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Réflexion faite - Page 9

  • Du Livre de Job au Livre Eternel

    Dans le n° 105 du magazine trimestriel « Vérité et Espérance. Pâque Nouvelle » qui vient de paraître, on peut lire en prolongement de  Deux, trois petits pas au Livre de Job cette méditation sur la justice et la miséricorde divines, signée Jean-Baptiste Thibaux :

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    DU LIVRE DE JOB

    AU LIVRE ÉTERNEL 

    « Dieu fait lever son soleil

    sur les bons, et sur les méchants ;

    et sa pluie, il la prodigue

    aux justes et aux injustes. »

    (Mt 5, 45) 

    Est-ce donc à dire que l’homme ne serait pas rétribué selon ses actes ? Voilà une question que nous pouvons aborder avec l’ampleur de regard requise, espérons-le, à présent que nous avons appris de Job la souveraine indépendance de Dieu, laquelle exclut définitivement toute idée de bas marchandage.

    Rappelons pour commencer que l’Ecriture sainte est comme un corps vivant : si l’on en prélève un élément en le dissociant du tout, il perdra l’influx vital. La Parole de Dieu devient parole d’homme ; l’infini – car elle procède de l’Infini – est tout à coup propos borné.

    Telle est précisément l’hérésie : son nom, du grec, signifie « choix », « prise pour soi ». Autant dire : piratage.

    Il n’est point d’hérésie qui ne se réclame de l’Ecriture. De l’Ecriture disséquée. Il importe de recevoir l’Ecriture sainte à l’image de Jérusalem « qui est édifiée comme une cité où tout ensemble ne fait qu’un » (Ps 121/h.122, 3).

    Et pour la recevoir à l’image de Jérusalem, il faut la lire avec les yeux de Jérusalem, en Jérusalem ; cette Jérusalem céleste, la « Jérusalem nouvelle », que l’Apôtre saint Jean a vue « qui descendait du ciel, d’auprès de Dieu, comme une jeune mariée parée pour son époux » (Ap 21, 2). Cette heureuse Jérusalem, la sainte Eglise, dont la voix qui venait du Trône a dit : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes » (Ibid. 3).

    Saint Pierre donne aussi cet avertissement tout à fait clair : « Vous savez cette chose primordiale : pour aucune prophétie de l’Ecriture il ne peut y avoir d’interprétation individuelle, puisque ce n’est jamais par la volonté d’un homme qu’un message prophétique a été porté : c’est portés par le Saint-Esprit que des hommes ont parlé de la part de Dieu » (2 P 1, 20-21). 


    Il n’est qu’à replacer dans son contexte le verset de saint Matthieu cité en tête de cet article pour constater une première évidence : son propos n’est aucunement d’envisager les choses en termes de mérite ou de démérite dans le chef des hommes qui bénéficient des prévenances indéfectibles de la bienveillante providence de Dieu.

    L’évangéliste entend seulement donner pour modèle, en elle-même, la bonté divine : le chrétien, pour être vrai fils du Père, rayonnera de la bonté qui est essentielle à son adoption. Une bonté qui ne tire pas sa source de son objet, mais qui jaillit toute pure de l’amour, en lui, du Père.

    « Aimez vos ennemis,

    et priez pour ceux qui vous persécutent,

    afin d’être vraiment les fils de votre Père

    qui est aux cieux... »

    (Mt 5, 44-45)

    « ... En effet, si vous aimez ceux qui vous aiment,

    [ ] que faites-vous d’extraordinaire ?

    Les païens eux-mêmes n’en font-ils pas autant ?

    Vous donc, vous serez parfaits

    comme votre Père céleste est parfait. »

    (Mt 5, 46-48)

    La divine bonté du Père est parfaite. Souveraine. Indépendante du comportement des hommes.

    Et l’homme alors murmure, dans sa malice, à la manière des ouvriers de la première heure (cf. Mt 20, 12).

    « Servir Dieu n’a pas de sens.

    A quoi bon garder ses observances,

    mener une vie sans joie

    en présence du Seigneur de l’univers ?

    Nous en venons à dire

    bienheureux les arrogants ;

    même ceux qui font le mal sont prospères,

    même s’ils mettent Dieu à l’épreuve,

    ils en réchappent ! »

    (Ml 3, 14-15)

    Voilà. Dieu est bon. Souverainement. Et l’homme en tire prétexte à malice.

    « Je veux donner au dernier venu

    autant qu’à toi :

    n’ai-je pas le droit

    de faire ce que je veux de mes biens ?

    Ou alors ton œil est-il mauvais

    parce que moi, je suis bon ?

    (Mt 20, 14-15) 

    Dieu revendique nettement en ces termes son indépendance souveraine proclamée dans le livre de Job. « N’ai-je pas le droit de faire ce que je veux ? ». Puis, le caractère ‘essentiel’ de sa bonté : « parce que moi, JE SUIS bon. » Non pas : parce que moi j’agis bien, comme qui dirait en réponse à quelque convenance, voire à quelque équité. Non, mais « parce que JE SUIS bon. »

    Rappel capital que celui de l’identité entre l’Etre de Dieu et sa Bonté. Car il nous faudra entendre bientôt dans l’Ecriture sainte que Dieu, à la fois, EST juste. Dans l’un et l’autre Testament, nous devrons apprendre de l’Ecriture sainte « où tout ensemble ne fait qu’un » l’identité entre l’Etre de Dieu et sa Justice.

    Et par conséquent, l’identité indiscutable entre sa Bonté et sa Justice.

    Mais laissons de côté pour l’instant cette brève anticipation, et poursuivons la lecture de Malachie :

    « ... Un livre fut écrit devant le Seigneur

    pour en garder mémoire,

    en faveur de ceux qui le craignent

    et qui ont souci de son nom.

    Le Seigneur de l’univers déclara :

    Ils seront mon domaine particulier

    pour le jour que je prépare.

    Je serai indulgent envers eux,

    comme un homme est indulgent

    envers le fils qui le sert.

    Vous verrez de nouveau qu’il y a une différence

    entre le juste et le méchant,

    entre celui qui sert Dieu

    et celui qui refuse de le servir. »

    (Ml 3, 16-18) 

    Il y a toujours eu, dès l’Antiquité, et maintenant encore, des esprits « de géométrie » (comme dirait Pascal), pour souligner ce qu’ils veulent qualifier de ‘contradictions’ dans les Ecritures. Un Dieu qui traite avec égale bienveillance justes et méchants ― et qui rappelle ensuite qu’il fait entre eux la différence ; un Dieu bon qui toujours pardonne ― et qui déclare ensuite aux réprouvés : « Allez-vous-en loin de moi, maudits, dans le feu éternel préparé pour le diable et ses anges » (Mt 25, 41).

    C’est oublier le mystère inhérent à l’infini de Dieu. Dieu ne peut être cadré dans nos catégories. Elles nous permettent d’avoir de lui une certaine connaissance, par analogie, non pas de le définir, lui, l’Infini. Elles nous permettent de saisir qu’il est bon au delà de toute bonté, qu’il est juste au-delà de toute justice ; non pas de voir comment il s’agit là d’une unique et simple réalité.

    La ‘simplicité’ de Dieu nous échappe totalement, mais la perception multiple que nous en avons, tantôt par révélation, tantôt par raison, suffit à régler notre conduite selon son Etre qui, en lui-même, nous reste nécessairement mystérieux.

    Amour et crainte donc, car :

    « Amour et vérité se rencontrent,

    justice et paix s’embrassent. »

    (Ps 83/h.84, 11)

    Il nous faut recueillir avec grande application, pour éclairer notre agir, tout élément de l’Ecriture sainte, comme on ferait d’autant de touches sur un tableau impressionniste ; et notre toile deviendra ainsi peu à peu un reflet de la perfection divine. 

    ◊ 

    Que dit le texte de Malachie ? « Vous verrez de nouveau qu’il y a une différence entre le juste et le méchant, entre celui qui sert Dieu et celui qui refuse de le servir. » L’homme est donc rétribué selon ses actes, on ne peut en douter. Or il ne le voit pas ; il le verra : « vous verrez », le verbe est au futur.

    La rétribution est promise à l’homme, mais le plus souvent il ne lui est pas donné de la palper déjà, de peur qu’un bas calcul d’intérêt ne remplace en son cœur le motif d’amour qui toujours doit primer.

    L’assurance de la rétribution différenciée entre le juste et le méchant est proclamée sans réserve, en mots clairs. Mais seul un cœur confiant, donc aimant, la reçoit sans hésiter. Ce cœur-là est fermement résolu, et « d’abord », à servir Dieu, à chercher « le Royaume de Dieu et sa Justice », et c’est « par surcroît » (cf. Mt 6, 33) que vient naître en lui l’assurance de la rétribution. Pour qui ne vit pas d’amour de Dieu, le Ciel et l’Enfer ne sont que concepts, qui peuvent certes et doivent servir d’amorce à sa conversion, mais dont il aura tôt fait de douter, s’il ne se convertit pas à l’« unique nécessaire » (Lc 10, 42). L’intelligence discerne ce qui est vrai ; encore faut-il y donner suite...

    « Vous verrez ». Le verbe est au futur : ce ne sera pas avant de passer du Livre de Job au Livre éternel.

    Pour le moment, il vous est demandé de croire ; alors, vous verrez « ... de nouveau ».

