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Eglise du Saint-Sacrement à Liège - Page 32

  • Fêter le cinquième centenaire de la Réforme protestante ?

    mag_105-page-001.jpgA lire dans notre magazine trimestriel Vérité et Espérance-Pâque Nouvelle, n° 105, Hiver 2017-2018: faut-il fêter la naissance du protestantisme ?

    Toussaint 1517: Luther affiche à Wittemberg les 95 thèses de sa « Disputatio ». Cinq siècles plus tard, de Rome à Bruxelles et ailleurs, des catholiques -et non des moindres-  célèbrent eux aussi le cinquième centenaire du coup d’envoi de la Réforme protestante. Luther avait-il donc raison ? Dans la « Nuova Bussola Quotidiana » (www.lanuovabq.it ), le cardinal Gerhard Müller met les points sur les sur les « i » :

    « Il y a aujourd'hui une grande confusion dans le discours sur Luther, et il faut dire clairement que du point de vue de la théologie dogmatique, du point de vue de la doctrine de l'Église, ce ne fut absolument pas une réforme, mais une révolution, c'est-à-dire un changement total dans les fondements de la foi catholique. Il n'est pas réaliste de prétendre que son intention était seulement de lutter contre certains abus d'indulgences ou contre les péchés de l'Église de la Renaissance (…).

    Dans le livre écrit par Luther en 1520, "De captivitate Babylonica Ecclesiae", il est absolument clair queVE PN 105 article 5e centenaire Luther prêche la réforme protestante .jpg Luther a laissé derrière lui tous les principes de la foi catholique, des Saintes Écritures, de la Tradition apostolique, du Magistère du Pape et des Conciles, de l'épiscopat. En ce sens, il a bouleversé le concept de développement homogène de la doctrine chrétienne, tel qu'expliqué au Moyen Âge, au point de nier le sacrement comme signe efficace de la grâce qu'il contient; il a remplacé cette efficacité objective des sacrements par une foi subjective. Ici Luther a aboli cinq sacrements, il a aussi renié l'Eucharistie: le caractère sacrificiel du sacrement de l'Eucharistie, et la conversion réelle de la substance du pain et du vin en substance du corps et du sang de Jésus-Christ. Et encore: il a qualifié le sacrement de l'ordination épiscopale, le sacrement de l'ordination, d'invention du Pape - défini comme l'Antichrist - ne faisant pas partie de l'Église de Jésus-Christ. Nous disons au contraire que la hiérarchie sacramentelle, en communion avec le successeur de Pierre, est un élément essentiel de l'Église catholique, et pas seulement un principe d'une organisation humaine.
    Pour cette raison, nous ne pouvons accepter que la réforme de Luther soit définie comme une réforme de l'Église au sens catholique. La réforme catholique est une réforme qui est un renouveau de foi vécue dans la grâce, dans le renouveau des moeurs, de l'éthique, un renouveau spirituel et moral des chrétiens; pas une nouvelle fondation, une nouvelle Église. Il est donc inacceptable de dire que la réforme de Luther "fut un événement de l'Esprit Saint". C'est le contraire : elle fut contre l'Esprit Saint lui-même […].

    On entend beaucoup de voix qui parlent avec trop enthousiasme de Luther, ne connaissant pas exactement sa théologie, sa controverse et les effets désastreux de ce mouvement qui a représenté la destruction de l'unité de millions de chrétiens avec l'Église catholique. Nous pouvons évaluer positivement sa bonne volonté, l'explication lucide des mystères de la foi commune, mais pas ses déclarations contre la foi catholique, surtout en ce qui concerne les sacrements et la structure hiérarchique de l'Église. Il n'est pas non plus correct de dire que Luther avait initialement de bonnes intentions, entendant par là que c'est l'attitude rigide de l'Église qui l'a poussé sur la mauvaise voie. Ce n'est pas vrai: Luther avait l'intention de lutter contre le commerce des indulgences, mais l'objectif n'était pas l'indulgence en tant que telle, mais en tant que partie du sacrement de pénitence. Il n'est pas vrai non plus que l'Eglise a refusé le dialogue: Luther eut une première dispute avec Jean Eck, puis le Pape envoya le cardinal Gaetano comme légat pour dialoguer avec lui. On peut discuter sur les modalités, mais quand il s'agit de la substance de la doctrine, il faut affirmer que l'autorité de l'Église n'a pas commis d'erreurs. Sinon, il faut soutenir que l'Église a enseigné pendant mille ans des erreurs dans la foi, alors que nous savons - et c'est un élément essentiel de la doctrine - que l'Église ne peut pas commettre d'erreur dans la transmission du salut dans les sacrements (…).

    Certes, 500 ans ont passé depuis lors, ce n'est plus le temps de la polémique, mais celui de la recherche de la réconciliation: mais pas au prix de la vérité. Il ne doit pas y avoir de confusion. Si d'un côté nous devons savoir accepter l'efficacité de l'Esprit Saint chez ces autres chrétiens non-catholiques qui ont de la bonne volonté, qui n'ont pas commis personnellement ce péché de séparation d'avec l'Église, de l'autre, nous ne pouvons pas changer l'histoire, ce qui s'est passé il y a 500 ans. Une chose est le désir d'avoir de bonnes relations avec les chrétiens non catholiques d'aujourd'hui, afin de nous rapprocher d'une pleine communion avec la hiérarchie catholique et aussi avec l'acceptation de la tradition apostolique selon la doctrine catholique; une autre chose est l'incompréhension ou la falsification de ce qui s'est passé il y a 500 ans et l'effet désastreux que cela a eu. Un effet contraire à la volonté de Dieu: "... Que tous soient une seule chose; de même que Toi, Père, es en moi et moi en toi, qu'ils soient aussi en nous, afin que le monde croie que tu m'as envoyé" (Jean 17:21) »

  • Liège : fêtez les Rois le samedi 6 janvier prochain à 17 heures à l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132)

    Epiphanie 2018.jpg

    La Solennité de l’Epiphanie organisée à Liège le samedi 6 janvier prochain à 17 heures en l’église du Saint-Sacrement, est une fête familiale, avec la procession à la crèche, le partage de la galette des rois et l’échange des vœux pour l’an nouveau au cours d’une réception clôturant la célébration.

    La messe sera animée par les membres du chœur de chambre « Praeludium », l’organiste Patrick Wilwerth ainsi que les solistes du chant Isabelle Valloton et Peter Cannière

    Au programme : les chants grégoriens de la Fête, une messe et des motets polyphoniques pour le temps de la Nativité ainsi que des noëls interprétés à l’orgue.

    Fondé en 1994 par Patrick Wilwerth, le chœur de chambre Praeludium est un ensemble vocal de haut niveau dont la plupart des membres sont issus des académies de musique de la région liégeoise. Son répertoire va de la musique ancienne à  la musique contemporaine.

    Isabelle Valloton est membre du Chœur grégorien de Paris. Peter Cannière est directeur artistique du Gregoriaans Koor van Leuven et professeur au Centrum Gregoriaans de Drongen (Tronchiennes).

    Patrick Wilwerth est professeur d’orgue au conservatoire de Verviers et directeur musical du chœur universitaire de Liège.

     

    Une manifestation ouverte à tous. Entrée libre.

    Plus de renseignements :

    tel. 04.344.10.89 ou sursumcorda@skynet.be

    _____________________

    Sursum Corda asbl. Association pour la sauvegarde de l’église du Saint-Sacrement au Boulevard d’Avroy, 132 à Liège. Siège social : Rue Vinâve d’île, 20 bte 64. Tel. 04.344.10.89 (si on ne répond pas : GSM 0498 33 46 94).

    E-mail : sursumcorda@skynet.be.

    Web : http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com

    Faire un don pour l’entretien et la restauration de l’église? Compte IBAN BE75 0016 3718 0851 de Sursum Corda asbl, Rue Vinâve d’île, 20 bte 64, 4000 Liège.

     

     

  • Aux anathèmes le Savonarole de l'UCL répond par un livre

    mag_105-page-001.jpgÀ propos de l’affaire Mercier :

     Il y a des pertes triomphantes à l’envi des victoires.

    (Montaigne, Essais, I, xxx, 32

     

    VE PN 105 article Houziaux La-philosophie-pour-la-vie-Grand.jpg

    Rideau !

    C’était écrit. L’ordalie louvaniste que j’évoquais naguère ici même[1] a rendu son verdict : Exeat Savonarolus propter heterodoxam doctrinam suam. Que la dissertation philosophique du professeur Mercier l’ait désigné à la vindicte d’une certaine bien-pensance laïciste, qui s’en étonnera ? En revanche, plus qu’étrange aura été la brutale réaction du pouvoir organisateur. Mais qui donc en est encore l’autorité faîtière ? Étrange tout de même ce signal envoyé à ses ouailles. Non ?

    Dans mon précédent article sur l’ « affaire Mercier », j’ai donné une « Brève chronique de l’événement ». Depuis lors, outre un ouvrage sur lequel je vais revenir, le professeur Stéphane Mercier, soucieux de bien mettre les points sur les i, a publié un article intitulé Silence - Apostasie et démission intellectuelle à l’Université louvaniste et, par la même occasion, le texte de la lettre qu’il adressa, le 26 avril 2017, au président du Conseil d’Administration et au Recteur de l’UCL. Ces documents, accessibles sur le WEB[2], méritent vraiment d’être consultés. On y apprend bien des choses : que M. Mercier n’est pas un néophyte à l’UCL[3] ;  que, durant les cinq semaines qui ont suivi l’exposé incriminé, le cours s’est poursuivi normalement, jusqu’à ce qu’un groupuscule insignifiant n’alerte les médias ; que, sur un total de six cents élèves, une dizaine seulement n’auraient pas apprécié le choix du thème ; que, parmi  les plaideurs qui, face au recteur, ont défendu M. Mercier, figure une juriste de l’Université Libre de Bruxelles, laquelle, en dépit d’un désaccord sur le fond avec l’enseignant, nota qu’une sanction équivaudrait à induire, au sein de l’Université louvaniste, un climat analogue à celui qui prévaut dans les Universités turques. Au final, après la suspension immédiate de son enseignement, et une exigence (avortée) de licenciement requise par une Philénis bien en cour[4], un blâme sera prononcé « en ayant soin de me préciser, écrit M. Mercier, que l’on ne me reproche pas la position que j’ai défendue mais la manière dont je l’ai défendue. Bel exemple de repli stratégique s’il en est ! » Quant au mandat de chargé de cours invité, il ne sera pas renouvelé.

