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Offices religieux - Page 34

  • Génération Pour la Vie:

     

    A L'EGLISE DE SAINT-SACREMENT

    Boulevard d'Avroy, 132 à Liège

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    CONFERENCE ET VEILLEE POUR LA VIE NAISSANTE

    le samedi 27 novembre 2010 à 18 heures

     

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    A l’initiative des jeunes du mouvement « Génération Pour la Vie », une conférence suivie d’une veillée de prière aura lieu le samedi 27 novembre 2010 à 18h, à l’église du Saint-Sacrement (Boulevard d’Avroy, 132 à Liège), sur le thème de la protection de la vie naissante.

     

    auton21-8e588.jpgLa conférence (18h) sera donnée par Mme Anne-Marie Libert, professeur au Séminaire de Namur et collaboratrice de Mgr Michel Schooyans, consulteur du Conseil pontifical pour la famille. Ensemble, ils ont publié aux éditions F.-X. de Guibert "Le terrorisme à visage humain", une analyse de la révolution culturelle de portée mondiale, fermée à toute transcendance, qui tend à imposer aujourd'hui une société interdite d'espérance. 

     

    Cette conférence sera suivie (19h) par une veillée de prière que présidera M. l’abbé Claude Germeau, directeur du foyer d’accueil des jeunes (Herstal). La veillée se déroulera en communion avec toutes celles qui seront organisées au même moment dans le monde et en particulier à la basilique Saint-Pierre de Rome, sous la présidence du pape. BenoîDARET_Jacques_Visitation_m.jpgt XVI a en effet souhaité que les fidèles des paroisses, les communautés religieuses, associations et mouvements de l’Église entière s’associent à sa prière.

     Nous invitons tous ceux qui partagent ce souci de la protection de la vie à répondre généreusement à notre appel en participant à cette soirée du samedi 27 novembre, qui ouvre aussi la nouvelle année liturgique.

     

     

    Infos et renseignements: GSM 0498.51.88.77 Tel.04.344.10.89

    http://www.generationpourlavie.com 

     

     

  • les actes de la manifestation du 25 septembre 2010 à l'église du Saint-Sacrement

     

    BENOÎT XVI

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    UNE PENSEE THEOLOGIQUE POUR NOTRE TEMPS

    par l'abbé Eric Iborra

    enseignant au collège des Bernardins et vicaire à l'église Saint-Eugène (Paris) 

    Samedi dernier, 25 septembre 2010, l'Union des Etudiants Catholiques de Liège, en collaboration avec l'asbl Sursum Corda, a réuni près de deux cents personnes dans l'église du Saint-Sacrement pour une conférence de rentrée, sur la pensée théologique de Benoît XVI: exposé magistral de l'abbé Eric Iborra, dont nous reproduisons le texte intégral ci-dessous.

    La conférence fut suivie de la "Messe du Saint-Esprit", célébrée dans la forme extraordinaire du rite romain, avec le concours très apprécié de l'Ensemble vocal "Praeludium" et du Choeur grégorien du Saint-Sacrement (solistes: Erna Verlinden et Patricia Moulan). Le texte de l'homélie qu'a également prononcée l'abbé Iborra est publié à la suite de celui de la conférence.

    Nous remercions encore chaleureusement Monsieur l'abbé Iborra pour la qualité de sa communication. 

    LA CONFERENCE

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                Je vais m'efforcer de répondre aux questions posées à cette conférence en deux étapes : d'abord en étudiant la pensée du théologien Joseph Ratzinger, puis celle du pape Benoît XVI. Cela nous permettra de repérer quelques points d'inflexion. Un temps d'échange pourra, je l'espère, compléter cet exposé.

                Mais tout d'abord une brève présentation de celui dont la pensée nous réunit ce soir. Né en 1927, Joseph Ratzinger est ordonné au lendemain de la guerre, en 1951, pour être précis. Il commence sa carrière en enseignant au séminaire diocésain avant d'être nommé professeur à l'Université de Bonn en 1959. Remarqué par le cardinal Frings, archevêque de Cologne, la grande cité voisine, il l'accompagne à Rome pour participer aux travaux du 2e Concile du Vatican en qualité d'expert. Il enseignera par la suite la théologie dogmatique dans différentes universités allemandes jusqu'en 1977, date à laquelle il accepte la charge d'archevêque de Munich que lui confie Paul VI qui l'élève presque aussitôt au cardinalat. En 1981, le pape Jean-Paul II l'appelle à ses côtés pour présider la Congrégation de la doctrine de la Foi et ses organes annexes, la Commission théologique internationale et la Commission pontificale biblique. Le 19 avril 2005, âgé de 78 ans, il est lui-même élu pape et prend le nom de Benoît XVI.

                L'étudiant qui pour la première fois se plonge dans la bibliographie de Joseph Ratzinger est sans aucun doute déconcerté, voire désemparé, par son volume des dizaines de livres, des centaines d'articles – et par sa diversité – une multitude de thèmes relevant de tous les secteurs philosophiques, théologiques et politiques qui sont connexes à la vie chrétienne dans l'Église. Ce qui frappe aussi, c'est l'absence de ces grandes dogmatiques qui font le renom des professeurs d'Outre-Rhin. Rien de tout cela chez Joseph Ratzinger, mais bien plutôt une approche impressionniste faite d'une multitude de touches. On peine à trouver un écrit dont on puisse dire qu'il renferme le cœur de sa pensée. Certains, au titre trompeur (Principes de la théologie catholique par exemple), sont des compilations d'articles et de conférences, d'autres – aux dires de l'auteur les plus achevés qu'il ait produit (Foi chrétienne hier et aujourd'hui, La mort et l'au-delà) – nous donnent aussitôt à désirer suite et approfondissement. L'œuvre de Joseph Ratzinger apparaît ainsi morcelée, d'un côté inachevée, étroitement liée aux aléas de l'enseignement de la dogmatique dans différentes universités, et en même temps, de l'autre, prolongée par les fulgurances qui émaillent ses nombreux discours et conférences. Mais ce qu'elle aborde, elle le fait avec maîtrise, clarté et sagesse.

      

    I – Les caractéristiques d'une pensée

     

                Est-il cependant possible de ressaisir toute cette diversité dans l'unité ? Un fil rouge, un Leitfaden, relie-t-il ces écrits brillants, mais disparates, qui traitent aussi bien de théologie fondamentale que de spiritualité, de théologie politique que de musique sacrée, de réflexions œcuméniques que d'analyses de la crise que traverse l'Église ?

                Il me semble que l'on puisse dégager trois axes principaux, trois angles qui reviennent à travers la diversité des thèmes abordés. Trois points d'attention qui finalement laissent apparaître une forme théologique. La théologie de Joseph Ratzinger m'apparaît comme une théologie pratique du Verbe, du Logos divin, c'est-à-dire comme une christologie du vrai et du beau dans sa dimension ecclésiale. Voyons cela de plus près.

     

    1– La raison dans le monde postmoderne

     

                La première caractéristique de la pensée de Ratzinger, c'est son recours constant à la raison. Un recours qui n'aboutit cependant pas à ce rationalisme qui a tant marqué, dans un sens ou dans l'autre, la pensée catholique du siècle dernier. Car la raison, pour Ratzinger, ne se situe pas que du côté du sujet, héritier des Lumières. Elle ne se confond pas avec la faculté, nécessairement limitée et même obscurcie à cause du péché originel, par laquelle l'homme cherche à connaître. Renouant en cela avec la grande tradition antique et médiévale, Ratzinger pense que la raison dépasse le sujet par ses deux extrémités, si l'on peut dire : elle lui est extérieure, présente dans le cosmos, parce qu'en fait elle lui est antérieure, présente au plus profond de son être, constituant même le fondement transcendantal de celui-ci. Cette raison, c'est le Logos divin qui habite l'âme produite à son image. C'est le même Logos divin dont tous les objets, dans l'univers, sont comme les foisonnantes effigies à travers la diversité de leurs essences et de leurs individualités. La théologie de Ratzinger, on l'aura compris, est donc avant tout une théologie de la Création, création dont le Verbe est le médiateur et dont nous, nous sommes des éléments privilégiés, à cause de la raison qui nous est donnée en partage. L'intelligence du sujet connaissant, autant que l'intelligibilité qui gît dans l'objet connu, sont deux instances créées, participées, du Logos divin.

                Il en résulte une conséquence importante pour notre époque. Ratzinger ne cesse de déplorer le mauvais usage de la raison par nos contemporains. Fascinés par les progrès techniques de la modernité, ils ont restreint le champ d'application de la raison au domaine des sciences de la nature, abandonnant, entre autres choses, le champ de la métaphysique, et donc aussi celui de l'anthropologie, à l'irrationnel, au subjectivisme, ce qui conduit à l'anomie du relativisme éthique qui caractérise nos malheureuses sociétés modernes et les ronge de l'intérieur avec la complicité de l'esprit démocratique. C'est le constat qu'il faisait encore samedi dernier devant les parlementaires britanniques réunis au Westminster Hall de Londres. Ratzinger déplore cette frilosité de l'esprit moderne pour la capacité qu'a la raison de connaître au-delà de ce qui est purement quantifiable. En exaltant la raison et en la cantonnant dans le domaine où elle a réalisé ses exploits les plus visibles, les modernes l'ont finalement dépréciée en lui interdisant l'exploration des domaines les plus graves, les plus riches de sens, qui sont évidemment aussi les moins quantifiables.

                Cette exploration est possible, mais à condition de l'entendre d'une raison constitutivement ouverte sur l'être en totalité, dont l'objet produit par la technique n'occupe qu'une fraction du spectre. Elle est possible parce que la raison humaine participe du Logos divin. Ce qui laisse aussi entendre que la science telle qu'elle est comprise aujourd'hui n'est qu'une dimension du savoir total, une dimension qui doit se soumettre à une sagesse supérieure, tout aussi rationnelle et peut-être même davantage, qui s'exprime par la loi morale naturelle.

                Et à cet égard, la pensée de Ratzinger se fait incisive. Le théologien marqué par la pensée historique de saint Augustin et de saint Bonaventure sait que l'homme ne peut s'accomplir par lui-même, qu'en outre sa nature est loin d'être indemne. A l'optimisme anthropologique qui avait pu saisir les théologiens néothomistes du Concile, il opposait déjà, celui-ci à peine clos, les considérations réservées de l'augustinien qu'il n'avait jamais cessé d'être. Non, sans Dieu, sans la religion, et une religion inscrite organiquement dans la société, l'homme ne peut parvenir au bonheur, pas même terrestre. Le monde qu'il cherche à édifier s'effondre irrémédiablement, et cela dans un grand fracas, celui des totalitarismes ouverts – celui qu'il a connu dans sa jeunesse – ou sournois – celui que nous connaissons à présent dans nos sociétés démocratiques.

     

               Ce qui semblait alors une marque de manque d'enthousiasme à une époque de modernité triomphante retentit aujourd'hui comme le cri de Cassandre : l'homme postmoderne, désabusé, revenu de toutes les utopies et de toutes les chimères, « déconstruit » de tous côtés, s'il ne veut pas se « divertir » dans le consumérisme a besoin d'une conception rénovée de la raison. La pensée de Ratzinger, nettement antimoderne, peut constituer l'antidote théologique au poison qui ronge le monde actuel. Joseph Ratzinger apparaît ainsi comme le penseur chrétien dont le monde postmoderne a besoin, car il l'interpelle en lui montrant l'issue de secours : sans Dieu, l'homme ne peut subsister. C'est ce qu'il a encore rappelé aux parlementaires britanniques en parlant du « rôle correctif de la religion à l'égard de la raison » et en appelant au moins à un dialogue constructif entre ces deux mondes : « Je voudrais suggérer, disait-il, que le monde de la raison et de la foi, le monde de la rationalité séculière et le monde de la croyance religieuse reconnaissent qu'ils ont besoin l'un de l'autre, qu'ils ne doivent pas craindre d'entrer dans un profond dialogue permanent, et cela pour le bien de notre civilisation ». Soulignons au passage qu'il s'agit d'une aide mutuelle, ce qui suppose que sans la raison la religion s'égare. Ce qui, vous vous en doutez, permet de comprendre que toutes les religions, et même tous les denominations chrétiennes, ne sont pas à mettre sur le même plan. Ce qui m'amène au point suivant : l'Église. 

