 2011 est un jour de fête pour tous les édifices religieux en Belgique. Plus de trois cents églises ouvrent leurs portes ce jour-là. Afin de contribuer à la mise en valeur du patrimoine religieux. C’est une initiative de la Fondation « églises ouvertes ». Celle-ci vise à créer un réseau d’églises ouvertes menant des actions communes pour rendre leur atmosphère chaleureuse et accueillante. L’église du Saint-Sacrement à Liège s’est associée à cette journée particulière et ouvrira ses portes au public le dimanche 5 juin à 17 heures pour une belle manifestation musicale. Située boulevard d’Avroy, 132 (face à la statue équestre de Charlemagne), cette église est particulièrement attentive à la promotion de la culture ainsi qu’au maintien de la tradition du chant grégorien.

     

    journée "églises ouvertes" au saint-sacrement à liègeLe thème du concert  « Orgue, Polyphonie et Plain Chant » y réunira : l’ensemble vocal « Praeludium », dans un programme de musique ancienne et de polyphonies modernes - l ’ensemble « Una Voce », composé d’élèves de l’académie de chant grégorien (dir. Stéphan Junker), qui proposera des œuvres en plain-chant et en diaphonie - l’organiste Patrick Wilwerth, qui interprètera des œuvres pour orgue de J.S. Bach et de compositeurs liégeois.

     

    Un moment musical où  rayonnera la musique sacrée, ancienne et contemporaine.

     journée "églises ouvertes" au saint-sacrement à liège

    Le matin de ce même dimanche 5 juin, à la messe habituelle de 10 heures (missel de 1962), la Schola du Saint-Sacrement chantera en grégorien le Kyriale du temps pascal, le Proprium « Exaudi, Domine » du dimanche dans l’octave de l’ascension ainsi qu’un Sanctus tropé en diaphonie d’origine hongroise. Á l’orgue Thomas du Saint-Sacrement :Patrick Wilwerth, professeur au conservatoire de Verviers.

     

    Organisation du concert de 17 heures :

     

    Fondation « églises ouvertes »,  ASBL « Tempus musicale » et ASBL « Sursum Corda »

    Info sur le concert : 0495.200.871,  P.A.F :  6€  (à partir de 12 ans) http://www.praeludium.be et http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com

     

  • Un nouveau dogme

     

      L'INFAILLIBILITE DES MEDIAS ?

     

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    Dans la récente livraison (40e année, n°1) de la Revue « Pâque Nouvelle » on peut lire,paque%203.jpg entre autres, trois intéressantes réflexions (Jacques Naedts , Olivier Bonnewijn, Bruno Jacobs) sur la relation du corps à l’être et à sa destinée et deux exposés sur la vision de l’au-delà dans l’ancien puis le nouveau Testament (J. Ries).

     On trouvera par ailleurs une évocation de l’aoôtre des « petits riens, l’abbé Edouard Froidure (J.-M. Derzelle) ainsi qu’un article sur la procréation médicalement assistée (C. Brochier).

     Une réflexion d’actualité sur  les médias (Marion Guében-Baugniet) a particulièrement attiré notre attention. Nous la reproduisons in extenso ci-après :

     

    "Le livre Lumière du Monde - entretiens de Peter Seewald avec Benoît XVI a fait un tabac : déjà vendu près d’un million d’exemplaires, il a suscité beaucoup de réactions dans la presse ! A partir de celles-ci et de façon plus générale, il est instructif de relever les tendances actuelles des médias et les motivations qui les sous-tendent.

    Comment les médias répercutent-ils les textes et paroles du Magistère ? Que penser par exemple de leur interprétation (concernant l’incontournable préservatif) :Benoît XVI vient d’ouvrir une brèche ?

    « Ouvrir une brèche » postule qu’il y a un mur, une muraille. La position de l'Église est donc posée erronément comme celle d’une forteresse. Et d’autre part, le présentateur postule que la vérité, c’est lui qui la détient et donc que le pape commence enfin à faire le premier pas vers la vérité en s’alignant sur l’opinion du moment. Voilà qui illustre bien la réalité pratique dans laquelle nous nous trouvons maintenant : le Magistère n’est plus au Vatican, il est sur les ondes. Au point que si le Pape ou un évêque émet un propos tranchant un peu sur le consensus inconsistant qui tient lieu de morale aujourd’hui, la presse, la TV, la radio clament péremptoirement : « Il a dérapé ! » Et le public finit par faire et croire sien ce qu’on n’arrête pas de lui inculquer. Si bien que la position de l'Église sera attaquée tant qu’elle n’aura pas rejoint le relativisme actuel.

    P1060678x_t_800.jpgEn parlant de « brèche » on semblait mettre une bonne note au pape parce qu’il se rapprochait de l’opinion commune !Si tant est qu’il s’en rapproche car là encore, il faut bien interpréter ses propos. Dans certains cas précis, l’utilisation du préservatif peut constituer un premier pas vers une décision d’inspiration plus morale, un pas qui commence à tenir compte de l’autre, mais ce premier pas, ce n’est pas depuis la brèche de l'Église. C’est un premier pas depuis le plancher. Il s’adresse à des gens (prostituées et autres) qui n’ont pas encore accédé à un réel comportement moral. C’est une pierre d’attente. Une petite pierre. Nous ne sommes pas encore dans cette véritable humanisation de la sexualité prônée par le Pape.

    Priorité des mentalités glissantes sur la vérité évangélique

    Qui donc à part l'Église tient publiquement un discours sur la qualité humaine de la vie amoureuse et sexuelle ? Les médias ne cherchent pas la vérité mais à grignoter la position de l'Eglise dans un rapport de force… qui habituellement aboutit à la ridiculiser sans vraiment analyser ce que dit le pape. Et là il devrait y avoir une morale minimale du monde médiatique qui consisterait à lire les textes et à les transmettre exactement comme ils sont dits. On ne recherche pas le sens du texte mais à créer un événement scandaleux. Oserait-on faire pareil au sujet des textes de l’Islam ?

    D’autre part, nous risquons de tomber dans le piège du changement perpétuel : nous sommes tous façonnés par une information qui change chaque jour. Immergés dans un immédiat paillettes, insoucieux de vérité, nous devenons addictifs aux nouveautés et aux choses qui se démodent. Peu importe si ce qui est nouveau est bon ou mauvais, ce qui importe c’est qu’il soit nouveau. Or si la vérité sur le plan moral tient compte des mentalités et des évolutions, elle n’est pas déterminée par elles. Ce sont les vérités de l'Évangile qui doivent éclairer les mentalités et non l’inverse. Ou alors que serait-il encore besoin de suivre cet Évangile si les mentalités suffisaient ! Or ce n’est pas « ce qui se fait » qui doit dicter la vérité à ce qui devrait se faire.

    Contradictions et paradoxes

    Il est délicat de développer une parole de Vérité dans un monde qui ne croit plus à la Vérité, à un public qui considère le discours chrétien à la limite comme des vues dangereuses mais qui, très paradoxalement, a soif de ces paroles chrétiennes. Paradoxe : les gens sont créés pour accueillir la parole chrétienne, mais pas formés à l'écouter. Actuellement c’est le monde médiatique qui est devenu la référence passe-partout, épousant et anticipant les pentes laxistes, évitant au public tout travail d’information personnelle et d’approfondissement, comme s'il jouissait de l’infaillibilité non seulement sur la foi, les mœurs mais sur tous les sujets… Et c’est sur fond de vide.

    Ce que pourrait dire l'Église désormais sera jugé à l’aune des vues des médias, ultra-dogmatiques encore que soumises aux fluctuations du moment. Nous grandissons tous sous la houlette du Magistère médiatique. Avec une force de pénétration très grande et diffuse les médias forment l'opinion. Nous sommes dans un univers qui n’a plus le sens des limites. C’est pour cela, comme l’a déjà fait remarquer Mgr Tony Anatrella, psychanalyste spécialisé en psychiatrie sociale, qu’on parle beaucoup de personnalités éclatées, voire liquides qui s’identifient à tout ce qui existe mais sans plus avoir aucune consistance intérieure. En fait de morale sexuelle, le désir de l’instant ne peut être une référence pour orienter et assumer sa sexualité. Au contraire, l’homme doit se référer à des valeurs supérieures à lui, celles qui humanisent la sexualité : le don, l’engagement, la fidélité... Certains hommes de médias semblent enfermés dans l’idée infantile de savoir si le préservatif est permis ou défendu. Ce qui d’ailleurs dénote une culpabilité sourde vis-à-vis de la sexualité médiatique.