    Quod scripsi, scripsi !

    Sans  contester la légalité de la non-reconduction de son mandat, Stéphane Mercier, loin de baisser les bras, s’est rendu non à Canossa mais chez un éditeur, qui publie le texte litigieux[5].  L’essai, à quelques retouches  près, reprend la dissertation incriminée, mais est encadré par un Avant-propos, une Postface et des Éléments de bibliographie. Autant que possible, j’éviterai de répéter ici des considérations déjà  développées dans l’article précité, d’ailleurs aisément accessible sur la Toile.

    Dans un Avant-propos sous-titré Sound and fury,  l’auteur relate et commente brièvement les faits : l’alerte lancée aux médias à la suite des révélations de quelque groupuscule féministe biberonné à l’idéologie du genre ; la réaction brutale et d’une inconséquence surréaliste de l’UCL, qui, alléguant des valeurs alignées sur un prétendu droit à l’avortement, élude d’entrée le débat de fond pour le déplacer sur le terrain de la pédagogie (sujet inopportun, étudiants immatures) ; l’impact que pourraient avoir des propos jugés par trop déplaisants sur le nombre d’inscriptions et l’avenir des cours de philosophie dans les divers départements de l’Université ; un militantisme radical.

    L’argumentaire

    Comme il l’avait indiqué dans le texte destiné à ses étudiants, l’auteur signale, ici dans une Note, que son argumentaire suit de très près celui de Peter Kreeft[6].  À titre liminaire, Stéphane Mercier, après avoir annoncé un argument philosophique, pas un argument théologique reposant sur la Révélation, indique clairement son propos : permettre le débat. Encore faut-il, pour qu’il y ait débat, que l’auditeur soit prêt à entendre un discours qui ne corresponde pas nécessairement à ses attentes, à l’air du temps, mais qui, en aucune façon, ne doit être reçu comme une agression. L’argumentaire proposé vise à défendre le droit de toute personne innocente à la vie dès le moment de sa conception. Le point  de vue « pro-vie » est aujourd’hui, largement contesté, il est vrai. Mais, pour autant, refuser d’en examiner l’argumentation équivaudrait à un aveu de faiblesse.  Pas question non plus d’interdire le débat : ce serait là un procédé typiquement totalitaire. La censure pour convenances personnelles d’un interlocuteur n’a pas sa place en philosophie. Il est tout à fait permis de discuter, je le redis : la philosophie sert précisément à cela. [...] Voilà une longue introduction. Pour sauvegarder le débat, justement, et éviter que sur un sujet délicat, l’échange ne tourne au pugilat.

    Le professeur enseigne ensuite à ses élèves le B.A.-BA du raisonnement philosophique, comment « fonctionne »  un argumentaire, ce qu’on entend par prédicat, la nécessité d’une définition précise des termes dans l’énoncé des prémisses, la rigueur requise dans leur agencement pour garantir la solidité de la conclusion. De manière toujours très claire et pédagogique, la présentation de la méthode philosophique est concomitante du développement de la thèse. L’exposé  prend appui sur deux prémisses, des propositions dont tous les termes sont très précisément définis et qui, par un enchaînement logique rigoureux, conduisent à la conclusion.  La première prémisse est d’ordre moral : Il est toujours moralement mauvais de tuer délibérément une personne innocente[7]. La seconde prémisse est factuelle : l’avortement consiste à tuer délibérément une personne innocente en l’occurrence un être humain qui se trouve encore dans le ventre de sa mère.

    L’on ne peut, dans la présente recension, reproduire, dans toute sa richesse logique, le déploiement de l’argumentation. Les points forts en ont été assez longuement évoqués dans mon article précédemment cité. Entre la conception et la mort naturelle, il n’y a, dans notre existence, aucune solution de continuité. Partant, il est absurde de se demander quand apparaît la personne : chacun de nous appartient à l’espèce humaine et son code génétique est complet dès le stade du zygote. L’argument fonctionnaliste qui s’appuie sur le critère de la viabilité est aberrant : c’est toujours le même être qui, de zygote deviendra embryon, fœtus, nourrisson, etc. Une fois l’équation « avortement = meurtre délibéré d’une personne innocente » établie comme un fait, l’auteur met en évidence l’inconséquence d’une législation qui condamne crimes et délits, mais qui, au prix d’incohérences manifestes et de façon totalement arbitraire, décrète l’âge à partir duquel s’impose la protection juridique d’un futur bébé : 13 semaines en Belgique, mais 23 aux Pays-Bas ou 24 en Angleterre. Le non-sens qui consiste à fixer pareilles limites est patent : s’il y avait un saut qualitatif, un moment clair où apparaît une personne là où il n’y avait qu’un tas de cellules, on se demande bien pourquoi vous n’êtes pas également humain en Angleterre et en Belgique au même moment. Sauf à considérer qu’un Belge est plus précoce qu’un Anglais...[8]. La traque aux sophismes du genre et à plus d’une échappatoire sceptique se poursuit dans une vingtaine de pages dont on ne peut, ici, que citer quelques thèmes : la tendance contemporaine à composer avec les principes moraux au nom d’une convenance personnelle et d’un relativisme qui s’autodétruit en s’affirmant comme un impératif absolu, les faux-fuyants du scepticisme, la dérive de l’eugénisme par le recours à des diagnostics qui, parfois, signent des arrêts de mort, la négation d’une altérité radicale de l’embryon par rapport à ses géniteurs.

    Une postface très dense

    Après avoir déploré qu’en démocratie, et a fortiori à l’Université, les échanges d’idées puissent être confisqués par des mesures discrétionnaires capables de jeter l’opprobre sur ceux qui les prennent, l’auteur rappelle d’abord quelques remarques percutantes (et fameuses) du Professeur Jérôme Lejeune (1926-1994), généticien de grand renom. Si le fœtus n’était qu’un tas de cellules, comme le sont une dent ou un carcinome, pourquoi alors légiférer sur le droit d’éliminer le premier et pas les autres ? Cette élimination, qui est bien un avortement, mais voulu et encadré techniquement, on préfère l’appeler IVG, pudique acronyme que ledit généticien décryptait en Interruption d’une Vie Gênante ? C’est en vain qu’on tente d’édulcorer la question avec des arguments antispécistes[9], qui s’appuient sur les niveaux de conscience et de sensibilité à la douleur, inexistants chez l’embryon, mais présents chez la mère qui le porte : ce n’est pas parce qu’un humain peut mourir sans souffrir qu’il est permis de le tuer en douce, s’exclame notre auteur. Suivent des considérations qui, pour nombre d’entre elles, visent, mais sans fausse concession, à corriger l’impression d’intransigeance qu’ont pu laisser la rigueur et la vigueur de la démonstration philosophique. Le respect toujours dû à une personne n’implique pas une adhésion automatique à ses idées, telle est l’éthique de la discussion. Concernant les cas de viol ou de grave malformation de l’enfant à naître, qu’agitent sans cesse les « pro-choix », Mercier note qu’il s’agit de pourcentages très faibles au regard des avortements pour la justification desquels on invoque ne varietur une « détresse personnelle »[10]. L’auteur montre encore que  les intérêts de la femme ne sont pas menacés par ceux de l’enfant, et il clôt sa postface par une amorce de plaidoyer Pour une véritable cohérence anthropologique. [...] À vrai dire, écrit le philosophe, je ne crois pas que le véritable problème soit de prouver l’humanité du fœtus ou de l’embryon. La grande majorité des gens, au fond, sont bien convaincus qu’il s’agit d’un humain ; et la rage avec laquelle certains clament le contraire est peut-être une manière pour eux d’essayer de se convaincre eux-mêmes de ce dont ils tâchent de persuader les autres avec force cris et gesticulations. La réflexion sur la question de l’avortement en appelle une autre, plus large, à savoir celle de la sexualité dont la signification anthropologique est, aujourd’hui, amputée de sa vertu d’accueil de la vie au profit d’un hédonisme omniprésent. C’est ce rapport malsain à la sexualité qui engendre et explique le recours à un lexique où dominent les notions de prudence, de protection,  d’accident. L’auteur souligne l’importance, en matière de sexualité, de reconnaître un dualisme anthropologique foncier, de respecter notre nature biologique et de renoncer au rêve narcissique de toute-puissance. Sans ces balises [...] c’est la porte ouverte aux pathologies les plus navrantes, dont l’idéologie du gender déploie actuellement les plus abracadabrantes virtualités à grand renfort de battage médiatique complaisant. Une pierre dans le jardin des féministes doctrinaires et autres conseiller‧ère‧s en « politique du genre »...

    Avant de remercier les personnes qui lui ont accordé leur soutien, l’auteur propose une douzaine de références bibliographiques destinées à prolonger la réflexion.

    Un bilan positif

    Comme tout essai digne de ce nom, le livre de Stéphane Mercier invite vraiment à se poser des questions. En voici, parmi bien d’autres, quelques-unes qui me sont venues à l’esprit.