      

    2 – Un milieu ecclésial

     

                Théologie du Verbe divin, la pensée de Ratzinger est une théologie du Verbe total, c'est-à-dire prolongé dans ses membres qui tous ensemble forment l'Église. A la différence d'Augustin, Ratzinger n'a pas eu à découvrir l'Église puisqu'il a toujours baigné dans ses eaux depuis son enfance bavaroise, mais il a su en saisir l'importance justement à travers la découverte qu'en fit le philosophe d'Afrique du Nord, chercheur solitaire de Dieu, qui finit théologien, pasteur d'âmes, docteur de l'Église dans tous les sens du terme.

                Ratzinger a mis sa pensée et son énergie au service de l'Église, au point de renoncer à l'élaboration d'une théologie originale lorsqu'il finit par accepter, après bien des atermoiements, les lourdes charges ecclésiales que Paul VI puis Jean-Paul II lui confièrent. Ce sacrifice, pour un intellectuel de sa trempe, en dit long sur l'attachement de l'actuel Pape à l'Église et à son peuple.

                Cette dimension ecclésiale de sa pensée est apparue dans le souci constant qu'il a eu, au long de sa mission à la Congrégation pour la doctrine de la foi, de permettre aux « plus petits » d'avoir accès à l'intégralité de la foi authentique de l'Église par delà les recherches – largement médiatisées – de quelques théologiens en mal de renom et aux doctrines aventureuses. Ce souci des faibles, là aussi très augustinien – pensons à la controverse donatiste –, qui s'est centré à un moment sur la question de la « théologie de la libération », trouve son cœur dans la question liturgique. Loin d'être un aspect anecdotique de la vie de l'Église, la liturgie – comme l'a d'ailleurs proclamé le dernier Concile – en est bien plutôt le centre. La liturgie est en effet le lieu où le Verbe est accessible par-delà l'épaisseur de l'histoire : par la liturgie s'actualise la présence de Celui qui est le médiateur et le contenu de la Révélation, l'interlocuteur divin par excellence. C'est ce qui a vivement impressionné des convertis du protestantisme aussi profonds que J.H. Newman ou R.H. Benson. Par la liturgie nous pouvons être rendus participants du dialogue intratrinitaire entre le Père et le Fils, trouver notre véritable « demeure » en tant que chrétiens.

                C'est la communauté liturgique aussi qui permet d'avoir une vision plus juste de la Révélation et de son support, l'Ecriture. Il n'y a en effet pas de compréhension possible des Ecritures en dehors de la communauté qui les a produites et qui, dès lors, est seule apte à les interpréter. C'est ce que Benoît XVI rappelait lors de son discours sur le monachisme bénédictin dans l'enceinte du Collège des Bernardins en septembre 2008. Dans l'acte liturgique les verba multa des livres bibliques deviennent le Verbum unum, à la fois parole et nourriture dans l'eucharistie. La liturgie est ainsi un lieu théologique, sinon le lieu théologique par excellence. Elle est ce qui fait que la doctrine chrétienne ne dégénère pas en idéologie mais fructifie en confession. C'est cette alliance vitale nouée entre l'intelligence et l'agir que Benoît XVI a louée dans la personnalité du bienheureux John Henry Newman, et ce par-delà toutes ses qualités intellectuelles.

     

    3 – Une théologie du culte chrétien

     

                L'existence chrétienne est cultuelle : elle consiste à rendre à Dieu un culte raisonnable, une logikè latreia, un culte selon le Logos, terme que Ratzinger emprunte à S. Paul (Rm 12, 1). Rendre un culte à Dieu, c'est vivre selon le Logos fait chair, selon le Christ qui s'offre au Père dans l'acte central de sa vie, le sacrifice de la croix. Le culte de l'eucharistie est ainsi au centre de la vie chrétienne. La beauté du geste de Dieu qui offre son Fils et la beauté du geste du Christ qui s'offre – avec nous tous – à son Père doit transparaître dans la beauté du culte. Pour Ratzinger, la beauté n'est pas de l'ordre du subjectif ou de l'accidentel. Elle a un fondement dans l'être, elle est rationnelle, elle est « selon le Logos ». Ses écrits sur la liturgie occupent une place importante dans son œuvre, et par leur volume, et par leur diversité, et par leur qualité. Par l'attachement aussi qu'il leur porte : il a voulu que le premier tome de ses Gesamtliche Werke les contienne. Comme il l'a dit un jour à V. Messori ou à P. Seewald, au centre de la crise actuelle de l'Église, il y a la désintégration de la liturgie.

                Toucher en effet à la liturgie, c'est toucher à la relation vitale entre le chrétien et Dieu. C'est pourquoi il a très rapidement déploré le tour pris par l'application de la constitution conciliaire sur la liturgie. Il voit dans la « créativité liturgique » – terme qu'il exècre – l'expression d'une mainmise qui hypertrophie la dimension subjective de l'anthropologie en la déséquilibrant au détriment de ses dimensions cosmologique (dans laquelle elle doit s'insérer) et théologale (qui en est le fondement et le terme). La communauté finit par s'autocélébrer, reproduisant « la danse des Hébreux autour du veau d'or », cherchant ainsi à mettre la main sur Dieu, le ravalant du coup à l'état d'idole. Elle pâtit d'un néocléricalisme qu'autorisent trop souvent les multiples possibilités laissées au choix du célébrant par les livres réformés, néocléricalisme qui touche tant le clergé que les laïcs qui cherchent, avec la complicité de celui-ci parfois, à s'y substituer.

                Ratzinger milite aussi pour une redécouverte de l'orientation. La liturgie eucharistique se célèbre face à l'Orient, face au Christ ressuscité symbolisé cosmiquement par le soleil levant qui dissipe les ténèbres du péché et de la mort. A la rigueur, faute de mieux, par la croix posée sur l'autel. La « participation active des fidèles », voulue par le Mouvement liturgique de l'entre deux guerres, se réalise avant tout par l'union des fidèles à l'action qu'accomplit le Christ représenté sacramentellement par le prêtre et non par des tâches à accomplir pendant les cérémonies. Cette participation requiert une certaine séparation d'avec l'agitation et les habitudes du monde, elle suppose un silence intérieur et extérieur propice à l'union et à la conversion. Elle a besoin du chant, dans ce qu'il a de meilleur, c'est-à-dire de plus contemplatif, pour sublimer la parole – toujours prompte au verbiage – et retrouver le chant secret qui gît au fond des choses – de la mer dirait Tolkien –, la louange muette du cosmos dans laquelle elle a à s'insérer pour la récapituler et l'offrir. La liturgie devient ainsi le lieu de ce colloque spirituel avec le Seigneur. C'est le lieu de rappeler la devise cardinalice de Newman : cor ad cor loquitur.

                C'est ainsi que la pensée théologique de Ratzinger est éminemment christocentrique et ecclésiale en même temps que pratique, c'est-à-dire visant la sanctification des chrétiens. Elle se méfie de l'esprit du temps qui  cherche soit à séculariser la transcendance du salut dans des réalisations utopiques et souvent destructrices (du joachimisme au marxisme ou à l'écologisme), soit à étouffer toute vie intérieure par le matérialisme pratique du consumérisme et de l'hédonisme érigé en unique norme de vie qui aboutit au relativisme éthique, destructeur de toute société humaine véritable. 

     

    II – Les inflexions d'un pontificat

     

                L'élection du doyen du Sacré Collège à la charge de Pontife Romain a inquiété les uns, réjoui les autres. Chacun s'attendait à voir le Préfet de la doctrine de la foi occuper le siège de Pierre. Ce ne fut donc pas sans une certaine surprise que l'on vit Benoît XVI se dégager du rôle que le cardinal Ratzinger avait accepté d'endosser en 1981. Le Panzerkardinal faisait place à « l'humble travailleur dans la vigne du Seigneur ». Bonté et fragilité semblaient se substituer à l'autoritarisme supposé  du Préfet. Au thème de la vérité, si fermement défendu au palais du Saint-Office, succédait, sur la place Saint-Pierre, celui de la charité, de la bonté de Dieu. La défense de la rectitude du dogme semblait faire place à la promotion de ses aspects sociaux, avec une insistance particulière sur la question écologique. Ce qui ne manqua pas de surprendre... un observateur superficiel. Car Benoît XVI pratique pour lui-même « l'herméneutique de la continuité ». C'est pourquoi je parlerais volontiers de persistance et de renouvellement des thèmes centraux de sa théologie.

     

    1 – Persistance des thèmes anciens

     

                Le thème de la raison affrontée à la modernité, et confrontée à la crise postmoderne qui réintroduit la question de la foi dans un monde d'abord désenchanté puis dévasté, constitue la ligne directrice de ses adresses universitaires. Dans le discours de Ratisbonne (12 septembre 2006), relevant l'élément platonicien à l'œuvre dans la raison moderne, il montre que celle-ci ne peut s'exonérer de la question du sens, qui transcende la technique et l'utilitarisme qui en découle, pour renouer avec les réponses que la foi procure à l'interrogation philosophique. A Rome (17 janvier 2008), il rappelait que l'essor de cette même raison a été conditionné par la foi et que, aujourd'hui, « détachée des racines qui lui ont donné vie, elle ne devient pas plus raisonnable et plus pure, mais qu'elle se décompose et se brise ». A Paris (12 septembre 2008), il montrait comment les arts et les techniques, dont la modernité a pu s'enorgueillir, sont en fait les sous-produits de la quête médiévale de Dieu poursuivie dans les monastères.

                Autre thème qui transparaît, la restitution de l'homme dans son environnement, le cosmos. Autrement dit, la théologie de la Création qui resitue la dimension anthropologique dans la dimension cosmologique et qui met ainsi en lumière l'organicité du projet divin. Cela se traduit par son insistance – inédite jusqu'à présent dans l'enseignement pontifical – sur la question écologique, une écologie qui, là aussi, n'en reste pas qu'à la dimension environnementale – au grand dam des modernes –, mais qui s'élève jusqu'à cette écologie humaine qui n'est autre qu'une manière nouvelle d'aborder la loi morale naturelle, fondement de la morale tant individuelle que collective.

                Mentionnons aussi la permanence du thème eschatologique, particulièrement bien mis en valeur dans l'étonnante encyclique Spe salvi, où le disciple de saint Bonaventure traite des formes modernes du millénarisme. Mentionnons encore la persistance de la méthode scripturaire, héritée des Pères, qui lui est familière, jamais réduite à l'historico-critique, et qui se déploie dans Jésus de Nazareth. Son intelligence de l'Ecriture est toujours ecclésiale, conforme à l'analogie de la foi, en vue d'édifier.

                Le patient travail de raccommodage de la tunique déchirée du Christ qu'il a entrepris comme Pontife Romain, tant envers les chrétiens séparés que les catholiques dissidents, s'inscrit lui aussi dans la ligne augustinienne qui n'a jamais cessé de l'habiter. Benoît XVI apparaît comme tout le contraire d'un doctrinaire, mais bien plutôt comme cherchant pragmatiquement le moyen de réconcilier ce qui était divisé, sans pour autant rien renier de la vérité reçue d'en haut. Son travail est celui d'un restaurateur, d'un humble artisan qui cherche à rendre sa splendeur première à une œuvre d'art abimée. Ce souci apparaît dans la manière, là aussi patiente, par laquelle il cherche à réformer la liturgie pour la rendre plus conforme aux vœux des pères conciliaires, dépassés par la tourmente de ce qu'il faudra bien un jour appeler « les années folles » de l'histoire de l'Église. En ce sens, on pourrait dire que toute l'œuvre de Joseph Ratzinger, de ses débuts à Bonn jusqu'à ses prises de position pontificales à Rome, est placée sous le signe de la réception vraie et plénière du dernier Concile.