    Comment se fait-il que l’Église « ne passe pas » dans certains médias  ?

    La cause en est profonde. Elle se situe bien au-delà des dysfonctionnements de la communication.Le-Choc.png La mission de l'Église est de se faire le vecteur du message du Christ, d'une vérité d’un autre ordre que la vérité du monde. Dans la mesure où ces deux s'opposent, il y aura toujours, au moins pour une part, une opposition entre la logique du monde et celle l'Évangile qui est celle, qu’on le veuille ou non, de la porte étroite. Lorsque Jésus enseigne, il ne cherche pas à faire l’unanimité. Il est venu déranger au nom de son Père pour que les hommes aient la vie et qu’ils l’aient en abondance. Il leur dit : Soyez dans le monde sans être du monde.

    La morale laïque a été pendant près d’un siècle – voire même jusqu’il y a cinquante ans – à peu près la même que la morale chrétienne. Les choses ont changé. Aujourd’hui en fait de morale, seule l'Église catholique a une parole publique qui est revêtue d’un certain courage et même d’un courage parfois héroïque. Il lui serait tellement plus commode de se compromettre avec le monde alors que des évêques risquent d’être traduits en justice dans l’exercice d’un enseignement en adéquation avec leur foi. Quant aux religions non chrétiennes, on est plus prudent lorsqu'il s'agit d’interviewer leurs représentants sur les sujets dits « sensibles » (dont, entre autres, l’homosexualité) alors que, soit dit en passant, bien souvent elles sont beaucoup plus sévères. De la qualité amoureuse des relations et de la morale sexuelle, le monde des médias se soucie peu. En revanche, il est le premier à souhaiter le mariage… pour les prêtres et les homosexuels, alors que les lois ne cessent de favoriser le divorce et de proposer des ersatz de mariage (tels le PACS, etc.) aux couples hétérosexuels. Ce qui intéresse, c'est la logique de la transgression. Au fond, le message de l'Église, hors le très petit nombre, qui le respecte ? … Alors pourquoi s’obstiner à titiller ce message ? Peut-être parce que c’est le seul qui témoigne d’une certaine grandeur, d’une certaine noblesse et c’est à son ombre qu’on retrouve quelque dignité humaine en en parlant. Les éducateurs chrétiens expérimentent qu’intuitivement, les consciences savent où est la vérité. Mais pour partie seulement, car d’autre part ils constatent aussi qu’elles sont brouillées… pourtant elles attendent de l'Église une certaine autorité avec un langage universel.

    On est aujourd’hui confronté au pluralisme tellement obligatoire qu’il est devenu pensée unique, et mène droit au relativisme : toutes les religions se valent, alibi commode pour n’en approfondir aucune. Une pensée unique très flottante, évolutive, on le verra bien de façon éclatante en bioéthique dans les années à venir.

    Le pape : point de référence ?

    Oui. Car on reconnaît en lui une certaine excellence personnelle d’abord et une excellence de sa fonction. Mais le pape ne doit pas être  seul. Dans chaque pays, il faut aussi les évêques et leurs prêtres, et parmi les chrétiens : des intellectuels, des scientifiques, des politiciens, des chefs d’entreprise, des enseignants, des responsables et animateurs de mouvements, et cetera. Ce n’est pas tout de pointer d’un doigt lucide les positions sournoisement hostiles des médias  occidentaux à l’adresse de l'Église catholique. Encore faudrait-il ne pas leur laisser toute la place. A de rares exceptions près, il y a aujourd’hui trop peu d’orateurs, de grands penseurs chrétiens. Et s’ils existent potentiellement, peut-être n’ont-ils pas toujours le courage de se démarquer de cette « pensée unique ». D’autant plus que, s’ils sont laïcs, afficher leur foi chrétienne pourrait nuire à la carrière d’aucuns… Il leur manque cette liberté de ton et c’est très dommage. Même certains membres du clergé subissent un peu comme par osmose l’influence du ton ambiant ou n’osent pas toujours livrer le fond de leurs convictions.

    Sans doute y a-t-il une prudence spirituelle et humaine à observer. Un discernement psychologique aussi, sous peine parfois d’être contre-productif. Cela dit, nous sommes dans une période où les choses doivent se dire nettement et s’argumenter comme essaie de faire le Saint Père. Ensuite, que certains médias déforment, c’est leur problème mais au moins les choses sont dites universellement.

    Vatican II a souligné le fait que la sanctification du temporel revient aux laïcs chrétiens. Le temps n’est plus où l’on pouvait tout attendre d’un clergé fourni sur mesure... Toute la communauté chrétienne est concernée par la mission. Aux laïcs donc d’adopter des professions ou des activités leur permettant visiblement de prendre la défense de l'Évangile, de le vivre et d’en témoigner. Et ce n’est pas un mince défi ! Aujourd’hui où, comme jamais auparavant, la barque de Pierre doit ramer à contre-courant de l’inversion de beaucoup de valeurs, de l’absence de sens et du laxisme ambiants, sa mission est particulièrement ingrate et périlleuse. Et pourtant… il revient aussi à ceux qui se veulent ses disciples de louer le Seigneur pour toutes ces grandes avancées de l’humanité, pour tant de belles et charitables réalisations, d’actes d’amour salvateurs, qui ont jalonné notre Histoire et continuent aujourd’hui de la marquer, grâce à des hommes, des femmes et même des enfants qui ont puisé toute leur audace à la source de leur foi. Oui, il est aussi des chrétiens heureux ! Et – Dieu merci ! – quelques journalistes convaincus pour le répercuter. Une pensée de gratitude ici à France Catholique, La Croix, Famille Chrétienne, R.N.D., L’Homme Nouveau, etc.

    Et tout particulièrement dans nos pages un vibrant merci à feu notre cher Mgr Michel Dangoisse, toujours prêt aussi à monter au bon créneau dans L.L.B. et L’Avenir.

    Et le point de vue de Peter Seewald, journaliste non-conformiste ? 

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    Pour terminer revenons-en un instant au co-auteur de Lumière du monde. Seewald est né en 1954 dans une famille catholique, aux confins de la Bavière et de l’Autriche. Dans les années 1968, le jeune Seewald est séduit par le gauchisme révolutionnaire. Il signe sa « sortie d'Église » en 1973. Puis, peu à peu, il s’interroge. « Non sans méfiance, j’entrais parfois dans une église… ». Et … « un jour, j’ai compris que les idéaux de ma jeunesse, je les retrouvais tous dans le message du Christ. Il suffit de lire l’Évangile. Les réponses y sont beaucoup plus radicales que celles du Manifeste de Marx.» Puis, au fil de ses rencontres avec Benoît XVI, l’ancien journaliste du Spiegel et du Bild, qui avait quitté l’Église, y est revenu. Le pape et son interviewer partagent une même interrogation : où va notre société ? où prend-elle ses racines ?

    C’est donc à partir de ce questionnement essentiel que s’est développée la relation, professionnelle et personnelle, entre le pape et le journaliste. Le tout dans un climat de confiance : « Le pape ne s’est jamais récusé devant aucune de mes questions. Parfois, j’hésitais, je sentais le poids de sa charge. Mais finalement, j’ai posé toutes mes questions, sur toutes les affaires, même scandaleuses. »

    Pour obtenir ces six heures d’interview échelonnées sur une semaine, Peter Seewald est revenu trois fois à la charge. Qu’il a eu raison ! Il est rare de lire un aperçu aussi lumineux de la société occidentale. Avec toute sa pénétrante subtilité, le Pape la décrypte, parfois avec tristesse, plus souvent avec confiance, lucide et ferme mais toujours charitable et porté à l’ouverture. De bout en bout, un chrétien !

    Et du coup, on comprend la réaction énergique de Peter Seewald à l’intention de ses confrères journalistes, notamment ceux qui ont réduit son livre d’entretiens avec Benoît XVI à la question du préservatif : « Lorsqu’on « étroitise » tellement une question, cela montre une crise du journalisme qui n’est plus capable de discerner l’essentiel et de le faire partager à ses lecteurs.»