    Les modernes traduisent ainsi (« de nouveau » ou « alors ») l’hébreu, qui dit littéralement : « et vous recommencerez et vous verrez. » Le tour est un hébraïsme, qui équivaut en effet pour le sens à la traduction proposée, dont la formulation se règle à juste titre sur les façons de dire qui nous sont, à nous, familières. Non sans égratignure, pourtant, à la fidélité : « Traduttore, traditore ! »

    « Et vous recommencerez et vous verrez », dans la vigueur de l’idiome, évoque en effet un quelque chose de tangible que l’abstrait « de nouveau » peine à rendre. Le grec des Septante et le latin de la Vulgate, s’efforcent de garder les deux verbes en s’avançant un peu dans la paraphrase : « Vous vous convertirez et vous verrez. »

    Il n’importe pas tant ici de rechercher l’idéal de la traduction, probablement inaccessible, que de saisir ce ‘tangible’ du texte.

    Job, le juste, est frappé, et Malachie d’autre part ajoute à cela que « même ceux qui font le mal sont prospères ». Celui-là traçait son livre en traits de justice, et ceux-ci le leur, d’iniquité en iniquité. Sans « voir », ni eux, ni lui. Mais, parallèlement, « devant le Seigneur » « un livre fut écrit pour en garder mémoire. » Oui, devant le Seigneur, et le Seigneur précise : « pour le jour que je prépare. »

    Il y a deux livres : le livre de Job, et le livre éternel. Le livre écrit par l’homme, sans y voir, dans la confiance ou le mépris de la Parole de Dieu, au temps de la Foi ; et, en reflet, le livre qu’écrit ce « bout de main » dont parle le livre de Daniel (Dn 5, 5), pour le jour que Dieu prépare.

    « Et vous recommencerez et vous verrez », car ce ne sera plus, ce jour-là, le temps de la Foi, mais le temps de la Vision. Ce ne sera plus un jour du temps, mais le Jour éternel. Vous y serez introduits, « et vous recommencerez », vous reprendrez le livre de toute votre vie depuis son début, mais cette fois dans sa projection d’éternité. « Et vous verrez. »

    ◊ 

    Que verrons-nous donc ?

    « Quand le Fils de l’homme viendra dans sa gloire,

    et tous les Anges avec lui,

    alors il siégera sur son trône de gloire.

    Toutes les nations seront rassemblées devant lui :

    il séparera les hommes les uns des autres,

    comme le berger sépare les brebis des boucs :

    il placera les brebis à sa droite,

    et les boucs à gauche.

    Alors le Roi dira à ceux qui seront à sa droite :

    ‘‘Venez, les bénis de mon Père,

    recevez en héritage le Royaume

    préparé pour vous depuis la fondation du monde.

    Car j’avais faim,

    et vous m’avez donné à manger...’’

    [ ]

    Alors les justes lui répondront :

    ‘‘Seigneur, quand est-ce que nous t’avons vu ?

    Tu avais donc faim,

    et nous t’avons nourri ?...’’

    [ ]

    Et le Roi leur répondra :

    ‘‘Amen, je vous le dis :

    chaque fois que vous l’avez fait

    à l’un de ces plus petits de mes frères,

    c’est à moi que vous l’avez fait.’’ »

    (Mt 25, 31-40)

    « ... et vous verrez. »

    (Ml 3, 18)

    « Alors il dira à ceux qui seront à sa gauche :

    ‘‘Allez-vous-en loin de moi, vous les maudits,

    dans le feu éternel

    préparé pour le diable et ses anges.

    Car j’avais faim,

    et vous ne m’avez pas donné à manger...’’

    [ ]

    Alors ils répondront, eux aussi :

    ‘‘Seigneur, quand t’avons-nous vu

    avoir faim, avoir soif,

    être nu, étranger, malade ou en prison,

    sans nous mettre à ton service ?’’

    Il leur répondra :

    ‘‘Amen, je vous le dis :

    chaque fois que vous ne l’avez pas fait

    à l’un de ces plus petits,

    c’est à moi que vous ne l’avez pas fait.’’

    Et ils s’en iront,

    ceux-ci au châtiment éternel,

    et les justes, à la vie éternelle. »

    (Mt 25, 41-46)

    « ...et vous verrez qu’il y a une différence

    entre le juste et le méchant,

    entre celui qui sert Dieu

    et celui qui refuse de le servir. »

    (Ml 3, 18)

    Il y a deux Testaments, mais une seule Ecriture ; il y a les Job, les Malachie, les Matthieu, mais un seul Esprit.

    ◊ 

    « En faveur de ceux qui le craignent et qui ont souci de son nom », poursuit le livre de Malachie,

    « le Seigneur de l’univers déclara :

    Ils seront mon domaine particulier

    pour le jour que je prépare.

    Je serai indulgent envers eux,

    comme un homme est indulgent

    envers le fils qui le sert. » 

    C’est bien en faveur de ceux « qui ont souci de son nom » que le Seigneur de l’univers déclare qu’il sera « indulgent envers eux ».

    Le Livre éternel s’inscrit exactement dans la ligne du Livre de Job. Il souligne comme lui que, pour juste qu’il soit, l’homme n’a rien à réclamer du Seigneur de l’univers. Pour juste que soit l’homme, il ne peut rien revendiquer au nom de sa propre justice : tout ce qu’il peut attendre, il le tient de l’indulgence de Dieu, qui sera pour lui « comme un homme est indulgent envers le fils qui le sert. »

    Or l’indulgence consiste à excuser, à pardonner. Que dire alors du mérite du fils qui sert le Père ? Car mérite il y a, puisque « vous verrez qu’il y a une différence entre le juste et le méchant, entre celui qui sert Dieu et celui qui refuse de le servir. »

    Que dire de ce mérite, sinon que c’est un mérite de simple convenance, et non de droit strict ?

    ◊ 

    Le bonheur éternel est une grâce surnaturelle en ce que nos mérites reposent entièrement sur la grâce, qui, comme son nom le dit – grâce signifie ‘don gratuit’ ! – ne saurait être méritée. Le ‘nous’ qui sert Dieu, par Dieu nous est donné. L’inspiration de le servir, par lui nous est donnée. Et la volonté, et la force, et tout le reste.

    Qu’avons-nous que nous n’ayons reçu (cf. 1 Co 4, 7) ? En couronnant nos mérites, Dieu couronne ses propres dons (cf. Missel Romain).

    Nous ne saurions rien mériter de droit strict auprès de Dieu, parce que l’on ne mérite pas une récompense à donner ce que l’on doit. Or à Dieu, on doit tout.

    « Quand vous aurez exécuté

    tout ce qui vous a été ordonné,

    dites :

    "Nous sommes des serviteurs inutiles :

    nous n’avons fait que notre devoir. »

    (Lc 17, 10)

    Une fois encore, on est dans la droite ligne du Livre de Job :

    « Si tu es juste, que lui donnes-tu,

    ou que reçoit-il de ta main ? »

    (Jb 35, 7)

    A Dieu, on ne donne jamais qu’en deçà de ce qu’on lui doit. Eclairé seulement par la philosophie, Aristote le remarquait déjà : « Nos bonnes actions toutes ensemble ne nous permettent pas de nous acquitter d’une manière suffisante, envers Dieu, de notre dette ; toujours, nous lui devons davantage. (8 Ethique, 14). » S’il y a récompense pour le bon serviteur, elle n’intervient que par indulgence de Dieu à son égard. « Je serai indulgent envers eux comme un homme est indulgent envers le fils qui le sert. »

    ◊ 

    Cela n’empêche pas Jérémie de proclamer :

    Retiens le cri de tes pleurs

    et les larmes de tes yeux.

    Car il y a un salaire pour ta peine,

    — oracle du Seigneur. »

    (Jr 31, 16)

    Et saint Matthieu de le confirmer :

    « Et ils s’en iront,

    ceux-ci au châtiment éternel,

    et les justes, à la vie éternelle. »

    (Mt 25, 41-46)

    Il y a deux Testaments, d’une seule Ecriture. L’un et l’autre affirme que l’homme est rétribué par Dieu.

    Cette affirmation ne contredit pas la précédente, selon laquelle Dieu ne doit rien à l’homme ; ni le fait que Dieu est libre de faire de ses biens ce qu’il veut.

    Saint Thomas d’Aquin en développe l’explication concluante :

    « On appelle rétribution ce qu’on donne à quelqu’un en compensation pour son travail ou sa peine ; c’en est en quelque sorte le prix. [ ]

    » Donner la rétribution qui convient pour une œuvre ou un labeur est un acte de justice. Or la justice consiste en une sorte d’égalité. [ ] Dès lors, la justice absolue n’existe qu’entre ceux qui sont parfaitement égaux.

    » Là où l’égalité parfaite ne se rencontre pas, il ne saurait y avoir de justice au sens plein du mot ; mais on peut cependant y reconnaître encore une certaine sorte de justice. [ ]

    » Par suite, lorsqu’il y a des rapports de justice absolue, on peut parler de mérite ou de rétribution au sens strict. Lorsque, au contraire, ne peut exister qu’une justice relative et non absolue, il ne peut être question de mérite au sens strict, mais de mérite relatif, pour autant que la notion de justice s’y retrouve encore. [ ]

    » Or il est manifeste qu’entre Dieu et l’homme règne la plus grande inégalité : l’infini les sépare ; de plus, dans sa totalité, le bien de l’homme vient de Dieu.

    » Par conséquent, de l’homme à Dieu il ne saurait être question de rapports de justice comportant une égalité absolue ; il y a seulement une justice proportionnelle, l’un et l’autre opérant selon son mode propre.