     

    2 – Le renouvellement des thèmes

     

             Tous les observateurs ont noté un glissement de perspective. C'est que bien souvent ils avaient sous les yeux les travaux du Préfet de la doctrine de la foi. Ce glissement est cependant réel par delà la persistance des thèmes centraux. Tout le monde attendait en effet une encyclique programmatique sur la foi et donc sur la question connexe de la vérité, à tonalité doctrinale. Or la première encyclique fut consacrée à la charité, avec une partie spéculative, certes, mais suivie d'une partie pastorale consacrée précisément à la pratique de la charité dans l'Église. Thème repris et prolongé dans le cadre plus large de la société postmoderne dans la troisième encyclique, Caritas in veritate. Benoît XVI n'abandonne pas le thème de la vérité, mais il le ressitue dans son cadre théologal, dont la source est la parole johannique : « Dieu est Amour ». La vérité, en Dieu, est une instance de l'amour : « Définir la vérité, la proposer avec humilité et conviction et en témoigner dans la vie sont par conséquent des formes exigeantes et irremplaçables de la charité. En effet, celle-ci 'trouve sa joie dans ce qui est vrai' (1 Cor 13,6) ».

                Benoît XVI propose ici une foi intégrale et cohérente, qui part de la confession trinitaire du Dieu révélé et qui descend jusqu'aux détails de l'éthique chrétienne, non seulement dans sa dimension individuelle mais aussi communautaire et sociale, en vue de l'institution de cette « civilisation de l'amour » qui constitue la seule alternative possible dans un monde qui a fait l'expérience des ravages d'une raison livrée à elle-même, aussi bien dans les domaines politiques, économiques que culturels. Pour Benoît XVI, le véritable enjeu est celui du cœur, champ de bataille (ou de décombres) où cherchent à s'édifier deux cités antagonistes, celle du ciel et celle de la terre.

     

                Et comme je l'écrivais dans un périodique catholique il y a quelques mois, avec persévérance et un mépris complet du qu'en dira-t-on, le Pontife ami des chats et de Mozart continue de nous dispenser sa petite musique. Puisse-t-elle encore longtemps nous enchanter, elle qui, à l'instar de la liturgie, « capte l'harmonie cachée de la Création, nous révélant le chant qui sommeille au fond des choses ».

     

    Questions et Réponses

     

     

    Question :

     

    Après les nombreuses encycliques des papes consacrées à la morale sociale, peut-on espérer de Benoît XVI un grand texte mettant au jour les dimensions morales fondamentales d’une écologie véritable ?

     

    Réponse :

     

    Une encyclique, dont le thème m’échappe, est en préparation. Quoiqu’il en soit, souvent chez Joseph Ratzinger, dans ses discours, à travers son regard de contemplatif et de poète, il y a une remarque, une observation sur un paysage, un édifice (par exemple, aux Journées Mondiales de la Jeunesse  de Sydney, il a décrit le paysage qu’il venait de survoler en avion). Chez lui, cela correspond certainement à un goût de la nature qu’il ramène à son créateur : l’homme peut apercevoir le dessein de Dieu à travers sa création, pour le faire remonter vers Dieu comme une offrande. A cet égard, la quatrième prière eucharistique -qu’on n’utilise pas très souvent- parle de « la création qui t’acclame par nos voix ». C’est très juste. Comme l’écrit saint Thomas d’Aquin, nous sommes à l’horizon de deux mondes : celui de la matière et celui de l’esprit. Nous tous, en tant que créatures rationnelles, nous sommes des pontifes, nous faisons le pont entre une création matérielle dénuée de raison mais intelligible en son essence, l’intelligibilité qui gît au fond de chaque chose, bien qu’elle soit incapable de l’exprimer. Mais nous, en connaissant la réalité créée, les objets de la création, nous les lisons et faisons remonter leur louange muette vers le Ciel : d’où l’importance de la liturgie et de son chant.

     

    Il est clair que pour Ratzinger la nature n’est pas simplement un décor. Elle est le lieu de l’exercice de notre humanité, si bien que, comme vous le suggériez, son interprétation de l’écologie ne sera pas simplement subordonnée à des questions économiques du type «  soyons sobres pour avoir plus longtemps du pétrole à brûler » : certes on a raison de le dire pour retrouver ainsi la simplicité d’une vie sobre, très bonne aussi pour la vie chrétienne, mais il y a plus car la création elle-même est un personnage de la « théo-dramatique ». A ce titre on peut espérer de Benoît XVI, ou de l’un de ses successeurs, un texte qui montrerait davantage, de ce point de vue, l’importance de la nature, à laquelle nous appartenons aussi, du reste. A cet égard, il existe un très bon petit livre publié dans les années 1970 chez Communio-Fayard : « Au commencement, Dieu créa le ciel et la terre ». C’est une compilation de discours et homélies de Joseph Ratzinger sur ces questions-là.

     

    Question :

     

     Pourquoi l’œuvre de Joseph Ratzinger n’est-elle pas enseignée dans les séminaires ?

     

    Réponse :

     

    C’est une très bonne question. La difficulté vient de ce que l’œuvre de Joseph Ratzinger est extrêmement éclatée, qu’il n’a pas rédigé de cours ou de grands traités. Ce sont, avant tout, des « flash » sur divers sujets. Il fait le pont entre beaucoup de choses et, du coup, il n’est pas commode à utiliser pour un enseignement systématique de la sacramentaire, de la morale etc.

    C’est plutôt un auteur à lire en parallèle, pas un auteur de manuel mais quelqu’un qui jette de la lumière sur les cours. A la limite, le seul ouvrage qui pourrait faire l’objet d’un cours c’est « La mort et l’au-delà ». Quand j’enseignais au séminaire de Paris, c’est le seul ouvrage de lui que j’ai pu utiliser comme support de cours. J’espérais beaucoup de ses « Principes de la théologie catholique », pour m’apercevoir que c’était, en fait, une collection d’articles et, donc, assez décousu.

     

     Sur sa piété, on a un certain nombre de textes : des méditations pour les jours de la semaine, sur la vie des saints etc. Il a une piété de prêtre diocésain, très centrée sur le ministère et en particulier la liturgie. On se souvient que Jean-Paul II, dans son cœur, était un carme : il avait une théologie et une spiritualité carmélitaine. Ses grands auteurs étaient saint Jean de la Croix sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, sainte Thérèse d’Avila. On ne peut pas dire de Benoît XVI qu’il se rattache à une spiritualité particulière : bénédictine, dominicaine, carme… Celui qui le guide, c’est l’un des plus grands évêques, théologiens et spirituels de l’Eglise : saint Augustin. A partir de là, il intègre, comme doit le faire un prêtre diocésain, ce qu’il y a de meilleur dans les différentes spiritualités mais sa spiritualité à lui passe par la liturgie et son attachement à saint Augustin, non seulement comme maître à penser, mais maître à prier et il l’exprime dans nombre de petits textes. Il s’apparente aussi à saint Bonaventure (auquel il a consacré sa deuxième thèse de doctorat), avec son souci de l’écologie et de la nature propre aux franciscains.

     

    Question :

     

     L’esprit de revanche pourrait-il animer Benoît XVI face aux attaques  qui ont émaillé l’exercice de ses fonctions ?

     

    Réponse :

     

     L’esprit de revanche est étranger à Joseph Ratzinger. C’est un homme foncièrement bon. J’ai eu l’occasion de le rencontrer lorsque j’étais étudiant à Rome. Quand vous êtes face à un cardinal qui vous écoute comme un petit élève, parce qu’il est foncièrement bon et ouvert, c’est impressionnant. Dans son travail à la tête de la congrégation pour la doctrine de la foi, il avait, lui qui est polyglotte, instauré un système selon lequel chaque fonctionnaire, quand il avait quelque chose à présenter, s’exprimait dans sa propre langue et c’est lui, le préfet, qui faisait l’effort de le comprendre en disant : un jeune théologien a sans doute plus de difficulté à s’exprimer dans une langue étrangère à la sienne et c’est moi qui vais faire l’effort.

     

    En fait de revanche, c’est un homme passionné par l’unité. Il n’a jamais cessé de dire que saint Augustin était son maître. Or, l’œuvre de saint Augustin, c’est aussi du raccommodage : il a raccommodé des gens divisés de son temps : les romains avec les kabyles, les chrétiens de la Grande Eglise avec les donatistes ou avec la foule des hérésies et des schismes qui pullulaient en Afrique du Nord, au Ve siècle. Comme lui, Benoît XVI est passionné par l’unité et essaie de toutes ses forces de retrouver déjà cette unité à l’intérieur du catholicisme, d’autant plus qu’il est convaincu qu’un certain nombre de raisons qui ont amené ces dissidences sont valables. Il a le souci de les dépasser mais il est patient  car il sait que cela ne se fera pas en un tournemain. Peut-être avez-vous aussi été frappé par son affabilité avec les orthodoxes et même les anglicans, parce que, là aussi, il a le souci de l’unité de tous les chrétiens et a bien conscience qu’étant le pape de Rome il est le chef spirituel de tous les chrétiens. Le fait que Sa Majesté la Reine Elizabeth II l’ait invité à faire une visite d’Etat au Royaume-Uni pour s’exprimer non seulement devant quatre ou cinq millions de catholiques anglais et écossais mais devant la nation entière, s'explique probablement aussi parce que, dans l’esprit de la Reine, il est plus que le chef de l’Eglise catholique.

     

         

     

     

    LE SERMON DE LA MESSE

     

    Célébrer la messe du Saint-Esprit, au commencement d'une nouvelle année académique par exemple, comme nous aujourd'hui, ce n'est pas d'abord implorer Dieu de bien vouloir nous accorder son Esprit. Car nous accorder son Esprit, c'est précisément le vœu le plus cher du Seigneur. C'est bien plutôt prendre la résolution de vouloir recevoir le don de Dieu, de vouloir se laisser transformer par ce même Esprit, dans toutes les dimensions de sa vie, c'est-à-dire bien sûr dans le domaine intellectuel, mais aussi dans les domaines si divers et parfois si rebelles que sont ceux des affections, des goûts et des choix moraux de l'existence. C'est accepter que le Saint-Esprit devienne l'âme de notre âme, qu'il fasse de chacun de nous une anima ecclesiastica, quelqu'un qui vive toutes les dimensions de sa vie en tant que membre de l'Église, soumis en tout à Dieu, désireux d'étendre le règne du Christ  : à l'extérieur, en témoignant du sens que la foi procure à sa vie, et en profondeur, en laissant évangéliser toutes les strates de son existence, pour parvenir à l'unité intérieure, condition de la véracité du témoignage. Les interventions de Benoît XVI en Grande Bretagne pourront guider notre méditation de ce soir.

