Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Eglise du Saint-Sacrement à Liège - Page 72

  • Journées du Patrimoine: samedi 11 et dimanche 12 septembre 2010

     

    banner.jpg 

    EGLISE DU SAINT-SACREMENT A LIÈGE

    Boulevard d’Avroy, 132

    (face à la statue de Charlemagne) 

    0806_0301.jpg 

    PIERRES VIVANTES 

    SAMEDI 11 ET DIMANCHE 12 SEPTEMBRE 2010, DE 14h30 À 18 h : 

    EXPOSITION ET VIDÉORAMA

    sur le projet de restauration de la façade monumentale de l’église du Saint-Sacrement (XVIIIe siècle) confié aux architectes Alain Crèvecoeur et Louis Schockert

    P1011083.JPG
    P1011082.JPGP1011079.JPG
    P1100183.jpg

     

    Construite dans la seconde moitié du 18e s. en style classique par l'architecte liégeois Jacques-Barthélemy Renoz, l'église du Saint-Sacrement est classée depuis 1956. De plan circulaire et prolongée à l'ouest par un choeur de deux travées, l'église conserve une imposante décoration intérieure de qualité.

     

    La façade à front de rue, entièrement édifiée en calcaire, présente quatre pilastres à chapiteaux composites encadrant une porte monumentale. Le tympan est décoré par un bas-relief montrant saint Jean à Patmos, oeuvre d'Antoine-Pierre Franck qui exécuta aussi le monumental bas-relief qui occupe l'étage et représentant saint Augustin.

     

    ANIMATIONS 

    SAMEDI 11 SEPTEMBRE 2010, de 15h à 17h:

    TAILLEUR DE PIERRE

    un métier du patrimoine

    démonstration de sculpture de la pierre de Meuse par Philippe Dewart

    logofr.png

      

        DIMANCHE 12 SEPTEMBRE 2010, À 16 h

    DSC02585.JPG 

    l'orgue Thomas du Saint-Sacrement

    ORGANISTE

    un métier du patrimoine : liturgie ▪ concert ▪ école 

    Récital d’orgue par Geneviève Chapelier

    Professeur à l’académie de musique César Franck à Visé

    Titulaire des orgues de l'église Saint-Remacle au Pont à Liège 

    logoPatrim.gif

    Architecte, tailleur de pierre, organiste: trois métiers importants du patrimoine, thème de ces journées, seront ainsi mis à l’honneur autour d’un beau projet de restauration valorisant l’église du Saint-Sacrement et le boulevard d’Avroy

    Brochures et commentaires explicatifs disponibles durant les heures d’ouverture.

    Entrée libre. Renseignements : tél. 04.344.10.89 ou sursumcorda@skynet.be

  • Découvrir les orgues à Liège

     

    logo_festival_promenade.jpg

    organisé à l'initiative de la Ville de Liège

     

    Mercredi 25 août 2010 à 14 h

    PROMENADE D'ORGUES 

    Départ : Eglise du Saint-Sacrement

    (boulevard d’Avroy n° 132 à Liège)

    0806_0301.jpg 

    Arrivée : Salle philharmonique

    (boulevard Piercot n° 25-27 à Liège)

    conservatoire_z.jpg 

     Durée de la promenade : 3 h

    PAF  (à payer sur place) : 6 €

     

    stsacrement1 orgue.gif

    l'orgue Thomas du Saint-Sacrement

    Cette promenade musicale permettra à tout un chacun de comprendre le fonc­tionnement d’un orgue (au moyen de l’instrument placé au sol dans l’église du Saint-Sacrement), mais aussi d’entendre l’orgue romantique de la cathédrale Saint-Paul (Merklin, 1870), le somptueux orgue Renaissance de l’église Saint-Jac­ques (1600), et enfin l’orgue symphonique de la Salle philharmonique (Schyven, 1890).

     Quatre organistes nous feront partager leur passion : Geneviève Chapelier, Joëlle Sauvenière, Pierre Thimus et Éric Mairlot.

     

    Possibilité de s’asseoir dans cha­que lieu visité.

    Org. : Éric Mairlot et Geneviève Chapelier - Art et Orgue en Wallonie asbl

     

     

    Lien permanent Catégories : Concerts
  • Premier dimanche du mois à l'église du Saint-Sacrement à Liège

     

    ÉGLISE DU SAINT SACREMENT

     Boulevard d’Avroy, 132 à Liège

    (face à la statue de Charlemagne)

     

    319DSC_3102.JPG

    DIMANCHE 4 JUILLET 2010 A 10 HEURES 

    P1010169.JPG 

    SOLENNITÉ DE LA FÊTE DES SAINTS PIERRE ET PAUL

    célébrée selon le missel de 1962

     8pierreetpaul.jpg

    médaillon du IIe siècle représentant Pierre et Paul

     

    PROPRE GRÉGORIEN 

     de la messe « Nunc scio vere »

    KYRIALE « cunctipotens genitor Deus » 

    ACCLAMATIONS CAROLINGIENNES (VIIIe siècle)

    en l’honneur des Princes des Apôtres et du Souverain Pontife 

    _DSC7220cover.jpg

    CHANTÉS PAR LA SCHOLA DU SAINT-SACREMENT

    Aux orgues : Patrick WILWERTH, professeur au Conservatoire de Verviers

  • L'EGLISE ET L'ETAT: réflexion faite en marge de l'actualité belge

     

     

    INOPERANTES LAÏCITES

    2152-POL-&-REL.jpg 

    Une conférence avait été organisée le 24 janvier 2008 à Bruxelles, sous  le titre « Héritage chrétien » en République et Consociation. L’ouvrage collectif qui en est issu est maintenant publié[1]. Des historiens et des sociologues, la plupart issus de l’ULB et de la Sorbonne, y apportent surtout leurs lumières sur le développement du concept de la « laïcité » : sa place dans la vie publique belge et française, dans les législations respectives des deux pays et les conventions internationales ou supranationales qui s’imposent à elles. Il ressort de ces échanges que la notion même de laïcité (le mot dérive de laïc, non clerc, qui est d’origine ecclésiale) n’est pas univoque, ni en termes de sociologie, ni en termes de droit positif. La question se pose alors de savoir si une notion aussi imprécise, voire confuse, présente une vraie utilité opérationnelle pour les sciences humaines.

    images.jpg

    L’article 1er de la constitution française de 1958 proclame que la France est un Etat laïc, sans définir ce qu’il entend par là. A cet égard, il eût été intéressant de disposer d’une analyse jurisprudentielle, malheureusement absente des dissertations sociopolitiques de ce colloque. 