    » Mais le mode et la mesure des capacités de l’homme lui viennent de Dieu. C’est pourquoi il ne peut y avoir de mérite pour l’homme auprès de Dieu que parce qu’il y a, à la base, un ordre préalablement établi par Dieu, de telle sorte que l’homme par son action obtienne de Dieu, à titre de rétribution, les biens en vue desquels Dieu lui a accordé ce pouvoir d’agir. C’est ainsi que les êtres de la nature parviennent par leurs mouvements et leurs opérations propres au but auquel Dieu les a ordonnés.

    » Il y a cependant cette différence, que la créature raisonnable se porte d’elle-même à l’action par son libre arbitre, ce qui confère à son action le caractère méritoire, qui n’appartient pas aux mouvements des autres créatures. [ ]

     »S’il est vrai que nos actions n’ont leur caractère méritoire qu’en vertu de l’ordre préalablement établi par Dieu, il ne s’ensuit pas que Dieu contracte rigoureusement par là une obligation à notre égard. S’il y a obligation c’est à l’égard de lui même, en ce sens qu’il se doit de faire que ce qu’il a réglé s’accomplisse. »

    (S. Th., Ia, IIæ, qu. 114, 1,

    trad. R. Mulard)

    Ainsi passerons-nous du jour de Job, où bien souvent nous peinons, au Jour éternel, celui que Dieu a appelé :

    « le jour que je prépare. »

    Alors nous serons rétribués en raison de la grâce qui aura rendu nos actions méritoires par l’infusion en nous de la charité, c’est-à-dire de cet amour de Dieu répandu dans nos cœurs par son Saint-Esprit (cf. Rm 5, 5).

    Jean-Baptiste Thibaux.

    JPSC 

     

  • Les conditions du dialogue interconvictionnel

     

    par Stéphane Seminckx

    mag_105-page-001.jpgStéphane Seminckx est prêtre, docteur en médecine et en théologie. Il est aussi membre de la Prélature de l’Opus Dei en Belgique. En mai dernier, il a pris part à un colloque sur le dialogue interconvictionnel organisé à l’Université libre de Bruxelles par « La Pensée et les Hommes ». Ce symposium réunissait des représentants des grandes religions et de la laïcité. Dans son intervention, l’abbé Seminckx a voulu présenter trois brèves réflexions sur les conditions d’un tel dialogue. Il nous a aimablement autorisé à reproduire ici le texte de sa communication :  

    Vérité et dialogue

    Le dialogue n’est pas un simple échange d’idées, au risque de se réduire à un bavardage. Le dialogue vise à se comprendre, sur base d’une ambition commune de recherche de la vérité.

    Il est risqué — voire déplacé — d’évoquer ici la notion de vérité comme condition essentielle du dialogue. Aujourd’hui, se réclamer de la vérité — au singulier — est plutôt perçu comme un affront au dialogue, comme de la prétention et de l’arrogance, comme un manque d’ouverture à l’autre et à sa vérité.

    Nous parlons bien entendu ici de convictions, c'est-à-dire de vérités fondamentales (Dieu existe ou n’existe pas ; Jésus-Christ est Dieu ou ne l’est pas ; après la mort, soit il y a quelque chose, soit il n’y a rien). Dans ces domaines, la vérité est une, non modulable, et elle nous précède : nous ne la produisons pas. On peut dire de façon tout à fait légitime « Pour moi, Dieu n’existe pas » ou « Pour moi, il existe », mais le fait est que soit il existe, soit il n’existe pas : c’est la réalité qui nous intéresse, pas la perception que nous en avons. En bonne philosophie, la vérité est l’adaequatio rei et intellectus.

    Si quelqu’un est prêtre de l’Eglise catholique — avec tout ce que cela suppose comme engagement —, ce n’est pas en vertu d’une perception subjective ou d’un vague sentiment, mais en vertu d’une ferme adhésion à une réalité que l’intelligence, éclairée par la foi, perçoit comme certainement vraie.

    Cet homme de Dieu est-il pour autant un être arrogant, fondamentaliste, intolérant, foyer potentiel de conflit et de violence ? Si quelqu’un peut le penser, c’est probablement dû à différents malentendus, très répandus aujourd’hui.

    Le premier : pourquoi la revendication de la vérité est elle perçue aujourd’hui comme arrogante ? La réponse est bien connue : le climat post-moderne, écœuré par les grandes idéologies des derniers siècles, qui ont provoqué des désastres, est devenu allergique à cette revendication. La seule vérité admise dans beaucoup de cercles aujourd’hui est celle des sciences dites exactes. Les convictions sont réduites au rang des opinions, elles relèvent du goût et des couleurs.

    On est donc écœuré par les idéologies. Mais la religion relève-t-elle de l’idéologie ? Les idéologies sont des constructions humaines, alors que les grandes religions revendiquent pour elles-mêmes d’être une révélation venue d’en haut. S’il en est vraiment ainsi, accueillir la vérité d’en-haut n’est pas de l’arrogance, mais de l’humilité, et la partager devient un devoir de solidarité.

    C’est ici qu’intervient une réflexion fondamentale de Benoît XVI, cité ici non pas tant comme autorité religieuse que comme l’un des plus grands penseurs de notre époque. La religion peut prêter le flanc à l’idéologie. Nous le savons : on déclenche des guerres et on pose des bombes au nom de Dieu. Pour éviter ce danger, dit le pape, la religion doit être passée au crible de la raison. Ce qui est authentiquement divin est conforme à la raison, car Dieu se révèle comme le Logos, la parole, la raison créatrice. C’est le sens de son discours à Ratisbonne (12-9-06).

    Un corollaire de ce premier malentendu : la raison ne doit pas exclure la possibilité de la vérité qui vient d’en haut. Ce serait irrationnel, car il est raisonnable de penser qu’il y a des vérités qui sont au-delà de la raison, tout en restant conformes à la raison. Et non seulement ce serait irrationnel, mais cette exclusion du fait religieux serait un nouveau foyer de violence. On connaît tant de régimes qui, au nom de leur athéisme, ont déclenché — et fomentent aujourd’hui — de terribles persécutions religieuses.

    Benoît XVI ajoute encore une troisième considération propre à la foi catholique : la foi, dit-il, n’est pas un simple package de vérités à croire, elle est une grâce, une force divine, une lumière surnaturelle, un pouvoir de guérison pour notre raison humaine, souvent si faible et limitée. La foi permet à la raison de redevenir pleinement elle-même, ce qui est un message porteur d’une énorme espérance.

    La foi sauve. Elle sauve aussi la raison. C’est le message exactement opposé à ce que pense une certaine laïcité, mais aussi une certaine frange d’hommes de science qui vont jusqu’à penser que la foi empoisonne la raison et qu’elle doit donc être bannie de l’espace public ou du travail académique.

    Enfin, il faut lever un dernier malentendu : proclamer et vivre une conviction religieuse, quelle qu’elle soit, tant qu’elle ne porte pas atteinte au bien commun, constitue une liberté fondamentale, le premier droit de l’homme, car l’aspiration la plus profonde de l’homme est précisément de pouvoir adhérer librement à la vérité, et en premier lieu à la vérité la plus haute. Et donc, comme Voltaire, il nous faut être disposés à donner notre vie pour que chacun puisse vivre sa conviction, même si nous ne la partageons pas, avec comme seule réserve qu’elle ne porte pas atteinte au bien d’autrui.

    Liberté et autonomie

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    Ceci nous amène à ma deuxième réflexion, sur le statut de la liberté. On vient de parler de liberté religieuse et de vérité sur l’homme.

    Les grands débats bioéthiques sont par essence très liés au dialogue entre convictions. Or ce dialogue est pratiquement impossible aujourd’hui, par exemple sur les questions de l’euthanasie et de l’avortement.

    Benoît XVI, parlant au Bundestag, le 22-9-11, en évoquant l’écologie, a précisé : Je voudrais cependant aborder avec force un point qui aujourd’hui comme hier est — me semble-t-il — largement négligé : il existe aussi une écologie de l’homme. L’homme aussi possède une nature qu’il doit respecter et qu’il ne peut manipuler à volonté. L’homme n’est pas seulement une liberté qui se crée de soi. L’homme ne se crée pas lui-même. Il est esprit et volonté, mais il est aussi nature, et sa volonté est juste quand il respecte la nature, l’écoute et quand il s’accepte lui-même pour ce qu’il est, et qu’il accepte qu’il ne s’est pas créé de soi. C’est justement ainsi et seulement ainsi que se réalise la véritable liberté humaine.

    Si la liberté est comprise comme une sorte d’autonomie absolue, d’émancipation de la nature humaine pour réinventer l’homme, comme dans l’idéologie du gender, si cette émancipation permet d’ériger notre désir en norme du bien et du mal, il n’y a plus de nature commune entre les hommes, il n’y a plus de vérité ni de liberté, plus de bien commun. Il n’y a plus que des individualités qui s’affrontent, il n’y a plus de force de loi, mais la loi du plus fort.

    Le droit à la vie n’est pas le fruit du dialogue ou d’un consensus démocratique. Il en est le préalable, la condition sine qua non. Si on ne dit pas « Un homme, une vie », on ne peut pas dire « Un homme, une voix ».

    Amitié

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    La dernière considération est peut-être banale, mais sans doute pas inutile.

    Une conviction n’est pas un simple donné intellectuel dont on peut débattre. Une conviction configure une personne : on ne peut comprendre un croyant en faisant abstraction de la foi qui l’habite. Le contraire est vrai aussi : on ne peut comprendre une conviction qu’à travers son fruit, c'est-à-dire la personne que cette conviction a forgée. De fait, le chrétien n’est pas en première instance l’homme qui a été conquis par la puissance intellectuelle d’un catéchisme, mais par la personne de Jésus-Christ.