    Dieu veut avant tout notre bonheur. C'est ce que Benoît XVI rappelait aux étudiants réunis autour de lui à Londres. Et qui dit bonheur dit aussi sainteté : « Quand je vous invite à devenir des saints, je vous demande de ne pas vous contenter de la seconde place. Je vous demande de ne pas poursuivre un but limité en ignorant tous les autres. L’argent permet d’être généreux et de faire du bien dans le monde, mais à lui seul, il ne suffit pas à nous rendre heureux. La haute qualification dans l’activité professionnelle est une bonne chose, mais elle ne nous satisfait pas si nous n’avons pas en vue quelque chose de bien plus grand. Elle peut nous rendre célèbre, mais elle ne nous rendra pas heureux. Le bonheur est quelque chose que nous voulons tous, mais un des grands drames de ce monde est que tant de personnes ne le trouvent jamais, parce qu’elles le cherchent là où il n’est pas. La clef du bonheur est très simple – le vrai bonheur se trouve en Dieu. Nous devons avoir le courage de mettre nos espérances les plus profondes en Dieu seul, non pas dans l’argent, dans la carrière, dans les succès de ce monde, ou dans nos relations avec d’autres personnes, mais en Dieu. Lui seul peut satisfaire les exigences profondes de nos cœurs ». Cette quête du bonheur, John Henry Newman l'a illustrée par l'itinéraire de sa vie : une vive expérience de conversion dans sa jeunesse à laquelle il a été fidèle toute sa vie en appliquant inlassablement sa raison à scruter les profondeurs de Dieu à travers le donné révélé tel qu'il lui avait été transmis pour, le moment venu, par fidélité à sa conscience, caisse de résonance de la vérité de Dieu, opter pour l'Église romaine, quitte à en subir les conséquences. « La vie de Newman nous enseigne aussi, commentait le Pape, que la passion pour la vérité, l'honnêteté intellectuelle et la conversion authentique ont un prix élevé ».

     L'expérience intérieure de la vérité a pour conséquence logique le témoignage extérieur. Ce témoignage, aujourd'hui, nous expose souvent à l'ironie, voire à l'hostilité. Il heurte notre désir inné de paix. «  À notre époque, le prix à payer pour la fidélité à l’Évangile n’est plus la condamnation à mort par pendaison ou par écartèlement, mais cela entraîne souvent d’être exclus, ridiculisés ou caricaturés. Et cependant, l’Église ne peut renoncer à sa tâche : proclamer le Christ et son Évangile comme vérité salvifique, source de notre bonheur individuel ultime et fondement d’une société juste et humaine ». Et ce témoignage est d'autant plus nécessaire que sans la Vérité révélée que véhicule la religion, la raison laissée à ses seules forces se retourne contre l'homme et le conduit au malheur. C'est une des constantes de l'enseignement de Benoît XVI au sujet de la société postmoderne. C'est l'appel qu'il lançait aux Ecossais à Glasgow : « L’évangélisation de la culture est d’autant plus importante de nos jours, alors qu’une “dictature du relativisme” menace d’obscurcir l’immuable vérité sur la nature humaine, sa destinée et son bien suprême. Certains cherchent aujourd’hui à exclure la croyance religieuse du discours public, à la limiter à la sphère privée ou même à la dépeindre comme une menace pour l’égalité et pour la liberté. Pourtant, la religion est en fait une garantie de liberté et de respect authentiques, car elle nous conduit à considérer chaque personne comme un frère ou une sœur. Pour cette raison, je lance un appel particulier à vous les fidèles laïcs, en accord avec votre vocation et votre mission baptismales, à être non seulement des exemples de foi dans la vie publique, mais aussi à introduire et à promouvoir dans le débat public l’argument d’une sagesse et d’une vision de foi. La société d’aujourd’hui a besoin de voix claires qui prônent notre droit de vivre, non pas dans une jungle de libertés autodestructrices et arbitraires, mais dans une société qui travaille pour le vrai bien-être de ses citoyens et qui, face à leurs fragilités et leurs faiblesses, leur offre conseils et protection ». C'est ce qu'il répètera devant les parlementaires britanniques au palais de Westminster. Si la loi naturelle, de soi, suffit à régir droitement les sociétés, concrètement, nos contemporains sont devenus incapables d'en découvrir et d'en observer les exigences. Ils ont besoin du « correctif » de la religion, qui les aide à purifier leur raison et à fortifier leur volonté. Et après avoir mentionnées les déviations qui menacent également la religion, il concluait par ces mots : « La religion, en d’autres termes, n’est pas un problème que les législateurs doivent résoudre, mais elle est une contribution vitale au dialogue national ».

     Cette contribution que les chrétiens sont les seuls à apporter en plénitude à la société doit être humble, c'est-à-dire émaner non de perroquets qui récitent une leçon, mais de gens ayant fait l'expérience intérieure de la vérité, dans un cœur à cœur avec le Seigneur, cor ad cor loquitur. La collecte de la messe nous invitait à « goûter dans l'Esprit ce qui est bien ». « Finalement, disait le Pape aux fidèles réunis à Hyde Park, Newman nous enseigne que, si nous avons accepté la vérité du Christ et lui avons donné notre vie, il ne peut y avoir de différence entre ce que nous croyons et notre manière de vivre. Toutes nos pensées, nos paroles et nos actions doivent être pour la gloire de Dieu et pour l’avènement de son Royaume. Newman a compris cela et il a été le grand défenseur de la mission prophétique des laïcs chrétiens. Il a vu clairement qu’il ne s’agissait pas tant d’accepter la vérité par un acte purement intellectuel que de l’embrasser dans une dynamique spirituelle qui pénètre jusqu’au cœur de notre être. La vérité est transmise non seulement par un enseignement en bonne et due forme, aussi important soit-il, mais aussi par le témoignage de vies vécues dans l’intégrité, la fidélité et la sainteté. Ceux qui vivent dans et par la vérité reconnaissent instinctivement ce qui est faux et, précisément parce que faux, hostile à la beauté et à la bonté qui sont inhérentes à la splendeur de la vérité, Veritatis splendor ».

    Notre engagement, dès lors, n'est pas un engagement de militants. C'est un engagement spirituel, un engagement de martyrs, c'est-à-dire de témoins de cette splendeur de la vérité. C'est un engagement qui, parce qu'il provient des profondeurs de l'âme, du tréfonds de la conscience, est propre à chacun et, en un sens, unique. « Dieu m’a créé pour un service précis. Il m’a confié un travail qu’il n’a confié à personne d’autre » écrivait-il. Cet engagement, aujourd'hui, se fait pressant : « Pour qui regarde avec réalisme notre monde d’aujourd’hui, continuait le Pape à Hyde Park, il est manifeste que les chrétiens ne peuvent plus se permettre de mener leurs affaires comme avant. Ils ne peuvent ignorer la profonde crise de la foi qui a ébranlé notre société, ni même être sûrs que le patrimoine des valeurs transmises par des siècles de chrétienté, va continuer d’inspirer et de modeler l’avenir de notre société. Nous savons qu’en des temps de crise et de bouleversement, Dieu a suscité de grands saints et prophètes pour le renouveau de l’Église et de la société chrétienne ». Ces saints, ce sont les chrétiens qui prennent au sérieux l'appel de l'Esprit Saint en eux, lui qui utilise aussi bien leurs forces que leurs faiblesses, leurs richesses que leur pauvretés, pour apporter une réponse appropriée aux défis de notre temps. A Birmingham, le Pape citait cet appel de Newman : « Je désire un laïcat qui ne soit pas arrogant, ni âpre dans son langage, ni prompt à la dispute, mais des personnes qui connaissent leur religion, qui pénètrent en ses profondeurs, qui savent précisément où ils sont, qui savent ce qu’ils ont et ce qu’ils n’ont pas, qui connaissent si bien leur foi qu’ils peuvent en rendre compte, qui connaissent assez leur histoire pour pouvoir la défendre ». Et à Hyde Park, il concluait : « À ce point, je désire m’adresser spécialement aux nombreux jeunes ici présents. Chers jeunes amis : seul Jésus sait quel « service précis » il a pensé pour vous. Soyez ouverts à sa voix qui résonne au fond de votre cœur : maintenant encore son cœur parle à votre cœur. Le Christ a besoin de familles qui rappellent au monde la dignité de l’amour humain et la beauté de la vie de famille. Il a besoin d’hommes et de femmes qui consacrent leur vie à la noble tâche de l’éducation, veillant sur les jeunes et les entraînant sur les chemins de l’Évangile. Il a besoin de personnes qui consacrent leur vie à s’efforcer de vivre la charité parfaite, en le suivant dans la chasteté, la pauvreté et l’obéissance, et en le servant dans le plus petit de nos frères et sœurs. Il a besoin de la force de l’amour des religieux contemplatifs qui soutiennent le témoignage et l’activité de l’Église par leur prière constante. Et il a besoin de prêtres, de bons et saints prêtres, d’hommes prêts à offrir leur vie pour leurs brebis. Demandez au Seigneur ce qu’il a désiré pour vous ! Demandez-lui la générosité pour dire oui ! N’ayez pas peur de vous donner totalement à Jésus. Il vous donnera la grâce dont vous avez besoin pour réaliser votre vocation. Je termine ces quelques mots en vous invitant chaleureusement à vous joindre à moi l’année prochaine à Madrid pour la Journée Mondiale de la Jeunesse ». Ce que je vous invite moi aussi à faire en rejoignant les rangs de l'association internationale Juventutem !

     

                Mais maintenant répondons – cor ad cor loquitur – à la parole que Dieu nous adresse par les paroles qu'à travers la liturgie il met sur nos lèvres.

     

     

     

     

    blason du cardinal Newman avec sa devise :

    "cor ad cor loquitur"

     

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  • conférence et messe de rentrée à l'église du Saint-Sacrement

     

    DEUX CENTS FIDÈLES RÉUNIS À LIÈGE

    POUR EVOQUER LA PENSEE DE BENOÎT XVI 

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    Près de deux cents fidèles ont pris part à la manifestation  organisée le 25 septembre par l'Union des Etudiants Catholiques, à l’église du Saint-Sacrement de Liège. Au cours de celle-ci l’abbé Éric Iborra, vicaire à l’église Saint-Eugène (Paris IXe), a exposé les linéaments de la pensée de Benoît XVI et les a illustrés en célébrant ensuite la messe dans le même esprit. Il était secondé à l'autel par les abbés Jean-Pierre-Herman, membre du secrétariat de l’archevêque de Malines-Bruxelles Mgr André-Joseph Léonard et Claude Germeau, directeur du foyer d’accueil de Herstal, chargé de la pastorale à l’église du Saint-Sacrement, qui officiaient respectivement comme diacre et sous-diacre. Cette messe bénéficiait aussi du concours de l’Ensemble vocal Praeludium et de la Schola du Saint-Sacrement, qui ont alterné l’interprétation des chants liturgiques, en grégorien, déchant et polyphonie ancienne puisée dans le répertoire liégeois. 

    eric%20iborra.jpgLe texte intégral de la conférence prononcée par l’abbé Iborra et celui de son homélie lors de la messe, seront publiés dès que nous les recevrons. Entre-temps voici, notées au vol, quelques indications résumant la teneur de ses propos : 

    1. D’un professeur universitaire de qualité, Benoît XVI possède les meilleures caractéristiques : maîtrise et précision, profondeur et clarté, sagesse et simplicité d’expression. 

    2. Parce qu’il a du renoncer à sa carrière académique dès 1977, pour devenir cardinal-archevêque de Munich (1977-1981), préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi ensuite (1981-2005) et, depuis 2005, souverain pontife de l’Église catholique romaine, Joseph Ratzinger n’a pu développer de grands traités, ni de manuels exposant de manière systématique le cœur de sa pensée (à l’exception, peut-être, de La mort et l’Au-delà, court traité d’espérance chrétienne, paru chez Fayard en 2006).

    3. Sa pensée doit beaucoup à celle du docteur séraphique, saint Bonaventure (1224-1274), auquel il a consacré une thèse d’habilitation (1) et surtout celle de saint Augustin (354-430), objet de sa première thèse (2). Ces deux docteurs de l’Église l’inspirent  plus qu’un troisième : le docteur angélique, saint Thomas d’Aquin (1224-1274) et surtout ses avatars néo-thomistes.

    4. La spiritualité de Joseph Ratzinger n’est pas fondée sur la règle de vie particulière de l’un ou l’autre ordre religieux (celle de Jean-Paul II était carmélitaine, celle de Pie XII plutôt jésuite) mais saint Augustin inspire sa piété au même titre que son intelligence de la foi.