    Rien n’est simple. Ainsi, le concept de laïcité n’est pas forcément synonyme de séparation des Eglises et de l’Etat. De ce point de vue même, la célèbre loi de 1905 expulsant l’Eglise de la sphère publique française n’a pas empêché la République d’entretenir des liens avec elle : loi sur les édifices publics mis à la disposition du culte (1907), rétablissement des relations diplomatiques avec le Saint-Siège (1921), applicabilité du concordat de 1801 en Alsace-Moselle (1925), loi Debré sur les rapports entre l’Etat et les établissements scolaires privés (1959), accord avec le Saint-Siège sur la reconnaissance des diplômes délivrés par l’enseignement supérieur catholique (2008) etc.

    Ajoutant à la perplexité de l’observateur étranger, l’actuel président de la République française, lors de sa réception paradoxale (pour le Chef d’un Etat séparé de l’Eglise) comme chanoine honoraire de l’archi-basilique du Latran à Rome (2007), a appelé de ses vœux l’avènement d’une laïcité positive reconnaissant que les religions constituent un atout sociétal ![2]

    1200955510vTBfc4.jpg

    Les choses sont-elles plus claires en Belgique ? L’Etat belge n’est pas laïc en ce sens qu’il serait porteur de valeurs publiques transcendant les religions privées, ni obligatoirement agnostique devant le phénomène religieux : la laïcité est assimilée, par la loi, aux cultes reconnus, en tant que philosophie du « libre examen ».  Parler de séparation de l’Eglise et de l’Etat serait aussi inapproprié, si l’on entend par là qu’ils n’ont rien à voir ensemble. 

    Les dispositions constitutionnelles et légales organisent plutôt une certaine indépendance dans le respect mutuel[3]. Et même un peu plus : à ce titre, on peut citer, la rémunération par l’Etat des ministres des cultes reconnus et divers privilèges ou contraintes connexes, la répression pénale propre aux désordres et outrages touchant à l’exercice ou aux objets du culte, à la personne de ses ministres ou à leur habit officiel ; l’organisation de préséances protocolaires ou diplomatiques; les honneurs civils et militaires rendus lors de certaines cérémonies religieuses officielles, comme le « Te Deum », mais aussi les poursuites pénales spécifiques contre les ministres du culte qui attaqueraient « directement » un acte de l’autorité publique ou célébreraient le mariage religieux des époux avant leur mariage civil.

    On comprend ainsi pourquoi la neutralité des pouvoirs publics n’est pas mentionnée, comme telle, dans la constitution même si certains la déduisent de l’interdiction des discriminations et du principe d’égalité qui y sont inscrits. Face à la pluralité des religions, cette neutralité est, pour le moins, toute relative puisque l’Etat (et à sa suite les autres pouvoirs publics) soutient le libre développement des activités religieuses et apporte son aide et sa protection aux sept cultes (laïcité comprise) qu’il reconnaît, parmi lesquels – primus inter pares – le catholicisme romain. Il faut donc, à tout le moins, parler d’une neutralité « positive ». 

    dam412553315e654-54a31.jpg
        

    Les traités internationaux ou supranationaux auxquels souscrivent la France et la Belgique n’imposent aucun modèle à leurs relations avec les cultes. En Europe, comme ailleurs, le statut de ceux-ci varie.

    L’article 17 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne précise que :

     

    - « L’Union respecte et ne préjuge pas du statut dont bénéficient, en vertu du droit national, les Eglises et les associations ou communautés religieuses dans les Etats membres » ;

    -« L’Union respecte également le statut dont bénéficient, en vertu du droit national, les organisations philosophiques et non confessionnelles » ;

    -« Reconnaissant leur identité et leur contribution spécifique, l’Union maintient un dialogue ouvert, transparent et régulier avec ces Eglises et organisations ».

     

    Il en résulte que :

    - de la laïcité de l’Etat (France) aux religions d’Etat (Danemark, Grèce, Norvège, Royaume-Uni), en passant par les régimes concordataires (du type espagnol, italien, polonais, portugais, allemand, alsacien-mosellan) ou sui generis (comme en Belgique ou en Irlande), l’Union européenne respecte et s’accommode des divers statuts conférés aux cultes par les droits nationaux de ses Etats membres ;

    - dans sa propre relation avec les cultes, l’Union est plus proche du modèle belge que de la laïcité républicaine à la française : celle-ci demeure une exception historiquement datée et sans doute appelée à évoluer. 

    Quoi qu’il en soit des gloses de cet ouvrage sur la portée du concept de « laïcité » (considérée comme un postulat), il n’aborde pas l’enjeu fondamental : l’Etat moderne doit-il demeurer sans religion, désormais agnostique, séparé, pluraliste ou neutre ? C’est la question du rapport de celui-ci à la Vérité. Quid est veritas ? demandait Pilate à Jésus.

    A cet égard, la philosophie des « Lumières », au XVIIIe siècle, posait déjà le problème de la conciliation de deux principes qu’elle énonçait : la souveraineté absolue de l’homme sur lui-même, dans ses pensées comme dans sa volonté (Kant) et la nécessité pour l’Etat que chaque citoyen ait une religion « qui lui fasse aimer ses devoirs » (Rousseau).

    Quels devoirs ? Eriger son jugement propre en loi universelle n’est possible que dans une société où nombre de valeurs sont partagées, sans quoi c’est l’anarchie. Il doit donc y avoir un « pacte moral », une profession de « foi » civile en quelque vérité inaltérable qui, en amont du droit positif, fonde le lien social sans lequel l’homme ne peut pas vivre. La question est alors de savoir comment et sur quelle base créer ce consensus éthique fondamental pour la vie en société.

    2228900354.jpg

    Sur ce point, une controverse (au sens de la disputatio médiévale) fut organisée, au théâtre Quirino à Rome le 21 septembre 2000, entre le cardinal Ratzinger, futur Benoît XVI, et un professeur à l’Université romaine de la Sapienza, le philosophe Paolo Flores d’Arcais, pour explorer des voies de convergence possibles[4]. Au moment décisif du dialogue, le modérateur – Gad Lerner, journaliste à la  Repubblica – s’est demandé si des principes aussi fondamentaux que ceux du Décalogue ne pourraient pas être retenus comme base éthique commune, même par des athées (qui y souscriraient seulement « velut si [comme si] Deus daretur »). Mais cette proposition fut aussitôt rejetée par le philosophe laïc. 

    Ce dernier nia que certaines règles morales ou de droit naturel  puissent constituer des postulats, ou des acquis irréversibles, pour l’humanité : le contrat social est toujours relatif, contingent, renégociable. Ainsi, certains revendiquent-ils maintenant à l’ONU l’insertion de nouveaux « droits » (à l’avortement, à l’euthanasie, au choix du « genre » etc.) dans une Déclaration universelle des droits de l’homme vieille de 50 ans à peine (1948) ! Tout s’écoule, disait déjà le vieil Héraclite. Pareille impasse montre à quel point une définition véritablement universelle (« ubique, semper et ab omnibus ») des droits (et donc des devoirs) humains sans Dieu semble aléatoire.