    1. L’enseignement de la philosophie morale est-il compatible, en démocratie, avec l’étude de questions controversées mais sur lesquelles le législateur s’est prononcé ? À cette question, l’UCL a clairement répondu par la négative de manière aussi tranchante qu’inexacte[11], assurant, selon les propos de la conseillère du Recteur à la politique du genre, qu’il n’y a pas à sortir de là. Eh bien, si, précisément, il faut « sortir de là », il faut libérer la philosophie du carcan du politiquement correct. Un simple citoyen, philosophe d’appellation contrôlée ou non, a parfaitement le droit de ne pas considérer les lois comme intangibles, irréfragables et éternelles. Ne font-elles pas, d’ailleurs, l’objet d’amendements ? Parfois, ne les abolit-on pas ? Échangeant dernièrement avec un juriste frais émoulu quelques propos sur des sujets « sociétaux », j’ai trouvé assez curieuse sa manière de confondre légalité et légitimité. Soutenir que le droit tient sa légitimité d’une conformation « démocratique » à une évolution « sociétale », c’est professer, par une sorte de syncrétisme, une utopique harmonie entre mœurs, morale et loi ; c’est surtout, au mépris même de la démocratie, imposer la doxa du moment comme une vérité apodictique. On chamboule la société, on traficote la sémantique (mariage, famille), on invente une orthographe « inclusive » qui promeut les mots épicènes, on se penche sur le statut civil d’un troisième sexe, etc. Pour justifier toutes ces « avancées », qui sont autant d’offenses à la saine raison, certains juristes et autres psycho-sociologues s’en tirent à la manière de Sganarelle, le « médecin malgré lui » : Oui, cela était autrefois ainsi ; mais nous avons changé tout cela. Pendant ce temps, une masse de Candides, aux prises avec les tribulations d’un monde déboussolé, stupides thuriféraires de la modernité, cheminent répétant, après les maîtres Pangloss façon 2017, que Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Déjà en 1969, Paul VI, déplorait l’influence sur l’opinion du publique des enquêtes sociologiques : Elles sont à la mode. Elles se présentent avec la rigueur d’une méthode qui semble tout à fait positive et scientifique et avec l’autorité du nombre, de telle sorte que le résultat d’une enquête tend à devenir décisif, non seulement pour observer un fait collectif, mais pour déterminer les normes à adopter pour répondre au résultat obtenu. Le fait devient loi.[12]
    2. Avec des étudiants qui sortent tout juste du secondaire, est-il opportun de disserter sur une grave question de bioéthique ? Avant de répondre précisément à cette question, rappelons que l’exposé incriminé avait pour but premier d’enseigner aux étudiants, non pas en théorie mais par l’exemple, ce qu’est un argumentaire et comment il « fonctionne ». Avec des étudiants qui ne sont pas rompus aux arcanes de la syllogistique, le professeur, s’en tenant à une terminologie minimale, a préféré philosopher sur une question qui touche la dignité humaine et dont la bien-pensance essaie vainement de montrer,  sur le ton compassionnel mais aussi juridique, qu’elle n’est plus une question. De manière complètement inconséquente, l’UCL, qui venait de rejoindre un réseau[13] visant à garantir la liberté académique, a voué aux gémonies son « invité » parce qu’il avait mis en cause des « valeurs » protégées par un tabou consensualiste. Dans sa lettre aux autorités, Mercier observe : Si d’aventure, j’avais [...] argumenté en faveur de l’évasion fiscale, du mensonge ou de l’excision, je comprendrais devoir rendre des comptes pour avoir abusé de ma liberté académique. Quant à la prétendue immaturité de ses élèves, le maître observe que, primo, l’on feint d’ignorer dans quel monde ils ont grandi et que, secundo, ce sont des citoyens électeurs.
    3. Le professeur a-t-il, dans la manière de traiter la question, manqué de psychologie ? C’est ce qu’ont laissé entendre de nombreuses critiques, évidemment amplifiées par des médias qui professent, à l’égard des « avancées » sociétales, une adhésion quasi systématique. On l’a vu : l’argumentaire est solide, et il est à noter que, faute d’avoir pu relever le gant sur le plan de la logique pour en pointer quelque faille, les contempteurs ont dû se résigner à jouer sur d’autres registres – émotion, droits acquis, modernité –, au demeurant redoutablement efficaces. En dépit des précautions oratoires liminaires, l’exposé magistral aura ainsi suscité des réactions virulentes. Pourquoi cette virulence ? C’est peut-être là que le bât a blessé chez le pédagogue. S’est-il rendu compte que, parmi son auditoire (puis dans le public), il se trouvait probablement une énorme majorité de consciences anesthésiées en matière de bioéthique en général, et d’avortement en particulier ? Pour une part importante de l’opinion publique, s’en prendre à l’avortement, ce n’est pas seulement remettre, philosophiquement, en cause des « droits acquis », c’est, dans un monde où l’avortement est tellement admis qu’il est médicalisé et objet de protection sociale, pis encore, c’est agresser, directement ou indirectement, ses auditeurs. N’aurait-il pas été préférable d’inscrire l’argumentaire dans une perspective historique ? Le réveil (ou l’éveil) des consciences, suivant le fil de l’évolution sociétale, n’aurait-il pas été à la fois moins brutal et plus éclairant sur la dynamique mortifère où la société s’est engagée, par exemple en Belgique depuis l’affaire Peers (1973). Les étudiants auraient vu d’où l’on venait sur le plan juridique et comment s’était continûment élargi le spectre des « indications » de l’IVG. Sous ce rapport, une relecture, en 2017, du discours que Simone Veil[14] prononça en 1974 devant l’Assemblée nationale française permet de mesurer l’ampleur et la tendance constante d’une évolution de l’opinion publique dans un domaine essentiel de la bioéthique. À l’époque, il était surtout question de justice sociale, de situation de détresse, de drame, de tâche de dissuasion, d’acte qui doit rester exceptionnel et, sauf exception thérapeutique, n’a pas à être pris en charge par la Sécurité sociale, bref d’une loi qui, si elle n’interdit plus, ne crée aucun droit à l’avortement. Après cela, il est aisé de dégager un trait essentiel de l’évolution des législateurs en matière de bioéthique et de montrer, par exemple, comment la laïcité française a pu en arriver à panthéoniser une de ses icônes : en somme, un santa subito ! à la mode d’outre-Quiévrain.

    *

       Qu’est-ce qu’un philosophe ?  s’interrogeait Chamfort. C’est un homme qui oppose la nature à la loi, la raison à l’usage, sa conscience à l’opinion, et son jugement à l’erreur[15]. Stéphane Mercier est bien un philosophe ! Quod non erat demonstrandum.

    Mutien-Omer Houziaux

    [1] « À propos de l’affaire Mercier : Savonarole réanimé à Louvain-la-Neuve », Vérité et Espérance. Pâque nouvelle, n° 103, 2e trimestre 2017, pp.15-18. Le texte de cet article est disponible sur la Toile. Sur Google, il suffit de taper, par exemple : « Savonarole Mercier ».

    [2]  https://www.ultramontain.be/apostasieucl/ 

    [3] A l’UCL : 2000-2004, étudiant ; 2004-2010, assistant et doctorant ; 2010-2014, docteur, chargé de recherches du FNRS ; 2014-2017, chargé de cours.

    [4] La conseillère du recteur à la politique du genre, Mme Tania Van Hemelrijck.

    [5] Stéphane MERCIER, La philosophie pour la vie - Contre un prétendu « droit de choisir » l’avortement, Quentin Moreau, édit., sept. 2017, XIX + 78 p.

    [6]  Peter KREEFT, Pro-Life philosophy, conférence disponible en plusieurs versions sur le WEB. Professeur de philosophie au Boston’s College et au King’s College (New York), , brillant conférencier (à écouter sur Youtube), Kreeft,(né en 1937), a publié de nombreux ouvrages de philosophie, de théologie et d’apologétique.

    [7] C’est la formulation qui est retenue en page 10, et qui légitime le développement un peu byzantin (mais plaisant ?) sur des acceptions aberrantes du mot personne, absent du premier énoncé, qui se termine par : ... délibérément un innocent.

    [8] L’embryon, tas de cellules, c’est là, ajouterai-je, le genre de couleuvres que la doxa tend à faire avaler pour que l’avortement soit retiré du code pénal et que, par le vote d’une loi liberticide, on pénalise toute « désinformation » dissuasive concernant l’IVG.

    [9] L’antispécisme est un mouvement né dans les années 1970. Il conteste les critères qui divisent le règne animal en espèces. Ainsi, Peter Singer, philosophe australien, comparant  l’homme et l’animal sous les angles du degré de la conscience et du seuil de la douleur ose écrire : Human babies are note born self-aware [... ] They are no persons [...] The life of a newborn is of less value than the life of a pig, a dog, or a chimpanzee [...] En conséquence, il estime que la société n’a pas à sacrifier des ressources by increasing the severely disabled children, et il pousse encore l’audace jusqu’à légitimer l’infanticide : a period of 28 days after birth might be allowed before an infant is accepted as having the same right to live as others. (Practical Ethics, Cambridge University Press ; disponible sur la Toile). On n’arrête pas le progrès !

    [10] Viols : 0,16% ; problèmes de santé de la mère ou de l’enfant à naître : 3%. Statistiques officielles 2011 pour la Belgique.

    [11] Cf. mon précédent article, pp. 15 et 16.

    [12] PAUL VI, Face à la contestation, Fayard, 1970, p. 60.

    [13] Scholars and Risk.

    [14] Simone VEIL, Une vie, Stock, 2007, pp.341-365.– Cf. mon article précédent.

    [15] Sébastien-Roch Nicolas de CHAMFORT, Œuvres, II, 14, Paris, 1812.

  • Deux, trois pas au Livre de Job

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    "Vir erat in terra Hus, nomine Job: simplex et rectus, ac timens Deum: quem Satan petiit, ut tentaret: et data est ei potestas a Domino in facultates et in carnem ejus...

    "Il y avait, au pays de Hus, un homme appelé Job, simple, droit et craignant Dieu. Satan demanda de le mettre à l'épreuve et reçut du Seigneur pouvoir  sur ses biens et  sur son corps..."

    Job, 1 (offertoire du 21e dimanche après la Pentecôte)

     

    job 007.jpg

    Il était un homme, appelé Job...

     

    Un homme simple et droit,

    qui vénérait Dieu

    et veillait à garder ses enfants en son amour.

    ~

    Job était entouré d’estime

    et comblé de biens.

    ~

    Il n’est pas entouré d’estime

    et comblé de biens

    parce qu’il vénère Dieu.

     

    Il ne vénère pas Dieu

    parce qu’il est entouré d’estime

    et comblé de biens.

     

    Simplement Job est Job

    et Dieu, Dieu.

    ~

    Là,

    ni « parce que », ni « pour que ».

    Simplement Job est Job

    et Dieu, Dieu.

    C’est tout.

     

    C’est Tout.

    Il ne faut pas chercher plus loin.

    ~

    Dieu garde l’homme en bienveillante main ;

    il « ne dort ni ne somnole » :

    il veille.

     

    « Regardez les oiseaux du ciel...