    5.  Son œuvre abondante est faite de touches impressionnistes et de fulgurances magistrales mais elle reste décousue et liée aux aléas de ses fonctions pastorales. Il est néanmoins possible d’en dégager quelques lignes de force.

    6. Premier axe : l’homme d’aujourd’hui a besoin d’une conception renouvelée de la raison. La théologie de Joseph Ratzinger est centrée sur le Christ comme Logos : raison et Verbe incarné, communiquant le vrai et le beau à son Église. La raison est d’abord extérieure au sujet connaissant. C’est le Logos divin, créateur du cosmos et donc de l’homme. Par la raison participée de ce dernier, l’univers intelligible sait qu’il existe et peut découvrir les lois naturelles qui régissent son être. En réduisant l’usage de la raison aux techniques mesurables et quantifiables, la modernité abandonne la métaphysique  et l’anthropologie à la subjectivité et au relativisme. Comme le montrent les impasses totalitaires ou consuméristes contemporaines, sans Dieu la raison positiviste ou le rationalisme scientifique égarent la société et déconstruisent l’homme, au même titre que la religion lorsqu’elle est privée d’une raison ouverte sur la totalité de l’être.

    7. Deuxième axe : l’Eglise. Comme Augustin, le Docteur Ratzinger s’est fait ensuite pasteur, avec le souci de préserver la foi authentique des petits et des humbles. Dans son enseignement, il insiste sur la théologie du Verbe divin. Ce Logos qui fait l’Église nous est accessible, par-delà l’épaisseur de l’histoire, dans l’Eucharistie qui actualise sa présence et nous inclus de la sorte dans le dialogue intra-trinitaire lui-même. Dans l’acte liturgique, les verba multa de l’Écriture deviennent le Verbum Unum, le lieu même de l’alliance entre l’intelligence et la vie. Cette découverte est à la racine de la conversion d’un John-Henry Newman (1801-1890) que le Saint-Père vient de béatifier à Birmingham, le 19 septembre dernier. 

    8. Des deux axes précédents découle un troisième : une théologie du culte chrétien qui consiste à rendre à Dieu une logikè latreia, un culte raisonnable. La beauté du geste du Père qui offre son Fils et celle du geste du Christ qui s’offre, avec nous, à son Père doivent transparaître dans la beauté du culte : celle-ci n’est pas subjective, elle participe du fondement rationnel de l’être. C’est pourquoi Joseph Ratzinger déplore la créativité liturgique qui hypertrophie la dimension anthropologique du culte au détriment de ses dimensions cosmologiques et théologiques. A cet égard, il dénonce la danse des nouveaux Hébreux (clercs et laïcs) autour du veau d’or, favorisée par une certaine permissivité des livres liturgiques réformés. Il milite aussi pour une redécouverte de la célébration orientée face au Christ ressuscité et une participation des fidèles moins agitée par les bruits du monde et favorisant un silence intérieur propice à l’union et à la conversion des cœurs. 

    9. Devenu Benoît XVI,  l’ancien préfet de la congrégation pour la doctrine de la foi a apporté quelques inflexions dans la permanence de sa pensée, en insistant sur : 

    -  le primat de la charité dans la vérité (encycliques Deus Caritas est et Caritas in Veritate) ;

    -   l’herméneutique de la continuité dans l’interprétation des actes du concile Vatican II (discours de Noël 2005 à la Curie romaine) ; 

    -   l’ouverture nécessaire de la modernité à la question du sens : elle ne peut se contenter des sous-produits de la raison constitués par les performances techniques (discours de Ratisbonne du 12 septembre 2006) ; 

    -   la place exacte de l’homme (anthropologie) dans l’univers (cosmologie) : pour une écologie environnementale et humaine qui redécouvre la loi morale naturelle (dans la ligne de ses sermons de carême publiés chez Fayard sous le titre « Au commencement Dieu créa le ciel et la terre ») ; 

    -    des développements originaux sur l’eschatologie (dans l’encyclique Spe salvi) ; 

    -    les excès de l’exégèse historico-critique (dans le 1er tome de son œuvre « Jésus de Nazareth »)

    -    le patient racommodage, enfin, de la tunique déchirée du Christ, entrepris au sein de l’Église et avec les communautés qui en sont séparées. 

     

    Jean-Paul SCHYNS

     

    _________________

     

    (1)   Acceptée non sans controverse en 1957, cette thèse portait sur le concept de révélation chez saint Bonaventure.

    (2)   En 1953, sur le concept d’Église chez saint Augustin.

  • Une initiative de l'Union des Etudiants Catholiques de Liège

     

    A L'EGLISE DU SAINT-SACREMENT

    Boulevard d'Avroy, 132, à Liège

    (face à la statue de Charlemagne)

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    SAMEDI 25 SEPTEMBRE A 16 HEURES

    CONFERENCE ET MESSE DE RENTREE 

    L’Union des Étudiants Catholiques de Liège organise sa traditionnelle manifestation de rentrée. Elle aura lieu le samedi 25 septembre prochain, en l’église du Saint-Sacrement, Boulevard d’Avroy, 132 à Liège.

     

    Au programme :

      

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     A eric%20iborra.jpg16 heures, conférence du Père Éric IBORRA, professeur à l’École cathédrale de Paris, au Collège des Bernardins : « Benoît XVI, une pensée théologique pour notre temps ». Thème des débats : faut-il brûler Vatican II ? la liturgie a-t-elle un sens aujourd’hui ? Existe-t-il encore des raisons de croire ? Vers une religion séculière ?

     

    À 17 heures, messe du Saint-Esprit, chantée en grégorien, organum et  polyphonie ancienne, avec Erna Verlinden (soprano solo), la schola du Saint-Sacrement et l’Ensemble vocal Praeludium (direction et orgue : Patrick Wilwerth, professeur au conservatoire de Verviers). Plain-chant De Spiritu Sancto, Kyriale Cunctipotens genitor Deus, Œuvres de Pierre Bonhomme (Liège, XVIe siècle) et Henry Du Mont (Liège-Paris, XVIIe siècle) . La messe sera célébrée par l'abbé Iborra, suivant le missel de 1962. Les abbés Jean-Pierre Herman (secrétaire adjoint de Mgr Léonard, archevêque de Malines-Bruxelles) et Claude Germeau (directeur du foyer des jeunes à Herstal) l'assisteront, comme diacre et sous-diacre.

     

      

     

    BENOÎT XVI :

    UNE PENSÉE THÉOLOGIQUE POUR NOTRE TEMPS

     

    Comme chaque année après les vacances d’été, l’Union des Étudiants Catholiques de Liège organise à l’église du Saint-Sacrement (Boulevard d’Avroy, 132 à Liège) une conférence de rentrée, suivie de la messe du Saint-Esprit.

     

    Le samedi 25 septembre à 16 heures, le Père Éric IBORRA présentera les principaux axes de pensée selon lesquels le pape Benoît XVI s’efforce aujourd’hui de recentrer la vie de l’Église sur des bases plus classiques :

     

    -         pertinence d’une réforme de la liturgie postconciliaire afin qu’elle exprime mieux le mystère de Dieu et celui de sa rencontre intime avec l’homme ;

    -         valorisation de la portée métaphysique de la raison, face au réductionnisme scientiste qui la cantonne à la technique et lui dénie toute autorité définitive au-delà ;

    -         vision postmoderne et à cet égard critique de l’optimisme postconciliaire face au nihilisme qui menace la société occidentale ;

    -         interprétation du concile Vatican II selon une herméneutique de continuité et de développement organique de la Tradition.

     

    Le Père Éric IBORRA est un spécialiste de l’œuvre de Joseph Ratzinger, dont il a traduit en français de nombreuses publications ainsi que l’importante « Introduction à la théologie de Benoît XVI » que le dominicain britannique Aidan Nichols, professeur à Oxford, Cambridge et à l’Angelicum de Rome, a fait paraître aux éditions Ad Solem.

     

    Le Père IBORRA lui-même dispense à l'école cathédrale de Paris, au collège des Bernardins, un cours sur la pensée de Joseph Ratzinger, dont il fait bénéficier également les paroissiens de l'église Saint-Eugène-Sainte Cécile (Paris IXe) où il est vicaire.

     

     

     

     LA MESSE DU SAINT-ESPRIT 

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    L’ouverture d’un nouveau cycle académique, scolaire et professionnel après la trêve estivale se place traditionnellement sous l’invocation du Saint-Esprit. Pour l’occurrence, c’est donc la missa votiva de Spiritu Sancto qui sera célébrée, suivant le missel de 1962, à l’église du Saint-Sacrement le samedi 25 septembre 2010 à 17 heures.

    Le propre de la messe et le kyriale cunctipotens genitor Deus seront chantés, en grégorien et en organum, par la Schola du Saint-Sacrement, avec le concours d’Erna Verlinden (soprano) et Patricia Moulan (alto).

    L’Ensemble polyphonique Praeludium, placé sous la direction de Patrick Wilwerth, interprétera aussi des motets de deux compositeurs liégeois : Pierre Bonhomme (1555-1617), qui fut chanoine à la collégiale Sainte-Croix, et Henry Du Mont (1610-1684), qui devint maître de chapelle de Louis XIV à Versailles.

    Erna Verlinden est professeur de l’Académie de chant grégorien à Bruxelles. Elle a étudié le plain-chant au Centrum Gregoriaans de l’abbaye de Drongen (près de Gand) et sous la direction de Frans Mariman (chef du chœur grégorien de Leuven).

    Les membres de l’Ensemble vocal Praeludium sont, pour la plupart, issus des académies de musique de la région liégeoise. Cette phalange, fondée en 1994 par Patrick Wilwerth,  se produit régulièrement sous sa direction, tant avec des œuvres de musique ancienne que du répertoire romantique ou contemporain.

    Patrick Wilwerth, organiste, compositeur et professeur au Conservatoire de Verviers, est un disciple d’Hubert Schoonbroodt auquel il succéda aussi à la tête du Chœur universitaire de Liège, après le décès accidentel de son maître en 1992.

     

    Renseignements : tel. 04.344.10.89 ou sursumcorda@skynet.be

     consultez aussi http://cerclegustavethibon.hautetfort.com

     

     

     

  • Encore la procession de la Fête-Dieu à Liège

     

    QUELQUES PHOTOS SOUVENIRS SUPPLEMENTAIRES

    DU 5 JUIN 2010

    Des fidèles nous ont adressé beaucoup de photos prises lors de la procession du 5 juin 2010. Le comité organisateur en fera, peut-être, un "liber memorialis". Entretemps, voici encore un échantillon d'images reçues récemment. A suivre...

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    COMMENTAIRE D’UNE PARTICIPANTE 

    "Très grand merci à tous les organisateurs pour cette magnifique procession. Et félicitations : ce fut une réussite parfaite. Le choix des prières et des chants, leur programmation marquée par la discrétion et le souci de l'intériorité, l'emplacement de la station du Reposoir permettant l'adoration dans le calme décor de l'étang du Botanique, tout incitait au respect et à la prière. De fait, pas un bavardage dans le cortège, les attitudes recueillies des spectateurs dont certains sont venus s'y joindre, le comportement très participatif des policiers que l'on doit souligner, et des conducteurs des voitures et des bus arrêtés : toute l'importance de cette manifestation  a été reconnue par chacun d'eux. La belle fanfare de Montzen avait donné le ton, les décorations pour la jolie statue de Marie et surtout celles ornant le Saint Sacrement : tout a contribué, dans notre temps, à solenniser la Fête-Dieu en notre Ville où elle est chère à tant d'entre nous. Fasse le Saint-Sacrement que notre Evêque, qui certes manifeste lui aussi sa dévotion, donne sans crainte à l'avenir à tous ses fidèles la grande joie de sa présence."