    Et l’argument selon lequel une laïcité positive permettrait aux religions de contribuer à l’accession de la conscience collective de l’humanité au Souverain Bien paraît faible si tout socle transcendant (ou loi naturelle, comme vous voudrez) imprescriptible est a priori exclu de sa définition. En des temps pas si lointains n’avions nous pas déjà entendu parler d’une autre contribution « positive » : celle des religions à l’édification du socialisme marxiste . Qu’en reste-t-il aujourd’hui ? « Nisi Dominus aedificaverit domum, in vanum laboraverunt qui aedificant eam »[5] : ceci vaut pour les sociétés comme pour les individus. 

    Pie XII et Benoît XVI ont parlé, dans un tout autre sens, d’une « saine » laïcité. Selon Pie XII (allocution du 23 mars 1958), s’inspirant peut-être (sans le dire) de la théorie classique des « deux glaives »[6], il s’agit de maintenir les deux pouvoirs (spirituel et temporel) « distincts mais aussi toujours unis, selon de justes principes ».  

    armorie.gif

    Quels principes ? Benoît XVI a déclaré dans une lettre au président du sénat italien (à l’occasion du congrès « liberté et laïcité » à Nursie, 14-16 octobre 2005) que « les droits fondamentaux représentent des valeurs antérieures à toute juridiction de l’Etat. Ils n’ont pas été créés par le législateur mais sont inscrits dans la nature même de la personne humaine et peuvent, par conséquent, renvoyer finalement au Créateur »[7].

    Bien que le pape ne précise pas davantage quels sont ces droits « fondamentaux », on peut raisonnablement penser qu’il se réfère ici aux principes du Décalogue, lequel énonce concrètement les devoirs et donc, corrélativement, les droits de l’homme révélés par le Seigneur Lui-même. 

    Somme toute, il en va de la laïcité comme des droits de l’homme sans Dieu : un concept dont le sens varie à ce point en est-il encore un ? Le poète Boileau (qui était aussi juriste de formation) disait déjà (art poétique, 1674) : « ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire arrivent aisément ». Si ce n’est pas le cas, mieux vaudrait y renoncer.

     

    JEAN-PAUL SCHYNS

     


    [1]. François Foret (dir.), Politique et religion en France et en Belgique. L’héritage chrétien en question, Editions de l’Université de Bruxelles, 2009. François Foret est directeur de recherches politiques à l’Institut d’études européennes de l’ULB.

    [2] En ce sens, depuis le vote de la Déclaration « Dignitatis humanae » (1965) par le concile Vatican II, l’Eglise n’a eu de cesse de faire abolir les dispositions constitutionnelles ou concordataires qui, en Europe ou ailleurs, conféraient au catholicisme le statut de religion d’Etat. A l’ancienne doctrine, qui « tolérait » l’expression publique des autres cultes, elle substitua celle de l’Eglise libre dans l’Etat libre favorisant le concert pluraliste des religions.

    [3] Non sans courir le risque d' induire, à cet égard, certaines apparences d’ambiguïté : on se souvient par exemple que, dans l’affaire de mœurs à charge du curé (à l’époque : 1992) de Kinkempois, un arrangement avait été pris pour que le coupable purge sa peine de privation de liberté dans une abbaye. Semblablement, aujourd’hui, la commission interdiocésaine pour le traitement des plaintes pour abus sexuels commis dans l'exercice de relations pastorales  (sic) avait conclu avec le collège des procureurs généraux et le ministre de la justice (pouvoir exécutif) un agreement relatif à certaines modalités de traitement des informations que cette commission déciderait, sous sa propre responsabilité, de transmettre au parquet, restant sauve l'indépendance de ce dernier dans l’exercice des recherches et poursuites individuelles. Toutefois, comme le pouvoir judiciaire n’était pas lié par l’accord (dont le seul but était de faciliter les contacts entre la commission et le parquet, nullement de ressusciter une manière de privilège du for ecclésiastique), un magistrat instructeur n’a pas hésité à faire saisir brutalement tous les dossiers de la commission, dans les circonstances que l’on sait, humiliantes pour l’Eglise.

    [4]. Le texte du débat est publié dans l’ouvrage  Est-ce que Dieu existe ? Dialogue sur la vérité, la foi et l’athéisme, paru en français aux éditions Payot (2006).

    [5]. Psaume 127 : Si le Seigneur ne bâtit pas la maison, en vain travaillent ceux qui la bâtissent.

    [6]. Selon cette théorie, le pouvoir spirituel de l’Eglise, qui commande et ordonne le bien commun surnaturel, et le pouvoir temporel de la société civile, qui commande et ordonne le bien commun naturel, ne peuvent s’opposer : ils se complètent et doivent s’aider mutuellement, sachant que le pouvoir spirituel prime sur le pouvoir temporel (comme l’explique saint Thomas d’Aquin dans le De Regno). Les deux ont le même objet sous des modalités différentes : le bien des âmes.

    [7].Dans son testament spirituel « Mémoire et Identité » (Flammarion , 2005, p. 162) Jean-Paul II ne dit pas autre chose : « La loi établie par l’homme a des limites précises que l’on ne peut franchir. Ce sont les limites fixées par la loi naturelle, par laquelle c’est Dieu lui-même qui protège les biens fondamentaux de l’homme »

  • Encore la procession de la Fête-Dieu à Liège

     

    QUELQUES PHOTOS SOUVENIRS SUPPLEMENTAIRES

    DU 5 JUIN 2010

    Des fidèles nous ont adressé beaucoup de photos prises lors de la procession du 5 juin 2010. Le comité organisateur en fera, peut-être, un "liber memorialis". Entretemps, voici encore un échantillon d'images reçues récemment. A suivre...

     100_8726.JPG 

    100_8670.JPG
    100_8724.JPG100_8657.JPG
    100_8656.JPG
    100_8694(2).JPG
    100_8730.JPG
    100_8740.JPG
    100_8752.JPG

    COMMENTAIRE D’UNE PARTICIPANTE 

    "Très grand merci à tous les organisateurs pour cette magnifique procession. Et félicitations : ce fut une réussite parfaite. Le choix des prières et des chants, leur programmation marquée par la discrétion et le souci de l'intériorité, l'emplacement de la station du Reposoir permettant l'adoration dans le calme décor de l'étang du Botanique, tout incitait au respect et à la prière. De fait, pas un bavardage dans le cortège, les attitudes recueillies des spectateurs dont certains sont venus s'y joindre, le comportement très participatif des policiers que l'on doit souligner, et des conducteurs des voitures et des bus arrêtés : toute l'importance de cette manifestation  a été reconnue par chacun d'eux. La belle fanfare de Montzen avait donné le ton, les décorations pour la jolie statue de Marie et surtout celles ornant le Saint Sacrement : tout a contribué, dans notre temps, à solenniser la Fête-Dieu en notre Ville où elle est chère à tant d'entre nous. Fasse le Saint-Sacrement que notre Evêque, qui certes manifeste lui aussi sa dévotion, donne sans crainte à l'avenir à tous ses fidèles la grande joie de sa présence."