    Et le journaliste de confier : « Pour moi, Benoît XVI est plus qu’un grand penseur intellectuel : un maître spirituel. Et un homme profondément humble et bon qu’il est important de connaître « en version originale ».

    Marion Guében-Baugniet

     

     

     

    Pâque Nouvelle. Secrétariat et Abonnements : Marc Emond, rue Longivaux, 15 A B-5330 Maillen. Tél : +32 (0)83.61.36.30 Courriel : marc.emond84@yahoo.fr

     

     

     

     

     

  • A vos agendas!

    Les voix du plain-chant se font entendre à Liège

     

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    Le samedi 21 mai dernier, l’Académie de chant grégorien à Liège fêtait sa huitième année d’existence par un concert donné à l’église des bénédictines et une messe chantée à l’église du Saint-Sacrement, où se donnent aussi les cycles de cours animés par Gérald Messiaen et Stéphan Junker (professeur au conservatoire de Verviers). La liturgie était célébrée par l’abbé Jean-Pierre Herman (chapelain aux sanctuaires de Beauraing)

     

    Pour la circonstchantsgrégoriens20.jpgance, le Gregoriaans Koor Leuven dirigé par Frans Mariman (un des meilleurs spécialistes belges de la sémiologie grégorienne), s’est joint aux trente élèves liégeois de l’Académie pour offrir au public un panorama musical alternant les monodies de l’âge d’or du chant grégorien et la variété des plain-chants régionaux, sans oublier le déchant et la diaphonie qui apparurent dès la fin du IXe siècle. Ce fut aussi l’occasion d’entendre Patrick Wilwerth (professeur au conservatoire de Verviers), aux orgues Le Picard (XVIIe siècle) des bénédictines et Thomas du Saint-Sacrement.

     

    Le dimanche 5 juin prochain à 17 h.,  sous le vocable « Una voce », les élèves de l’académieles voix du plain chant se font entendre à liège seront aussi de la partie, avec l’ensemble polyphonique « Praeludium » et son chef, l’organiste Patrick Wilwerth, pour la journée « églises ouvertes » organisée à l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132 à Liège) par la fondation « Eglises Ouvertes » et l’association « Tempus Musicale ». Au programme : chants grégoriens, œuvres pour orgue, musiques polyphoniques anciennes et d’aujourd’hui. La fondation « Eglises Ouvertes » vise à créer un réseau d’églises ouvertes menant des actions communes pour rendre leur atmosphère chaleureuse et accueillante. La Journée des Eglises Ouvertes du dimanche 5 juin 2011 est un jour de fête pour tous les édifices religieux en Belgique. Plus de trois cents églises vous ouvrent leurs portes ce jour-là. pour contribuer à la mise en valeur du patrimoine religieux.

    Info sur le concert : 0495.200.871,  P.A.F :  6€  (à partir de 12 ans) http://www.praeludium.be et http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com 

     

    A noter aussi dans votre agenda,  le samedi 25 juin à 16 h., à l’église du Saint-Sacrement, la Solennité de la Fête-Dieu chantée par la chorale Sainte-Cécile (dir. Henri Adam de Villiers ) un excellent ensemble vocal parisien dédié au plain chant et à la polyphonie baroque qui interprétera, outre le propre grégorien de la fête, la messe à quatre voix « ad majorem Dei gloriam » d’André Campra (1660-1744) suivie de la procession (17h30) dans les rues du quartier d’Avroy. La chorale Sainte-Cécile est basée à l'église Saint-Engène (Paris 9e)

     

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    Et dans le cadre des journées du patrimoine en Wallonie, placées cette année sous le signe « des pierres et des lettres », la même église du Saint-Sacrement devrait accueillir, les samedi 11 et dimanche 12 septembre prochains (ouverture de 14h30 à 18h) une exposition « Mille ans d’écriture neumatique ». Cette exposition , réalisée sous l’égide du Conseil général de la Sarthe à l’occasion du Millénaire de Solesmes,  retrace sur panneaux l’histoire du chant grégorien et de son écriture musicale. Elle sera complétée par quelques beaux livres liturgiques du patrimoine liégeois. Dans ce cadre, un concert sera également donné  par le quatuor vocal féminin Caliomène, issu du prestigieux Chœur grégorien de Paris. Ce concert aura lieu, au Saint-Sacrement, le jeudi 15 septembre à 20 heures. Il est destiné aux membres de la Société Littéraire de Liège mais une cinquantaine de places seront aussi disponibles pour le public au prix de 10€  (réservation obligatoire par e-mail gregorien.liege@gmail.com  ou en téléphonant au 0472.60.69.59)

     

    Pour être complet, il faut encore rappeler que, chaque premier dimanche du mois, la schola grégorienne du Saint-Sacrement, au complet, chante la grand’messe latine de 10h dans cette église (chantres, les autres dimanches) : une belle occasion pour les Liégeois de vivre aussi la liturgie dans la continuité des âges.

  • C'est samedi après midi!

     

    PLAIN-CHANT SUR LIEGE LE SAMEDI 21 MAI 2011

                       un florilège de mélodies liturgiques médiévales

     

     par le choeur grégorien de Louvain et les élèves de l'académie de chant grégorien à Liège

     

     

    plain chant sur liège le 21 mai 2011

    16 heures, église des Bénédictines (Bd. d’Avroy, 54)

     

    plain chant sur liège le 21 mai 2011

     

     

    18 heures, église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132)

     

     

    plain chant sur liège le 21 mai 2011

     

     

    Pour écouter un petit échantillon mélodique :  le sanctus tropé hongrois « omnes unanimiter »

     

    cliquez ici

     

    http://www.youtube.com/watch?v=LhMtCADhUfw

     

     

     

    entrée libre

     

  • Plain-Chant sur Liège

     

    SAMEDI 21 MAI 2011

    LE CHOEUR GREGORIEN DE LOUVAIN

    Gregoriaans Koor Leuven

    gregoriaans koor van Leuven (sigle).jpg

    Direction Frans Mariman

    professeur au Gregoriaans Centrum de Drongen 

    LES ELEVES DE L'ACADEMIE DE CHANT GREGORIEN A LIEGE  

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    Direction Stephan Junker

    professeur au conservatoire de Verviers

     

    donneront un concert

    A 16 HEURES, A L'EGLISE DES BENEDICTINES

    Boulevard d'Avroy, 54 à Liège

    abbaye-pnd-exterieur.jpg

    "LES COULEURS DU PLAIN-CHANT MEDIEVAL"

    grégorien, vieux romain, gallican, bénéventain, ambrosien, liégeois

     

    Van Eyck anges chanteurs.jpg

     

    A l'orgue Le Picard (XVIIe s.) des Bénédictines

    orgue bénédictines.JPG  

    PATRICK WILWERTH

    professeur au conservatoire de Verviers

     EXTRAITS DE L'OEUVRE D'HENRY DU MONT
     ET DU LIVRE DES FRERES CROISIERS DE LIEGE

     

    Ils interpréteront ensuite 

     

    A  18 HEURES,  A L'EGLISE DU SAINT-SACREMENT  

    0806_0301.jpg 

    les chants de la

    MESSE  DU QUATRIEME DIMANCHE APRES PÂQUES

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    propre grégorien, kyriale ambrosien et bénéventain

    organum, diaphonie et motets classiques

     

    A l'orgue Thomas du Saint-Sacrement

    stsacrement1 orgue.gif

    PATRICK WILWERTH

    professeur au conservatoire de Verviers

    La messe sera célébrée (missel de 1962) par M. l'abbé Jean-Pierre HERMAN
    chapelain aux sanctuaires de Beauraing 

     

    Entrée libre. Réception offerte à l'issue de la messe.