    Nos convictions s’échangent et nous enrichissent mutuellement par le dialogue académique — comme dans ce colloque — mais aussi par des expériences communes, par le temps partagé ensemble, par le travail conjoint au service d’idéaux communs, par l’appréciation sincère de l’autre, par la bienveillance, en un mot par l’amitié. Les grandes amitiés peuvent déplacer des montagnes.

    C’est une chose que, personnellement, j’ai apprise du fondateur de l’Opus Dei, saint Josémaria. Dès la fin des années 1940, il a demandé au Saint-Siège de pouvoir admettre comme coopérateurs de l’institution des non-catholiques, des juifs, des musulmans, des bouddhistes, des athées, etc. Il a dû insister par trois fois pour obtenir cette permission, car c’était inédit dans l’Eglise. Saint Josémaria était persuadé qu’au-delà des convictions, on pouvait toujours travailler et vivre ensemble entre hommes et femmes de bonne volonté

  • Liège : noël 2017 à l’église du Saint-Sacrement

    LIÈGE : NOËL 2017 À L’ÉGLISE DU SAINT-SACREMENT

    Bd d’Avroy, 132

    VE PN 105  pensées sur la nativité .jpg

     Dimanche 24 décembre

    MESSES DE LA VIGILE de NOËL

    10h00, Messe en latin (forme extraordinaire) :

    Propre « Hodie » de la messe de la vigile, chanté en grégorien

    Kyriale XVII in Dominicis adventus, chanté en grégorien

    A l’orgue, Joseph Jacob

    11h15, Messe en français (forme ordinaire) :

    Propre de la messe de la vigile

    Kyriale XVIII Deus genitor alme,  chanté en grégorien

    A l’orgue, Joseph Jacob

     

    Lundi 25 décembre

    MESSE DU JOUR DE NOËL

    10h00, Messe en latin (forme extraordinaire):

    Propre « Puer natus est » de la messe du jour, chanté en grégorien

    Kyriale IX cum jubilo

    Hymnes et Motets de Noël : Puer natus in Bethléem, In dulci iubilo, Adeste fideles

    A l’orgue : Pierre Matot

    11h15, Messe en français (forme ordinaire) :

    Propre de la messe du jour

    Kyriale VIII de Angelis, chanté en grégorien

    Antienne « Hodie », Hymne « Adeste fideles »

    A l’orgue : Thierry de Marneffe

    Pensées sur la Nativité

    L’Enfant

    Dieu n’est pas loin de nous, inconnu, énigmatique, voire dangereux.

    Dieu est proche de nous, si proche qu’il se fait enfant, et que nous pouvons « tutoyer » ce Dieu.

    Soin

    Dieu est ainsi : il ne s’impose pas, il n’entre jamais par la force.

    Mais, comme un enfant, il demande à être accueilli.

    Dans un certain sens, Dieu aussi se présente en ayant besoin d’attention.

    Il attend que nous lui ouvrions notre cœur et que nous prenions soin de Lui.

    Nuit très sainte

    Le cœur de Dieu, dans cette Nuit très sainte, s’est penché jusque dans l’étable.

    L’humilité de Dieu est le ciel et si nous entrons dans cette humilité,

    alors nous toucherons le ciel, alors la terre deviendra aussi nouvelle.

    Nativité

    La gloire du vrai Dieu devient visible

    Quand s’ouvrent les yeux du cœur devant l’étable de Bethléem

    Fête de lumière

    La grâce de Dieu s’est manifestée : voilà pourquoi Noël est une fête de lumière.

    Non pas une lumière totale, comme celle qui enveloppe toute chose en plein jour,

    mais une clarté qui s’allume dans la nuit et se répand à partir d’un point précis de l’univers :

    de la grotte de Bethléem, où l’Enfant-Dieu est « venu au jour ».

    Ressemblance

    C’est aujourd’hui, maintenant, que se joue notre destin futur.

    C’est avec le comportement concret que nous adoptons dans cette vie que nous décidons

     de notre sort éternel.

    Au crépuscule de notre vie sur terre, au moment de notre mort,

     nous serons jugés en fonction de notre ressemblance ou non avec l’Enfant qui va naître

    dans la pauvre grotte de Bethléem.

    Car c’est Lui le critère de mesure que Dieu a donné à l’humanité.

    Benoît XVI

    Extraits choisis d’un livre de méditations

    Publié aux éditions Parole et Silence (2011)

     

    contacts secrétariat: tel. 04.344.10.89

  • Université de la Vie: janvier-février 2018 à Liège, en multiplex avec quatre autres villes belges et une centaine d’autres villes françaises et européennes

    A Bruxelles + Liège + Mons +

    et cette année Namur + Gand + Louvain-la-Neuve !

    QUE FAIRE DU TEMPS ?

    Défi bioéthique, défi d'écologie humaine.

    Bruxelles- Liège - Mons - Louvain-la-Neuve - Namur et Gand !

    Pour rendre possibles des options biopolitiques humaines, les seules dignes de l’homme, il faut se former pour pouvoir ensuite agir. C’est le but de ces quatre soirées, qui permettront à chacun de réfléchir et de prendre position personnellement face aux défis humanitaires, politiques et culturels à relever.

    Le thème 2018 sera abordé avec l’approche spécifique d’Alliance VITA nourrie d’une part, de l’expérience de ses services d’écoute, et d’autre part, de son travail de sensibilisation du public et des décideurs.

    François-Xavier Pérès, Tugdual Derville, Caroline Roux, François-Xavier Bellamy, Martin Steffens et Valérie Boulanger partageront leurs analyses et expliciteront les convictions et les façons d’agir de l’association, avec une animation globale assurée par Blanche Streb.

    Leurs interventions seront complétées, comme chaque année, par de très nombreux invités : philosophes, sociologues, ainsi que par les témoignages de personnalités engagées sur le terrain.

    Pour la cinquième fois, lUniversité de la vie sera diffusée dans toute la France en simultané dans une centaine de salles, par un système de visioconférence depuis une salle parisienne. L’Université de la vie sera également proposée à l’international. En Belgique, les villes de Bruxelles, Gand, Liège, Louvain-la-Neuve, Namur et Mons assureront une retransmission. Un effort particulier sera de plus effectué pour faciliter l’interactivité au sein des salles et entre elles.

    Ces formations sont organisées depuis Paris par l’association « Alliance Vita » (http://www.alliancevita.org/2015/06/agir ), en visioconférence simultanée.

    Liège sera parmi les 113 villes françaises et européennes interconnectées aux mêmes jours et heures par grand écran interposé : à Liège, les quatre séances se tiendront à l’ « Espace Prémontrés », rue des Prémontrés, 40, salle Beaurepart (entrée par la cour).

      Module 1 : vivre dans son temps 15 Janvier

    • Introduction générale. Nos défis face au temps. FX Pérès
    • Individualisme intégral et bioéthique.Tugdual Derville
    • Une éthique intemporelle face à des lois bioéthiques éphémères. Henri de Soos
    • Grands témoins. Gaultier Bès et Marianne Durano.
    • Décodeur bioéthique : les mots de notre temps. Blanche Streb
    • Biopolitique : s’inscrire dans notre temps. Damien Desjonqueres

    Module 2 : « Etre présent » 22 Janvier

    • Grossesse et maternité : Vivre le temps. Valérie Boulanger.
    • En temps réel. FX Bellamy.
    • Décodeur bioéthique : Etre présent dans le débat. Tugdual Derville
    • Grands témoins. Sophie et Damien Lutz
    • Etre présent auprès des plus fragiles. Caroline Roux

    Module 3. Se donner le temps. 29 janvier

    • Le temps et la vie. Caroline Roux
    • Le temps et la mort.Martin Steffens
    • Décodeur bioéthique : se donner le temps de la réflexion. Xavier Mirabel.
    • Grands témoins. Philippe Pozzo di Borgo
    • L’urgence du temps long. Tugdual Derville.

    Module 4. Conserver, progresser. 5 février

    • Les critères de l’écologie humaine pour notre temps. Pierre-Yves Gomez
    • Un progrès au service de l’homme. Blanche Streb
    • Décodeur bioéthique : S’ajuster au temps. Tugdual Derville
    • Grands témoins. Jean-Baptiste et Séverine-Arneld Hibon
    • Faire du temps notre allié. FX Pérès.

    La qualité du panel des intervenants et la participation des témoins réunis à Liège nous offriront un moment d’échange et de dialogue pour prolonger ensemble la réflexion.
      
    Pour s’inscrire ?

    Soit remplir vous-même le formulaire sur le site http://www.universitedelavie.fr avec paiement en ligne

    Soit téléphoner à la coordination locale (087.22.54.76) pour que nous puissions procéder à votre inscription. Le paiement sera perçu sur place, à l’entrée de la première conférence.

    Tarifs pour le cycle complet (4 soirées)

    Le tarif est le même pour les UDV privées, publiques, et à l’étranger :
    – tarif normal : 30 € par personne 
    – tarif couple (si les deux conjoints inscrits) 25 € par personne 
    – tarif réduit (étudiants, chômeurs, personnes handicapées…) 15€ par personne 


    N'attendez pas ! Inscrivez-vous dès à présent; invitez aussi vos amis et connaissances. 