     
  • Musiques spirituelles pour la Fête de la Musique à Liège:

     

    DIMANCHE 20 JUIN 2010 A 15 HEURES

    LE TEMPLE PROTESTANT ACCUEILLE LE CHANT GREGORIEN

    kerk-liege-marcellis_thumb.gif 

     QUAI MARCELLIS, 22, A LIEGE

     

    Le dimanche 20 juin 2010 à 15 heures, à l'occasion de la fête de la musique, nos amis de l'académie de chant grégorien se transporteront de l'église du Saint-Sacrement au temple calviniste du quai marcellis, en bord de Meuse. Le Centre de Recherches et de Rencontres (situé dans l'ancien couvent des Visitandines, en Outremeuse) organise en effet dans ce temple une présentation de la musique liturgique des cultes catholique, protestant, israélite et islamique: quatre prestations d'une durée respective de 30 minutes.

    Pour le culte catholique, c'est le chant grégorien qui a été retenu. Logique: même s'il n'y paraît guère de nos jours, c'est bien lui le chant propre de la liturgie catholique de rite latin, comme l'indiquait encore la constitution "sacrosanctum concilium" du concile Vatican II (1963-1965).

    P1030628.jpg

    Les grégorianistes du Saint-Sacrement ouvriront la rencontre avec des pièces extraites de l'office des heures (lecture brève fratres sobrii estote, psaume responsorial cum invocarem, repons Christus ascendens in altum, hymne Veni Creator ) et de la messe (kyrie IV, graduel Christus factus est, communion factus est repente). Les commentaires seront assurés par Gérald Messiaen.

    Entrée gratuite.

  • Un retour sous le soleil

     

     

     LA PROCESSION DE LA FÊTE-DIEU A REUNI 500 PERSONNES A LIEGE

     

     

    158F_te Dieu007.JPG

     

     

    La procession de la fête-Dieu restaurée à Liège ce samedi 5 juin 2010 a réuni près de 500 personnes au cœur même de la Ville : des fidèles calmes et paisibles, de tous âges et conditions,  priant les mystères joyeux et chantant avec beaucoup de naturel et de simplicité, sans aucune ostentation.

     

    413F_te Dieu009.JPG974liege_fete_dieu_13.JPG
     
    foule.jpg
    p1011521.jpg
     
    163F_te Dieu001.JPG271DSC_3218.JPG

     

     

    C'était aussi une manifestation colorée, qui n’avait rien d’un défilé de pénitents. Un crucifère ouvrait la marche avec la croix. Il était suivi par une vingtaine de musiciens de la fanfare de Montzen jouant des hymnes religieuses traditionnelles.  Les bannières de confréries s’avançaient ensuite avec, en tête, celle de Sainte Julienne, finement brodée par une fidèle de l’église du Saint-Sacrement au boulevard d’Avroy. La jolie Vierge habillée de Vottem, portée sur un trône, les enfants, les acolytes et thuriféraires précédaient le dais du Saint-Sacrement prêté par la paroisse de Grand-Halleux. Après le Saint-Sacrement venaient le clergé, la chorale et une foule nombreuse (les trois cent cinquante livrets de prière et de chant prévus n’ont pas suffit pour servir tout le monde).

     

    404liege_fete_dieu_28.JPG900DSC_3206.JPG
    313DSC_3256.JPG
    904liege_fete_dieu_07.JPG477liege_fete_dieu_27.JPG

     

    La procession est partie de la statue de Charlemagne, sur le boulevard d’Avroy, pour monter, par la rue des Augustins et la rue Louvrex, au Jardin Botanique où était installé un reposoir. Après avoir fait le tour du jardin, elle est redescendue, par la rue de Jardin Botanique, à l’église du Saint-Sacrement, sur le boulevard d’Avroy où une messe solennelle a été célébrée, selon le missel de 1962, par Mgr Michel Dangoisse Les chants grégoriens, les belles polyphonies de R. de Lassus et de G.-P. da Palestrina, le « Lauda Sion » alterné à l’orgue dans la version musicale de F.-C de Arauxo étaient interprétés par Erna Verlinden (soprano solo) et la schola de la Maîtrise de la Ville de Verviers. Celle-ci était dirigée par Jean-Michel Allepaerts, organiste titulaire à l’église décanale Saint-Remacle de Verviers. De sa propre composition,  on a aussi entendu un très beau « Tantum ergo » lors de la bénédiction finale avec le Saint-Sacrement dans l’ostensoir. Les quatre cent chaises de l’église n’ont pas suffit à accueillir les nombreux fidèles, dont certains ont du suivre la cérémonie debout.

     

    223liege_fete_dieu_29.JPG92DSC_3106.JPG 

    528liege_fete_dieu_23.JPG 29liege_fete_dieu_24.JPG

     

     

     

    Réfléchissant à ce beau succès,  nous dirions qu’une procession publique a deux sens qui, loin de s’opposer, découlent l’un de l’autre : des chrétiens se retrouvent pour exprimer leur foi commune et  la manifester aussi devant d’autres, respectueusement et sans prétention. Les disciples du Christ, à la Pentecôte, ne sont pas demeurés dans le Cénacle, ils ont aussi parlé à la foule. Quant à l’impact que peut avoir un tel défilé de chrétiens sur la population  aujourd’hui, c’est tout vu : beaucoup de personnes du quartier dans cette procession, très liégeoise, populaire et « bon enfant », des gens aux fenêtres arborant des fleurs ou prenant des photos, des gestes respectueux de certains même qui se doraient au soleil dans le parc du jardin botanique, aucun signe d’hostilité ni de mépris.

     

    Deo gratias.

     

     

    750liege_fete_dieu_01.JPG570liege_fete_dieu_10.JPG
    940liege_fete_dieu_26.JPG925DSC_3139.JPG
    870liege_fete_dieu_25.JPG1000liege_fete_dieu_02.JPG
    fête Dieu 5 juin 2010 036.jpgp1011516.jpg
    detail-maitre-autel-saint-sacrement.jpg
    p1011548.jpgp1011545.jpg

     

     

    procession Liège 5 juin 2010 030.JPG

     

     

    Voici la transcription de l'homélie prononcée par Monseigneur Michel Dangoisse au cours de la messe qui a suivi la procession:

     

    SERMON DE MONSEIGNEUR MICHEL DANGOISSE

    Prélat d’honneur de S.S. le Pape Benoît XVI

    Doyen du Chapitre cathédral de Namur

     

    645liege_fete_dieu_06.JPGsermon Dangoisse180.jpg

     

     

    POUR LA MESSE DE LA FÊTE-DIEU

    célébrée le samedi 5 juin 2010, à l’église du Saint-Sacrement à Liège

     

      

    319DSC_3102.JPG

     

     