     Renseignements: tél. (+32) (0)4.344.10.89

    courriel: sursumcorda@skynet.be

     

     

    Programme détaillé:

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    Concert (église des Bénédictines, 16h)

     

     1. Ėlèves de l’Académie :

    Antienne « Dominus dixit ad me » des matines de Noël (grégorien et chant vieux-romain)

    Lectio (extraits) des matines de Noël en organum

    Repons bref « Verbum caro factum est » des matines de Noël, en grégorien

    Bénédiction conclusive des matines de Noël, en grégorien  

    Repons « Collegerunt » (extraits) de la procession des Rameaux, d’inspiration gallicane

    Antienne « Media vita » (extraits) pour le temps de la Septuagésime et du Carême,  d’origine gallicane

    Introït de la Messe de Minuit de Noël « Dominus dixit ad me » : trois versions mélodiques (ambrosien, vieux romain, grégorien)

    Kyrie grégorien « cunctipotens genitor Deus » tropé en déchant  

    Alleluia  « Magnus Dominus » d’origine gallicane

    Sanctus tropé en déchant d’origine hongroise  

    Agnus Dei bénéventain

    Antienne ad magnificat « Magna Vox » des vêpres de l’office liégeois de saint Lambert

    Hymne « conditor alme siderum » des vêpres grégoriennes du 1er dimanche de l’Avent

     

    2. Patrick Wilwerth à l’orgue « Le Picard » :

    Extraits de l’œuvre d’Henry Du Mont (Looz, 1610-Paris, 1684) et du Livre d’orgue des Frères Croisiers de Liège (1617).

     

    3. Gregoriaans Koor Leuven

    Antienne « vidi aquam » ad aspersionem aquae benedictae (in tempore paschali) 

    Introït « De ventre », Graduel « Priusquam te formarem » et Communion « Tu puer » de la messe de la fête de saint Jean-Baptiste (extraits du Graduale triplex de Solesmes, 1974)

    Introït «Cibavit », Offertoire « Jubilate Deo », Communion « Qui manducat » de la messe de la Fête-Dieu (extraits du Graduale triplex de Solesmes, 1974)

     

     Messe du Temps Pascal (église du Saint-Sacrement, 18h)

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    Introït grégorien « Cantate Domino »  (Koor, Leuven) 

    Kyrie « Cunctipotens genitor Deus », tropé en déchant  (Académie, Liège)

    Gloria ambrosien (Académie Liège)

    Alleluia grégorien « Dextera Dei » (Koor, Leuven) 

    Alleluia grégorien « Christus resurgens » (Koor Leuven)

     Credo III (tous)

     Offertoire grégorien « Jubilate Deo universa terra » (Koor, Leuven)

     Sanctus tropé d’origine hongroise (Académie, Liège)

     Agnus Dei bénéventain (Académie, Liège)

     Communion grégorienne « ego sum vitis et vita » (Koor, Leuven)

     Antienne ambrosienne «O salutaris hostia » (solistes)

     

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     À l’orgue Thomas du Saint-Sacrement : Patrick Wilwerth

     Gloria (extraits) de la messe en si de J.S. Bach (soliste et orgue)

     

     

    LES INTERPRÈTES

    Le Choeur Grégorien de Louvain (Gregoriaans Koor Leuven) 

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    fondé en 1980, travaille et se produit, depuis ses débuts, sous la direction de Frans Mariman. La presque totalité des membres de la Chorale, ont suivi les cours de grégorien à Drongen (Tronchiennes) où Frans Mariman enseigne notamment la sémiologie grégorienne. Lui-même, formé en musicologie à Leuven, s’est spécialisé comme grégorianiste à l’école des maîtres qui font autorité en la matière, tels que Cardine, Billecocq, Joppich, Goeschl, et Le Guennant à l’Institiut Catholique de Paris : il cherche à transmettre à sa chorale, avec  le plus grand souci de perfection, le savoir et l’enthousiasme qu’il a hérité d’eux..

    On découvrira dans le chant de la chorale de Louvain toute l’expressivité authentique du grégorien, inspirée par les textes sacrés, restée longtemps cachée pour n’être redécouverte qu’au 19e siècle. Le répertoire de la chorale s’oriente tout autant sur les exigences de la liturgie contemporaine, que sur des perles musicales  que l’on n’y trouve plus: hymnes, liturgie des Quatre-Temps… Elle répond également à la demande d’organisateurs d’événements et concerts comme le Festival international de Watou, l’Eté mosane, la Nuit des chœurs  à l’abbaye de Villers-la-Ville, l’Académie de Chant grégorien à Liège…

     

    L'Académie de Chant grégorien

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    A été fondée à Bruxelles en mars 2000. Son objectif est de réunir des personnes qui aiment ou pratiquent le chant grégorien, désirent le promouvoit et assurer sa perennité sous tous ses aspects, en particulier dans sa fonction liturgique.

    .A ce titre elle organise, tous les ans, à Bruxelles et à Liège (depuis 2003) un cycle de cours ouverts tant aux débutants qu’aux persévérants, un stage résidentiel chaque été ainsi que des week-ends consacrés à des formations thématiques de perfectionnement dont la direction est  confiée aux meilleurs spécialistes belges et étrangers.

    En Belgique francophone en tout cas, il n’existe plus aucune institution, religieuse ou scolaire, où ce chant, que le concile Vatican II encore qualifie de propre à la liturgie l’Eglise catholique , soit encore enseigné et pratiqué. C’est pour faire face à ce vide que l’Académie de chant grégorien a été fondée. Elle comble donc une lacune car cet immense  répertoire  monodique, à la base de toute la musique occidentale, mérite d’être reconnu, estimé, chanté et entendu C’est à cette immense tâche que l’Académie se consacre. 

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    À  Liège, depuis 8 ans, le cycle annuel des cours de l’Académie s’échelonne de novembre à mai, à raison de deux samedis après-midi par mois. Il est donné par Stéphan Junker, professeur au conservatoire de Verviers, et Gérald Messiaen, professeur de l’académie à Louvain la Neuve, dans les locaux de l’église du Saint-Sacrement (la seule qui ait conservé l’usage du plain-chant liturgique dans cette ville de Liège).Stéphan Junker est diplômé du conservatoire de Bruxelles où il fit partie de la classe de Jules Bastin. Il est aussi licencié en philologie classique de l’Université de Liège.

    Patrick Wilwerth, 

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    organiste, compositeur, professeur d’orgue au conservatoire de Verviers et dans plusieurs académies de la région liégeoise, est diplômé des Conservatoires royaux de Liège et de Bruxelles où il fut l’élève et le disciple d’Hubert Schoonbroodt.

    Outre ses activités dans le domaine de l’orgue et de la composition, Patrick Wilwerth a fondé en 1994 le chœur de chambre " Praeludium " et a été nommé en 1993, directeur artistique et chef de chœur de la Chorale Universitairede Liège où il succède à Hubert Schoonbroodt. Son travail comme chef de chœur l’a amené à interpréter des œuvres parmi les plus belles du répertoire choral avec le Choeur Universitaire et l’Ensemble Instrumental « Tempus Musicale ». Organiste de concert autant que d’église, il maintient aussi la tradition du chant grégorien aux offices de l’église du Saint-Sacrement à Liège.

     

    Quelques notes sur les répertoires du plain-chant

     

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    Certes, aujourd’hui, le chant grégorien est le chant propre de la liturgie latine, dans laquelle il doit (ou devrait) occuper la première place. Première mais non exclusive: pour paraphraser le langage un peu ambigu du concile Vatican II, « toutes choses égales » avec les autres genres de musique sacrée (cfr art. 116 de la constitution « sacrosanctum concilium »)

    Depuis les siècles passés jusqu'à maintenant, ce chant liturgique est marqué par le nom de saint Grégoire (540-604) d'une façon décisive – le qualificatif de « grégorien » étant un acte de reconnaissance pour le rôle que ce pape a joué dans la mise en forme de la prière chantée officielle de l'Église latine. Mais, en fait, le chant « grégorien » est apparu dans la seconde moitié du VIIIe siècle dans le nord-est de la Gaule franque, vallée du Rhin comprise, En schématisant un peu, on dira qu'eut lieu alors un patient métissage, une sorte d'hybridation entre les textes liturgiques d'origine romaine et les mélodies qui se plièrent volontiers à un remodelage, épousant et intégrant l'ornementation gallican

    Si, comme on l’a écrit, le chant vieux romain et le chant gallican sont à la source du chant grégorien, d’autres variantes du plain-chant monodique subsistèrent aussi parallèlement à lui, telles que le chant ambrosien, le chant bénéventain, le chant mozarabe sans parler de répertoires  locaux, tels que le plain-chant liégeois, ni des premiers balbutiements de la polyphonie liturgique avec le déchant et l’organum.

    Tant la messe que le concert organisés le 21 mai 2001 à Liège illustrent la diversité de ces répertoires .