    Pour tous renseignements : tel. 
    087.22.54.76

    Nathalie Salée-Salmon, médecin et mère de famille, présente l'Université de la Vie 2018 sur RCF Liège

     

    Je prendrai le temps, Nathalie Salée-Salmon

    Présentée par Jacques Galloy dans l'émisssion "GOD'S TALENTS" (MARDI 12 DÉCEMBRE)

    Médecin et mère de 5 charmants enfants, Nathalie Salée-Salmon co-organise la 3ème édition de l'Université de la Vie à Liège avec Alliance Vita, l'Institut Européen de Bioéthique et des Liégeois

    Pour accéder au podcast de l'émission cliquez icihttps://rcf.fr/actualite/societe/je-prendrai-le-temps-nathalie-salee-salmon

  • Mgr Delville: Trésor de la foi et annonce missionnaire

     mag_104-page-001.jpgMonseigneur Jean-Pierre Delville, évêque de Liège,  a  fait devant les délégués des mouvements spirituels de son diocèse réunis à l’évêché une intéressante communication intitulée « Trésor de la foi et annonce missionnaire ». Il a bien voulu nous autoriser à en reproduire le texte, que voici : texte paru dans Vérité et Espérance-Pâque Nouvelle n° 104, automne 2017 (ce n° est disponible sur simple demande à sursumcorda@skynet.be)

     

    VE PN 104 Trésor Foi et Mission . Kérygme web-jesus-sermont-mount-c2a9leemage.jpg

    « Je vais d’abord voir les dimensions de la transmission du trésor de la foi à la lumière des suggestions du pape François dans Evangelii gaudium (EG). Puis je les illustrerai à travers l’histoire de notre région au cours des âges. Pour chaque époque, j’évoquerai la répercussion dans l’aujourd’hui de ce qui s’est vécu alors[1]. Enfin, je vais profiler des pistes pour activer la transmission de la foi dans notre Église locale, à la lumière des derniers documents du pape François et de nos expériences locales, afin de donner un avenir à nos mouvements, nos paroisses, notre foi, notre Église et notre monde[2].

    1. Les quatre caractéristiques de la transmission de la foi

     

    Dès l’époque de Jésus, on voit que le message que Jésus transmet reçoit deux types de réactions opposées : l’adhésion ou le rejet. Il est accepté avec enthousiasme par les uns, qui y voient une source de vie et d’amour. Il est rejeté par les autres parce qu’il n’est ni évident ni immédiat et qu’il va à l’encontre de nos pulsions premières, liées à la survie, à la sécurité, à la possession… Sous certains aspects, l’Evangile est déjà à l’époque dérangeant. Sa transmission ne va pas de soi. C’est un aspect que l’on voit beaucoup réapparaître aujourd’hui : la foi dérange et est rejetée parce qu’elle est exigeante.

    Selon l’évangéliste Matthieu, « Jésus proclamait la bonne nouvelle du Règne et guérissait toute maladie et toute infirmité parmi le peuple » (Mt 4,23). La transmission de la foi est donc constituée d’un message (un kérygme, une annonce) et d’un engagement salutaire (une éthique du salut).

    1. Dimension kérygmatique

    Il s’agit de la première annonce, celle du cœur de la foi (EG 163), le kérygme : « Jésus-Christ est mort et ressuscité ». Le fait de cibler l’annonce de la foi sur la personne de Jésus est le cœur de l’annonce. Si Jésus annonce le royaume de Dieu, les disciples, après la Pentecôte, centrent la foi sur la personne même de Jésus. Ils partent dans les grandes villes de l’Empire romain. Ils témoignent de ce qu’ils ont vu. Ils centrent tout sur la personne du Christ, sa mort et sa résurrection. En Jésus, se révèle un Dieu de la non-violence, qui donne son sang plutôt que de demander qu’on se sacrifie et donne son sang pour lui. Jésus combat le mal par la prière. Il assume toute la souffrance humaine sur la croix, car il demande que le sang soit épargné. C’est tout le sens du mystère de Pâques, que nous venons de célébrer. Le rôle unificateur de saint Paul est à relever. La transmission se fait dans la plupart des cultures religieuses, ethniques, sociologiques et linguistiques de l’époque. Le pape insiste sur la nécessité de l’apprentissage du contexte biblique dans le cadre de l’école et à la catéchèse (EG 175). L’évangélisation demande la familiarité avec la Parole de Dieu et cela exige que les diocèses, les paroisses et tous les groupements catholiques proposent une étude sérieuse et persévérante de la Bible, en promouvant la lecture personnelle et communautaire.

    1. Dimension éthique ou salvifique

    J’appelle catéchèse éthique celle qui ressort de l’engagement envers les pauvres et envers la paix, en ce qu’il éclaire notre vie, en plus de rendre service aux autres. Jésus guérit les gens malades ou pris par de mauvais esprits. Sa parole se fait engagement et salut. De même les premières communautés chrétiennes sont des lieux en décalage profond avec la société ambiante qui elle est caractérisée par la violence, l’esclavage, l’absence de morale publique, l’exploitation de l’homme par l’homme. Les communautés chrétiennes sont des lieux d’échanges, de partage, de soutien, d’amour mutuel. Elles sont des lieux de rencontres entre les juifs et les païens. La foi est transmise sociologiquement par ces communautés vivantes et dynamiques. Ces communautés sont persécutées car elles s’opposent au pouvoir des empereurs divinisés et sont réputées dangereuses pour l’autorité de l’état. Cela montre l’importance du salut que communique l’évangile, par la médiation de l’engagement des chrétiens.

    1. Dimension communautaire

    Les premiers disciples sont très vite chargés de répercuter le message. Qu’on pense aux 72 disciples, qui reviennent de mission tout contents, en disant : « les démons nous sont soumis ». Ils ne sont pas des pédagogues ni même tous instruits. Ils transmettent ce qu’ils ont compris comme ils le peuvent, sans systématisation. De même, dans les communautés de l’Église primitive, l’amour mutuel des chrétiens est signe de foi.

    1. Dimension mystique ou mystagogique

    Jésus se retire dans la montagne pour prier. De même il invite le chrétien à se retirer dans sa chambre pour prier dans le secret. Cela intrigue ses disciples, au point qu’ils lui demandent : « Apprends-nous à prier ». Jésus leur propose alors la prière du « Notre Père ». Cette prière est en quelque sorte le « credo » de Jésus, la prière de ralliement des chrétiens. L’initiation mystagogique, c’est le cheminement vers les mystères de la foi et vers la prière. Le mot « mystères » a un double sens : il signifie à la fois les sacrements et la dimension mystique de la foi.

     

    1. Les quatre évangélisations successives de nos régions

     

    1. La première évangélisation et sa dimension communautaire (4e siècle)

    L’enrichissement mutuel de la foi et de la culture qui l’accueille entraine une diversité d’expression de la foi. Des différences et des nuances apparaissent. Les quatre évangiles sont les témoins de ces divergences : l’évangile de Luc est d’inspiration hellénistique, l’évangile de Marc est imprégné de culture romaine, celui de Matthieu, de culture juive et l’évangile de Jean, apparu beaucoup plus tard, tend à corriger certaines limites des trois précédents. Le défi alors posé est celui de la diversité. Il y a une vraisemblance que les églises Notre-Dame de la vallée de la Meuse remontent au 4e siècle et aient été fondée par les petites communautés chrétiennes urbaines. Cette première évangélisation a donc un côté communautaire. Nous découvrons aujourd’hui des tendances différentes dans l’Église. Chaque congrégation ou groupe a son charisme, mais aussi parmi les laïcs, on voit des gens plus de gauche ou de droite, des sensibles au spirituel ou au social.

    1. La seconde évangélisation (7e siècle) et sa racine mystique

    Au 5e siècle, les invasions germaniques bouleversent la société romaine. Les Germains ont une culture sensiblement différente de la culture chrétienne et « latine » en vigueur dans l’Empire. Ils pratiquent le culte des objets de la nature (arbres, fontaines, pèlerinages, sacrifices, cours d’eau,…) et recourent à la magie et aux talismans. Cependant les Romains transmettent aux Germains les valeurs de la civilisation et leur foi chrétienne. Les deux cultures vont rapidement s’apprivoiser mutuellement, suite au baptême de Clovis, roi des Francs, une des plus importantes tribus germaniques. Le culte des reliques de saints chrétiens va être progressivement substitué à la religion de la nature des Germains et contribuer à leur évangélisation. Ainsi les Germains sacralisent la religion chrétienne par l’introduction d’un culte de substitution. Aujourd’hui, des formes de paganisme réapparaissent, avec des demandes d’exorcismes, des peurs, l’usage de talismans. D’autre part notre région est au cœur de la rencontre entre Germains et Romains, puisque les deux langues coexistent (germanique et française).

    1. La troisième évangélisation (13e siècle) et sa racine kérygmatique

    Dès le 11e siècle Huy et Liège se développent comme villes. Il se fait une nouvelle évangélisation, portée par les ordres apostoliques comme les franciscains (à Huy dès 1234) et les dominicains ; les croisiers sont fondés officiellement à Clairlieu en 1248. Tous ces ordres s’adaptent à la culture des villes et contestent les richesses. Ils retournent aux sources de l’évangile et au Christ, à la lumière de l’expérience acquise par les croisés en Terre Sainte, d’où ils rapportent des reliques du Christ. Ils diffusent une catéchèse de base et portent une attention particulière à la mission : ainsi saint François d’Assise invente la crèche vivante. Les statuts du diocèse de Liège de 1288 demandent que les parents apprennent aux enfants le Notre Père, l’Ave Maria et le Credo. Le thomisme promeut un nouvel équilibre entre nature et foi. Tout cela, c’est la dimension kérygmatique. Des femmes y participent activement : Isabelle de Huy, béguine, aide sainte Julienne dans la promotion de la Fête-Dieu. Aujourd’hui le christianisme a gardé des traces de cette nouvelle évangélisation ces pratiques urbaines comme les processions, les confréries, les crèches, les hôpitaux, les écoles. Il s’inspire de la pensée de l’époque et de l’apport de saint Thomas d’Aquin.

