Le texte reproduit ci-dessous était destiné à « La Libre Belgique » qui, à ce jour, n’a pas donné signe de vie. Son auteur, Louis-Léon Christians, est docteur en droit et docteur en droit canonique. Professeur à la faculté de théologie de l’université catholique de Louvain (Louvain-la-Neuve), il dirige la chaire de droit des religions. L’auteur s’exprime ici à titre personnel :
« A l’avant plan, un commun sentiment de révolte contre la douleur, et une solidarité avec les enfants en grande souffrance et leurs familles. Mais à l’arrière‐plan, on découvrira aisément un combat idéologique, dont les enfants eux-mêmes ne seront plus, pour certains, qu’un prétexte. Comment croire que le corps médical ait été jusqu’à présent impassible à la douleur d’enfants malades incurables en fin de vie? Qui pense réellement qu’une loi soit nécessaire pour changer l’engagement des médecins dont l’éthique et la déontologie sont des balises bien plus dignes et bien plus constructives qu’une bureaucratie légale ?
Qu’il faille poursuivre des abus éventuels, nul n’en doute. Faut-il pour cela tellement déconsidérer les capacités de l’humanisme médical? En réalité, là n’est pas l’enjeu. Evoquer la souffrance de l’enfant et sa mort, tend à devenir chaque jour davantage une simple rhétorique. Un pathos qui conduit à peu de frais à enfermer la position adverse dans le rôle de l’infâme.
Au-delà de ce constat, nous souhaiterions évoquer un drame plus profond qui semble s’ouvrir. Il tient à un aveuglement facile et trompeur sur le concept de liberté et à un tri de plus en plus arbitraire entre les verdicts publics de vulnérabilité ou d’autonomie.
On évoque la liberté dont l’enfant souffrant pourrait bénéficier et le choix qu’il pourrait faire de recevoir une dose létale. On souligne combien les enfants souffrants seraient plus matures que ceux qui, en bonne santé, n’ont d’autres soucis que de vivre paisiblement. Liberté et maturité, tel serait ce qu’apporte la loi à un enfant souffrant. Lui, qui, en pleine santé, ni n’est mature, ni libre, même dans le cadre de la Convention des Nations-Unies sur les droits de l’enfant.
Mais la question est plus dure encore. On évoque le petit nombre d’enfants qui ont demandé la mort dans le cadre de la loi hollandaise. C’est oublier que la loi assure également une totale mutation symbolique, qui concerne nécessairement la généralité des enfants en fin de vie, et plus encore l’universalité des enfants qui pourraient se projeter dans un avenir de souffrance.
Face à un choix « offert», une obligation est posée: celle de prendre une décision. Chaque enfant ne fera pas choix de la mort, mais chaque enfant sera confronté à ce choix. Jamais plus la vie ne sera acquise, malgré la souffrance ou son atténuement. Chaque jour deviendra hypothétique, suspendu à un acte de choix, à prendre ou ne pas prendre. Comment échanger encore un regard sans que la loi ne vienne rappeler qu’un «autre choix» est possible ? On a évoqué les enjeux économiques de telles décisions. L’avenir sera juge. Mais plus encore c’est la façon dont l’enfant va s’imaginer dans les yeux d’autrui qui va devenir une charge nouvelle de sa vie si difficile déjà. Il est mûr a-t-on proclamé. Il suffit d’un accord des parents. A-t-on oublié que le Parlement a adopté il y a peu une loi sur l’abus de vulnérabilité qui permet de «protéger» les victimes de déstabilisation psychologique, mêmes majeures ?A-t-on oublié la formule historique de Lacordaire: «Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c'est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit».
Ni la réalité de la souffrance, ni la dignité médicale ne sauraient être transformées par une loi. En revanche, la vie morale de l’ensemble des enfants hospitalisés serait confrontée à une nouvelle obligation: celle de choisir, à chaque seconde.
Le courage éthique du médecin n’est-il pas un choix plus honorable que de mettre à charge de chaque vie d’enfant le poids psychologique d’une «option» de vie ou de mort ?
Louis-Léon Christians
6 FEVRIER 2014
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Rappelons qu’à la suite de Mgr Léonard, l’évêque de Liège recommande à ses diocésains un geste spirituel de protestation contre l’extension de la loi belge sur l’euthanasie aux mineurs d’âge Le vote de cette extension est prévu le jeudi 13 février prochain à la chambre des députés fédéraux. Mgr Delville invite les fidèles à jeûner et prier ensemble à la cathédrale Saint-Paul le mardi 11 février à 18 heures. Signalons aussi qu’à cette intention, on peut également visiter à Liège ce jour-là le Saint-Sacrement exposé comme tous les mardis de 17h à 19h à l’église du même nom (Bd d’Avroy, 132, face à la statue de Charlemagne). Un prêtre y est aussi disponible à partir de 17h pour ceux qui souhaitent recevoir le sacrement de pénitence |
JPSC
Dieu notre Père, c’est avec grande confiance que nous nous tournons vers Toi au moment où notre pays risque de se doter d’une législation élargissant, dans certaines conditions, la possibilité de l’euthanasie aux mineurs d’âge. Confrontés aux graves dérives qu’une telle loi peut entraîner dans son sillage, nous te supplions d’éclairer nos consciences et celles de tous nos concitoyens et de nos responsables politiques. Ne permets pas que, par une nouvelle transgression de l’interdit de faire mourir une personne innocente, une porte s’ouvre encore plus largement, que plus personne ne pourra refermer. Fortifie en nous et chez nos concitoyens cet amour, plein d’imagination et de tendresse, qui trouve d’autres solutions pour rencontrer la douleur rebelle et la profonde détresse de nos frères et sœurs souffrants, nous t’en prions, Seigneur.
décidé de s'associer pleinement à l'ensemble de la démarche initiée par l'archevêché:

Les chrétiens sont toujours en fête ; ils ont pour chaque jour du calendrier un nouveau motif de se réjouir de la bonté et de la beauté de la création, chaque jour une bonne raison de fêter la puissance de la grâce du Christ. La Chandeleur est une de ces nombreuses fêtes qui émaillent le cycle de l'année liturgique. Et ces fêtes sont bien réelles ; elles ne sont pas de simples inventions de croyants, car la création est réellement très belle et les œuvres de la grâce encore plus belles.
Les fêtes du mystère de la Nativité se sont clôturées ce samedi 4 janvier 2014 à l’église du Saint-Sacrement : trois cents fidèles y ont pris part à la messe solennelle de l’Epiphanie. Mozart lui-même était parmi eux, grâce à l’excellente interprétation de sa « Missa Brevis » par le chœur de Sainte-Julienne dirigé par Margaret Todd et accompagné à l’orgue par Patrick Wilwerth : une prestation alliant aussi un florilège de chants de noël et le propre grégorien du jour au service de l’esprit de la liturgie. Celle-ci était célébrée par les abbés Jean Schoonbroodt, Louis-Dominique Kegelin (diacre) et Claude Germeau (sous-diacre). Un merci amical s’adresse à eux comme aux servants de messe : Jacques, Ghislain, Raphaël et à tous les prestataires de l’église pour leur active contribution : les deux Luc, Emmanuel, Jacqueline , Anne-Marie, Alain et les autres…





découvre que le portail, qui un temps était haut de cinq mètres et demi et à travers lequel les empereurs et les califes entraient dans l’édifice, a été en grande partie muré. Est demeurée seulement une ouverture basse d’un mètre et demi. L’intention était probablement de mieux protéger l’église contre d’éventuels assauts, mais surtout d’éviter qu’on entre à cheval dans la maison de Dieu. Celui qui désire entrer dans le lieu de la naissance de Jésus, doit se baisser. Il me semble qu’en cela se manifeste une vérité plus profonde, par laquelle nous voulons nous laisser toucher en cette sainte Nuit : si nous voulons trouver le Dieu apparu comme un enfant, alors nous devons descendre du cheval de notre raison « libérale ». Nous devons déposer nos fausses certitudes, notre orgueil intellectuel, qui nous empêche de percevoir la proximité de Dieu. Nous devons suivre le chemin intérieur de saint François – le chemin vers cette extrême simplicité extérieure et intérieure qui rend le cœur capable de voir. Nous devons nous baisser, aller spirituellement, pour ainsi dire, à pied, pour pouvoir entrer à travers le portail de la foi et rencontrer le Dieu qui est différent de nos préjugés et de nos opinions : le Dieu qui se cache dans l’humilité d’un enfant qui vient de naître."
Extraits de l’homélie de Dom Jean Pateau, Père abbé de l’abbaye de Fontgombault (photo) pour l’ouverture du temps de l’Avent, hier dimanche 1er décembre :
dispositions que nous devons acquérir afin d'entrer dans la sainte étable : les ornements violets, signes d'un temps de pénitence, et le rite de bénédiction de l'eau et d'aspersion des lieux.





Le samedi 30 novembre 2013 à 15 heures, dans les locaux de l’église du Saint-Sacrement à Liège (Bd d’Avroy, 132) l’Académie ouvre à tous un nouveau cycle de cours :12 samedis après-midi de novembre 2013 à mai 2014 (voir le calendrier ci-après), sous la direction de Stéphan Junker (professeur au conservatoire de Verviers) : « À la découverte du plain chant baroque ». L’histoire du plain chant ne s’arrête pas avec l’âge d’or du grégorien (VIe-VIIIe s.), ni avec l’invention de l’organum et de la polyphonie. Au siècle même de Louis XIV, le gallicanisme inspire des plains chants qualifiés parfois de baroques dont certaines œuvres sont demeurées populaires jusqu’au XXe s., comme le salve regina oratorien l’office de saint Louis ou les messes royales du Liégeois Henry Du Mont (1610-1684) : une littérature modale écrite avec un savoir faire qui mérite le détour.