    Dans le syllabus destiné aux élèves de l'académie de chant grégorien à Liège, Gérald Messiaen y a consacré quelques considérations, dont nous reproduisons ici les principaux traits (on lira le texte complet en se procurant le Syllabus) :

    1.   Le vieux romain  

    On entend par chant romain le corps des chants qui s'est graduellement composé pour la liturgie pratiquée à Rome entre le IVe et VIIIe siècle. La source du "vieux Romain" est constituée des cinq manuscrits qui ont été écrits à Rome pendant les XIe, XIIe et XIIIe siècles. 

    Ces cinq sources du "vieux Romain" comprennent trois graduels (Chants de la Messe) et deux antiphonaires (Chants de l’Office) :

    -le Graduel de Santa Caecilia in Trastevere, datant de 1071(disponible en fac-similé : Max Lütolf. Das Graduale von Santa Cecilia in Trastevere. Fondation Martin Bodmer, codex 74, 1987) ;

    - le Graduel de la basilique du Latran (Roma,Vat. lat. 5319), qui date tout au plus du XIIe siècle(transcrit par STÄBLEIN, Bruno. Die Gesänge des altrömischen Graduale Vat.lat.5319Monumenta Monodica Medii Aevi Band II. Bärenreiter, 1970) ;

    -le Graduel de Saint-Pierre (S. Pietro F.22) datant du treizième siècle un antiphonaire de la basilique de Latran ou de SaintPierre (Londres, B.L. Add.29988) datantdu milieu du XIIe siècle ;

    - l'Antiphonaire de Saint-Pierre (Roma, Bliblioteca Apostolica Vaticana, Archivo S.Pietro, B.79)datant de la fin du XIIe siècle.(disponible en facsimilé : Bonifacio Giacomo BAROFFFIO. Bliblioteca Apostolica Vaticana,Archivo S.Pietro B 79 Antifonario della Basilica di S.Pietro. Ed. Torre d'Orfeo, 1995). 

    Ce répertoire intriguait déjà Dom André Mocquereau en 1891 :

    « … nous laissons en dehors … les pièces de la liturgie ambrosienne … Pour la même raison nous laisserons dans leur singulier isolement et leur indépendance bizarre de la tradition grégorienne trois manuscrits extrêmement curieux du XII° et du XIII° siècle (Vatican, n° 5319 et Archives de Saint-Pierre, n° F.22 et n° B.79), les seuls de ce genre que nous ayons rencontrés parmi les documents manuscrits de la liturgie romaine que nous avons réunis et consultés. La plupart des chants en usage dans ces codex ne se rapportent à la tradition ni par l’économie de la distribution de leurs neumes, ni par la suite des intervalles musicaux. Ce ne sont plus ici des variantes ou des 2altérations qui s’offrent à nous : c’est un chant réellement distinct, aussi loin de l’ambrosien que du grégorien … »

    Nous pouvons examiner le chant romain sous trois angles : 

    Le chant romain qui était pratiqué vers 750 nous est inaccessible dans sa forme originale. Il a été transmis au royaume Franc après 754, où il a été modifié de façon significative par les Francs (conduisant à ce que nous appelons le chant grégorien) avant de retourner à Rome.

     Au XIIIe siècle, le chant évolue encore (certains chants de cette époque se retrouvent dans les cinq sources du "vieux Romain"). Le chant romain, modifié par transmission orale durant plusieurs siècles, a été finalement noté dans les cinq vieux manuscrits du "vieux Romain".En comparant les manuscrits grégoriens et "vieux Romain", nous pouvons tirer un enseignement sur le chant romain du VIIIe siècle. L'identité des textes est évidente, ainsi que les différences dans les mélodies. Le grand nombre de textes identiques assignés aux fêtes spécifiques, à la fois dans les manuscrits du "vieux Romain" et grégoriens, est une indication claire que ces chants figuraient dans le répertoire romain du VIIIe siècle.  

    Les cinq manuscrits du"vieux Romain" ont été épinglés comme différents par rapport aux manuscrits grégoriens dès 1891, mais ce n’est qu’en 1950 que le sujet est devenu source de polémique. Pour certains musicologues, le "vieux Romain" et le grégorien représentent un développement ou une modification d’un même répertoire original, le chant Romain des environs de 750.Tandis que les chantres francs modifiaient les chants venant de Rome, le chant romain serait resté intact à Rome, toujours transmis par tradition orale. Il semble clair qu’au XIe siècle, quand les premiers Graduels romains ont commencé à être notés, le chant romain avait subi des changements.Lorsque les cinq Graduels mentionnés ci-dessus furent terminés, le chant grégorien avait remplacé le chant en usage à Rome. Nicolas III (pape de 1277 à 1280) imposera finalement le chant grégorien à Rome, sous l’influence des Franciscains. 

    2. L’ambrosien 

     Le chant milanais est considéré comme le plus vieux chant occidental. Les plus anciens manuscrits milanais complets de chant ne sont pas antérieurs au XIIe siècle(certaines sources partielles datent du siècle précédent).Les chants de la Messe et de l’Office sont reproduits à la suite, en séquences chronologiques,avec des livres distincts pour l’hiver et l’été. Le chant milanais est généralement dénommé « chant ambrosien ».

    Saint Ambroise était évêque de Milan de 374 à 397, à l’époque où l'empereur romain y avait établi sa capitale. On lui attribue la composition d’hymnes, textes et mélodies. Saint Augustin fait mention de quatre hymnes qui nous sont parvenues : Aeterne rerum conditro ; Deus creator omnium ; Jam surgit hora tertia ; Veni redemptor gentium. Ces hymnes utilisent le même mètre. Des hymnes plus récentes du même mètre sont appelées ambrosiennes et sont parfois attribuées à saint Ambroise lui-même. Un grand nombre de ces hymnesont été longtemps utilisées dans les livres liturgiques grégoriens et milanais.

     Charlemagne conquit la Lombardie et en devint le roi en 774. Les rois Carolingiens ont régné sur l'Italie jusqu'à 962, mais ils n’ont eu aucune influence sur la liturgie lombarde.Au Concile de Trente (XVIe siècle), les nombreuses variantes locales du rite romain furen tnormalisées, mais Milan (et la région de l'Italie du nord qui formait son archidiocèse) a été autorisée par ce concile à conserver son rite en raison de l’ancienneté de celui-ci.

     3.    Le gallican

     Amplement recouvert par le grégorien, le chant gallican a laissé des traces assez nombreuses pour nous révéler sa richesse mélodique.

     Le rite gallican et son chant tirent leur origine du culte pratiqué par le peuple galloromain.

     Clovis a été baptisé à Reims en 496. Les francs adoptèrent le rite gallican, laissant aux peuplades gallo-romaines une grande autonomie en matière civile et religieuse. L'église gallo-romaine possédait déjà des figures de proue : saint Hilaire de Poitiers, saint Martin de Tours, et plusieurs poètes tels Venance Fortunat.

    Le rite gallican disparaît progressivement sous Pépin le Bref puis Charlemagne. Le nouveau rite est inspiré des sacramentaires romains et le chant est remplacé par ce que l’on dénommera le grégorien.

    Plusieurs arguments permettent d’identifier un chant comme étant gallican :

     1. Certains rites, tels que les Litanies mineures (trois jours avant la fête de l'Ascension) et la fête de saint Martin de Tours, n'étaient pas célébrés à Rome. On en conclut que les chants retrouvés en notation médiévale ont survécu au rite gallican.

     2. Le second argument concerne le style littéraire : les prières romaines et les textes des chants romains étaient notablement concis. Les autres rites occidentaux affichent une déclamation dans un style plus oratoire, riche en image, et des chants agrémentés demélismes plus ornés. Ainsi en est-il de l’antienne O Crux benedicta (Antiphonale Monasticum, 1934, p. 1046) dont le mélisme sur la syllabe e de alleluia comporte 53 notes.