     
  • Un retour sous le soleil

     

     

     LA PROCESSION DE LA FÊTE-DIEU A REUNI 500 PERSONNES A LIEGE

     

     

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    La procession de la fête-Dieu restaurée à Liège ce samedi 5 juin 2010 a réuni près de 500 personnes au cœur même de la Ville : des fidèles calmes et paisibles, de tous âges et conditions,  priant les mystères joyeux et chantant avec beaucoup de naturel et de simplicité, sans aucune ostentation.

     

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    C'était aussi une manifestation colorée, qui n’avait rien d’un défilé de pénitents. Un crucifère ouvrait la marche avec la croix. Il était suivi par une vingtaine de musiciens de la fanfare de Montzen jouant des hymnes religieuses traditionnelles.  Les bannières de confréries s’avançaient ensuite avec, en tête, celle de Sainte Julienne, finement brodée par une fidèle de l’église du Saint-Sacrement au boulevard d’Avroy. La jolie Vierge habillée de Vottem, portée sur un trône, les enfants, les acolytes et thuriféraires précédaient le dais du Saint-Sacrement prêté par la paroisse de Grand-Halleux. Après le Saint-Sacrement venaient le clergé, la chorale et une foule nombreuse (les trois cent cinquante livrets de prière et de chant prévus n’ont pas suffit pour servir tout le monde).

     

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    La procession est partie de la statue de Charlemagne, sur le boulevard d’Avroy, pour monter, par la rue des Augustins et la rue Louvrex, au Jardin Botanique où était installé un reposoir. Après avoir fait le tour du jardin, elle est redescendue, par la rue de Jardin Botanique, à l’église du Saint-Sacrement, sur le boulevard d’Avroy où une messe solennelle a été célébrée, selon le missel de 1962, par Mgr Michel Dangoisse Les chants grégoriens, les belles polyphonies de R. de Lassus et de G.-P. da Palestrina, le « Lauda Sion » alterné à l’orgue dans la version musicale de F.-C de Arauxo étaient interprétés par Erna Verlinden (soprano solo) et la schola de la Maîtrise de la Ville de Verviers. Celle-ci était dirigée par Jean-Michel Allepaerts, organiste titulaire à l’église décanale Saint-Remacle de Verviers. De sa propre composition,  on a aussi entendu un très beau « Tantum ergo » lors de la bénédiction finale avec le Saint-Sacrement dans l’ostensoir. Les quatre cent chaises de l’église n’ont pas suffit à accueillir les nombreux fidèles, dont certains ont du suivre la cérémonie debout.

     

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    Réfléchissant à ce beau succès,  nous dirions qu’une procession publique a deux sens qui, loin de s’opposer, découlent l’un de l’autre : des chrétiens se retrouvent pour exprimer leur foi commune et  la manifester aussi devant d’autres, respectueusement et sans prétention. Les disciples du Christ, à la Pentecôte, ne sont pas demeurés dans le Cénacle, ils ont aussi parlé à la foule. Quant à l’impact que peut avoir un tel défilé de chrétiens sur la population  aujourd’hui, c’est tout vu : beaucoup de personnes du quartier dans cette procession, très liégeoise, populaire et « bon enfant », des gens aux fenêtres arborant des fleurs ou prenant des photos, des gestes respectueux de certains même qui se doraient au soleil dans le parc du jardin botanique, aucun signe d’hostilité ni de mépris.

     

    Deo gratias.

     

     

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    Voici la transcription de l'homélie prononcée par Monseigneur Michel Dangoisse au cours de la messe qui a suivi la procession:

     

    SERMON DE MONSEIGNEUR MICHEL DANGOISSE

    Prélat d’honneur de S.S. le Pape Benoît XVI

    Doyen du Chapitre cathédral de Namur

     

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    POUR LA MESSE DE LA FÊTE-DIEU

    célébrée le samedi 5 juin 2010, à l’église du Saint-Sacrement à Liège

     

      

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    Un jour, Jacques Loew, encore incroyant (il deviendra le premier prêtre-ouvrier en France et fondera l’Ecole de la Foi en Suisse) passait, à l’âge de 25 ans, quelques journées chez les chartreux (à l’abbaye  de Valsainte, en Suisse). « J’ai été, écrit-il, accroché au mystère de l’Eucharistie, auquel je ne songeais nullement, à la messe du Jeudi-Saint ». Au moment de la communion, il était demeuré seul dans la tribune alors que les Pères et les retraitants se retrouvaient autour de l’autel. À ce moment, poursuit-il, « vraiment j’ai senti que, ou bien ces hommes étaient fous en allant avaler je ne sais quelle pastille, ou bien c’était moi l’aveugle. Or je voyais que ces chartreux, calmes et équilibrés, ne pouvaient pas être des fous. J’étais obligé de penser que, véritablement, il y avait là un je ne sais quoi qui me dépassait, une Présence Sainte au-delà du visible ». Ce fut le point de départ de sa conversion. Alors que l’Eucharistie pourrait paraître un obstacle à la Foi, c’est grâce à elle, au contraire, qu’il s’est converti. Hésitant entre le protestantisme et le catholicisme, après six mois de réflexion, il va trouver un prêtre et lui dit : « je veux être catholique » car, seule l’Eglise lui paraissait être fidèle au « ceci est mon corps et mon sang…faites ceci  en mémoire de moi »

     

    On aurait pu croire que le Christ, au soir du Jeudi-Saint, se faisait des illusions en donnant cet ordre à ses apôtres. Cette fidélité bi-millénaire de l’Eglise, malgré toutes les tentations contraires, est, de fait, impressionnante et unique !

      

    D’où ces paroles mystérieuses de Jésus, dans l’Evangile : « celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui ». Jean emploie le verbe « demeurer », qui prend chez lui un sens fort : « manger sa chair », littéralement le verbe grec signifie « mâcher », soulignant le caractère réaliste de la participation à l’Eucharistie. Ainsi sa chair est la vraie nourriture et son sang la vraie boisson spirituelle qui nous enivre. Tellement que, à ce moment-là, nous vivons par Lui et entrons en communion avec le Fils et le Père, dans la puissance de l’Esprit-Saint que le prêtre invoque dans l’épiclèse avant la consécration. Comme l’a écrit Thomas d’Aquin dans le Lauda Sion : « c’est un dogme de Foi pour les chrétiens que le pain se change en chair et le vin en sang ». Quel grand mystère ! Savez-vous que Luther, à sa première messe, dans le silence de la prière eucharistique, en fut tellement troublé, dit-on, qu’il s’évanouit ?

     

    « Ave Verum Corpus … je Te salue, ô Vrai Corps, né de la Vierge Marie ». C’est vrai que le Verbe s’est fait chair et qu’il a planté sa tente parmi nous : le tabernacle, c’est la tente  de Dieu parmi les hommes : la petite lampe rouge nous le rappelle. Et l’Eucharistie contient tout le trésor de l’Eglise, dit le concile Vatican II.

     

    Merci à saint Paul de nous avoir confié le témoignage  de ce qu’il a reçu de la part du Seigneur, dans le plus ancien texte sur l’Eucharistie, vers l’an 55, vingt-cinq ans après la mort de Jésus. Il n’a rien inventé, mais c’est la tradition qui remonte jusqu’au Seigneur lui-même. Et il confond d’avance ceux qui voudraient voir dans les paroles consécratoires un sens simplement symbolique. Il souligne le réalisme de la présence du Christ. Il met les points sur les « i » : « si quelqu’un mange ce pain indignement, il mange et boit sa propre condamnation ». Indignement, c'est-à-dire s’il est en état de péché grave et donc de rupture avec Dieu, ou « s’il ne reconnaît pas vraiment le corps de Seigneur ». Passage exigeant et redoutable, et je regrette qu’on l’ait  supprimé des lectures du Jeudi-Saint, dans la réforme de la liturgie. Il doit nous faire réfléchir à ce grand mystère : si c’était simplement un symbole du Christ, Paul n’aurait pas employé des termes aussi forts et aussi clairs. Oh oui ! il est grand ce mystère de la Foi. Il s’agit bien de ce que nos frères orientaux appellent « les Saints Mystères ».

     

    Mystère de l’Eucharistie : oui, le Christ est à la fois si proche de nous et insaisissable. Le Père Teilhard de Chardin raconte que, pendant la première guerre mondiale, il était dans les tranchées de Verdun et, lors d’un matin calme, portant sur lui les Saintes Espèces dans une petite custode, il tourna sa pensée vers ce trésor à peine séparé de sa poitrine par une mince enveloppe de vermeil. « Je réalisai soudain, écrit-il, tout ce qu’il y avait d’extraordinaire et de décevant à tenir si près de soi le Rédempteur du Monde et la Source de la Vie sans pouvoir les posséder, sans parvenir à les pénétrer. Comment se pouvait-il que le Christ fût à la fois si proche de mon cœur et si distant ? »

     

    C’est ce même Corps du Christ que nous venons de porter solennellement et publiquement dans la procession de la Fête-Dieu, qui sortait pour la première fois depuis 30 ans, je crois, suivie d'une vibrante Brabançonne qui m'a profondément ému, en ce quarantième anniversaire de la fondation des messes grégoriennes à l’église du Saint-Sacrement fêté avec le concours des choristes de la Maîtrise de la Ville de Verviers. Dois-je rappeler que cette Fête du Saint-Sacrement est née suite à une révélation faite à une Liégeoise, sainte Julienne de Cornillon. C’est en 1246, qu’à force de persévérance, elle obtint de l’évêque la célébration de la Fête-Dieu dans le diocèse, et celle-ci fut étendue à l’Église universelle en 1264. Savez-vous que, lorsque Don Bosco vint à Liège pour la première fois, l’évêque lui a demandé d’y créer un institut salésien ? Après avoir d’abord refusé, il retourne lui dire qu’il ne peut refuser à la Ville du Saint-Sacrement. Savez-vous qu’au XIIe siècle déjà, Marie d’Oignies reçut un riche marchand de Nivelles, venu prendre conseil auprès de « Madame Marie ». Elle lui ordonna d’entrer dans l’église la plus proche. Prosterné devant le Saint Autel, celui-ci contemplait la pyxide suspendue avec le Corps du Christ.  Fixant son regard sur elle, il fut ravi en contemplation et vit des choses mystérieuses. Revenu à lui, il courut vers Marie d’Oignies et lui dit « Ma Mère, j’aimerai le Seigneur sans mesure ! ». Quant à sainte Marie d’Oignies, qui avait du tempérament, elle ne pouvait supporter la soif  du Sang rédempteur et, parfois, après la messe, elle exigeait de pouvoir au moins regarder longtemps sur l’autel le calice nu. Ainsi, la Belgique a été et doit redevenir, après le "martyre blanc" qu'elle subit aujourd’hui, la terre du Très Saint-Sacrement.

     

     Mais n’allons pas croire que ce grand mystère nous détourne de notre vie quotidienne. Dans l’antiquité, les disciples du Christ, après la messe matinale, partaient au travail les lèvres encore empourprées du Sang du Seigneur. Devenus consanguins du Christ ! Une ouvrière, Annick Carité, écrivait vers 1960 : « Je rentre de la messe, j’essaie d’en faire le centre de ma vie. Les communions quotidiennes, quelle force ! Oui, à l’usine, sur la chaîne, j’essaie de faire tout très bien, tout pour Dieu. Et ma table, c’est mon autel. Je vis la messe. Mes copines de la chaîne, sans le savoir, vivent aussi la messe ». 

