marche pour la vie, Bruxelles 25 mars 2012
Cet article a été publié dans le n° 83 -2me trimestre 2012 de la Revue trimestrielle Vérité et Espérance/Pâque Nouvelle éditée par l’association « Sursum Corda » (Rue Vinâve d’île, 20 bte 64 à B-4000 Liège) e-mail : sursumcorda@skynet.be
Dans le débat concernant l’avortement, beaucoup de personnes se sentent souvent « démunis » lorsqu’il s’agit de défendre le droit des plus faibles à la vie. Voici une liste de 25 arguments avec des réponses brèves et précises qui peuvent nous aider à réfléchir sur des bases solides et avec une logique correcte face à des raisonnements fallacieux. Attention toutefois : dans le dialogue avec des personnes (surtout s’il s’agit de personnes blessées), il faut parfois plus que des arguments : la charité concrète, le respect, l’écoute, la compassion, la patience, l’empathie… voilà des attitudes indispensables (qui demandent plus de temps qu’un argument) pour faire passer un message clair et simple. Le texte qui suit (rédigé par un médecin) n’est donc pas une liste de « réponses à apprendre par cœur », mais une aide pour ceux qui veulent s’informer et aider d’autres personnes (et surtout des jeunes) à voir clair dans un débat.
1. Le fœtus n’est qu’un amas de cellules
Le fœtus n’est pas un être humain, du moins pas avant un certain nombre de semaines de développement. Il ne doit donc pas être respecté en tant que tel.
Réponse : la vie humaine ne se décrète pas, elle se constate. La science a démontré que, dès les premiers moments de la conception, il y a un nouvel être humain individuel, absolument original, qui se développe en passant par les stades d’embryon, de fœtus et enfin de bébé, dans une continuité parfaite. Si le bébé est un être humain à la naissance, c’est parce qu’il l’était dès le tout premier stade de son développement.
2. La femme est propriétaire de son corps
« Mon ventre m’appartient ».
Réponse : s’il est vrai que nous avons certains droits sur notre propre corps, il faut préciser d’emblée que l’embryon ou le fœtus est un autre corps, celui d’un être humain distinct de la personne qui le porte. Cet être humain possède un patrimoine génétique propre, des empreintes digitales uniques au monde, une série de caractéristiques physiques qui font de lui un être original. C’est pourquoi une mère doit comprendre qu’elle a des devoirs vis-à-vis de l’enfant qu’elle porte en elle. D’autant plus qu’il s’agit d’un enfant sans défense, fruit d’un acte librement posé (sauf le cas de viol : voir n. 18). Le premier devoir vis-à-vis de cet être est de protéger sa vie.
3. L’embryon n’est pas humain tant qu’il ne possède pas d’activité électrique cérébrale
Une personne humaine est un être doué d’intelligence, dont l’exercice suppose une activité électrique du cerveau. Tant qu’on ne perçoit pas cette activité, il n’y a pas de personne humaine. De même qu’un cadavre n’est pas une personne humaine, puisqu’il présente un électro-encéphalogramme plat, c’est-à-dire une activité électrique nulle.
Réponse : il est tout à fait différent de parler d’un cerveau « qui ne travaille plus » (cas du cadavre) et d’un cerveau « qui ne travaille pas encore », ou « dont on ne peut pas encore mesurer l’activité » (cas de l’embryon). Le premier cas est irréversible tandis que le second contient une surabondance de possibilités qui se manifesteront progressivement. Du reste, chez l’être humain, le cerveau n’arrive à pleine maturité qu’à l’âge de six ans, qui est précisément « l’âge de raison » : si le critère pour respecter la personne était la pleine maturité cérébrale, alors on pourrait éliminer les enfants jusqu’à l’âge de six ans.
4. Le fœtus n’a pas d’âme
Selon une conception classique de la philosophie, l’âme humaine caractérise l’être humain. Dans la mesure où on ne perçoit pas les activités propres de l’âme, à savoir les actes de l’intelligence et de la volonté, il n’y a pas d’âme et donc pas de personne.