    Regardez les lis des champs... »

    Dieu pourvoit à tout

    et au-delà.

     

    Job le sait : Job est Job

    et Dieu, Dieu.

    ~

    Il ne faut pas chercher plus loin.

    Job est un homme simple et droit.

    Job vénère Dieu :

    Il est Job ; Dieu est Dieu.

    ~

    Dieu pourvoit.

    A tout.

    Pour rien.

    Dieu est Dieu.

    ~

    « Il fait lever son soleil

    sur les bons, et sur les méchants ;

    et sa pluie, il la prodigue

    aux justes et aux injustes.»

     

    Dieu est Dieu.

    Il donne à chacun

    comme il lui plaît.

    Dieu donc comble Job ;

    Job se tient simple sous le regard de Dieu.

    Tout cela sans calcul.

     

    Ainsi vont selon Dieu les choses.

    En leur principe.

    « In principio... »

    ~

    Sous le regard de Dieu,

    Job est auprès de Dieu.

     

    A l’image du modèle...

    mais de cela, il n’a point révélation

    ― bien plus tard viendra

    la plénitude des temps ―

    ... à l’image du Verbe-modèle.

     

    « Au principe, le Verbe était auprès de Dieu. »

    ~

    La clé de l’Ecriture,

    de toute l’Ecriture,

    c’est le Verbe de Dieu.

     

    Abraham, Isaac, Jacob, Joseph,

    Job et les autres,

    chacun à sa façon le préfigure.

     

    Chaque trait de l’Ecriture

    est touche de pinceau

    où librement s’exprime

    la liberté de l’homme.

     

    Chaque trait, sa liberté ;

    et le tableau pourtant,

    les personnages,

    les récits :

    tout y aboutit au Verbe de Dieu.

    ~

    Pleine vraiment est la liberté de l’homme.

    Et voici : quelque usage qu’il en fasse,

    jamais elle ne met en échec

    le dessein de Dieu.

     

    Par oui, par non,

    c’est le dessein de Dieu qu’elle avantage,

    toujours.

     

    Moïse y concourt,

    Pharaon y concourt.

     

    La bourrasque se lève-t-elle contraire ?

    vent debout cingle le vaisseau.

    ~

    Avance donc, Satan, viens,

    allez, viens

    parmi les fils de Dieu,

    toi qui te présentes devant le Seigneur

    pour dénigrer son Juste.

    Un jour, comme les fils de Dieu

    venaient se présenter devant le Seigneur,

    Satan aussi s’avança

    parmi eux.

     

    «  D’où viens-tu ?

    ― De parcourir la terre. »

    ~

    « ... tel un lion rugissant

    cherchant qui dévorer... »

    précisera le bon saint Pierre.

     

    Le Nouveau le dit

    tout ainsi que l’Ancien.

    C’est l’Ecriture.

    Satan rôde, et jamais ne se lasse,

    il rôde et il dévore.

    ~

    Qui ne reçoit

    humblement

    l’avertissement

    ne sait

    ni le danger

    ni le recours.

    ~

    «  D’où viens-tu ?

    ― De parcourir la terre.

    ― As-tu remarqué mon serviteur Job ?

    Il n’a point son pareil sur la terre :

    un homme intègre et droit.

    ― Est-ce pour rien que Job vénère Dieu... »

    Voilà le propos assassin !

    C’est à bon droit qu’on te nomme le Menteur,

    le Calomniateur,

    toi qui ne vois que mal

    là où il n’est que bien.

     

    Parce que ton œil est ténèbres

    tout ce que tu vois est ténèbres.

    ~

    Et moi, hélas,

    ne suis-je pas disciple complaisant

    à ta détestable école,

    qui tant de fois me prends

     à prêter à autrui

    un noir penser,

    que tu m’instilles ?

     

    « Que si une action pouvait avoir cent visages,

    il la faut regarder

    en celui qui est le plus beau. »

    C’est bien le Tentateur

    qui réclame de nous passer au crible.

    Il ne le peut toutefois

    sans l’agrément de Dieu.

     

    Dieu ne nous soumet pas à la tentation

    Dieu ne nous fait nul mal.

    Mais c’est de sa main,

    de la main de Dieu,

    de Dieu sans qui rien ne se peut,

    que nous recevons

    tentation et mal.

     

    A la requête de l’Ennemi.

    ~

    L’Ennemi frappe Job

    encore, encore et encore.

     

    Et Job dit :

    « Le Seigneur a donné

    le Seigneur a ôté :

    comme il a plu au Seigneur

    ainsi en a-t-il été fait :

    que le nom du Seigneur soit béni ! »

     

    L’Ennemi frappe Job

    « peau pour peau »

    encore, encore et encore.

     

    Et Job dit :

    « Si nous accueillons le bonheur

    comme un don de Dieu,

    comment

    ne pas accueillir de même le malheur ? »

    ~

    L’Ennemi frappe

    mais Job ne s’y trompe pas.

    C’est de la main du Seigneur

    qu’il accueille le coup.

    Et Job bénit le Seigneur.

    Dieu accède à la requête de Satan,

    de Satan qui plus tard,

    à nouveau,

    réclamera les Apôtres cette fois,

    pour les « cribler comme du froment. »

     

    Satan s’acharne

    et de la fournaise qu’il embrase

    coule, or pur,

    l’amour de l’homme pour Dieu.

     

    L’amour désintéressé.

     

    Simplement

    Job est Job

    et Dieu, Dieu.

    C’est tout.

    L’amour désintéressé,

    celui auquel aspire le cœur

    vraiment épris,

    celui qui fait fils de Dieu

    à l’image du Verbe,

    celui qui donne plénitude à l’homme,

    par participation

    au Sacrifice du Verbe fait homme

    crucifié :

    l’officine de Satan en est la forge,

    la pierre de touche

    et le creuset.

    ~

    Satan met en œuvre la souffrance

    et Dieu y produit son Saint.

    En haute estime,

    en grande confiance.

     

    Il sait son cœur,

    car il l’habite.

    Le Seigneur sait le cœur de Job.

    Dieu est Dieu :

    il sonde reins et cœurs.

    Job ne sait pas les voies du Seigneur

    Job est Job :

    il ne peut comprendre Dieu.

     

    Il n’a qu’un recours,

    s’en remettre au Seigneur.

    En pleine confiance,

    plein de nuit.

    ~

    Dieu est Dieu,

    et Job, Job.

    ~

    Immense est sa nuit.

    Et Job maudit le jour qui l’a vu naître.

    Immense est sa nuit.

    Elle est immense comme Dieu la fait.

    ~

    Il n’en peut plus.

    « Mon Dieu, mon Dieu,

    pourquoi

    m’avoir abandonné ? »

     

    Job est à présent

    en le Verbe enlevé.

     

    En le Verbe élevé.

    ~

    Immense est sa nuit,

    immense son « pourquoi ? »

    Immense apparaît

    la fidélité de son cœur,

    la fidélité

    en l’Unique Recours :

    « Mon Dieu, mon Dieu. »

    Dieu est l’Unique.

     

    « Seigneur, à qui irions nous ? »

     

    Quelle que soit la détresse,

    à lui le cri revient.

    Il ne peut en être autrement :

    Dieu est l’Unique,

    il n’y a pas d’autrement.

     

    La fidélité de Job

    la voilà.

     

    Elle n’est pas conditionnelle :

    elle est.

     

    Dieu est,

    alors elle est.

    A Dieu unique

    réponse unique.

    ~

    Pourquoi est-il dit

    que les amis de Job

    n’ont pas bien parlé de Dieu ?

    ― Leurs discours pourtant étaient sages ! ―

     

    Pourquoi le courroux de Dieu

    s’est-il enflammé

    contre Eliphaz de Téman,

    contre Bildad de Shuah,

    contre Çophar de Naamat ?

     

    Leurs discours n’étaient-ils point sages ?

     

    Leurs discours

    cherchaient à Dieu justification.

     

    Folie.

    Dieu est.

    Jean-Baptiste Thibaux.

     Extrait de "Vérité et Espérance-Pâque Nouvelle" n° 104, automne 2017.

    Editeur: sursumcorda@skynet.be

     

  • Du Livre de Job au Livre Eternel

    Dans le n° 105 du magazine trimestriel « Vérité et Espérance. Pâque Nouvelle » qui vient de paraître, on peut lire en prolongement de  Deux, trois petits pas au Livre de Job cette méditation sur la justice et la miséricorde divines, signée Jean-Baptiste Thibaux :

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    DU LIVRE DE JOB

    AU LIVRE ÉTERNEL 

    « Dieu fait lever son soleil

    sur les bons, et sur les méchants ;

    et sa pluie, il la prodigue

    aux justes et aux injustes. »

    (Mt 5, 45) 

    Est-ce donc à dire que l’homme ne serait pas rétribué selon ses actes ? Voilà une question que nous pouvons aborder avec l’ampleur de regard requise, espérons-le, à présent que nous avons appris de Job la souveraine indépendance de Dieu, laquelle exclut définitivement toute idée de bas marchandage.

    Rappelons pour commencer que l’Ecriture sainte est comme un corps vivant : si l’on en prélève un élément en le dissociant du tout, il perdra l’influx vital. La Parole de Dieu devient parole d’homme ; l’infini – car elle procède de l’Infini – est tout à coup propos borné.

    Telle est précisément l’hérésie : son nom, du grec, signifie « choix », « prise pour soi ». Autant dire : piratage.

    Il n’est point d’hérésie qui ne se réclame de l’Ecriture. De l’Ecriture disséquée. Il importe de recevoir l’Ecriture sainte à l’image de Jérusalem « qui est édifiée comme une cité où tout ensemble ne fait qu’un » (Ps 121/h.122, 3).

    Et pour la recevoir à l’image de Jérusalem, il faut la lire avec les yeux de Jérusalem, en Jérusalem ; cette Jérusalem céleste, la « Jérusalem nouvelle », que l’Apôtre saint Jean a vue « qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, comme une jeune mariée parée pour son époux » (Ap 21, 2). Cette heureuse Jérusalem, la sainte Eglise, dont la voix qui venait du Trône a dit : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes » (Ibid. 3).