     

    Bernard Pingaut nous expliquait, à Beauraing, qu’avant sa visite au Congo, à Goma, il avait téléphoné à un de ses amis sur place :

     

     

    -         « Qu’est-ce que je peux vous apporter ? »

    -         « Apporte-nous un ostensoir »

    -         « D’accord, mais vous n’avez pas besoin d’autre chose ? »

    -         « Oui, des linges pour la messe »

    -         « Mais enfin, vous avez besoin de médicaments, par exemple… »

    -         « Tu sais, ici, il nous manque tellement de choses que nous n’avons besoin que de l’essentiel ! »

     

    A la fin de cette année sacerdotale, je rappelle que le saint Curé d’Ars disait : « Mes amis, si nous savions ce que c’est la messe, nous mourrions de joie ! ». C’est pourquoi sainte Thérèse de Lisieux, à laquelle on reprochait, car elle était malade, de monter l’escalier répliqua : « Pour une messe et une communion, est-ce trop cher payé ?  ».

     

    C’est pourquoi aussi, il faut des prêtres dans l’Église. Priez-vous tous les jours pour les vocations dans notre pays ? Jean-Paul II, aux J.M.J. de Rome, disait aux jeunes : « Chers amis, je vous confie ce qui est le plus grand don que Dieu nous ait fait…Puissiez-vous avoir toujours, dans chaque communauté, un prêtre qui célèbre l’Eucharistie ! ». Et dans son homélie au Cénacle à Jérusalem, il précisait : « [Les paroles consécratoires] ont été répétées générations après générations par ceux qui partagent le sacerdoce du Christ…De cette façon, le Christ lui-même répète constamment ces paroles à travers la voix de ses prêtres dans chaque lieu du monde » (est-ce clair pour l’ensemble des catholiques? J'espère que ce l'est pour tous nos évêques: priez beaucoup pour eux) et ainsi, à chaque messe, nous vivons un aspect eschatologique : nous attendons son retour dans la gloire. « Nous annonçons, dit saint Paul, la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne » -donec veniat : ces deux mots, je les ai fait graver sur mon calice. Et ainsi, au milieu des inquiétudes, des bouleversements et des violences inouïes de ce monde, en célébrant la messe nous hâtons Son retour et nous désirons voir, enfin, Son visage, face à face. Donec veniat ! Et nous rejoignons la devise de notre nouvel archevêque, mon cher ancien évêque : « Oh ! oui, viens, Seigneur Jésus » ! Ainsi soit-il.   

  • Procession de la Fête-Dieu à Liège

     

    Mise au point 

    Le landerneau médiatique s'est beaucoup agité à l'annonce d'un retour de la procession de la Fête-Dieu à Liège: c'est, au fond, surprenant dans une société que l'on dit indifférente et sécularisée. On jugera d'ailleurs sur pièce, demain samedi 5 juin à 15h30 au Boulevard d'Avroy.

    L'initiative est venue, il est vrai, non pas du clergé, ni -quoi qu'on en dise- de l’asbl « Sursum Corda » présidée par l’abbé Jean Schoonbroodt, mais de simples fidèles laïcs : un groupe de jeunes qui en a, au départ, informé l'autorité ecclésiastique compétente . Et cette dernière a bien voulu ne pas s'y opposer. Nous ne voyons pas pourquoi celle-ci viendrait ensuite nous reprocher d'en avoir diffusé l'annonce.

    La procession réunira des catholiques liégeois de tous horizons, unis dans une même foi. Elle n’a d’autre but que de manifester publiquement et respectueusement que selon leurs convictions, qui sont aussi les nôtres, le Christ est réellement présent au monde encore maintenant, dans la sainte Eucharistie.

    C’est dans le même esprit que la messe du Saint-Sacrement sera ensuite, comme tous les ans, célébrée à 17h dans l’église du même nom (Boulevard d’Avroy, 132).

    Pour le reste, nous saluons la belle objectivité du commentaire que Paul Vaute, chef de l'édition liégeoise du journal  "La Libre Belgique" vient de publier ce vendredi 4 juin. Voici son texte:

     

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    "Ainsi qu’on l’a annoncé précédemment, la procession de la Fête-Dieu sera de retour à Liège, ce samedi 5 juin, après une éclipse de plus de trente ans. Elle partira du boulevard d’Avroy, près de la statue de Charlemagne, à 15 h. 30, et sera suivie à 17 h. d’une messe grégorienne en l’église du Saint-Sacrement, présidée par Mgr Michel Dangoisse, prélat d’honneur du Pape et doyen du chapitre cathédral de Namur. Le programme musical sera assuré par la schola de la Maîtrise de la Ville de Verviers.

    Si le diocèse de Liège fut le berceau de la fête au XIIIe siècle, sous l’impulsion de sainte Julienne de Cornillon et Ève de Saint-Martin, l’initiative restauratrice n’est pas venue de l’autorité ecclésiale mais d’un groupe de chrétiens défenseurs de la tradition. Qu’en pense-t-on à l’évêché ? Interrogé par la "Gazette de Liége" à ce sujet il y a quelque temps déjà, Mgr Jousten ne s’était pas montré favorable : "Il faut bien réfléchir, déclarait-il. Rendre la vie à une chose qui n’existe plus, c’est difficile. Je sais qu’il y a une procession à Cologne qui est aussi une grande ville, mais la mentalité est différente. Nous avons la procession du 15 août en Outre-Meuse qui est très bien, mais est-ce qu’une procession du Saint-Sacrement peut être un signe pour aujourd’hui ? Notre projet vise plutôt à assurer une présence dans la vie de la cité". Mercredi, dans les colonnes du journal "La Meuse", l’évêque de Liège a réitéré ses réserves, mais cette position, bien sûr, ne constitue en rien un interdit. Agissant en laïcs catholiques autonomes, les organisateurs précisent du reste, sur leur site, que le doyen du lieu a donné son aval.

    Dimanche, l’archevêque de Malines-Bruxelles Mgr Léonard présidera pour sa part la procession du Saint-Sacrement à 19 heures, en plein cœur de la capitale."

    Renseignements: http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com/, http://fetedieualiege.wordpress.com, tél. 0498.51.88.77.

     

     

     

  • Fête-Dieu 2010 à Liège

     

    UNE PROCESSION AU CENTRE DE LIÈGE

     

     

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    LE SAMEDI 5 JUIN 2010 À 15 HEURES 30

     

     

     

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    Quel est le sens de cette démarche ?

    À travers une procession, les catholiques veulent témoigner visiblement et respectueusement que, vraiment, Jésus est vivant aujourd’hui et qu’il est avec nous tous les jours jusqu’à la fin des temps.

     

    Il s’agira de la procession du Saint-Sacrement

    Chaque année, depuis plus de sept siècles, une fête est spécialement vouée à la vénération de la présence réelle de Jésus parmi les hommes à travers le pain consacré à la messe, communément appelé « hostie ». Pour l’occasion, celle-ci est montrée au peuple dans un support appelé « ostensoir » (du mot latin ostendere, montrer) lors d’une marche festive : c’est la procession de la Fête-Dieu ou Fête du Saint-Sacrement

     

    Pourquoi à Liège ?

     

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    Sainte Julienne: adoration du Saint-Sacrement et vision de la lune entachée par l'absence de la Fête-Dieu

     (peinture de Philippe de Champaigne, XVIIe s.)

     

    La Fête-Dieu est née au diocèse de Liège en 1246, sous l’impulsion de sainte Julienne de Cornillon et Ève de Saint-Martin. Elle fut étendue au monde entier  en 1264 et sa procession  instituée quelque cinquante ans plus tard (1318). Mais à Liège, berceau de la fête, cette procession s’est éteinte dans les années 1970. Aujourd’hui, un comité de fidèles a vu le jour pour la faire renaître, au cœur de la Cité ardente : dans le quartier Avroy-Jardin Botanique, le 5 juin 2010.

     

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    archives: la procession fluviale de 1946 à Liège

    ( pour le 700e anniversaire anniversaire de l'institution de la fête)

     

     

    Comment y participer ?

    Rendez-vous, ce samedi 5 juin 2010 à 15h30, au pied de la statue équestre de Charlemagne, sur le boulevard d’Avroy (juste en face de l’église du Saint-Sacrement, située au n° 132), pour parcourir l’itinéraire reproduit ci-dessous : rue des augustins, parc du jardin botanique, rue du jardin botanique et retour au boulevard d'avroy.

     

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    Vous êtes invité à conclure la démarche en assistant à la messe solennelle de la Fête-Dieu célébrée à 17 heures, selon le missel de 1962, en plain-chant et en polyphonie ancienne,  à l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132).

     

     

        

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    EGLISE DU SAINT-SACREMENT

    Boulevard d’Avroy, 132, à Liège

    (face à la statue de Charlemagne)

     

     

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    ostensoir de l'église du saint-sacrement 

     

     

    Samedi 5 juin 2010 à 17 heures

     

    MESSE SOLENNELLE DE LA FÊTE-DIEU

     

     

     

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    célébrée selon le missel de 1962 par

     

    Monseigneur Michel Dangoisse

    Prélat d’honneur de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI

    Doyen du chapitre cathédral de Namur

     

    avec le concours de la schola de

    LA MAÎTRISE DE LA VILLE DE VERVIERS

    direction et orgue : Jean-Michel Allepaerts,

    soliste du chant : Erna Verlinden

     

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    statue de sainte Julienne à l'église du saint-sacrement  

     

    Le programme des chants liturgiques alternera les polyphonies de la Renaissance: la Missa secundi toni de Roland de Lassus (1532-1594) et le motet Adoramus Te de Giovanni-Pierluigi da Palestrina (1525-1594), le Lauda Sion pour chœur et orgue baroque de Francisco Correa de Arauxo (1584-1654), un Tantum ergo de Jean-Michel Allepaerts et le propre grégorien de la fête, attribué à saint Thomas d’Aquin (ca 1256).

    Les choristes appartiennent à la Maîtrise de la Ville de Verviers, un choeur mixte créé en 1998, soucieux de qualité et d’authenticité. Cette brillante phalange propose un répertoire consacré principalement à la musique ancienne. Son chef, Jean-Michel Allepaerts, est aussi titulaire des grandes orgues de l’église décanale de cette ville où il a, entre autres, initié récemment un festival de musique sacrée. Erna Verlinden, soprano solo, est membre de l’Académie de Chant grégorien.

    L’église du Saint-Sacrement à Liège a été construite dans le style néo-classique par l’architecte liégeois Jacques Barthélemy Renoz (1767) pour les chanoines Augustins, propriétaires du site depuis le XVe siècle. Ceux-ci furent chassés à la Révolution et l’église ne fut rendue au culte qu’en 1866, pour servir de sanctuaire aux religieuses de l’Adoration perpétuelle. En 2003, l’édifice fut à nouveau menacé de sécularisation. Près de trois cents Liégeois, amis du patrimoine religieux et historique de leur Ville, se mobilisèrent alors pour permettre le rachat de l’église par l’asbl « Sursum corda » (haut les cœurs) présidée par l’abbé Jean Schoonbroodt.

     

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     au fronton de l'église du saint-sacrement:

    les armoiries du prince-évêque de Liège Charles-Louis d'Oultremont (né en 1716, élu en 1763, mort en 1771)

     

    Plus de renseignements : contactez-nous par téléphone au 0498/51.88.77 ou au 04.344.10.89 ou laissez un commentaire sur ce blog

     

  • le printemps liégeois du chant grégorien

     

    UN BRIN D'ETERNITE A LIEGE

    LE SAMEDI 8 MAI 2009

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    Concert à l'église des Bénédictines

    Soleil printanier pour le plain-chant, ce samedi 8 mai à Liège! Les trente élèves de l'Académie de Chant grégorien à Liège, dirigés par Stéphan Junker avec le concours de Gérald Messiaen, ont-ils bénéficié de l'effet mobilisateur de la fête de l'orgue ? Toujours est-il qu'ils ont rassemblé près de quatre cents personnes malgré la "concurrence" des nombreuses manifestations musicales organisées au centre ville durant tout le week-end.