    Un jour, Jacques Loew, encore incroyant (il deviendra le premier prêtre-ouvrier en France et fondera l’Ecole de la Foi en Suisse) passait, à l’âge de 25 ans, quelques journées chez les chartreux (à l’abbaye  de Valsainte, en Suisse). « J’ai été, écrit-il, accroché au mystère de l’Eucharistie, auquel je ne songeais nullement, à la messe du Jeudi-Saint ». Au moment de la communion, il était demeuré seul dans la tribune alors que les Pères et les retraitants se retrouvaient autour de l’autel. À ce moment, poursuit-il, « vraiment j’ai senti que, ou bien ces hommes étaient fous en allant avaler je ne sais quelle pastille, ou bien c’était moi l’aveugle. Or je voyais que ces chartreux, calmes et équilibrés, ne pouvaient pas être des fous. J’étais obligé de penser que, véritablement, il y avait là un je ne sais quoi qui me dépassait, une Présence Sainte au-delà du visible ». Ce fut le point de départ de sa conversion. Alors que l’Eucharistie pourrait paraître un obstacle à la Foi, c’est grâce à elle, au contraire, qu’il s’est converti. Hésitant entre le protestantisme et le catholicisme, après six mois de réflexion, il va trouver un prêtre et lui dit : « je veux être catholique » car, seule l’Eglise lui paraissait être fidèle au « ceci est mon corps et mon sang…faites ceci  en mémoire de moi »

     

    On aurait pu croire que le Christ, au soir du Jeudi-Saint, se faisait des illusions en donnant cet ordre à ses apôtres. Cette fidélité bi-millénaire de l’Eglise, malgré toutes les tentations contraires, est, de fait, impressionnante et unique !

      

    D’où ces paroles mystérieuses de Jésus, dans l’Evangile : « celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui ». Jean emploie le verbe « demeurer », qui prend chez lui un sens fort : « manger sa chair », littéralement le verbe grec signifie « mâcher », soulignant le caractère réaliste de la participation à l’Eucharistie. Ainsi sa chair est la vraie nourriture et son sang la vraie boisson spirituelle qui nous enivre. Tellement que, à ce moment-là, nous vivons par Lui et entrons en communion avec le Fils et le Père, dans la puissance de l’Esprit-Saint que le prêtre invoque dans l’épiclèse avant la consécration. Comme l’a écrit Thomas d’Aquin dans le Lauda Sion : « c’est un dogme de Foi pour les chrétiens que le pain se change en chair et le vin en sang ». Quel grand mystère ! Savez-vous que Luther, à sa première messe, dans le silence de la prière eucharistique, en fut tellement troublé, dit-on, qu’il s’évanouit ?

     

    « Ave Verum Corpus … je Te salue, ô Vrai Corps, né de la Vierge Marie ». C’est vrai que le Verbe s’est fait chair et qu’il a planté sa tente parmi nous : le tabernacle, c’est la tente  de Dieu parmi les hommes : la petite lampe rouge nous le rappelle. Et l’Eucharistie contient tout le trésor de l’Eglise, dit le concile Vatican II.

     

    Merci à saint Paul de nous avoir confié le témoignage  de ce qu’il a reçu de la part du Seigneur, dans le plus ancien texte sur l’Eucharistie, vers l’an 55, vingt-cinq ans après la mort de Jésus. Il n’a rien inventé, mais c’est la tradition qui remonte jusqu’au Seigneur lui-même. Et il confond d’avance ceux qui voudraient voir dans les paroles consécratoires un sens simplement symbolique. Il souligne le réalisme de la présence du Christ. Il met les points sur les « i » : « si quelqu’un mange ce pain indignement, il mange et boit sa propre condamnation ». Indignement, c'est-à-dire s’il est en état de péché grave et donc de rupture avec Dieu, ou « s’il ne reconnaît pas vraiment le corps de Seigneur ». Passage exigeant et redoutable, et je regrette qu’on l’ait  supprimé des lectures du Jeudi-Saint, dans la réforme de la liturgie. Il doit nous faire réfléchir à ce grand mystère : si c’était simplement un symbole du Christ, Paul n’aurait pas employé des termes aussi forts et aussi clairs. Oh oui ! il est grand ce mystère de la Foi. Il s’agit bien de ce que nos frères orientaux appellent « les Saints Mystères ».

     

    Mystère de l’Eucharistie : oui, le Christ est à la fois si proche de nous et insaisissable. Le Père Teilhard de Chardin raconte que, pendant la première guerre mondiale, il était dans les tranchées de Verdun et, lors d’un matin calme, portant sur lui les Saintes Espèces dans une petite custode, il tourna sa pensée vers ce trésor à peine séparé de sa poitrine par une mince enveloppe de vermeil. « Je réalisai soudain, écrit-il, tout ce qu’il y avait d’extraordinaire et de décevant à tenir si près de soi le Rédempteur du Monde et la Source de la Vie sans pouvoir les posséder, sans parvenir à les pénétrer. Comment se pouvait-il que le Christ fût à la fois si proche de mon cœur et si distant ? »

     

    C’est ce même Corps du Christ que nous venons de porter solennellement et publiquement dans la procession de la Fête-Dieu, qui sortait pour la première fois depuis 30 ans, je crois, suivie d'une vibrante Brabançonne qui m'a profondément ému, en ce quarantième anniversaire de la fondation des messes grégoriennes à l’église du Saint-Sacrement fêté avec le concours des choristes de la Maîtrise de la Ville de Verviers. Dois-je rappeler que cette Fête du Saint-Sacrement est née suite à une révélation faite à une Liégeoise, sainte Julienne de Cornillon. C’est en 1246, qu’à force de persévérance, elle obtint de l’évêque la célébration de la Fête-Dieu dans le diocèse, et celle-ci fut étendue à l’Église universelle en 1264. Savez-vous que, lorsque Don Bosco vint à Liège pour la première fois, l’évêque lui a demandé d’y créer un institut salésien ? Après avoir d’abord refusé, il retourne lui dire qu’il ne peut refuser à la Ville du Saint-Sacrement. Savez-vous qu’au XIIe siècle déjà, Marie d’Oignies reçut un riche marchand de Nivelles, venu prendre conseil auprès de « Madame Marie ». Elle lui ordonna d’entrer dans l’église la plus proche. Prosterné devant le Saint Autel, celui-ci contemplait la pyxide suspendue avec le Corps du Christ.  Fixant son regard sur elle, il fut ravi en contemplation et vit des choses mystérieuses. Revenu à lui, il courut vers Marie d’Oignies et lui dit « Ma Mère, j’aimerai le Seigneur sans mesure ! ». Quant à sainte Marie d’Oignies, qui avait du tempérament, elle ne pouvait supporter la soif  du Sang rédempteur et, parfois, après la messe, elle exigeait de pouvoir au moins regarder longtemps sur l’autel le calice nu. Ainsi, la Belgique a été et doit redevenir, après le "martyre blanc" qu'elle subit aujourd’hui, la terre du Très Saint-Sacrement.