Réponse : la personne qui se trouve dans un coma irréversible ne manifeste aucune activité d’ordre spirituel. Elle n’exprime aucune activité rationnelle, elle ne prend aucune décision, elle ne manifeste aucun pouvoir de la volonté. Peut-on en conclure qu’il ne s’agit pas d’une personne humaine ? Non, elle est humaine mais dans l’impossibilité de manifester l’activité spécifique de l’être humain. L’embryon se trouve temporairement dans la même situation.
5. L’avortement est une exigence du progrès
Les adversaires de l’avortement s’opposent au progrès et sont les victimes d’un lobby rétrograde et conservateur.
Réponse : l’important n’est pas d’être progressiste ou conservateur, mais de progresser dans la bonne direction et de conserver les bonnes choses. Promouvoir une société qui admet la suppression de certains de ses membres n’est pas un progrès, mais un signe de décadence. Vouloir conserver la vie d’un être humain innocent, c’est vouloir conserver l’un des biens les plus précieux. Si une société veut abolir la peine de mort, qu’elle soit cohérente et l’abolisse aussi pour les plus innocents de ses membres.
6. L’IVG est un acte médical comme un autre
Loin de moi l’idée de pratiquer un avortement ; je me soumets à une intervention médicale appelée IVG (interruption volontaire de grossesse).
Réponse : la médecine étant « l’art de guérir », on peut difficilement appeler « intervention médicale » un acte qui vise à éliminer un être humain. Par ailleurs, on ne change pas la réalité des choses en l’appelant autrement. Même si on appelait un assassinat une IVV (interruption volontaire de la vie), il resterait un assassinat. Notons aussi que le mot « interruption » suggère un processus qui s’arrête pendant un temps, pour reprendre ensuite : il ne s’applique donc pas à l’avortement, qui est un acte irréversible, où la vie éliminée ne reprendra jamais ; l’adjectif « volontaire » prête aussi à confusion, car le principal intéressé, l’enfant, n’est pas consulté.
7. Un enfant doit être désiré
Un enfant ne peut naître que s’il est désiré par ses parents. Il doit faire l’objet d’un « projet parental ». Dans le cas contraire, il pourrait constituer un danger pour « l’équilibre du couple ».
Réponse : le mot « désir » est ambivalent. Certes, un enfant doit être désiré comme fruit d’un amour désintéressé, qui ne réclame rien pour soi. Mais un désir d’enfant mal compris peut aussi mener à l’égoïsme, au caprice : l’enfant doit surgir si tel est mon souhait ; il doit disparaître s’il le contrecarre. Ce serait alors le triomphe du subjectivisme : « tu n’as le droit de vivre qu’en fonction de mon désir ».
8. L’embryon est humain dans la mesure où la communauté l’accepte
Ce qui nous constitue en humanité, c’est notre nature sociale, notre intégration à la société des hommes.
Réponse : l’homme est certes un être social, mais c’est l’homme qui constitue la société, pas l’inverse. Or, tout ce qui est nécessaire et suffisant pour qu’un embryon puisse être appelé humain est présent dès le tout premier moment de sa conception. Un singe ne devient pas humain si la communauté des hommes le reconnaît comme tel. Le singe est et sera toujours un être simien, même si les Nations Unies, à l’unanimité, devaient lui accorder le statut d’être humain. A l’inverse, dans le passé, les esclaves étaient des êtres humains, même s’il s’est trouvé des instances officielles pour leur nier ce statut.
9. L’avortement est une exigence de la démocratie et du pluralisme idéologique
En démocratie, il faut accepter les lois qui ont été votées par la majorité. Personne ne peut imposer son opinion contre la majorité.