    1. La quatrième évangélisation (19-20e siècle) : prépondérance de la dimension éthique

    Dès la Réforme (16ème siècle), apparait avec force le rôle de l’individu et l’influence de l’éthique. On ne réfléchit plus d’abord en tant que membre d’une société ou d’une communauté mais en tant qu’individu. Parallèlement, en réaction à certains abus (vénération des reliques, diffusion payante d’indulgences,…), Luther impose un retour aux sources de la foi, les Écritures, en vue du salut de chacun. Mais ce recentrage se fait de manière assez intolérante avec une théologie du primat de la grâce sur la liberté, mais de facto, avec une accentuation sur la cohérence de l’agir chrétien. Kant accentuera le concept de liberté et la transcendance de l’éthique sur la métaphysique.

    Au 19ème siècle, la Révolution industrielle suscite le capitalisme sauvage ; l’Église réagit par la fondation de la démocratie chrétienne, des syndicats chrétiens, des mutualités chrétiennes, de cercles catholiques, qui poussent à l’instauration de lois sociales, réglementant le travail et le salaire. Encore aujourd’hui cette législation et ces associations sont porteuses de dimensions évangéliques dans la société. Les « Cercles catholiques » locaux gardent la trace de cette action de l’Eglise pour la justice sociale. Ceci fait penser au développement sauvage de l’économie aujourd’hui et à la nécessité de nouvelles solidarités (cf. Populorum communio, 4.2)

    Sa dimension kérygmatique

    D’autre part le développement des sciences met en question la fondation de la foi sur la nature et la création, car la géologie montre que le cosmos existe depuis des milliards d’année, alors que jusque 1850 on situait la création en 4000 avant JC.  Ce changement de perspective incite à un approfondissement des rapports entre sciences et foi. Il suscite une nouvelle lecture de la Bible, à la lumière des genres littéraires qui y sont utilisés et à la lumière de sa dimension symbolique. L’approfondissement de la foi devient toujours plus actuel. Le développement des technologies aujourd’hui nous pousse à un nouvel examen du monde et de la répartition des connaissances et des biens (cf. Populorum communio, 4.1).

    Sa dimension communautaire

    Le Concile Vatican II revisite la place de l’Eglise dans la société, insiste sur le rôle de la catéchèse et sur l’incarnation de la foi dans la vie, il valorise le dialogue avec la société et avec d’autres courants spirituels. Il entraine une certaine désacralisation de la foi, la fin d’une prétention à connaître la vérité absolue et à avoir un monopole du spirituel. Le tournant de mai 68 accentue la coupure avec la tradition et les institutions. La participation des laïcs, la réforme liturgique, l’engagement social et le dialogue œcuménique ou interreligieux sont des conséquences du Concile, très actuelles aujourd’hui. La nécessité s’impose de rapprocher les peuples (cf. Populorum communio, 4.3).

    Sa dimension mystique

    Le 21ème siècle est caractérisé par une crise des institutions et par les tensions entre le communautarisme et l’individualisme : qu’on pense à la destruction des tours de New York le 11 septembre 2001. Nous sommes dans un monde hyper-connecté avec une pléthore d’informations qui nuit à la bonne communication et à la transmission des valeurs et de la foi. Elle engendre de nombreuses peurs. Si la foi ne s’appuie plus sur la nature, comment réagir à ces peurs ? On constate un besoin de paternité, d’amour, de modèles. Un retour du sacré, réel mais multiforme, ainsi qu’une rupture des traditions. Dans ce cadre pensons aux nouvelles initiatives chrétiennes chez nous. Apparaît la nécessité d’une gouvernance mondiale pour l’écologie (cf. Populorum communio, 4.4).

     

    1. Les pistes actuelles de la transmission de la foi

     

    On pourrait dire qu’il y a deux types d’analyse de la situation actuelle de la foi : celle de la coupe à moitié pleine et celle de la coupe à moitié vide.

    Coupe à moitié vide : on insiste alors sur la désaffection de la pratique dominicale ; sur la sécularisation des institutions ; sur l’évolution des législations (euthanasie) ; sur l’éloignement de la jeunesse ; sur le petit nombre de prêtres, de religieux et même de bénévoles ; sur les églises désertées et fermées. Dès lors, il faut une optique d’évangélisation à partir de zéro. En ce sens on voit que le catéchuménat des adultes se développe. Il y a aussi le Chemin néo-catéchuménal, qui fait vivre le cheminement du catéchuménat sur plusieurs années à des gens déjà baptisés.

    Coupe à moitié pleine : en relève en ce sens que la moitié des enfants fréquentent les écoles libres catholiques et que 50% des enfants dans l’officiel suivent les cours de religion ; que plus de la moitié des syndiqués sont dans la CSC ; que, si les gens n’ont plus le rythme de la célébration hebdomadaire, néanmoins 60% des Belges se disent chrétiens, d’après une enquête récente. Les gens tiennent aux fêtes chrétiennes, spécialement à Noël, et aux manifestations folkloriques chrétiennes. Ils veulent un enterrement chrétien, et même une messe, alors qu’ils y vont peu durant leur vie. On rouspète si on abandonne une église, même si on n’y va jamais. Face à l’islam dans ses dérives fanatiques, on redécouvre le sens de la foi ; avec le pape François, beaucoup se reconnaissent chrétiens. Après dix minutes de conversation et un petit verre à la main, même un franc-maçon est fier de dire à l’oreille de l’évêque qu’il a été baptisé. En outre la mondialisation ajoute chez nous de nouveaux chrétiens, venus d’autres continents.

    Face à tout cela, on est obligé de voir large. On ne peut pas se contenter de répéter ce qu’on a toujours fait ; on ne peut pas non plus faire comme si on ne partait de rien.

    L’exhortation apostolique Evangelii Gaudium du pape François nous aide à voir des pistes d’action. Le pape François parle d’une Eglise en sortie : « Je préfère une Eglise accidentée, blessée, et sale pour être sortie sur la route à une Eglise malade pour sa fermeture et la commodité de s’attacher à ses sécurités ». Mieux vaut risquer ses talents que de les enterrer sous la terre. Sortir signifie un peu de confusion et renoncer à l’ordre

    Jésus est frappé par les foules qui sont sans berger. Sans émotion, il n’y a pas de pastorale. Ni de mission. Donc volonté de se laisser porter par Jésus. Il faut avoir une volonté de sortir, en nous laissant toucher par l’émotion de Jésus. Il faut rencontrer les besoins de la foule et des nombreux blessés de la vie. Une Eglise en sortie est un peuple qui met du baume sur les blessures de la violence. Un peuple vit non à partir de lois, de valeurs et de préceptes, mais de sentiments de miséricorde, qui ne sont pas des émotions mais sagesse de vie. Les gens veulent vivre un sentiment religieux profond. On peut être tenté par un christianisme de repli dans une civilisation post-chrétienne, un christianisme composé de refuges comme des monastères bénédictins (« Benedict-option ») ; mais le pape François nous pousse à une « Street-option », un christianisme qui descend dans la rue et travaille à la mission globale au service du monde. Il s’agit d’enrichir les autres par les richesses que nous avons reçues.

    1. a) Catéchèse kérygmatique

    Encore aujourd’hui il faut une catéchèse kérygmatique, qui cible l’essentiel de la foi. Je propose que l’on s’attelle à cette catéchèse de la première annonce et que chacun l’approfondisse en faisant un réapprentissage et une réappropriation du credo. C’est par une catéchèse kérygmatique que les protestants évangéliques ont recruté de nombreux chrétiens et comptent actuellement 600 millions d’adhérents dans le monde. Cela nous interroge sur notre capacité à annoncer la foi à ceux qui en sont loin. Le pape a créé le dimanche de la Parole de Dieu, dont la date est fixée en Belgique au premier dimanche d’avent. La Bible est en effet une grammaire de la vie et de ses mystères : l’amour, la mort, la souffrance, la créativité, la fécondité… Sans le langage biblique et la culture biblique, nous devenons des analphabètes de la vie.

    1. b) La catéchèse éthique

    « Aujourd’hui et toujours, les pauvres sont les destinataires privilégiés de l’Évangile », écrit le pape (EG 48). La catéchèse doit passer par l’expérience du service des pauvres et l’engagement pour la paix. Ainsi la foi est confirmée par les œuvres et les œuvres éclairent la foi. Notre langage de paix et nos services aux personnes fragilisées sont la base de cette catéchèse éthique. Cela fait penser aux communautés d’aujourd’hui, qui vivent une foi intense avec des gens d’origines très différentes et qui sont des facteurs de réconciliation. Le pape François, par ses voyages (dernièrement en Égypte et à Fatima), veut créer une mission globale, une réconciliation du monde, d’une manière non idéologique. Le dialogue avec l’islam et avec le judaïsme est donc très important. Il faut arriver à construire partout un État démocratique, qui fait profiter à chacun des richesses spirituelles de tous.