    A l'église des Bénédictines, à 16 heures, devant la Mère Abbesse et une centaine d'auditeurs, Patrick Wilwerth (à l'orgue baroque "Le Picard") et Stéphan Junker (baryton) ont d'abord illustré la musique du siècle de Louis XIV (avec des oeuvres de Campra, Charpentier et Geoffroy). En seconde partie, les élèves du cours liégeois de l'Académie de Chant grégorien et la soliste Erna Verlinden (soprano) ont fait découvrir au public les métamorphoses du plain chant au fil des époques (chant gallican, grégorien, déchant) et selon les fonctions (dans la messe et l'office des heures). Unité dans la diversité: toutes les pièces se rapportaient aux deux prochaines fêtes du calendrier liturgique, l'ascension et la pentecôte.

    Messe à l'église du Saint-Sacrement

    Cette belle musique pour l'éternité, près de trois cents fidèles l'ont retrouvée à 18 heures, en l'église du Saint-Sacrement par l'écoute et leur participation aux chants de la messe du cinquième dimanche après Pâques, célébrée selon le missel de 1962 par l'abbé Jean-Pierre Delville (professeur à la faculté de théologie de l'université de Louvain) qu'assistaient l'abbé Jean Schoonbroodt (diacre), l'abbé Claude Germeau (sous-diacre) et quatre acolytes pilotés par Jacques Braive et le Fr. Jérémie-Marie de l'Eucharistie.

    Une réception chaleureuse a conclu ces manifestations, dont un enregistrement vidéo et un disque compact garderont la trace pour les amis de la musique sacrée et d'une liturgie toute imprégnée de la joie pascale. Une joie perceptible aussi dans la prédication de l'abbé Delville, dont nous reproduisons les termes ci-après:

     

    MUSIQUE ET FOI CHRETIENNE

     

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     église du saint-sacrement: angelot du tabernacle

     

    « Vocem jucunditatis annuntiate ! ».« Annoncez une parole de joie ! », avons-nous entendu dans l’introit de cette messe ! Puis, le psaume ajoutait : « Jubilez en Dieu toute la terre ! Dites un psaume à son nom ! ». Et l’antienne de communion ajoutera : « Cantate Domino ! Chantez au Seigneur ! ». Ainsi donc les chants d’aujourd’hui nous invitent à chanter ! Cela tombe bien en ce jour où nous nous retrouvons ici avec l’Académie de chant grégorien de Liège, qui vient de donner son concert, puis participe par le chant à la célébration de cette messe.

     

    Pourquoi une telle insistance sur la musique et les chants? C’est que la musique ouvre la porte à l’indicible. Elle ouvre notre esprit à ce qui dépasse le matériel, à ce qui dépasse la simple raison. La musique nous invite à la contemplation, parce qu’elle arrête le temps. Alors que d’habitude nous sommes pressés, nous courons pour 36 choses dans la vie, avec la musique, et spécialement le chant grégorien, nous sommes invités à nous arrêter à chaque mot, à méditer chaque parole. C’est spécialement vrai pour l’alleluia. Chaque alleluia de cette messe que nous chantons aujourd’hui est différent de l’autre, chacun est un arrêt sur image, qui nous fait voir d’une manière toujours nouvelle cette réalité mystérieuse qu’il énonce : « Louez le Seigneur, Allelu-Ya ! » Pourquoi louer Dieu dans un monde qui court ? Pourquoi passer du temps pour Dieu ? En a-t-il tellement besoin ?

     

    La première raison, je l’appellerai l’admiration ; c’est le son A ! comme « Ah ! Comme c’est beau ! ». La deuxième raison, je l’appellerai la conversion ; c’est le son O ! comme « Oh ! Qu’est-ce que je dois faire ? »

     

    Commençons par l’admiration. Le A. Quand je donnais catéchisme, j’ai eu une fois un enfant qui n’arrêtait pas de dire : « Ah ! C’est bien ! » Encore aujourd’hui, il a cette expression à la bouche. J’ai baptisé sa petite fille et il m’a dit : « Ah ! C’est bien ! »  Quand nous louons Dieu, nous disons : « alleluia ! » En d’autres mots : « ah c’est bien ! » En nous centrant sur Dieu, nous nous décentrons de notre préoccupation pour nous-même et nous nous tournons vers Lui, qui est tout amour. Chacun de nous est constamment tenté de penser à soi-même, à ses problèmes, à ses désirs, à ses joies, à ses peines, à ses émotions. Mais à force de trop penser à soi même, on dépérit, on se tracasse, on s’énerve. Le Seigneur nous donne la clé du bonheur : se décentrer de soi-même et penser à lui, le contempler, le louer, c’est-à-dire le féliciter, le remercier,  car il est la source de l’amour : comme disait encore l’introit : « Liberavit Dominus populum suum », « le Seigneur a libéré son peuple », il nous libère de l’esclavage du mal et de l’égoïsme. Cela vaut la peine de le remercier ! « Ah, c’est bien ! » Dire merci nous rend heureux, c’est un signe de joie.

     

    La deuxième raison de chanter et de louer Dieu, c’est le son O ! « Oh ! Qu’est-ce que je dois faire ? » C’est l’étonnement, puis la conversion. À la fin du graduel, vous avez entendu la vocalise sur le O, le o final de « sanguine suo », « il nous a rachetés par son sang ». Nous disons : Oh ! Nous nous étonnons : il a versé son sang ! À cette parole, nous sommes interpellés, nous sommes touchés. Comme les premiers disciples, nous disons : Seigneur, que devons-nous faire ? La réponse aujourd’hui est dans la lettre de S. Jacques (1,26-27) : « Si quelqu’un bavarde sans arrêt et se croit religieux, sa religion est vaine ! » Car la vraie religion, continue-t-il, « c’est de visiter les orphelins et les veuves au milieu de leurs tracas ». La parole de Dieu nous fait aimer notre prochain, elle nous tire de nos défauts et nous met sur la route des pauvres. C’est le Oh de compassion devant les difficultés des autres. Voilà un message peu banal dans le monde d’aujourd’hui ! On se dit qu’on a d’autres chats à fouetter ! Qu’on a des choses plus urgentes. Mais la parole de Dieu nous oriente vers les autres. Elle nous invite avant tout à prier pour eux, c’est ce que Jésus dit dans l’évangile. « Ce que vous demanderez au Père en mon nom il vous l’accordera » (Jn 16,23). Elle nous invite aussi à bouger, à visiter le voisin en difficulté. Jésus lui-même s’est fait pauvre, il a donné son sang : le calice sur l’autel le rappelle !

     

    Ce mystère nous dépasse, mais le fait de le chanter nous ouvre à sa réalité. Jésus nous dit que lui-même relaie notre prière auprès du Père : « Le Père vous aime puisque vous m’avez aimé et vous avez cru que je viens du Père » (Jn 16,27). Le Père nous aime et nous entraîne dans la communion avec lui, grâce à Jésus. Toute vie humaine est appelée à la communion avec Dieu. Voilà ce que nous dit la liturgie que nous célébrons et le chant que nous chantons. C’est le A de l’admiration. Mais cette communion passe par l’amour des pauvres : c’est le O de la conversion.  A, O, chantons la gloire de Dieu qui attendrit notre cœur et nous donne la vraie joie: celle de se mettre à l’écoute de sa Parole, pour la mettre en pratique! C’est ce que nous a dit la lettre de saint Jacques. Amen!

     

  • Un brin d'éternité...ça vous chante ?

     

     

    MUSIQUE SACRÉE À LIÈGE

     

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      ange du tabernacle de l'église du saint-sacrement

     

    LE SAMEDI 8 MAI 2010

     

     

    1. 

     

    Concert à l’église des Bénédictines

    Boulevard d’Avroy, 54 à Liège

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    Samedi 8 mai 2010 à 16 heures

      

     

    MOTETS CLASSIQUES ET ORGUE

     

     

    Patrick WILWERTH, choral sur un thème de J.S. Bach, Gib dich sufrieden

    André CAMPRA (1660-1744), « O dulcis amor »

    Marc-Antoine CHARPENTIER (1643-1704), « Salve Regina »

    Jean-Nicolas GEOFFROY (1633-1694), Offertoire en fanfare

     

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     interprétés par Stéphan JUNKER, baryton

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    et Patrick WILWERTH à l’orgue liégeois « Le Picard » (XVIIIe siècle)

     

     

    « LES MÉTAMORPHOSES DU PLAIN-CHANT »

     

     

    ● chant gallican ● grégorien ● déchant

    pour les fêtes de l’ascension et de la pentecôte

     

     

    « Viri Galilaei », introït de la messe de l’Ascension ● « Ascendens Christus in altum », repons bref de l’office de l’Ascension ● « Gloria », hymne gallicane du VIe siècle ● « Sanctus » du Kyriale Dominator Deus ● « In ascensione Domini », conduit paraliturgique en déchant ● « Kyrie Rex immensae », tropes en déchant ● « Emitte Spiritum », offertoire de la messe de vigile de la pentecôte ● «Veni Sancte Spiritus » alleluia et séquence de la messe de la pentecôte ● "Factus est repente ", communion  de la messe de la pentecôte● « Veni Creator Spiritus », hymne des vêpres de la pentecôte. 

      

     interprétées par

     

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    L’ACADÉMIE DE CHANT GRÉGORIEN À LIÈGE

     

    trente élèves dirigés par Stéphan Junker (professeur au Conservatoire de Verviers)

     avec le concours d' Erna Verlinden (soprano solo)

    Les pièces seront préludées à l’orgue par Patrick Wilwerth

     sur les thèmes festifs de l’ascension et de la pentecôte. 

     

      2.

     

    Messe à l’église du Saint-Sacrement

    Boulevard d’Avroy, 132

    (face à la statue de Charlemagne)

     

    Samedi 8 mai 2010 à 18 heures

     

     

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    MESSE GREGORIENNE DU TEMPS PASCAL

     

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    célébrée selon le missel de 1962 

     

    par

     

    Monsieur l’Abbé  Jean-Pierre Delville

      

    Professeur à la Faculté de Théologie

    de l’Université Catholique de Louvain (U.C.L.)

    historien (Ulg) et organiste

     

    homélie : le rôle de la musique dans la liturgie

     

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    LES CHANTS DE LA MESSE :

     

     

    Propre grégorien du Ve dimanche après Pâques

     

    Introït « Vocem iucunditatis » (3e mode)

    Alleluia « Surrexit Christus » (1er mode)

    Alleluia « Exivi a Patre » (7e mode)

    Offertoire « Benedicite gentes » (2e mode)

    Communion « Cantate Domino » (2e mode)

     

    Tropes en déchant « Rex immensae »

     

    Kyriale « Dominator Deus »

     

    Gloria gallican (VIe siècle), Sanctus et Agnus Dei XV

     

    Credo III

      

     

    Antienne finale 

     

    « Regina caeli » pour le temps de Pâques

     

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    interprétés par

     

    L’ACADÉMIE DE CHANT GRÉGORIEN À LIÈGE

    trente élèves dirigés par Stéphan Junker (professeur au Conservatoire de Verviers)

    solistes: Erna Verlinden (soprano solo) et Stéphan Junker (baryton)

     

     

    Motets baroques

     

    « O dulcis amor » (André Campra, 1660-1744),

     « Salve Regina » (Marc-Antoine Charpentier, 1643-1704) 

     

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    plafond de la nef de l'église du Saint-Sacrement

     

    interprétés par 

     

     STÉPHAN JUNKER

    baryton

     

     et, à l’orgue Thomas du Saint-Sacrement,

     PATRICK WILWERTH

    Professeur au Conservatoire de Verviers

     

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    l'orgue Thomas du Saint-Sacrement 

     

     

    Après la messe, une réception sera offerte par l’Académie (entrée libre)

     

    Ces manifestations sont organisées par l’Académie de Chant grégorien

    avec le concours de l'asbl "Liège les Orgues"

     

     

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    Entrée libre et gratuite

     

    Renseignements: 

    tél. 04.344.10.89 ou laissez un commentaire ci-dessous