     

     Mais n’allons pas croire que ce grand mystère nous détourne de notre vie quotidienne. Dans l’antiquité, les disciples du Christ, après la messe matinale, partaient au travail les lèvres encore empourprées du Sang du Seigneur. Devenus consanguins du Christ ! Une ouvrière, Annick Carité, écrivait vers 1960 : « Je rentre de la messe, j’essaie d’en faire le centre de ma vie. Les communions quotidiennes, quelle force ! Oui, à l’usine, sur la chaîne, j’essaie de faire tout très bien, tout pour Dieu. Et ma table, c’est mon autel. Je vis la messe. Mes copines de la chaîne, sans le savoir, vivent aussi la messe ». 

     

    Bernard Pingaut nous expliquait, à Beauraing, qu’avant sa visite au Congo, à Goma, il avait téléphoné à un de ses amis sur place :

     

     

    -         « Qu’est-ce que je peux vous apporter ? »

    -         « Apporte-nous un ostensoir »

    -         « D’accord, mais vous n’avez pas besoin d’autre chose ? »

    -         « Oui, des linges pour la messe »

    -         « Mais enfin, vous avez besoin de médicaments, par exemple… »

    -         « Tu sais, ici, il nous manque tellement de choses que nous n’avons besoin que de l’essentiel ! »

     

    A la fin de cette année sacerdotale, je rappelle que le saint Curé d’Ars disait : « Mes amis, si nous savions ce que c’est la messe, nous mourrions de joie ! ». C’est pourquoi sainte Thérèse de Lisieux, à laquelle on reprochait, car elle était malade, de monter l’escalier répliqua : « Pour une messe et une communion, est-ce trop cher payé ?  ».

     

    C’est pourquoi aussi, il faut des prêtres dans l’Église. Priez-vous tous les jours pour les vocations dans notre pays ? Jean-Paul II, aux J.M.J. de Rome, disait aux jeunes : « Chers amis, je vous confie ce qui est le plus grand don que Dieu nous ait fait…Puissiez-vous avoir toujours, dans chaque communauté, un prêtre qui célèbre l’Eucharistie ! ». Et dans son homélie au Cénacle à Jérusalem, il précisait : « [Les paroles consécratoires] ont été répétées générations après générations par ceux qui partagent le sacerdoce du Christ…De cette façon, le Christ lui-même répète constamment ces paroles à travers la voix de ses prêtres dans chaque lieu du monde » (est-ce clair pour l’ensemble des catholiques? J'espère que ce l'est pour tous nos évêques: priez beaucoup pour eux) et ainsi, à chaque messe, nous vivons un aspect eschatologique : nous attendons son retour dans la gloire. « Nous annonçons, dit saint Paul, la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne » -donec veniat : ces deux mots, je les ai fait graver sur mon calice. Et ainsi, au milieu des inquiétudes, des bouleversements et des violences inouïes de ce monde, en célébrant la messe nous hâtons Son retour et nous désirons voir, enfin, Son visage, face à face. Donec veniat ! Et nous rejoignons la devise de notre nouvel archevêque, mon cher ancien évêque : « Oh ! oui, viens, Seigneur Jésus » ! Ainsi soit-il.   

  • Procession de la Fête-Dieu à Liège

     

    Mise au point 

    Le landerneau médiatique s'est beaucoup agité à l'annonce d'un retour de la procession de la Fête-Dieu à Liège: c'est, au fond, surprenant dans une société que l'on dit indifférente et sécularisée. On jugera d'ailleurs sur pièce, demain samedi 5 juin à 15h30 au Boulevard d'Avroy.

    L'initiative est venue, il est vrai, non pas du clergé, ni -quoi qu'on en dise- de l’asbl « Sursum Corda » présidée par l’abbé Jean Schoonbroodt, mais de simples fidèles laïcs : un groupe de jeunes qui en a, au départ, informé l'autorité ecclésiastique compétente . Et cette dernière a bien voulu ne pas s'y opposer. Nous ne voyons pas pourquoi celle-ci viendrait ensuite nous reprocher d'en avoir diffusé l'annonce.

    La procession réunira des catholiques liégeois de tous horizons, unis dans une même foi. Elle n’a d’autre but que de manifester publiquement et respectueusement que selon leurs convictions, qui sont aussi les nôtres, le Christ est réellement présent au monde encore maintenant, dans la sainte Eucharistie.

    C’est dans le même esprit que la messe du Saint-Sacrement sera ensuite, comme tous les ans, célébrée à 17h dans l’église du même nom (Boulevard d’Avroy, 132).

    Pour le reste, nous saluons la belle objectivité du commentaire que Paul Vaute, chef de l'édition liégeoise du journal  "La Libre Belgique" vient de publier ce vendredi 4 juin. Voici son texte:

     

    Un retour par la base

    images.jpg

    "Ainsi qu’on l’a annoncé précédemment, la procession de la Fête-Dieu sera de retour à Liège, ce samedi 5 juin, après une éclipse de plus de trente ans. Elle partira du boulevard d’Avroy, près de la statue de Charlemagne, à 15 h. 30, et sera suivie à 17 h. d’une messe grégorienne en l’église du Saint-Sacrement, présidée par Mgr Michel Dangoisse, prélat d’honneur du Pape et doyen du chapitre cathédral de Namur. Le programme musical sera assuré par la schola de la Maîtrise de la Ville de Verviers.

    Si le diocèse de Liège fut le berceau de la fête au XIIIe siècle, sous l’impulsion de sainte Julienne de Cornillon et Ève de Saint-Martin, l’initiative restauratrice n’est pas venue de l’autorité ecclésiale mais d’un groupe de chrétiens défenseurs de la tradition. Qu’en pense-t-on à l’évêché ? Interrogé par la "Gazette de Liége" à ce sujet il y a quelque temps déjà, Mgr Jousten ne s’était pas montré favorable : "Il faut bien réfléchir, déclarait-il. Rendre la vie à une chose qui n’existe plus, c’est difficile. Je sais qu’il y a une procession à Cologne qui est aussi une grande ville, mais la mentalité est différente. Nous avons la procession du 15 août en Outre-Meuse qui est très bien, mais est-ce qu’une procession du Saint-Sacrement peut être un signe pour aujourd’hui ? Notre projet vise plutôt à assurer une présence dans la vie de la cité". Mercredi, dans les colonnes du journal "La Meuse", l’évêque de Liège a réitéré ses réserves, mais cette position, bien sûr, ne constitue en rien un interdit. Agissant en laïcs catholiques autonomes, les organisateurs précisent du reste, sur leur site, que le doyen du lieu a donné son aval.

    Dimanche, l’archevêque de Malines-Bruxelles Mgr Léonard présidera pour sa part la procession du Saint-Sacrement à 19 heures, en plein cœur de la capitale."

    Renseignements: http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com/, http://fetedieualiege.wordpress.com, tél. 0498.51.88.77.