Réponse : le premier souci de la démocratie est de reconnaître l’égale dignité de tous les être humains et, par conséquent, de permettre à chaque citoyen de s’exprimer et de participer à la chose publique. Il est donc foncièrement antidémocratique d’établir une catégorie de citoyens qui n’ont pas la même dignité que les autres, et qu’on peut éliminer. Par contre, défendre la voix des « sans voix » relève de la plus haute conception de la démocratie.
10. Il faut distinguer loi humaine et loi morale
Légaliser (ou dépénaliser), c’est reconnaître un fait de société, lui donner une forme juridique et éviter qu’il se produise dans de mauvaises conditions. Il ne faut pas confondre loi humaine et loi morale.
Réponse : il est certain qu’il y a une distinction entre loi humaine et loi morale. Mais la première s’inspire de la seconde. Le législateur n’est pas un photographe qui prend des clichés de la société, pour ensuite les publier dans le Moniteur. Il édicte une norme qui promeut la dignité de la personne et le bien commun de la société, parfois en corrigeant les travers de celle-ci. Éliminer un être humain innocent contredit gravement la dignité de la personne et ne sert pas le bien commun. Une loi qui se démarque de l’interdit le plus fondamental, qui est l’interdit de tuer, donne à toute la société un signal potentiellement dévastateur.
11. La loi qui pénalise l’avortement est répressive
Pourquoi culpabiliser des femmes qui sont dans la détresse ? Pourquoi les punir ?
Réponse : toute loi pénale est répressive, par définition. Elle possède aussi un rôle symbolique ou pédagogique, en indiquant ce qui est mal, ce que la conscience humaine rejette comme mauvais. Face à un crime, c’est d’abord la conscience qui culpabilise. Dans le cas qui nous occupe, il revient aux tribunaux de juger les cas concrets et d’apprécier le degré de responsabilité des différents acteurs d’un avortement dans une situation précise, en tenant compte, par exemple, des possibles pressions de l’entourage ou du personnel médical. La sévérité du juge vis-à-vis des différents acteurs dépendra de leur degré d’implication respectif.
12. Il faut empêcher les milliers d’avortements clandestins
Légaliser l’avortement permet de sortir cette pratique de la clandestinité et d’éviter aux femmes les mauvaises conditions d’un avortement réalisé en dehors de la loi. Beaucoup de femmes meurent à la suite d’avortements clandestins.
Réponse : il est probable que la dépénalisation ou la légalisation de l’avortement ne fait pas diminuer le nombre d’avortements clandestins, vu que tout délit suscite la honte et tend donc à être commis dans le secret. Par ailleurs, à partir d’études de l’OMS(http://www.who.int/gho/maternal_health/mortality/maternal/en/index.html) et de la prestigieuse revue médicale The Lancet (8-5-10, vol. 375, pp. 1609-1623), on peut comparer l'évolution de la mortalité maternelle dans les pays où l’avortement est légal et ceux où il est illégal : on constate qu’il n’y a aucune corrélation entre le statut légal ou non de l’avortement et l’évolution des courbes de mortalité. Plus fondamentalement, il faut reconnaître que le problème n’est pas le secret, mais le délit : on ne légalise ni ne dépénalise la pratique de l’excision (mutilation génitale) des jeunes filles sous prétexte que cela se passe dans de mauvaises conditions sanitaires. L’excision est un mal, tout comme l’avortement. Il faut donc combattre ces pratiques et apporter des solutions en amont (éducation, justice sociale, aide aux mères en détresse, etc.).
13. Il est injuste que seuls les riches puissent avorter
Dans les pays où l’avortement n’est pas légalisé, les riches peuvent aller se faire avorter à l’étranger, tandis que les pauvres ne peuvent pas se le permettre.
Réponse : le crime est toujours davantage à la portée du riche. Le devoir de l’État est de lutter contre la pauvreté, non pas contre la vie.
14. Sans l’avortement, nous courons droit à la surpopulation
La planète est menacée par la surpopulation. Il faut permettre l’avortement en tant qu’ultime recours, lorsque la contraception a échoué. L’avortement fait partie des outils de la « santé reproductive ».