    Saint Pierre donne aussi cet avertissement tout à fait clair : « Vous savez cette chose primordiale : pour aucune prophétie de l’Ecriture il ne peut y avoir d’interprétation individuelle, puisque ce n’est jamais par la volonté d’un homme qu’un message prophétique a été porté : c’est portés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu » (2 P 1, 20-21). 


    Il n’est qu’à replacer dans son contexte le verset de saint Matthieu cité en tête de cet article pour constater une première évidence : son propos n’est aucunement d’envisager les choses en termes de mérite ou de démérite dans le chef des hommes qui bénéficient des prévenances indéfectibles de la bienveillante providence de Dieu.

    L’évangéliste entend seulement donner pour modèle, en elle-même, la bonté divine : le chrétien, pour être vrai fils du Père, rayonnera de la bonté qui est essentielle à son adoption. Une bonté qui ne tire pas sa source de son objet, mais qui jaillit toute pure de l’amour, en lui, du Père.

    « Aimez vos ennemis,

    et priez pour ceux qui vous persécutent,

    afin d’être vraiment les fils de votre Père

    qui est aux cieux... »

    (Mt 5, 44-45)

    « ... En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment,

    [ ] que faites-vous d’extraordinaire ?

    Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?

    Vous donc, vous serez parfaits

    comme votre Père céleste est parfait. »

    (Mt 5, 46-48)

    La divine bonté du Père est parfaite. Souveraine. Indépendante du comportement des hommes.

    Et l’homme alors murmure, dans sa malice, à la manière des ouvriers de la première heure (cf. Mt 20, 12).

    « Servir Dieu n’a pas de sens.

    A quoi bon garder ses observances,

    mener une vie sans joie

    en présence du Seigneur de l’univers ?

    Nous en venons à dire

    bienheureux les arrogants ;

    même ceux qui font le mal sont prospères,

    même s’ils mettent Dieu à l’épreuve,

    ils en réchappent ! »

    (Ml 3, 14-15)

    Voilà. Dieu est bon. Souverainement. Et l’homme en tire prétexte à malice.

    « Je veux donner au dernier venu

    autant qu’à toi :

    n’ai-je pas le droit

    de faire ce que je veux de mes biens ?

    Ou alors ton œil est-il mauvais

    parce que moi, je suis bon ?

    (Mt 20, 14-15) 

    Dieu revendique nettement en ces termes son indépendance souveraine proclamée dans le livre de Job. « N’ai-je pas le droit de faire ce que je veux ? ». Puis, le caractère ‘essentiel’ de sa bonté : « parce que moi, JE SUIS bon. » Non pas : parce que moi j’agis bien, comme qui dirait en réponse à quelque convenance, voire à quelque équité. Non, mais « parce que JE SUIS bon. »

    Rappel capital que celui de l’identité entre l’Etre de Dieu et sa Bonté. Car il nous faudra entendre bientôt dans l’Ecriture sainte que Dieu, à la fois, EST juste. Dans l’un et l’autre Testament, nous devrons apprendre de l’Ecriture sainte « où tout ensemble ne fait qu’un » l’identité entre l’Etre de Dieu et sa Justice.

    Et par conséquent, l’identité indiscutable entre sa Bonté et sa Justice.

    Mais laissons de côté pour l’instant cette brève anticipation, et poursuivons la lecture de Malachie :

    « ... Un livre fut écrit devant le Seigneur

    pour en garder mémoire,

    en faveur de ceux qui le craignent

    et qui ont souci de son nom.

    Le Seigneur de l’univers déclara :

    Ils seront mon domaine particulier

    pour le jour que je prépare.

    Je serai indulgent envers eux,

    comme un homme est indulgent

    envers le fils qui le sert.

    Vous verrez de nouveau qu’il y a une différence

    entre le juste et le méchant,

    entre celui qui sert Dieu

    et celui qui refuse de le servir. »

    (Ml 3, 16-18) 

    Il y a toujours eu, dès l’Antiquité, et maintenant encore, des esprits « de géométrie » (comme dirait Pascal), pour souligner ce qu’ils veulent qualifier de ‘contradictions’ dans les Ecritures. Un Dieu qui traite avec égale bienveillance justes et méchants ― et qui rappelle ensuite qu’il fait entre eux la différence ; un Dieu bon qui toujours pardonne ― et qui déclare ensuite aux réprouvés : « Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges » (Mt 25, 41).

    C’est oublier le mystère inhérent à l’infini de Dieu. Dieu ne peut être cadré dans nos catégories. Elles nous permettent d’avoir de lui une certaine connaissance, par analogie, non pas de le définir, lui, l’Infini. Elles nous permettent de saisir qu’il est bon au delà de toute bonté, qu’il est juste au-delà de toute justice ; non pas de voir comment il s’agit là d’une unique et simple réalité.

    La ‘simplicité’ de Dieu nous échappe totalement, mais la perception multiple que nous en avons, tantôt par révélation, tantôt par raison, suffit à régler notre conduite selon son Etre qui, en lui-même, nous reste nécessairement mystérieux.

    Amour et crainte donc, car :

    « Amour et vérité se rencontrent,

    justice et paix s’embrassent. »

    (Ps 83/h.84, 11)

    Il nous faut recueillir avec grande application, pour éclairer notre agir, tout élément de l’Ecriture sainte, comme on ferait d’autant de touches sur un tableau impressionniste ; et notre toile deviendra ainsi peu à peu un reflet de la perfection divine. 

    ◊ 

    Que dit le texte de Malachie ? « Vous verrez de nouveau qu’il y a une différence entre le juste et le méchant, entre celui qui sert Dieu et celui qui refuse de le servir. » L’homme est donc rétribué selon ses actes, on ne peut en douter. Or il ne le voit pas ; il le verra : « vous verrez », le verbe est au futur.

    La rétribution est promise à l’homme, mais le plus souvent il ne lui est pas donné de la palper déjà, de peur qu’un bas calcul d’intérêt ne remplace en son cœur le motif d’amour qui toujours doit primer.

    L’assurance de la rétribution différenciée entre le juste et le méchant est proclamée sans réserve, en mots clairs. Mais seul un cœur confiant, donc aimant, la reçoit sans hésiter. Ce cœur-là est fermement résolu, et « d’abord », à servir Dieu, à chercher « le Royaume de Dieu et sa Justice », et c’est « par surcroît » (cf. Mt 6, 33) que vient naître en lui l’assurance de la rétribution. Pour qui ne vit pas d’amour de Dieu, le Ciel et l’Enfer ne sont que concepts, qui peuvent certes et doivent servir d’amorce à sa conversion, mais dont il aura tôt fait de douter, s’il ne se convertit pas à l’« unique nécessaire » (Lc 10, 42). L’intelligence discerne ce qui est vrai ; encore faut-il y donner suite...

    « Vous verrez ». Le verbe est au futur : ce ne sera pas avant de passer du Livre de Job au Livre éternel.

    Pour le moment, il vous est demandé de croire ; alors, vous verrez « ... de nouveau ».

    Les modernes traduisent ainsi (« de nouveau » ou « alors ») l’hébreu, qui dit littéralement : « et vous recommencerez et vous verrez. » Le tour est un hébraïsme, qui équivaut en effet pour le sens à la traduction proposée, dont la formulation se règle à juste titre sur les façons de dire qui nous sont, à nous, familières. Non sans égratignure, pourtant, à la fidélité : « Traduttore, traditore ! »

    « Et vous recommencerez et vous verrez », dans la vigueur de l’idiome, évoque en effet un quelque chose de tangible que l’abstrait « de nouveau » peine à rendre. Le grec des Septante et le latin de la Vulgate, s’efforcent de garder les deux verbes en s’avançant un peu dans la paraphrase : « Vous vous convertirez et vous verrez. »

    Il n’importe pas tant ici de rechercher l’idéal de la traduction, probablement inaccessible, que de saisir ce ‘tangible’ du texte.

    Job, le juste, est frappé, et Malachie d’autre part ajoute à cela que « même ceux qui font le mal sont prospères ». Celui-là traçait son livre en traits de justice, et ceux-ci le leur, d’iniquité en iniquité. Sans « voir », ni eux, ni lui. Mais, parallèlement, « devant le Seigneur » « un livre fut écrit pour en garder mémoire. » Oui, devant le Seigneur, et le Seigneur précise : « pour le jour que je prépare. »

    Il y a deux livres : le livre de Job, et le livre éternel. Le livre écrit par l’homme, sans y voir, dans la confiance ou le mépris de la Parole de Dieu, au temps de la Foi ; et, en reflet, le livre qu’écrit ce « bout de main » dont parle le livre de Daniel (Dn 5, 5), pour le jour que Dieu prépare.

    « Et vous recommencerez et vous verrez », car ce ne sera plus, ce jour-là, le temps de la Foi, mais le temps de la Vision. Ce ne sera plus un jour du temps, mais le Jour éternel. Vous y serez introduits, « et vous recommencerez », vous reprendrez le livre de toute votre vie depuis son début, mais cette fois dans sa projection d’éternité. « Et vous verrez. »

    ◊ 

    Que verrons-nous donc ?

    « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire,

    et tous les Anges avec lui,

    alors il siégera sur son trône de gloire.

    Toutes les nations seront rassemblées devant lui :

    il séparera les hommes les uns des autres,

    comme le berger sépare les brebis des boucs :

    il placera les brebis à sa droite,

    et les boucs à gauche.

    Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite :

    ‘‘Venez, les bénis de mon Père,

    recevez en héritage le Royaume

    préparé pour vous depuis la fondation du monde.

    Car j’avais faim,

    et vous m’avez donné à manger...’’

    [ ]

    Alors les justes lui répondront :

    ‘‘Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu ?

    Tu avais donc faim,

    et nous t’avons nourri ?...’’

    [ ]

    Et le Roi leur répondra :

    ‘‘Amen, je vous le dis :

    chaque fois que vous l’avez fait

    à l’un de ces plus petits de mes frères,

    c’est à moi que vous l’avez fait.’’ »

    (Mt 25, 31-40)

    « ... et vous verrez. »

    (Ml 3, 18)

    « Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche :

    ‘‘Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits,

    dans le feu éternel

    préparé pour le diable et ses anges.

    Car j’avais faim,

    et vous ne m’avez pas donné à manger...’’