     

     

     

  • Fête-Dieu 2010 à Liège

     

    UNE PROCESSION AU CENTRE DE LIÈGE

     

     

    P1011071.JPG

     

    LE SAMEDI 5 JUIN 2010 À 15 HEURES 30

     

     

     

    tract fête-dieu 2010.jpg

     

     

    Quel est le sens de cette démarche ?

    À travers une procession, les catholiques veulent témoigner visiblement et respectueusement que, vraiment, Jésus est vivant aujourd’hui et qu’il est avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps.

     

    Il s’agira de la procession du Saint-Sacrement

    Chaque année, depuis plus de sept siècles, une fête est spécialement vouée à la vénération de la présence réelle de Jésus parmi les hommes à travers le pain consacré à la messe, communément appelé « hostie ». Pour l’occasion, celle-ci est montrée au peuple dans un support appelé « ostensoir » (du mot latin ostendere, montrer) lors d’une marche festive : c’est la procession de la Fête-Dieu ou Fête du Saint-Sacrement

     

    Pourquoi à Liège ?

     

    visionjulienne%20ph_champaigne.jpg

    Sainte Julienne: adoration du Saint-Sacrement et vision de la lune entachée par l'absence de la Fête-Dieu

     (peinture de Philippe de Champaigne, XVIIe s.)

     

    La Fête-Dieu est née au diocèse de Liège en 1246, sous l’impulsion de sainte Julienne de Cornillon et Ève de Saint-Martin. Elle fut étendue au monde entier  en 1264 et sa procession  instituée quelque cinquante ans plus tard (1318). Mais à Liège, berceau de la fête, cette procession s’est éteinte dans les années 1970. Aujourd’hui, un comité de fidèles a vu le jour pour la faire renaître, au cœur de la Cité ardente : dans le quartier Avroy-Jardin Botanique, le 5 juin 2010.

     

    marie-a-comblain-promenades-logne-38-saint-martin-15-aout-040.jpg
    foule-procession-nautique.jpg

    archives: la procession fluviale de 1946 à Liège

    ( pour le 700e anniversaire anniversaire de l'institution de la fête)

     

     

    Comment y participer ?

    Rendez-vous, ce samedi 5 juin 2010 à 15h30, au pied de la statue équestre de Charlemagne, sur le boulevard d’Avroy (juste en face de l’église du Saint-Sacrement, située au n° 132), pour parcourir l’itinéraire reproduit ci-dessous : rue des augustins, parc du jardin botanique, rue du jardin botanique et retour au boulevard d'avroy.

     

    itinéraire procession154.jpg

     

     

     

     

    Vous êtes invité à conclure la démarche en assistant à la messe solennelle de la Fête-Dieu célébrée à 17 heures, selon le missel de 1962, en plain-chant et en polyphonie ancienne,  à l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132).

     

     

        

    recto flyer Messe Fête-Dieu 2010001.jpg

     

    EGLISE DU SAINT-SACREMENT

    Boulevard d’Avroy, 132, à Liège

    (face à la statue de Charlemagne)

     

     

     P1011230.JPG

    ostensoir de l'église du saint-sacrement 

     

     

    Samedi 5 juin 2010 à 17 heures

     

    MESSE SOLENNELLE DE LA FÊTE-DIEU

     

     

     

    P1011224.JPG

     

    célébrée selon le missel de 1962 par

     

    Monseigneur Michel Dangoisse

    Prélat d’honneur de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI

    Doyen du chapitre cathédral de Namur

     

    avec le concours de la schola de

    LA MAÎTRISE DE LA VILLE DE VERVIERS

    direction et orgue : Jean-Michel Allepaerts,

    soliste du chant : Erna Verlinden

     

    Statue Sainte-Julienne de Cornillon.JPG

    statue de sainte Julienne à l'église du saint-sacrement  

     

    Le programme des chants liturgiques alternera les polyphonies de la Renaissance: la Missa secundi toni de Roland de Lassus (1532-1594) et le motet Adoramus Te de Giovanni-Pierluigi da Palestrina (1525-1594), le Lauda Sion pour chœur et orgue baroque de Francisco Correa de Arauxo (1584-1654), un Tantum ergo de Jean-Michel Allepaerts et le propre grégorien de la fête, attribué à saint Thomas d’Aquin (ca 1256).

    Les choristes appartiennent à la Maîtrise de la Ville de Verviers, un choeur mixte créé en 1998, soucieux de qualité et d’authenticité. Cette brillante phalange propose un répertoire consacré principalement à la musique ancienne. Son chef, Jean-Michel Allepaerts, est aussi titulaire des grandes orgues de l’église décanale de cette ville où il a, entre autres, initié récemment un festival de musique sacrée. Erna Verlinden, soprano solo, est membre de l’Académie de Chant grégorien.

    L’église du Saint-Sacrement à Liège a été construite dans le style néo-classique par l’architecte liégeois Jacques Barthélemy Renoz (1767) pour les chanoines Augustins, propriétaires du site depuis le XVe siècle. Ceux-ci furent chassés à la Révolution et l’église ne fut rendue au culte qu’en 1866, pour servir de sanctuaire aux religieuses de l’Adoration perpétuelle. En 2003, l’édifice fut à nouveau menacé de sécularisation. Près de trois cents Liégeois, amis du patrimoine religieux et historique de leur Ville, se mobilisèrent alors pour permettre le rachat de l’église par l’asbl « Sursum corda » (haut les cœurs) présidée par l’abbé Jean Schoonbroodt.

     

    P1011078.JPG

     au fronton de l'église du saint-sacrement:

    les armoiries du prince-évêque de Liège Charles-Louis d'Oultremont (né en 1716, élu en 1763, mort en 1771)

     

    Plus de renseignements : contactez-nous par téléphone au 0498/51.88.77 ou au 04.344.10.89 ou laissez un commentaire sur ce blog

     

  • le printemps liégeois du chant grégorien

     

    UN BRIN D'ETERNITE A LIEGE

    LE SAMEDI 8 MAI 2009

     r_DSCN2986.JPG

    Concert à l'église des Bénédictines

    Soleil printanier pour le plain-chant, ce samedi 8 mai à Liège! Les trente élèves de l'Académie de Chant grégorien à Liège, dirigés par Stéphan Junker avec le concours de Gérald Messiaen, ont-ils bénéficié de l'effet mobilisateur de la fête de l'orgue ? Toujours est-il qu'ils ont rassemblé près de quatre cents personnes malgré la "concurrence" des nombreuses manifestations musicales organisées au centre ville durant tout le week-end.

    A l'église des Bénédictines, à 16 heures, devant la Mère Abbesse et une centaine d'auditeurs, Patrick Wilwerth (à l'orgue baroque "Le Picard") et Stéphan Junker (baryton) ont d'abord illustré la musique du siècle de Louis XIV (avec des oeuvres de Campra, Charpentier et Geoffroy). En seconde partie, les élèves du cours liégeois de l'Académie de Chant grégorien et la soliste Erna Verlinden (soprano) ont fait découvrir au public les métamorphoses du plain chant au fil des époques (chant gallican, grégorien, déchant) et selon les fonctions (dans la messe et l'office des heures). Unité dans la diversité: toutes les pièces se rapportaient aux deux prochaines fêtes du calendrier liturgique, l'ascension et la pentecôte.