Réponse : la contraception est une pratique dirigée contre la conception ; l’avortement est l’élimination consciente et volontaire d’un être humain déjà conçu. On ne peut donc ranger l’avortement parmi les pratiques contraceptives, ni l’invoquer au nom de la « santé reproductive ». Par ailleurs, ce topique est un peu dépassé : les pays qui sont en pointe pour la légalisation de l’avortement ne sont pas confrontés à un problème de surpopulation, mais à un grave problème de dénatalité, qui met en péril la survie même de ces sociétés.
15. L’avortement se justifie en cas de danger pour la santé psychique ou physique de la mère
L’enfant à naître peut menacer la santé de la mère. On peut donc le supprimer en suivant le principe de la légitime défense.
Réponse : l’embryon ou le fœtus ne saurait en aucun cas être considéré comme un agresseur. Il est incapable de toute agression et ne porte aucune responsabilité personnelle dans la situation de danger qui se présente. On ne peut donc lui appliquer le principe de la légitime défense. Il faut reconnaître que, dans certaines situations très rares, la grossesse peut constituer un grave danger pour la mère. Si la vie de la mère est en danger, le rôle des médecins est de tenter de sauver tant la mère que l’enfant. Si, malgré leurs efforts, les médecins n’arrivent à sauver que l’un des deux, ils ne sont pas responsables de la mort de l’autre, ne l’ayant pas provoquée. Par ailleurs, il ne faut pas méconnaître non plus les graves séquelles qu’un avortement peut entraîner pour la santé physique et psychique de la mère.
16. Il faut admettre l’avortement en cas de grave malformation de l’enfant
On ne peut tout de même pas condamner un enfant profondément handicapé à mener une vie malheureuse, indigne d’être vécue.
Réponse : jamais aucune association de parents d’enfants handicapés n’a milité pour l’avortement. Ces parents savent que la dignité d’une vie ne se mesure pas à l’avoir, mais à l’être de leur enfant. La personne handicapée, qui est pauvre sur le plan de l’avoir, reflète d’autant plus l’immense richesse de son être, qui s’exprime dans sa capacité d’accueillir l’amour et d’aimer en retour. Du reste, quelle instance est apte à fixer les critères d’une « vie heureuse » ou d’une « vie digne d’être vécue » ? Une société qui élimine les handicapés est une société handicapée : elle devient chaque fois plus sourde et aveugle face à la véritable dignité de la personne humaine.
17. L’avortement se justifie dans certaines catastrophes écologiques majeures
Il faut autoriser l’avortement, même à titre préventif, lors de catastrophes écologiques majeures comme Seveso, Tchernobyl, Fukushima, etc. qui peuvent entraîner des malformations génétiques chez les enfants en gestation.
Réponse : à une catastrophe écologique, il ne faut pas ajouter un désastre moral, en programmant l’élimination systématique d’enfants présentant soit des malformations génétiques, soit un simple risque de malformations. Pour le reste, on peut se référer à la réponse au n. 16.
18. L’avortement est légitime en cas de viol
On ne peut pas faire porter à une femme les conséquences d’un acte aussi terrible que le viol.
Réponse : il est certain que l’agression sexuelle d’une femme constitue l’un des crimes les plus odieux, qui doit être très sévèrement puni. Cependant, on ne résout pas un drame en y ajoutant un autre, à savoir l’élimination d’un être humain innocent. Par ailleurs, il faut savoir que les grossesses découlant d’un viol sont très rares (0,36% des cas d’avortement en Belgique, en 2009) et que, comme on l’a déjà dit, l’avortement, loin d’être une intervention anodine, entraîne très souvent de graves séquelles chez la femme. Enfin, on trouve des personnes ou des institutions disposées à accueillir ou à adopter l’enfant.
19. Nous ne sommes pas pour l’avortement, mais « pro choice »
Il ne faut pas imposer ses convictions, mais laisser à chacun la possibilité d’opter pour ou contre l’avortement.