    [ ]

    Alors ils répondront, eux aussi :

    ‘‘Seigneur, quand t’avons-nous vu

    avoir faim, avoir soif,

    être nu, étranger, malade ou en prison,

    sans nous mettre à ton service ?’’

    Il leur répondra :

    ‘‘Amen, je vous le dis :

    chaque fois que vous ne l’avez pas fait

    à l’un de ces plus petits,

    c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.’’

    Et ils s’en iront,

    ceux-ci au châtiment éternel,

    et les justes, à la vie éternelle. »

    (Mt 25, 41-46)

    « ...et vous verrez qu’il y a une différence

    entre le juste et le méchant,

    entre celui qui sert Dieu

    et celui qui refuse de le servir. »

    (Ml 3, 18)

    Il y a deux Testaments, mais une seule Ecriture ; il y a les Job, les Malachie, les Matthieu, mais un seul Esprit.

    ◊ 

    « En faveur de ceux qui le craignent et qui ont souci de son nom », poursuit le livre de Malachie,

    « le Seigneur de l’univers déclara :

    Ils seront mon domaine particulier

    pour le jour que je prépare.

    Je serai indulgent envers eux,

    comme un homme est indulgent

    envers le fils qui le sert. » 

    C’est bien en faveur de ceux « qui ont souci de son nom » que le Seigneur de l’univers déclare qu’il sera « indulgent envers eux ».

    Le Livre éternel s’inscrit exactement dans la ligne du Livre de Job. Il souligne comme lui que, pour juste qu’il soit, l’homme n’a rien à réclamer du Seigneur de l’univers. Pour juste que soit l’homme, il ne peut rien revendiquer au nom de sa propre justice : tout ce qu’il peut attendre, il le tient de l’indulgence de Dieu, qui sera pour lui « comme un homme est indulgent envers le fils qui le sert. »

    Or l’indulgence consiste à excuser, à pardonner. Que dire alors du mérite du fils qui sert le Père ? Car mérite il y a, puisque « vous verrez qu’il y a une différence entre le juste et le méchant, entre celui qui sert Dieu et celui qui refuse de le servir. »

    Que dire de ce mérite, sinon que c’est un mérite de simple convenance, et non de droit strict ?

    ◊ 

    Le bonheur éternel est une grâce surnaturelle en ce que nos mérites reposent entièrement sur la grâce, qui, comme son nom le dit – grâce signifie ‘don gratuit’ ! – ne saurait être méritée. Le ‘nous’ qui sert Dieu, par Dieu nous est donné. L’inspiration de le servir, par lui nous est donnée. Et la volonté, et la force, et tout le reste.

    Qu’avons-nous que nous n’ayons reçu (cf. 1 Co 4, 7) ? En couronnant nos mérites, Dieu couronne ses propres dons (cf. Missel Romain).

    Nous ne saurions rien mériter de droit strict auprès de Dieu, parce que l’on ne mérite pas une récompense à donner ce que l’on doit. Or à Dieu, on doit tout.

    « Quand vous aurez exécuté

    tout ce qui vous a été ordonné,

    dites :

    "Nous sommes des serviteurs inutiles :

    nous n’avons fait que notre devoir. »

    (Lc 17, 10)

    Une fois encore, on est dans la droite ligne du Livre de Job :

    « Si tu es juste, que lui donnes-tu,

    ou que reçoit-il de ta main ? »

    (Jb 35, 7)

    A Dieu, on ne donne jamais qu’en deçà de ce qu’on lui doit. Eclairé seulement par la philosophie, Aristote le remarquait déjà : « Nos bonnes actions toutes ensemble ne nous permettent pas de nous acquitter d’une manière suffisante, envers Dieu, de notre dette ; toujours, nous lui devons davantage. (8 Ethique, 14). » S’il y a récompense pour le bon serviteur, elle n’intervient que par indulgence de Dieu à son égard. « Je serai indulgent envers eux comme un homme est indulgent envers le fils qui le sert. »

    ◊ 

    Cela n’empêche pas Jérémie de proclamer :

    Retiens le cri de tes pleurs

    et les larmes de tes yeux.

    Car il y a un salaire pour ta peine,

    — oracle du Seigneur. »

    (Jr 31, 16)

    Et saint Matthieu de le confirmer :

    « Et ils s’en iront,

    ceux-ci au châtiment éternel,

    et les justes, à la vie éternelle. »

    (Mt 25, 41-46)

    Il y a deux Testaments, d’une seule Ecriture. L’un et l’autre affirme que l’homme est rétribué par Dieu.

    Cette affirmation ne contredit pas la précédente, selon laquelle Dieu ne doit rien à l’homme ; ni le fait que Dieu est libre de faire de ses biens ce qu’il veut.

    Saint Thomas d’Aquin en développe l’explication concluante :

    « On appelle rétribution ce qu’on donne à quelqu’un en compensation pour son travail ou sa peine ; c’en est en quelque sorte le prix. [ ]

    » Donner la rétribution qui convient pour une œuvre ou un labeur est un acte de justice. Or la justice consiste en une sorte d’égalité. [ ] Dès lors, la justice absolue n’existe qu’entre ceux qui sont parfaitement égaux.

    » Là où l’égalité parfaite ne se rencontre pas, il ne saurait y avoir de justice au sens plein du mot ; mais on peut cependant y reconnaître encore une certaine sorte de justice. [ ]

    » Par suite, lorsqu’il y a des rapports de justice absolue, on peut parler de mérite ou de rétribution au sens strict. Lorsque, au contraire, ne peut exister qu’une justice relative et non absolue, il ne peut être question de mérite au sens strict, mais de mérite relatif, pour autant que la notion de justice s’y retrouve encore. [ ]

    » Or il est manifeste qu’entre Dieu et l’homme règne la plus grande inégalité : l’infini les sépare ; de plus, dans sa totalité, le bien de l’homme vient de Dieu.

    » Par conséquent, de l’homme à Dieu il ne saurait être question de rapports de justice comportant une égalité absolue ; il y a seulement une justice proportionnelle, l’un et l’autre opérant selon son mode propre.

    » Mais le mode et la mesure des capacités de l’homme lui viennent de Dieu. C’est pourquoi il ne peut y avoir de mérite pour l’homme auprès de Dieu que parce qu’il y a, à la base, un ordre préalablement établi par Dieu, de telle sorte que l’homme par son action obtienne de Dieu, à titre de rétribution, les biens en vue desquels Dieu lui a accordé ce pouvoir d’agir. C’est ainsi que les êtres de la nature parviennent par leurs mouvements et leurs opérations propres au but auquel Dieu les a ordonnés.

    » Il y a cependant cette différence, que la créature raisonnable se porte d’elle-même à l’action par son libre arbitre, ce qui confère à son action le caractère méritoire, qui n’appartient pas aux mouvements des autres créatures. [ ]

     »S’il est vrai que nos actions n’ont leur caractère méritoire qu’en vertu de l’ordre préalablement établi par Dieu, il ne s’ensuit pas que Dieu contracte rigoureusement par là une obligation à notre égard. S’il y a obligation c’est à l’égard de lui même, en ce sens qu’il se doit de faire que ce qu’il a réglé s’accomplisse. »

    (S. Th., Ia, IIæ, qu. 114, 1,

    trad. R. Mulard)

    Ainsi passerons-nous du jour de Job, où bien souvent nous peinons, au Jour éternel, celui que Dieu a appelé :

    « le jour que je prépare. »

    Alors nous serons rétribués en raison de la grâce qui aura rendu nos actions méritoires par l’infusion en nous de la charité, c’est-à-dire de cet amour de Dieu répandu dans nos cœurs par son Saint-Esprit (cf. Rm 5, 5).

    Jean-Baptiste Thibaux.

    JPSC 

     

  • Les conditions du dialogue interconvictionnel

     

    par Stéphane Seminckx

    mag_105-page-001.jpgStéphane Seminckx est prêtre, docteur en médecine et en théologie. Il est aussi membre de la Prélature de l’Opus Dei en Belgique. En mai dernier, il a pris part à un colloque sur le dialogue interconvictionnel organisé à l’Université libre de Bruxelles par « La Pensée et les Hommes ». Ce symposium réunissait des représentants des grandes religions et de la laïcité. Dans son intervention, l’abbé Seminckx a voulu présenter trois brèves réflexions sur les conditions d’un tel dialogue. Il nous a aimablement autorisé à reproduire ici le texte de sa communication :  

    Vérité et dialogue

    Le dialogue n’est pas un simple échange d’idées, au risque de se réduire à un bavardage. Le dialogue vise à se comprendre, sur base d’une ambition commune de recherche de la vérité.

    Il est risqué — voire déplacé — d’évoquer ici la notion de vérité comme condition essentielle du dialogue. Aujourd’hui, se réclamer de la vérité — au singulier — est plutôt perçu comme un affront au dialogue, comme de la prétention et de l’arrogance, comme un manque d’ouverture à l’autre et à sa vérité.

    Nous parlons bien entendu ici de convictions, c'est-à-dire de vérités fondamentales (Dieu existe ou n’existe pas ; Jésus-Christ est Dieu ou ne l’est pas ; après la mort, soit il y a quelque chose, soit il n’y a rien). Dans ces domaines, la vérité est une, non modulable, et elle nous précède : nous ne la produisons pas. On peut dire de façon tout à fait légitime « Pour moi, Dieu n’existe pas » ou « Pour moi, il existe », mais le fait est que soit il existe, soit il n’existe pas : c’est la réalité qui nous intéresse, pas la perception que nous en avons. En bonne philosophie, la vérité est l’adaequatio rei et intellectus.

    Si quelqu’un est prêtre de l’Eglise catholique — avec tout ce que cela suppose comme engagement —, ce n’est pas en vertu d’une perception subjective ou d’un vague sentiment, mais en vertu d’une ferme adhésion à une réalité que l’intelligence, éclairée par la foi, perçoit comme certainement vraie.

    Cet homme de Dieu est-il pour autant un être arrogant, fondamentaliste, intolérant, foyer potentiel de conflit et de violence ? Si quelqu’un peut le penser, c’est probablement dû à différents malentendus, très répandus aujourd’hui.