    1. c) La catéchèse mystagogique

    La catéchèse mystagogique implique essentiellement deux choses : une valorisation renouvelée des sacrements de l’initiation chrétienne (baptême, confirmation, eucharistie) et une progressivité de la formation au mystère de la foi, dans laquelle toute la communauté intervient et où le prêtre assure le rôle de représentant du Christ et de successeur des apôtres (EG 167). La transmission de la foi est donc aussi mystique, elle est transmise à travers la prière, depuis la prière personnelle jusqu’à la prière communautaire. Elle conduit au mystère de Dieu, au mystère de la création et elle nous unit à Dieu.

    1. d) La catéchèse communautaire

    Nous sommes tous appelés à transmettre la foi. Donc la démarche de transmission est d’abord une démarche d’Église. L’Eglise doit être missionnaire, elle doit être en sortie (EG 24). Le pape écrit que « l’Église “en sortie” est la communauté des disciples missionnaires qui prennent l’initiative, qui s’impliquent, qui accompagnent, qui fructifient, et qui fêtent ». La communauté évangélisatrice expérimente aussi que le Seigneur a pris l’initiative, il l’a précédée dans l’amour (cf. 1 Jn 4, 10) et, en raison de cela, elle sait aller de l’avant, elle sait prendre l’initiative sans crainte, aller à la rencontre, chercher ceux qui sont loin et arriver aux croisées des chemins pour inviter les exclus.

    Dans ce cadre il faut souligner l’influence des parents et de la famille : cette dimension importante est déjà présente dans les Actes des Apôtres. Les grands-parents ont également (et de plus en plus) un rôle fondamental à cet égard (EG 66). Si le parent n’est pas engagé dans une démarche de foi, même tâtonnante, l’enfant ne sent pas encouragé à y participer.

    Mais il y a aussi le rôle de la communauté, des mouvements spirituels, de l’école, de l’amitié et la camaraderie. Les groupes dont fait partie une personne sont fondamentaux dans sa démarche de foi. Celle-ci est encouragée par l’exemple et par le témoignage, en particulier celui des responsables pastoraux. La collaboration entre les différents niveaux de responsabilité est importante. Mais chaque personne doit être porteuse d’initiatives et de créativité, avec ses charismes propres.

    Il faut enfin un accompagnement spirituel individuel spécifique à tous les âges de la vie dans une perspective de continuité ; c’est un accent mis par le pape François (EG 169 : accompagnement spirituel) et c’est une invitation aux prêtres et aux accompagnateurs à prendre au sérieux leur rôle de pasteurs.

     

    1. Conclusion

     

    Je suis persuadé que notre Église a un avenir. J’oserais dire, en revenant sur le verre à moitié vide et sur le verre à moitié plein, que nous devons travailler dans deux sens. Dans le premier sens, nous devons être saisis par l’urgence d’une annonce de la foi, dans une société qui en est loin, au sens explicite du mot. Il faut trouver de nouveaux lieux d’annonce et d’explicitation de la foi. Les groupes spécialisés peuvent nous orienter. Mais chacun doit oser aussi sortir de sa carapace, vaincre ses tabous et dire sa foi, surtout en racontant ce qu’il vit, ce qu’il fait, ce qu’il sait ce qu’il découvre en cette matière. Il faut semer davantage. Il faut renouveler de manière créative le langage de la foi.

    D’autre part, sachant que l’Esprit souffle où il veut, il faut voir partout les semences d’évangile qui sont parfois implicites, les braises qui couvent sous la cendre. Il faut brasser large, comme fait le pape François ; il faut dialoguer avec tous, écouter, s’engager socialement dans le sens de l’évangile, sachant qu’il y a bien plus d’inspiration chrétienne qu’on ne le croit dans nos sociétés. Il faut s’engager socialement en faveur de la solidarité sociale, de la mixité sociale, de l’accueil du pauvre, du respect de l’écologie, car tout cela est expression discrète de l’évangile. Il faut lutter contre les mouvements qui ont tendance à exclure le religieux de la société. Il faut valoriser les démarches minimales de foi, qui s’expriment parfois par un geste, une prière, une visite, une ouverture d’église, une musique, une œuvre d’art. Que l’Esprit Saint nous aide et nous inspire ! »

     

    † Jean Pierre Delville

    évêque de Liège

     

    [1] Cf. Jean-Pierre Delville, Le christianisme médiéval, creuset de l’Europe, dans Jean-Pierre Delville, Quelle âme pour l’Europe ?, Trajectoire 28, Namur, 2016, p. 57-90.

    [2] Cf. Évêques de Belgique, Populorum communio, Lettre pastorale pour le Carême, 26 mars 2017, Bruxelles, 2017.

  • L’Europe en question : un lunch débat animé par deux témoins de premier plan à l’Université de Liège, le mardi 10 octobre à 18h00

     

     

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    L’Union européenne est aujourd’hui menacée de désintégration. Le risque peut venir de trois côtés à la fois : par la sécession de certains Etats-membres, aujourd’hui le Royaume-Uni avec le « Brexit » ; par l’implosion de l’Eurozone suite à un nouveau « Grexit », mais élargi à d’autres pays méditerranéens que la Grèce ; par un recloisonnement de l’Espace Schengen suite à la crise des réfugiés. Bien entendu, on peut préférer un discours plus optimiste et se rappeler que l’Europe ne progresse que par crises. Mais comme celle-ci en combine plusieurs, on voit bien qu’en sortir par le haut va demander un grand bond en avant. Est-ce possible et à quelles conditions ?

    Pour en débattre le cercle inter-facultaire de l’Union des étudiants catholiques de Liège et le Groupe de réflexion sur l’éthique sociale  accueillent, le mardi 10 octobre prochain à 18h00 à l’Université de Liège, deux témoins privilégiés de la vie européenne : le professeur Alfred Steinherr, ancien Directeur Général de la Banque Européenne d’Investissement (B.E.I.), qui interviendra sur le thème de « L’Union monétaire en question » et Pierre Defraigne, Directeur du Centre Madariaga au Collège d’Europe et Directeur général hre à la Commission européenne, qui plaidera pour « L’Europe, dernier recours de la démocratie face aux transformations du monde ».

    La rencontre se tiendra sous la forme d’un lunch débat à la salle des professeurs dans le bâtiment du Rectorat de l’Ulg,  place du XX août, 7, 1er étage (accès par la grande entrée : parcours fléché).

    Participation aux frais : 15 € (à régler sur place). Pour les étudiants : 5€

    Inscription nécessaire au plus tard trois jours ouvrables à l’avance (6 octobre 2017) : soit sur le site internet : www.ethiquesociale.org   - soit par email : info@ethiquesociale.org – soit par téléphone : 04 344 10.89.

  • Liège: fêter le 15 août 2017 à l'église du Saint-Sacrement

    Le 15 août à Liège, la piété mariale se mêle volontiers au folklore populaire et c’est très bien ainsi. Plus insolite : cette année, un groupe d’étudiants des écoles supérieures de musique a aussi voulu se réunir pour célébrer la Madone avec les plus beaux motets mariaux du répertoire classique. Au programme : Arcadelt, Liszt, Aichinger, Diogo Dias Melgas. Cela se passe au cours de la messe célébrée le mardi 15 août à 10h en l’église du Saint-Sacrement, Bd d’Avroy, 132. Avec l’Ensemble polyphonique « VocA4 » réuni par l’association Foliamusica pour la promotion des jeunes talents (dir. C. Leleux) et l’excellent soliste du plain-chant de la messe, Peter Canniere (dir. de la Schola grégorienne de Leuven). A l’orgue : Patrick Wilwerth, chef du chœur universitaire de Liège. Bienvenue à tous (entrée libre et gratuite). Rens. Tel. 04.344.10.89 email sursumcorda@skynet.be

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    LES ORIGINES DE LA FÊTE DE L’ASSOMPTION

    Très tôt, les premiers chrétiens ont eu le pressentiment que la Mère de Dieu, préservée de tout péché, ne pouvait pas avoir connu la corruption de la mort. Une intuition qui sera ensuite approfondie par les Pères de l’Eglise. Au VIe siècle, la fête de la Dormition est déjà célébrée en Orient, vers la mi-janvier. Plus tard, l’empereur byzantin Maurice (582-602) la fixera définitivement au 15 août.

    La fête arrive à Rome grâce au pape Théodore (642-649), originaire de Constantinople. Elle se diffuse petit à petit en Occident : en 813, le concile de Mayence l’impose à l’ensemble de l’Empire franc. Peu à peu, la fête va prendre le nom d’Assomption mais l’Eglise ne ressent pas le besoin d’ériger en dogme cette croyance.

    C’est après la proclamation par Pie IX du dogme de l’Immaculée Conception, dans le grand courant de dévotion mariale du XIXe siècle, que des pétitions commencent à affluer à Rome pour que  soit officiellement défini le dogme de l’Assomption.

    C’est ce que fit solennellement le pape Pie XII le 1er novembre 1950 sur la place Saint-Pierre à Rome : « Nous affirmons, Nous déclarons et Nous définissons comme un dogme divinement révélé que l’Immaculée Mère de Dieu, Marie toujours vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la vie céleste » (constitution apostolique « Munificentissimus Deus »).

    Extraits des chants de la messe

    Ave Maria, Jacob Arcadelt, Namur 1507-Paris 1568:

    Franz Liszt, Doborjan, 1811-Bayreuth, 1886 :

     Moines de l'abbaye de Fontgombault, Chants grégoriens de l'Assomption :

    Plus de renseignements : tel 04 344 10 89  ou email : sursumcorda@skynet.be

    Référence site web :  http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com/

    __________

    Une initiative de "Sursum Corda" asbl, Association pour la sauvegarde de l’église du Saint-Sacrement au Boulevard d’Avroy, 132 à Liège.Tel. 04.344.10.89.