    Messe à l'église du Saint-Sacrement

    Cette belle musique pour l'éternité, près de trois cents fidèles l'ont retrouvée à 18 heures, en l'église du Saint-Sacrement par l'écoute et leur participation aux chants de la messe du cinquième dimanche après Pâques, célébrée selon le missel de 1962 par l'abbé Jean-Pierre Delville (professeur à la faculté de théologie de l'université de Louvain) qu'assistaient l'abbé Jean Schoonbroodt (diacre), l'abbé Claude Germeau (sous-diacre) et quatre acolytes pilotés par Jacques Braive et le Fr. Jérémie-Marie de l'Eucharistie.

    Une réception chaleureuse a conclu ces manifestations, dont un enregistrement vidéo et un disque compact garderont la trace pour les amis de la musique sacrée et d'une liturgie toute imprégnée de la joie pascale. Une joie perceptible aussi dans la prédication de l'abbé Delville, dont nous reproduisons les termes ci-après:

     

    MUSIQUE ET FOI CHRETIENNE

     

    P1011248.JPG

     église du saint-sacrement: angelot du tabernacle

     

    « Vocem jucunditatis annuntiate ! ».« Annoncez une parole de joie ! », avons-nous entendu dans l’introit de cette messe ! Puis, le psaume ajoutait : « Jubilez en Dieu toute la terre ! Dites un psaume à son nom ! ». Et l’antienne de communion ajoutera : « Cantate Domino ! Chantez au Seigneur ! ». Ainsi donc les chants d’aujourd’hui nous invitent à chanter ! Cela tombe bien en ce jour où nous nous retrouvons ici avec l’Académie de chant grégorien de Liège, qui vient de donner son concert, puis participe par le chant à la célébration de cette messe.

     

    Pourquoi une telle insistance sur la musique et les chants? C’est que la musique ouvre la porte à l’indicible. Elle ouvre notre esprit à ce qui dépasse le matériel, à ce qui dépasse la simple raison. La musique nous invite à la contemplation, parce qu’elle arrête le temps. Alors que d’habitude nous sommes pressés, nous courons pour 36 choses dans la vie, avec la musique, et spécialement le chant grégorien, nous sommes invités à nous arrêter à chaque mot, à méditer chaque parole. C’est spécialement vrai pour l’alleluia. Chaque alleluia de cette messe que nous chantons aujourd’hui est différent de l’autre, chacun est un arrêt sur image, qui nous fait voir d’une manière toujours nouvelle cette réalité mystérieuse qu’il énonce : « Louez le Seigneur, Allelu-Ya ! » Pourquoi louer Dieu dans un monde qui court ? Pourquoi passer du temps pour Dieu ? En a-t-il tellement besoin ?

     

    La première raison, je l’appellerai l’admiration ; c’est le son A ! comme « Ah ! Comme c’est beau ! ». La deuxième raison, je l’appellerai la conversion ; c’est le son O ! comme « Oh ! Qu’est-ce que je dois faire ? »

     

    Commençons par l’admiration. Le A. Quand je donnais catéchisme, j’ai eu une fois un enfant qui n’arrêtait pas de dire : « Ah ! C’est bien ! » Encore aujourd’hui, il a cette expression à la bouche. J’ai baptisé sa petite fille et il m’a dit : « Ah ! C’est bien ! »  Quand nous louons Dieu, nous disons : « alleluia ! » En d’autres mots : « ah c’est bien ! » En nous centrant sur Dieu, nous nous décentrons de notre préoccupation pour nous-même et nous nous tournons vers Lui, qui est tout amour. Chacun de nous est constamment tenté de penser à soi-même, à ses problèmes, à ses désirs, à ses joies, à ses peines, à ses émotions. Mais à force de trop penser à soi même, on dépérit, on se tracasse, on s’énerve. Le Seigneur nous donne la clé du bonheur : se décentrer de soi-même et penser à lui, le contempler, le louer, c’est-à-dire le féliciter, le remercier,  car il est la source de l’amour : comme disait encore l’introit : « Liberavit Dominus populum suum », « le Seigneur a libéré son peuple », il nous libère de l’esclavage du mal et de l’égoïsme. Cela vaut la peine de le remercier ! « Ah, c’est bien ! » Dire merci nous rend heureux, c’est un signe de joie.

     

    La deuxième raison de chanter et de louer Dieu, c’est le son O ! « Oh ! Qu’est-ce que je dois faire ? » C’est l’étonnement, puis la conversion. À la fin du graduel, vous avez entendu la vocalise sur le O, le o final de « sanguine suo », « il nous a rachetés par son sang ». Nous disons : Oh ! Nous nous étonnons : il a versé son sang ! À cette parole, nous sommes interpellés, nous sommes touchés. Comme les premiers disciples, nous disons : Seigneur, que devons-nous faire ? La réponse aujourd’hui est dans la lettre de S. Jacques (1,26-27) : « Si quelqu’un bavarde sans arrêt et se croit religieux, sa religion est vaine ! » Car la vraie religion, continue-t-il, « c’est de visiter les orphelins et les veuves au milieu de leurs tracas ». La parole de Dieu nous fait aimer notre prochain, elle nous tire de nos défauts et nous met sur la route des pauvres. C’est le Oh de compassion devant les difficultés des autres. Voilà un message peu banal dans le monde d’aujourd’hui ! On se dit qu’on a d’autres chats à fouetter ! Qu’on a des choses plus urgentes. Mais la parole de Dieu nous oriente vers les autres. Elle nous invite avant tout à prier pour eux, c’est ce que Jésus dit dans l’évangile. « Ce que vous demanderez au Père en mon nom il vous l’accordera » (Jn 16,23). Elle nous invite aussi à bouger, à visiter le voisin en difficulté. Jésus lui-même s’est fait pauvre, il a donné son sang : le calice sur l’autel le rappelle !

     

    Ce mystère nous dépasse, mais le fait de le chanter nous ouvre à sa réalité. Jésus nous dit que lui-même relaie notre prière auprès du Père : « Le Père vous aime puisque vous m’avez aimé et vous avez cru que je viens du Père » (Jn 16,27). Le Père nous aime et nous entraîne dans la communion avec lui, grâce à Jésus. Toute vie humaine est appelée à la communion avec Dieu. Voilà ce que nous dit la liturgie que nous célébrons et le chant que nous chantons. C’est le A de l’admiration. Mais cette communion passe par l’amour des pauvres : c’est le O de la conversion.  A, O, chantons la gloire de Dieu qui attendrit notre cœur et nous donne la vraie joie: celle de se mettre à l’écoute de sa Parole, pour la mettre en pratique! C’est ce que nous a dit la lettre de saint Jacques. Amen!