    3. Un troisième argument est basé sur la ressemblance entre certains chants gallicans et des chants mozarabes et milanais. Kenneth Levy a récemment montré que certains Offertoires, dont les textes sont non psalmiques, ne figurent pas dans les sources du Vieux Romain, mais ont des similitudes avec des autres sources non-romaines. L'origine gallicane d'un certain nombre de ces chants est évidente du fait que les manuscrits francs les plus anciens, copiés directement des sources romaines, les omettent, tandis que desmanuscrits francs plus récents les incluent. Ces chants, absent des sources apportées de Rome, ont en fait été ajoutés plus tard, à partir de sources locales, dans le but de les conserver. Ces ajouts furent plus facilement réalisés dans les endroits éloignés de l'autorité centrale. Les manuscrits d'origine aquitaine du XIe siècle contiennent un grand nombre de chants gallicans. Les francs composèrent de nouveaux chants, et ceux-ci ont des traits à la fois romain et gallican.

     En tout état de cause, la liturgie gallicane n'était pas unifiée, mais revêtait vraisemblablement des formes diversifiées dans l'ensemble de la région. Nous n'avons aucun ensemble de sources du chant gallican (comme pour le Bénéventain et d'autres chants).

     Au XVIIe siècle, un mouvement de retour aux origines françaises a entraîné la composition d'une liturgie néo-gallicane avec son chant. Mais cela n'a aucune relation avec le sujet présenté ici.

     4. Le Bénéventain

    Le terme bénéventain désigne les manuscrits de chant grégorien provenant de la région de Benevento, au Nord de Naples, ainsi que l’écriture neumatique caractéristique de ces manuscrits.

    Le chant et la liturgie bénéventaines ont connu leur apogée après 758, quand Charlemagne aconquis le royaume du nord à Pavie, et jusqu’à la fin du VIIIe siècle, quand les premières formes du chant grégorien ont été introduits à Bénévent.Depuis lors, les chants bénéventains de la Messe semblent avoir été utilisés comme alternativeaux chants grégoriens les jours de grande fête. Au XIe siècle, le répertoire bénéventain est tombé en désuétude.

    L'autre centre liturgique important du duché était Monte Cassino, où saint Benoît fonda le premier monastère bénédictin. Ce monastère n'a pas été occupé sans interruption : il fut détruit par les Lombards, et réoccupé vers 717 après plus d’un siècle. Il fut encore détruit par les Sarazins en 883, avant d’être restauré un siècle plus tard.

     Le chant bénéventain a fait l'objet du volume XIV de la Paléographie musicale (1934), mais la principale étude de ce chant est due à Thomas Forrest Kelly : The Beneventan Chant (Cambridge, 1989). Forrest a poursuivi son travail en publiant les fac-similés de chaque chant survivant (Paléographie musicale XXI, 1992) : cinq graduels, ou les livres des chants de la Messe, sont parvenus jusqu’à nous depuis les XI et XIIe siècles. Parmi ceux-ci, Bénévent 38 et 40 sont les plus importants et Bénévent 33 (missel avec la notation des chants datant des environs de l’an 1000)est le plus ancien. Tous ces graduels contiennent des chants grégoriens, les chants bénéventains étant ajoutés immédiatement après chaque fête ; comme si on avait voulu conserver et garder l’usage des chants traditionnels…

    Les chants de la semaine sainte revêtent une importance particulière, car ils ne correspondent pas tous aux chants des livres grégoriens. Le plus intéressant de ces chants est celui de l'Exultet, la célébration du cierge pascal au début de la vigile pascale. Les belles enluminures sont à l'envers, de sorte que les fidèles peuvent les admirer tandis que le préchantre déroule son parchemin en chantant. Beaucoup de manuscrits ont survécu en raison de la valeur artistique des enluminures.

    5. Le Mozarabe

     

    Le terme "Mozarabe" fait référence aux chrétiens espagnols vivant sous la domination arabeaprès 711. Si l’apogée du rite espagnol se situe déjà au VIIe siècle, on en a peu de traces avant 711.On parle aussi de chant et d’écriture wisigothique, par référence à l’art développé du Vème siècle jusqu’au début du VIIIème siècle durant l'existence du royaume wisigoth, d’abord à Toulouse, puis à Narbonne, Barcelone, Séville, Mérida et finalement à Tolède. Parler d’écriture musicale wisigothique est un anachronisme car il n’y a pas d’écriture musicale datant des wisigoths.

     

    La Verona Orationale est une collection de prières de l’Office qui a été emportée en Italie pour être préservée pendant l'invasion arabe. Elle doit dater des environs de 700. Elle témoigne non seulement du style littéraire du rite, mais elle contient également des indications quant auxtextes des chants.

     

    Un exemple de manuscrit primitif de chants mozarabes est l’Antiphonaire de Léon, copie du Xe siècle d'un manuscrit du VIIe siècle. D’autres manuscrits ont été produits entre le IXe et le XIe siècle.

     

    Les neumes, comme les neumes francs de la même période, ne peuvent être déchiffrés, puisqu'il n'y a aucun manuscrit contenant les mêmes chants en notation en lignes.Lors de la reconquête de l'Espagne musulmane, de nombreux moines et évêques français sontarrivés en Espagne. Et quand Tolède, l’ancienne capitale, a été reprise en 1085, le vieux riteespagnol fut supprimé en faveur du rite romain et de son chant grégorien. Seule la cathédrale de Tolède a pu conserver l’ancienne liturgie grâce à une dispense de l’autorité romaine.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Votre semaine sainte 2011

     

    Des statistiques qui ne font pas de bruit

    Il est plutôt rare que les médias diocésains annoncent, relaient ou relatent les activités religieuses, culturelles ou patrimoniales organisées à l'église du Saint-Sacrement et pourtant, comme dirait Galilée...elle tourne! Du dimanche des Rameaux à celui de Pâques, les offices de la semaine sainte ont réuni, comptées au fil des jours, pas moins de cinq cents personnes, dont cent cinquante le vendredi saint: beaucoup de piété et de ferveur, en particulier lors du chemin de Croix conduit par l'abbé Germeau et l'abbé Arimont et à l'office des présanctifiés. Loin du bruit et des controverses ecclésiastico-mondaines. Dans la paix du Seigneur, tout simplement. Puissions-nous y demeurer.

    Liège, le lundi de Pâques 25 avril 2011

     

    LA SEMAINE SAINTE 2011

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    1. LIEGE:

    A L'EGLISE DU SAINT-SACREMENT

    Boulevard d'Avroy, 132, à Liège

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    église du Saint-Sacrement à Liège (Jacques-Barthélemy Renoz, 1776)

      

    Célébrations par l'abbé Jean Schoonbroodt, chapelain au sanctuaire de Banneux

    et l'abbé Claude Germeau, animateur du Foyer d'Accueil de Herstal.

     

    DIMANCHE DES RAMEAUX

     17 AVRIL 2011  

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    À 9 HEURES 45  

    Distribution du buis bénit suivie de la grand'messe (missel de 1962)  chantée en grégorien.

    Propre de la messe "Domine ne longe". Psalmodie de la Passion selon saint Matthieu.

     Kyriale XVII.

    À 11 HEURES 15

    Messe chantée selon le missel de 1970

      

     

    MARDI SAINT, 19 AVRIL 2011 

    DE 17 HEURES A 19 HEURES

     

    ADORATION DU SAINT-SACREMENT EXPOSE 

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    17h00, vêpres grégoriennes suivies d'un temps de méditation

    18h00, chapelet suivi des litanies du Sacré-Coeur

    18h45, bénédiction du Saint-Sacrement

    CONFESSIONS PASCALES: 

    Un prêtre à votre disposition, mardi 19 avril de 17h00 à 18h45 

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    JEUDI SAINT, 21 AVRIL 2011

     À 20 HEURES

    Messe de la Dernière Cène (missel de 1970)

     

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    VENDREDI SAINT, 22 AVRIL 2011

     À 15 HEURES

    Chemin de la Croix 

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    Le chemin de la croix du vendredi-saint sera médité avec les abbés Claude Germeau, André Arimont et le Frère Jérémie-Marie de l'Eucharistie.

     Extraits du "Stabat Mater" d'Antonio Vivaldi chantés par Patricia Moulan (conservatoire de Verviers), avec le concours de Mutien-Omer Houziaux (orgue)

    À 20 HEURES

    Office des Présanctifiés (missel de 1970)  

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    SAMEDI SAINT, 23 AVRIL 2011

    À 20 HEURES

    Veillée et Messe de la Résurrection (missel de 1970)

     

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    DIMANCHE DE PÂQUES, 24 AVRIL 2011

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    À 10 HEURES

    Grand’messe du Jour de Pâques, chantée en grégorien (missel de 1962).Propre "Resurrexi". Hymne "Salve festa dies".Séquence "Victimae Paschali Laudes". Kyriale I. 