    E-mail : sursumcorda@skynet.be. Web : http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com

    Faire un don ? Compte bancaire : IBAN BE58 0003 2522 9579 BIC BPOTBEB1 de Sursum Corda asbl, Rue Vinâve d'île, 20 bte 64, 4000 Liège.

     

  • Pour le 15 août : quand Mgr Léonard évoque Marie

    Une conférence de Mgr Léonard prononcée lors du deuxième dimanche de carême 2017 :

  • Vient de paraître : le magazine « Vérité et Espérance-Pâque Nouvelle » : n° 103, été 2017

    Le magazine trimestriel « Vérité & Espérance – Pâque Nouvelle » édité par l’association « Sursum Corda » (responsable de l'église du Saint-Sacrement à Liège) a publié sa livraison de l’été 2017. Tiré à 4.000 exemplaires, ce magazine abondamment illustré parcourt pour vous l’actualité religieuse et vous livre quelques sujets de méditation 

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    Au sommaire de ce numéro n° 103 (été 2017) : 

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    Fête-Dieu 2017 à Liège 

    Brève histoire du sacrement de pénitence (V et fin)

    A propos de l’affaire Mercier : Savonarole réanimé à Louvain-la-Neuve 

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    Rome et le monde : 

    Les 90 ans de Benoît XVI

    Emmanuel Macron et Dieu

    La célébration du centenaire des apparitions de Fatima

    Liturgie : l’héritage de Benoît XVI en péril ?

     

    Belgique:

    L’ « Affaire Mercier » et le rôle d’une université catholique

    Les Frères de la Charité de Belgique autorisent l’euthanasie dans leurs centres psychiatriques

    Le régime des cultes en Belgique : reconnaître la primauté de l’Etat ou obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes

    Sans Mgr Léonard, plus de vocations ?  

    Secrétaires de Rédaction : Jean-Paul Schyns et Ghislain Lahaye

    Editeur responsable: SURSUM CORDA a.s.b.l. ,

    Vinâve d’île, 20 bte 64 à B- 4000 LIEGE.

    La revue est disponible gratuitement sur simple demande :

    Tél. 04.344.10.89  e-mail : sursumcorda@skynet.be 

    Les dons de soutien à la revue sont reçus  avec gratitude au compte IBAN:

     BE58 0016 3718 3679   BIC: GEBABEBB de Vérité et Espérance 3000, B-4000 Liège

     

  • Le régime des cultes en Belgique : reconnaître la primauté de l'Etat ou obéir à Dieu plutôt qu'aux hommes ?

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    Retour au Joséphisme du XVIIIe siècle ? Les représentants des six cultes reconnus dans notre pays et ceux de la laïcité viennent de signer une déclaration dans laquelle il s'agit notamment de reconnaître la "primauté de l'Etat de droit sur la loi religieuse".  Pour faire bonne mesure, un décret wallon sur les cultes reconnus et donc salariés par les pouvoirs publics belges a été voté le 4 mai dernier : il  requiert des ministres de chacun de ces cultes une déclaration écrite sur l’honneur portant, entre autres, sur l’obligation de respecter la constitution, la convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales ainsi que l’ensemble des législations existantes  et de ne pas collaborer à des actes contraires à la constitution, à la convention de sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales et aux législations existantes. Qu'implique véritablement cette obligation pour les ministres du culte de respecter "les législations existantes" ? Cela voudrait-il dire, par exemple, qu’un prêtre n’est pas libre de manifester ou de critiquer des lois en contradiction avec l'éthique catholique (par exemple sur l'avortement, l'euthanasie, l'adoption d'enfants par des couples de même sexe, etc) ?

    Dans une société libérale et démocratique, même si une loi ne comporte pas d’atteinte à la liberté des consciences (a fortiori si elle viole cette liberté) sa valeur  ajoutée pour le bien de la société peut toujours être contestée : la liberté d’opinion s’applique à tous les citoyens. Toutefois, les titulaires d’une fonction publique, assermentés ou non, ont à cet égard une obligation de réserve. Les ministres des cultes reconnus par les pouvoirs publics doivent-ils y être assimilés ? Ils l’étaient pratiquement sous l’Ancien Régime qui confondait l’Eglise et l’Etat. Même s’il n’était pas fondamentalement antireligieux, le "joséphisme" tatillon du XVIIIe siècle avait laissé de mauvais souvenirs aux constituants belges de 1831 et le libéralisme ambiant fit le reste : ils instituèrent donc le régime de l’Eglise libre dans l’Etat libre.

    Néanmoins, les habitudes séculaires ont laissé des traces. Ainsi, après avoir aboli la reconnaissance civile du mariage religieux, le constituant belge précise :  « le mariage civil devra toujours précéder la bénédiction nuptiale, sauf les exceptions à établir par la loi, s’il y a lieu » et, pour que nul n’en ignore, l’article 267 du code pénal ajoute : « sera puni d’une amende de [cinquante à cinq cents euros] tout ministre du culte qui procédera à la bénédiction nuptiale avant la célébration du mariage civil » et, en cas de récidive « il pourra, en outre, être condamné à un emprisonnement de 8 jours à trois mois ». Par ailleurs, sans qu’elle établisse un lien statutaire ou contractuel entre le ministre d’un culte reconnu et la puissance publique, la loi pénale belge dispose, dans son article 268 : « seront punis d'un emprisonnement de huit jours à trois mois et d'une amende de [vingt-six euros à cinq cents euros] les ministres d'un culte qui, dans l'exercice de leur ministère, par des discours prononcés en assemblée publique, auront directement attaqué le gouvernement, une loi, un arrêté royal ou tout autre acte de l'autorité publique ».

    Ces vieilles dispositions pénales, jamais abrogées, serviront peut-être demain au juge ou au législateur pour définir la portée de l’obligation faite au clergé de « respecter les lois » que l’Etat fédéral et le récent décret wallon formalisent aujourd’hui par une déclaration « sur l’honneur ». Dans le même sens depuis quelques années déjà, toute une jurisprudence dans les procès impliquant des personnes relevant d’un statut canonique tend à exercer désormais un contrôle interne du juge civil sur le bien-fondé des dispositions prescrites par le droit de l’Eglise. A libéralisme, libéralisme et demi…

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    Mais, dans le monde occidental aujourd’hui sécularisé, dont les lois contredisent toujours plus celle de Dieu, des enjeux infiniment plus graves, se profilent à l’horizon. Un texte de Benoît XVI nous invite à y réfléchir :

    «  Saint Pierre se trouve devant l’institution religieuse suprême (le Sanhédrin), à laquelle on devrait normalement obéir, mais Dieu se trouve au-dessus de cette institution et Dieu lui a donné un autre « règlement »: il doit obéir à Dieu. L’obéissance à Dieu est la liberté, l’obéissance à Dieu lui donne la liberté de s’opposer à l’institution. Et les exégètes attirent ici notre attention sur le fait que la réponse de saint Pierre au Sanhédrin est presque ‘ad verbum’ identique à la réponse de Socrate au juge du tribunal d’Athènes. Le tribunal lui offre la liberté, la libération, à condition cependant qu’il ne continue pas à rechercher Dieu. Mais rechercher Dieu, la recherche de Dieu est pour lui un mandat supérieur, il vient de Dieu lui-même. Et une liberté achetée en renonçant au chemin vers Dieu ne serait plus une liberté. Il doit donc obéir non pas à ces juges – il ne doit pas acheter sa vie en se perdant lui-même – mais il doit obéir à Dieu. L’obéissance à Dieu a la primauté […]

    Dans l’histoire de l’humanité, ces paroles de Pierre et de Socrate sont le véritable phare de la libération de l’homme, qui sait voir Dieu et, au nom de Dieu, peut et doit obéir non pas tant aux hommes, mais à Lui, et se libérer ainsi du positivisme de l’obéissance humaine. Les dictatures ont toujours été contre cette obéissance à Dieu. La dictature nazie, comme la dictature marxiste, ne peuvent pas accepter un Dieu qui soit au-dessus du pouvoir idéologique; et la liberté des martyrs, qui reconnaissent Dieu, précisément dans l’obéissance au pouvoir divin, est toujours l’acte de libération à travers lequel nous parvient la liberté du Christ.

    Aujourd’hui, grâce à Dieu, nous ne vivons pas sous une dictature, mais il existe des formes subtiles de dictatures: un conformisme qui devient obligatoire, penser comme tout le monde, agir comme tout le monde, et les agressions subtiles contre l’Eglise, ainsi que celles plus ouvertes, démontrent que ce conformisme peut réellement être une véritable dictature. Pour nous vaut cette règle: on doit obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Dieu n’est pas un prétexte pour la propre volonté, mais c’est réellement Lui qui nous appelle et nous invite, si cela était nécessaire, également au martyre. C’est pourquoi, confrontés à cette parole qui commence une nouvelle histoire de liberté dans le monde, nous prions surtout de connaître Dieu, de connaître humblement et vraiment Dieu et, en connaissant Dieu, d’apprendre la véritable obéissance qui est le fondement de la liberté humaine » (Extrait d’une homélie prononcée devant la Commission biblique pontificale, dans la chapelle Pauline (15 avril 2010). 

    Jean-Paul Schyns