    Le premier : pourquoi la revendication de la vérité est elle perçue aujourd’hui comme arrogante ? La réponse est bien connue : le climat post-moderne, écœuré par les grandes idéologies des derniers siècles, qui ont provoqué des désastres, est devenu allergique à cette revendication. La seule vérité admise dans beaucoup de cercles aujourd’hui est celle des sciences dites exactes. Les convictions sont réduites au rang des opinions, elles relèvent du goût et des couleurs.

    On est donc écœuré par les idéologies. Mais la religion relève-t-elle de l’idéologie ? Les idéologies sont des constructions humaines, alors que les grandes religions revendiquent pour elles-mêmes d’être une révélation venue d’en haut. S’il en est vraiment ainsi, accueillir la vérité d’en-haut n’est pas de l’arrogance, mais de l’humilité, et la partager devient un devoir de solidarité.

    C’est ici qu’intervient une réflexion fondamentale de Benoît XVI, cité ici non pas tant comme autorité religieuse que comme l’un des plus grands penseurs de notre époque. La religion peut prêter le flanc à l’idéologie. Nous le savons : on déclenche des guerres et on pose des bombes au nom de Dieu. Pour éviter ce danger, dit le pape, la religion doit être passée au crible de la raison. Ce qui est authentiquement divin est conforme à la raison, car Dieu se révèle comme le Logos, la parole, la raison créatrice. C’est le sens de son discours à Ratisbonne (12-9-06).

    Un corollaire de ce premier malentendu : la raison ne doit pas exclure la possibilité de la vérité qui vient d’en haut. Ce serait irrationnel, car il est raisonnable de penser qu’il y a des vérités qui sont au-delà de la raison, tout en restant conformes à la raison. Et non seulement ce serait irrationnel, mais cette exclusion du fait religieux serait un nouveau foyer de violence. On connaît tant de régimes qui, au nom de leur athéisme, ont déclenché — et fomentent aujourd’hui — de terribles persécutions religieuses.

    Benoît XVI ajoute encore une troisième considération propre à la foi catholique : la foi, dit-il, n’est pas un simple package de vérités à croire, elle est une grâce, une force divine, une lumière surnaturelle, un pouvoir de guérison pour notre raison humaine, souvent si faible et limitée. La foi permet à la raison de redevenir pleinement elle-même, ce qui est un message porteur d’une énorme espérance.

    La foi sauve. Elle sauve aussi la raison. C’est le message exactement opposé à ce que pense une certaine laïcité, mais aussi une certaine frange d’hommes de science qui vont jusqu’à penser que la foi empoisonne la raison et qu’elle doit donc être bannie de l’espace public ou du travail académique.

    Enfin, il faut lever un dernier malentendu : proclamer et vivre une conviction religieuse, quelle qu’elle soit, tant qu’elle ne porte pas atteinte au bien commun, constitue une liberté fondamentale, le premier droit de l’homme, car l’aspiration la plus profonde de l’homme est précisément de pouvoir adhérer librement à la vérité, et en premier lieu à la vérité la plus haute. Et donc, comme Voltaire, il nous faut être disposés à donner notre vie pour que chacun puisse vivre sa conviction, même si nous ne la partageons pas, avec comme seule réserve qu’elle ne porte pas atteinte au bien d’autrui.

    Liberté et autonomie

    VE PN 105 Discours-Benoit-XVI-luniversite-Ratisbonne-Allemagne-12-septembre-2006_0_1400_933.jpg

    Ceci nous amène à ma deuxième réflexion, sur le statut de la liberté. On vient de parler de liberté religieuse et de vérité sur l’homme.

    Les grands débats bioéthiques sont par essence très liés au dialogue entre convictions. Or ce dialogue est pratiquement impossible aujourd’hui, par exemple sur les questions de l’euthanasie et de l’avortement.

    Benoît XVI, parlant au Bundestag, le 22-9-11, en évoquant l’écologie, a précisé : Je voudrais cependant aborder avec force un point qui aujourd’hui comme hier est — me semble-t-il — largement négligé : il existe aussi une écologie de l’homme. L’homme aussi possède une nature qu’il doit respecter et qu’il ne peut manipuler à volonté. L’homme n’est pas seulement une liberté qui se crée de soi. L’homme ne se crée pas lui-même. Il est esprit et volonté, mais il est aussi nature, et sa volonté est juste quand il respecte la nature, l’écoute et quand il s’accepte lui-même pour ce qu’il est, et qu’il accepte qu’il ne s’est pas créé de soi. C’est justement ainsi et seulement ainsi que se réalise la véritable liberté humaine.

    Si la liberté est comprise comme une sorte d’autonomie absolue, d’émancipation de la nature humaine pour réinventer l’homme, comme dans l’idéologie du gender, si cette émancipation permet d’ériger notre désir en norme du bien et du mal, il n’y a plus de nature commune entre les hommes, il n’y a plus de vérité ni de liberté, plus de bien commun. Il n’y a plus que des individualités qui s’affrontent, il n’y a plus de force de loi, mais la loi du plus fort.

    Le droit à la vie n’est pas le fruit du dialogue ou d’un consensus démocratique. Il en est le préalable, la condition sine qua non. Si on ne dit pas « Un homme, une vie », on ne peut pas dire « Un homme, une voix ».

    Amitié

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    La dernière considération est peut-être banale, mais sans doute pas inutile.

    Une conviction n’est pas un simple donné intellectuel dont on peut débattre. Une conviction configure une personne : on ne peut comprendre un croyant en faisant abstraction de la foi qui l’habite. Le contraire est vrai aussi : on ne peut comprendre une conviction qu’à travers son fruit, c'est-à-dire la personne que cette conviction a forgée. De fait, le chrétien n’est pas en première instance l’homme qui a été conquis par la puissance intellectuelle d’un catéchisme, mais par la personne de Jésus-Christ.

    Nos convictions s’échangent et nous enrichissent mutuellement par le dialogue académique — comme dans ce colloque — mais aussi par des expériences communes, par le temps partagé ensemble, par le travail conjoint au service d’idéaux communs, par l’appréciation sincère de l’autre, par la bienveillance, en un mot par l’amitié. Les grandes amitiés peuvent déplacer des montagnes.

    C’est une chose que, personnellement, j’ai apprise du fondateur de l’Opus Dei, saint Josémaria. Dès la fin des années 1940, il a demandé au Saint-Siège de pouvoir admettre comme coopérateurs de l’institution des non-catholiques, des juifs, des musulmans, des bouddhistes, des athées, etc. Il a dû insister par trois fois pour obtenir cette permission, car c’était inédit dans l’Eglise. Saint Josémaria était persuadé qu’au-delà des convictions, on pouvait toujours travailler et vivre ensemble entre hommes et femmes de bonne volonté

  • Liège : noël 2017 à l’église du Saint-Sacrement

    LIÈGE : NOËL 2017 À L’ÉGLISE DU SAINT-SACREMENT

    Bd d’Avroy, 132

    VE PN 105  pensées sur la nativité .jpg

     Dimanche 24 décembre

    MESSES DE LA VIGILE de NOËL

    10h00, Messe en latin (forme extraordinaire) :

    Propre « Hodie » de la messe de la vigile, chanté en grégorien

    Kyriale XVII in Dominicis adventus, chanté en grégorien

    A l’orgue, Joseph Jacob

    11h15, Messe en français (forme ordinaire) :

    Propre de la messe de la vigile

    Kyriale XVIII Deus genitor alme,  chanté en grégorien

    A l’orgue, Joseph Jacob

     

    Lundi 25 décembre

    MESSE DU JOUR DE NOËL

    10h00, Messe en latin (forme extraordinaire):

    Propre « Puer natus est » de la messe du jour, chanté en grégorien

    Kyriale IX cum jubilo

    Hymnes et Motets de Noël : Puer natus in Bethléem, In dulci iubilo, Adeste fideles

    A l’orgue : Pierre Matot

    11h15, Messe en français (forme ordinaire) :

    Propre de la messe du jour

    Kyriale VIII de Angelis, chanté en grégorien

    Antienne « Hodie », Hymne « Adeste fideles »

    A l’orgue : Thierry de Marneffe

    Pensées sur la Nativité

    L’Enfant

    Dieu n’est pas loin de nous, inconnu, énigmatique, voire dangereux.

    Dieu est proche de nous, si proche qu’il se fait enfant, et que nous pouvons « tutoyer » ce Dieu.

    Soin

    Dieu est ainsi : il ne s’impose pas, il n’entre jamais par la force.

    Mais, comme un enfant, il demande à être accueilli.

    Dans un certain sens, Dieu aussi se présente en ayant besoin d’attention.

    Il attend que nous lui ouvrions notre cœur et que nous prenions soin de Lui.

    Nuit très sainte

    Le cœur de Dieu, dans cette Nuit très sainte, s’est penché jusque dans l’étable.

    L’humilité de Dieu est le ciel et si nous entrons dans cette humilité,

    alors nous toucherons le ciel, alors la terre deviendra aussi nouvelle.

    Nativité

    La gloire du vrai Dieu devient visible

    Quand s’ouvrent les yeux du cœur devant l’étable de Bethléem

    Fête de lumière

    La grâce de Dieu s’est manifestée : voilà pourquoi Noël est une fête de lumière.

    Non pas une lumière totale, comme celle qui enveloppe toute chose en plein jour,

    mais une clarté qui s’allume dans la nuit et se répand à partir d’un point précis de l’univers :

    de la grotte de Bethléem, où l’Enfant-Dieu est « venu au jour ».

    Ressemblance

    C’est aujourd’hui, maintenant, que se joue notre destin futur.

    C’est avec le comportement concret que nous adoptons dans cette vie que nous décidons

     de notre sort éternel.

    Au crépuscule de notre vie sur terre, au moment de notre mort,

     nous serons jugés en fonction de notre ressemblance ou non avec l’Enfant qui va naître

    dans la pauvre grotte de Bethléem.

    Car c’est Lui le critère de mesure que Dieu a donné à l’humanité.