    À 11 HEURES 15

    Messe du Jour de Pâques (missel de 1970) 

     

    2. VERVIERS:

    A L'EGLISE SAINT-LAMBERT

    Rue du Collège, 80 à Verviers 

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    Célébrations par le Père Jos Vanderbruggen, o.praem., recteur du prieuré de Tancrémont (Banneux), chapelain à Banneux et à Saint-Lambert-Verviers,  et l'abbé Jean Schoonbroodt, chapelain au sanctuaire de Banneux et à l'église du Saint-Sacrement à Liège

     

    DIMANCHE DES RAMEAUX

    28 MARS 2011 À 10 HEURES 30 

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    Procession suivie de la grand'messe (missel de 1962) chantées en grégorien. Distribution du buis bénit. Psalmodie de la Passion selon saint Matthieu. Motet classique et orgue: extrait du "Stabat Mater" d’Antonio Vivaldi (1678-1741)

     

    JEUDI SAINT

     21 AVRIL 2011 À 19 HEURES 30 

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    Messe de la Dernière Cène (missel de 1962), chantée en grégorien (missel de 1962).  Hymnes ambrosiennes (Milan, à partir du Ve s.).Translation des Saintes-Espèces au Reposoir. Adoration et bénédiction du Saint-Sacrement. "Tantum ergo" liégeois.

     

    VENDREDI SAINT

     22 AVRIL À 19 HEURES 30 

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    Office des présanctifiés (missel de 1962), chanté en grégorien. Psalmodie de la Passion selon saint Jean. Chant gréco-latin du Trisagion (Ve s.) et des Impropères. Adoration de la Croix. Communion. Repons ambrosien (Milan, à partir du Ve s.).

     

     

    SAMEDI SAINT

     23 AVRIL 2011 À 21 HEURES

    VIGILE PASCALE ET MESSE SOLENNELLE DE LA RESURRECTION 

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    Vigile pascale. Bénédiction du feu nouveau. Renouvellement des promesses de baptême. Messe de la Résurrection (missel de 1962) chantée en grégorien. Extrait du Gloriade la messe en si de Jean-Sébastien Bach (1685-1750). Psalmodie des Laudes en déchant et hymne "O filii et filiae" (plain-chant du XVe siècle).

     

     DIMANCHE DE PÂQUES

     24 AVRIL 2011 À 11 HEURES 

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    Grand'messe du Jour de Pâques (missel de 1962), chantée en grégorien. Extraits des Harmonia Sacra d’Henry Purcell (1659-1695) et du motet « Exaltabo Te » d’André Campra (1660-1744).Hymne "O filii et filiae" (plain-chant du XVe siècle).

     

     

    « SURREXIT DOMINUS VERE » 

     

     

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    La résurrection selon la chair, juste un symbole ? Monseigneur Léonard répond : « Il me paraît très important de souligner le réalisme de la résurrection. Ce n’est pas un réalisme naïf. Quand on parle de résurrection physique, je n’entends pas tomber non plus dans un anthropomorphisme presque grossier qui suscite des questions incongrues. Quel est le statut du corps de Jésus ressuscité ? Combien pèse-t-il ? Combien mesure-t-il ? C’est le genre de questions aussi idiotes que celle que l’on a posée sur l’eucharistie : comment Jésus, homme adulte, peut-il tenir dans l’hostie ? Ces questions indiquent bien que l’on comprend la réalité de la résurrection, comme celle de la présence réelle de Jésus dans l’eucharistie,  uniquement sur le mode de nos réalités terrestres. A mon sens, le corps de Jésus ressuscité est un corps réel, mais non plus au sens habituel d’un corps humain réel, en vieillissement, et s’acheminant vers la mort. Il doit présenter un certain rapport avec le corps du Christ que ses contemporains ont connu avant sa crucifixion mais, puisque Jésus ressuscité ne meurt plus, sa condition humaine réelle, incarnée, n’est plus tout à fait la même que la nôtre. Je considère le corps de Jésus comme réel, mais je ne le situe pas dans le cosmos. S’il est présent dans notre cosmos, c’est par la présence eucharistique. Le mystère a sa part dans la condition présente, mais tous nous recevons les lumières nécessaires à faire un acte de foi, à dire oui à Dieu. Ce oui à Dieu, c’est peut-être avant tout un acte de foi en la résurrection du Christ. Le christianisme sans la résurrection du Christ, sans le Christ vraiment ressuscité, ce n’est plus le christianisme, ce n’est plus qu’une idéologie parmi d’autres. Perdre cela, c’est perdre tout le contenu du message. Insinuer cette réduction dans le cœur des croyants, c’est un grand malheur et un grand méfait. C’est sortir de la foi chrétienne et pénétrer sur le terrain de l’hérésie. L’hérétique, c’est une personne qui retient de la foi chrétienne ce qui lui convient et laisse tomber le reste. Cette attitude réduit le croyant à la dimension d’un partisan. L’hérésie provient toujours d’une étroitesse d’esprit. Incapable d’accueillir toute la réalité de la Révélation, on nie le reste. On laisse tomber ce que l’on n’est pas capable d’intégrer dans sa raison trop courte, et on le transpose sur un mode acceptable ».

     

    Monseigneur Léonard, un évêque de plein air, éd. Omer Marchal, 1994, p.266

     

     

  • Témoignage

     

    LE CARÊME DE NICOLAS

    23 ans, étudiant en droit aux Facultés de Namur

     

    108_a96246e959a1ec60530444e3aa69ed08.jpgPour moi, le Carême est l'occasion de me défaire des choses inutiles qui encombrent ma vie de tous les jours. Le Carême, c'est choisir quelques comportements qui m'éloignent quotidiennement de Dieu, mais que je fais sans vraiment m'en rendre comtpe, et tenter de les erradiquer. Pour ce faire, l'Eglise propose trois voies pour choisir nos petits 'sacrifices'.  

     Premièrement, il y a le partage. Cette voie consiste simplement à mettre une place pour les autres dans ma vie. Personnellement, j'ai choisi de m'ouvrir un peu plus aux autres, de les écouter vraiment et de retenir ma langue lorsqu'il est question de les critiquer ou d'être médisant. Concrètement, j'ai choisi de voir en priorité ce qu'il y a de bon dans toutes les personnes que je croise et que je côtoie et non plus de me méfier des autres en les jaugeant du premier regard.

    Deuxièmement, il y a le jeûne. Personnellement, je n'approche pas le jeûne cetteimagesCAHX87FX.jpg année via sa facette alimentaire. En tous cas, pas dans un premier temps. Pour des raisons de santé, je ne peux pratiquer un jeûne à l'état pur. Mais j'ai fait le voeu de m'abstenir de viande les mercredis et les vendredis afin de me rappeler le sacrifice du Christ ainsi que de jeûner de manière progressive afin de faire une petite place bien physique en moi pour Dieu. C'est-à-dire que, progressivement, je vais éviter de boire du café, ensuite de manger du chocolat, toutes ces choses qui ne sont pas nécessaires et qui nous procurent du plaisir. Certains diront que c'est du masochisme, j'aurais envie de leur répondre que ce n'est que de l'ascèse. En effet, lorsque l'on s'abstient de manger du chocolat pendant trois semaines, par exemple, on se rend compte du réel plaisir qu'il nous procure lorsqu'on en mange enfin. Je veux pointer là un gros problème dans notre société: la surconsommation. On a plus le goût de rien. On a toujours trop. En gros, ce ''jeûne alimentaire'' comme je l'appelle, me permet de me ''désintoxiquer'' de cette surabondance. Mais le plus important, c'est qu'il m'aide à partager la condition de ces personnes qui n'ont pas la chance d'avoir accès à cette surabondance.

    imagesCAT7PJ3S.jpgTroisièmement, et pour finir, il y a la prière. J'ai choisi de tout simplement consacrer un peu plus de temps à la prière quotidienne et de donner quelques minutes supplémentaires à l'adoration au moins une fois par semaine lorsque mon planning me le permet.

    Finalement, le Carême, pour moi, c'est ''simplement'' exacerber les qualités que Dieu nous demande de revêtir toujours et en tout lieu et pour lesquelles Jésus est l'exemple par exellence qu'Il nous demande de suivre. Mais au-delà de cet aspect, il y a également cette ouverture vers l'altérité, vers cette universalité qu'est l'Eglise.

    En effet, Dieu nous donne une Eglise faite de tant d'affinités, et j'ai tendance à n'approfondir qu'une seule d'entre elles. Alors, ma grande résolution finale, cette cerise sur le gâteau qu'est le Carême, c'est tout simplement d'être présent PARTOUT où le Seigneur me demande d'être, même et surtout (puisque le Carême c'est cette exacerbation dont je parlais) dans ces endroits de l'Eglise que je ne connais pas assez bien et vers lesquelles je ne vais pas spécialement spontanément.

     

     Lu sur le blog de notre confrère BELGICATHO

     

     RECONCILIATION, PRIERE ET SILENCE

     A L'EGLISE DU SAINT-SACREMENT

    (Boulevard d'Avroy, 132 à Liège)

     

     

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    Tous les mardis de 17h00 à 19h00

    Confessions

    un prêtre à votre disposition de 17h00 à 18h45

    Adoration

    17h00 vêpres  grégoriennes, suivie de la méditation de l'évangile du jour

    18h00 chapelet suivi des litanies du Sacré-Coeur

    18h45, bénédiction du Saint-Sacrement suivie de l'angélus.

     

     

  • "sacerdos, alter Christus"

     

     

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    POUR EN FINIR AVEC L’ORDINATION

     DES HOMMES MARIÉS ET DES FEMMES

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    La question du célibat sacerdotal, c’est comme le boléro de Ravel : on croit que c’est fini et cela recommence encore obstinément. Sans remonter au conciles d’Elvire (IVe siècle) ou du Latran (le premier, au XIIe siècle), voici peu  le thème a refait surface, une fois de plus, à la faveur de la révélation de l’épidémie pédophile des années postconciliaires. Dans les pays catholiques les plus éprouvés par le « sécularisme » doctrinal et moral -comme l’Autriche ou la Belgique- des évêques ont épanché publiquement leurs doutes et leur trouble. Lorsqu’à la mi-mai 2010, un  évêque autrichien, Paul Iby, d’Eisenstadt, déclare que « les prêtres devraient être libres de décider s’ils veulent se marier ou non » et que « le Saint-Siège est trop timide à ce sujet », le cardinal-archevêque de Vienne, Christophe Schönborn, commente : « les préoccupations qui ont été exprimées par l’évêque Iby, nous les ressentons tous ».Un peu plus tard, dans un contexte similaire, trois évêques flamands, dont deux récemment nommés par Benoît XVI lui-même, NN.SS. De Kesel (Bruges), Bonny (Anvers) et Hoogmartens (Hasselt) ont, à leur tour, saisi au bond la balle des scandales pédophiles, pour pousser l’amalgame encore un peu plus loin. Dans une interview à la radio flamande VRT, Mgr De Kesel a déclaré (18 septembre 2010): « Je pense que l'Eglise doit se poser la question de savoir s'il convient de conserver le caractère obligatoire du célibat » et, poursuivant sur sa lancée: « on pourrait dire qu'il y a des prêtres célibataires mais que des personnes pour lesquelles le célibat est humainement impossible à respecter devraient aussi avoir la chance de devenir prêtre » pour conclure: « la discussion sur le célibat [des prêtres] pourrait avoir une suite bien plus rapide que celle sur l'accès des femmes à la prêtrise" ».  

    Et à nouveau tout récemment,  après que cent cinquante théologiens germanophones eussent lancé (7 février 2011) un bruyant manifeste « pour mettre fin à la crise sans précédent  que traverse l'Eglise catholique depuis les scandales des prêtres pédophiles »,  le site de l’agence de presse « Cathobel » publia un éditorial  « Célibat des hommes et ordination des femmes » du P. Charles Delhez s.j., paru dans le Dimanche Express n°8 du 27 février 2011. Dans cet article, le directeur du journal des paroisses francophones de Belgique reprend, « more jesuitico », l’antienne qu’il avait déjà publiée dans la « Libre Belgique ». Voici un extrait de sa prose :

    « (…) Dans l’Église latine, on n’ordonne prêtres que ceux qui font la promesse de rester célibataires. Ne pourrait-on cependant pas imaginer, dans l’Église latine, la même diversité qu’à l’intérieur de l’Église catholique dans son ensemble ? C’est que les Églises locales évoluent bien différemment aujourd’hui. Des réponses adaptées à la situation de chaque pays ou de chaque région du monde serait sans doute  heureuses.                                                                                  

    « Tout autre est la question posée par l’ordination des femmes. Elle est théologique. L’Église est-elle tenue par le fait que Jésus n’a choisi comme apôtres – les Douze – que des hommes, alors qu’il était entouré également de femmes ? Elles ont d’ailleurs joué un rôle très important, comme premiers témoins de sa résurrection, par exemple. S’agirait-il d’une donnée culturelle ou d’une volonté divine ? (…) ».

    Dans un commentaire « posté » sous le texte de son confrère, le Père Thierry Dejond s.j. apporte au lecteur un excellent antidote à la culture du doute pratiquée par le Père Delhez. Une mise au point concise, claire et précise : « (…) Il est évident que l’ordination des Douze Apôtres, et non de Marie, Mère de Dieu, ni de Marie-Madeleine, Suzanne et autres Femmes ayant suivi Jésus, n’est pas une « donnée culturelle », mais bien une « volonté divine », au sujet de laquelle toutes les Eglises ont maintenu un accord unanime, jusqu’à la fin du XXème siècle.  C’est donc une idée de la « post-modernité », lancée par le Mouvement féministe, dont la philosophie est la « gender philosophy », dont la thèse, validée par l’ONU, est qu’on choisit librement d’être homme ou femme, car il ne s’agirait pas d’un donné « naturel », mais purement « culturel ».

    Si les Eglises orientales ‘revenues au catholicisme’ ont accepté d’ordonner des hommes mariés (vu leur passé orthodoxe datant de 690) [ndlr : concile « in trullo »], c’est par miséricorde de l’Eglise catholique, qui ne voulait pas briser une tradition de cinq siècles.

    Le « célibat des prêtres » dans l’Eglise latine n’est autre qu’une manière d’être fidèle à la « Tradition remontant aux Apôtres », et acceptée tant chez les Grecs que chez les Latins jusqu’en 690, et exigeant des Evêques, Prêtres et Diacres mariés, de renoncer, le jour de leur Ordination, à l’usage du mariage. Cette tradition apostolique s’est maintenue en Occident, tandis que l’Orient grec cédait aux décisions de l’Empereur de Byzance.

    Pourtant, même en Orient, subsistent des traces évidentes de l’ancienne discipline commune: les Evêques n’ont pas le droit de vivre en mariage, jamais; les prêtres et les diacres, après le décès de leur épouse, n’ont pas le droit de se  remarier,  puisque ils ont été ordonnés. Ce qui prouve bien qu’il s’agissait d’une  tolérance, Idem, pour les  diacres mariés  en Occident, depuis le Concile Vatican II: ils ne peuvent pas se  remarier.

    Cette discipline remonte aux Apôtres, dont un seul, Simon-Pierre, était certainement marié avant l’appel du Christ, mais qui répond à Jésus: « Nous qui avons tout quitté pour te suivre… », Jésus répond: « Amen, je vous le dis: personne n’aura quitté maison, femme, frères, parents ou enfants, à cause du Royaume de Dieu, qu’il ne reçoive beaucoup plus en ce temps-ci et, dans le monde à venir, la vie éternelle. » (Luc 18, 28-30). Bien d’autres textes de L’Ecriture Sainte, et de la Tradition des Pères de l’Eglise, confirment cette exigence de Jésus. Exigence rappelée au 1er Concile Oecuménique de Nicée en 325, canon 3; et déjà avant, dans des Conciles régionaux: Elvire (Espagne) en 304 et Ancyre (=Ankara, Turquie) en 314. Il est clair que ces canons disciplinaires de l’Eglise ne faisaient que « rappeler » la Tradition remontant aux  Apôtres etattestée par de nombreux  Pères de l’Eglise  auparavant ».

    Le Père Dejond est professeur de théologie dogmatique et directeur spirituel du Séminaire de Namur depuis 1994.