    Benoît XVI

    Extraits choisis d’un livre de méditations

    Publié aux éditions Parole et Silence (2011)

     

    contacts secrétariat: tel. 04.344.10.89

  • Liège : concert de noël à l’église du Saint-Sacrement le samedi 16 décembre 2017 à 20 heures

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    A l’église du Saint-Sacrement, Bd d’Avroy, 132 à Liège (face à la statue équestre de Charlemagne) le samedi 16 décembre 2017 à 20 heures, l’ensemble vocal  Anima dirigés par Joëlle Augustin, professeur à l’académie de musique de Seraing, donnera un grand concert de Noël alliant la musique de variété aux grands classiques: Georg Friedrich Haendel et Antonio Vivaldi  mais aussi Astor Piazzola ou Carl Orff.

    Les chanteurs seront accompagnés au violon ( Lorenz Swyngedouw, Olivier Schmitt), au violoncelle (Leonor Swyngedouw), à l’accordéon (Cathy Pauly) et au piano (Jacques Swyngedouw) . Soliste du chant : Sarah Raïss.

    Anima compte aujourd’hui plus de 120 choristes répartis en trois groupes : les jeunes « Anima », les adultes « Anima chorus » et les enfants « Anima Junior »

    Après avoir participé avec succès aux concours télévisés La France a un incroyable talent et Belgium’s got talent,  gagné le concours de la meilleure chorale de jeunes organisé par Radio Nostalgie, accédé en demi-finale  du concours international Euroradio et réalisé son premier album,  les chœurs d’ Anima sont aujourd’hui sollicités par plusieurs maisons  d’enregistrement.

    Anima compte aujourd’hui plus de 120 choristes répartis en trois groupes : les jeunes « Anima », les adultes « Anima chorus » et les enfants « Anima Junior ».

    Entrée du concert de Noël : 12 euros (moins de 12 ans : 6 euros). Prévente : 10 euros (s’adresser à l’académie de Seraing : 04 366 27 97 ou 0498 78 26 24)

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  • Liège-Musique: découvrir les jeunes talents professionnels à l'église du Saint-Sacrement

    A l'église du Saint-Sacrement

    Bd d'Avroy, 132 à Liège

    Copie de église du st sacrement.JPG

    Ce dimanche  3 décembre 2017 à 16 H

    QUATUOR GENESIS 

    Gwendoline Blondeel - soprano

    Logan Lopez Gonzalez - contre-ténor

    Gabriele Bonfanti - ténor

    Guillaume Knop - basse

    PROGRAMME

    En "Avent" vers Noël

    Mille regrets Josquin Desprez

    Fair phyllis John Farmer

    Je ne l‘ose dire Certon

    Il est bel et bon Passereau

    Ubi caritas Ola Gjelo

    Northern Iights Ola Gjeilo

    Joy to the world (Haendel)

    Les anges dans nos campagnes

    God rest ye merry gentlemen

    Deck the hall

    Ding dong merrily on high

    Amazing grace

    Entre le bœuf et l'âne gris

    Douce nuit 

     

      ET

    NOS PROCHAINES RENCONTRES

    à l'église du Saint-Sacrement:

     

    Vendredi  8 / 12 / 2017 à  19 H

    Maxime Michaluk – violon & Clara Prager - piano

    Du Mozarteum de Salzburg

    « Bach, Telemann, Ysaye, Paganini… »

     

    Dimanche  17 /12/ 2017  à 16H

    Fabienne VENIEN  violoncelle

    Bach et Reger

     

    Vendredi  26 / 1/ 2018  à  19 H

    Ensemble à cordes pincées du Conservatoire de Liège

                  Adrien BROGNA, direction musicale

                  Vincent BEER-DEMANDER, mandoline solo

    Mandolines - mandoles : Vincent Beer-Demander, Siham Pichon, Julie Koncewicz, Nina Grimaud, Tony Coullet,

    Thomas Plancade. Guitares: Alain Zapart, Gustavo Espinoza, Humberto, Sarah Ruysschaert,

    Nathan Colson, Raphael Migliore,  Migüel Gruselle, Wolfgang Bormans, Rémi Vassart,

    Simon Demarneffe, Camille Devoulon, Ilya Arseniew. Contrebasse : Tim Charlier

     

    Dimanche 28/ 1/ 2018  à  16 H

    ENSEMBLE « Voc’À 4 »

    Victoria FRERE soprano, Hélène FAUX mezzo - soprano

    Gabriele BONFANTI ténor, Arnaud FRANCOIS baryton basse

     

    Dimanche 4/ 2/ 2018  à  16 H

    DUO ASSONANCE

    Sarah BALDINI flûte  &  Véronique DELCAMBRE piano

     

    A tous les concerts:

    Entrées 9€, prévente 6€, gratuit pour les enfants de moins de 10 ans, réservation: 0473 32 19 83

    suivi du verre de l'amitié offert à tous

      www.foliamusica.be

    FOLIAMUSICA AFFICHE FESTIVAL DECEMBRE  2017-page-001 - Copie.jpg

     

    Lien permanent Catégories : Concerts
  • Université de la Vie: janvier-février 2018 à Liège, en multiplex avec quatre autres villes belges et une centaine d’autres villes françaises et européennes

    A Bruxelles + Liège + Mons +

    et cette année Namur + Gand + Louvain-la-Neuve !

    QUE FAIRE DU TEMPS ?

    Défi bioéthique, défi d'écologie humaine.

    Bruxelles- Liège - Mons - Louvain-la-Neuve - Namur et Gand !

    Pour rendre possibles des options biopolitiques humaines, les seules dignes de l’homme, il faut se former pour pouvoir ensuite agir. C’est le but de ces quatre soirées, qui permettront à chacun de réfléchir et de prendre position personnellement face aux défis humanitaires, politiques et culturels à relever.

    Le thème 2018 sera abordé avec l’approche spécifique d’Alliance VITA nourrie d’une part, de l’expérience de ses services d’écoute, et d’autre part, de son travail de sensibilisation du public et des décideurs.

    François-Xavier Pérès, Tugdual Derville, Caroline Roux, François-Xavier Bellamy, Martin Steffens et Valérie Boulanger partageront leurs analyses et expliciteront les convictions et les façons d’agir de l’association, avec une animation globale assurée par Blanche Streb.

    Leurs interventions seront complétées, comme chaque année, par de très nombreux invités : philosophes, sociologues, ainsi que par les témoignages de personnalités engagées sur le terrain.

    Pour la cinquième fois, lUniversité de la vie sera diffusée dans toute la France en simultané dans une centaine de salles, par un système de visioconférence depuis une salle parisienne. L’Université de la vie sera également proposée à l’international. En Belgique, les villes de Bruxelles, Gand, Liège, Louvain-la-Neuve, Namur et Mons assureront une retransmission. Un effort particulier sera de plus effectué pour faciliter l’interactivité au sein des salles et entre elles.

    Ces formations sont organisées depuis Paris par l’association « Alliance Vita » (http://www.alliancevita.org/2015/06/agir ), en visioconférence simultanée.

    Liège sera parmi les 113 villes françaises et européennes interconnectées aux mêmes jours et heures par grand écran interposé : à Liège, les quatre séances se tiendront à l’ « Espace Prémontrés », rue des Prémontrés, 40, salle Beaurepart (entrée par la cour).

      Module 1 : vivre dans son temps 15 Janvier

    • Introduction générale. Nos défis face au temps. FX Pérès
    • Individualisme intégral et bioéthique.Tugdual Derville
    • Une éthique intemporelle face à des lois bioéthiques éphémères. Henri de Soos
    • Grands témoins. Gaultier Bès et Marianne Durano.
    • Décodeur bioéthique : les mots de notre temps. Blanche Streb
    • Biopolitique : s’inscrire dans notre temps. Damien Desjonqueres

    Module 2 : « Etre présent » 22 Janvier

    • Grossesse et maternité : Vivre le temps. Valérie Boulanger.
    • En temps réel. FX Bellamy.
    • Décodeur bioéthique : Etre présent dans le débat. Tugdual Derville
    • Grands témoins. Sophie et Damien Lutz
    • Etre présent auprès des plus fragiles. Caroline Roux

    Module 3. Se donner le temps. 29 janvier

    • Le temps et la vie. Caroline Roux
    • Le temps et la mort.Martin Steffens
    • Décodeur bioéthique : se donner le temps de la réflexion. Xavier Mirabel.
    • Grands témoins. Philippe Pozzo di Borgo
    • L’urgence du temps long. Tugdual Derville.

    Module 4. Conserver, progresser. 5 février

    • Les critères de l’écologie humaine pour notre temps. Pierre-Yves Gomez
    • Un progrès au service de l’homme. Blanche Streb
    • Décodeur bioéthique : S’ajuster au temps. Tugdual Derville
    • Grands témoins. Jean-Baptiste et Séverine-Arneld Hibon
    • Faire du temps notre allié. FX Pérès.

    La qualité du panel des intervenants et la participation des témoins réunis à Liège nous offriront un moment d’échange et de dialogue pour prolonger ensemble la réflexion.
      
    Pour s’inscrire ?

    Soit remplir vous-même le formulaire sur le site http://www.universitedelavie.fr avec paiement en ligne

    Soit téléphoner à la coordination locale (087.22.54.76) pour que nous puissions procéder à votre inscription. Le paiement sera perçu sur place, à l’entrée de la première conférence.

    Tarifs pour le cycle complet (4 soirées)

    Le tarif est le même pour les UDV privées, publiques, et à l’étranger :
    – tarif normal : 30 € par personne 
    – tarif couple (si les deux conjoints inscrits) 25 € par personne 
    – tarif réduit (étudiants, chômeurs, personnes handicapées…) 15€ par personne 


    N'attendez pas ! Inscrivez-vous dès à présent; invitez aussi vos amis et connaissances. 

    Pour tous renseignements : tel. 
    087.22.54.76

    Nathalie Salée-Salmon, médecin et mère de famille, présente l'Université de la Vie 2018 sur RCF Liège

     

    Je prendrai le temps, Nathalie Salée-Salmon

    Présentée par Jacques Galloy dans l'émisssion "GOD'S TALENTS" (MARDI 12 DÉCEMBRE)

    Médecin et mère de 5 charmants enfants, Nathalie Salée-Salmon co-organise la 3ème édition de l'Université de la Vie à Liège avec Alliance Vita, l'Institut Européen de Bioéthique et des Liégeois

    Pour accéder au podcast de l'émission cliquez icihttps://rcf.fr/actualite/societe/je-prendrai-le-temps-nathalie-salee-salmon