Réponse : cet argument repose sur une fausse conception de la liberté. On ne peut concevoir une liberté qui autorise de léser un tiers. Dans le cas de l’avortement, ce préjudice est le plus grave qui soit : la mort d’un être humain innocent.
20. L’avortement est un mal, mais un mal nécessaire
Je suis contre l’avortement, mais je reconnais que, dans certaines circonstances, c’est un mal nécessaire.
Réponse : cet argument repose sur une confusion entre mal physique et mal moral. Le premier s’impose à moi, comme un motif de souffrance, en dehors de ma volonté (une maladie, un revers économique, une catastrophe naturelle, etc.). Le second surgit de moi, comme expression de ma volonté. Je dois parfois admettre un mal physique nécessaire ou — comme le dit l’adage — entre deux maux (physiques), choisir le moindre. Mais personne ne peut me forcer à commettre le mal moral, à opter consciemment et délibérément pour un acte qui porte atteinte à la dignité de ma personne et à celle d’autrui. C’est tout le sens de l’objection de conscience.
21. L’avortement est un droit acquis
On ne peut revenir sur les droits acquis, a fortiori s’ils sont le fruit d’un vote démocratique.
Réponse : sur le vote démocratique, voir le n. 9. Par ailleurs, le parlement belge n’a pas consacré l’avortement comme un droit : il a dépénalisé une infraction. On voit mal comment une société dite civilisée revendiquerait le droit de pouvoir éliminer certains de ses membres, en l’occurrence les plus innocents. En outre, dans une saine démocratie, le travail législatif a régulièrement pour objet la correction de lois anciennes, jugées inopportunes, dépassées ou tout simplement incorrectes.
22. Le christianisme engagé et progressiste est favorable à l’avortement
L’abbé Untel et le professeur Untel, qui sont des personnalités catholiques de premier plan, sont favorables à l’avortement.
Réponse : la doctrine de l’Église est constante, depuis 2000 ans, pour condamner l’avortement. Qui rejette cette doctrine n’est pas un catholique favorable à l’avortement, mais une personne favorable à l’avortement qui … n’est plus très catholique.
23. L’Église catholique ne peut imposer sa doctrine à tous
D’accord, l’Église catholique est opposée à l’avortement. C’est son droit. Mais elle ne doit pas imposer ses convictions à tous.
Réponse : le droit à la vie n’est pas un droit « catholique » mais un droit de l’homme, reconnu par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (10-12-48), dans son Article 3 : « Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne ». Le fait que l’Église catholique prenne la défense des droits de l’homme ne signifie pas que ceux-ci soient une exclusivité de l’Église.
24. L’Église favorise l’avortement par son refus de la contraception
Si l’Église admettait la contraception, on n’aurait plus besoin de l’avortement.
Réponse : les faits contredisent cette affirmation. Dans la réalité, la contraception est chaque fois plus répandue, tandis que les chiffres de l’avortement ne baissent pas. Par ailleurs, la frontière entre contraception et avortement devient chaque fois plus vague : peu de gens savent par exemple que de nombreux moyens contraceptifs exercent un effet abortif (certaines pilules hormonales, le stérilet), puisqu’ils contrecarrent la nidation de l’ovule fécondé dans la paroi de l’utérus. En pratique, on constate que la contraception induit souvent une mentalité anti-vie, qui favorise l’avortement.
25. L’Église n’est pas miséricordieuse
L’Église devrait donner un exemple de charité et se ranger du côté des femmes en détresse. Son attitude rigide scandalise de nombreuses personnes.
Laissons la réponse au bienheureux Jean-Paul II : « Je voudrais adresser une pensée spéciale à vous, femmes qui avez eu recours à l’avortement. L’Église sait combien de conditionnements ont pu peser sur votre décision, et elle ne doute pas que, dans bien des cas, cette décision a été douloureuse, et même dramatique. Il est probable que la blessure de votre âme n’est pas encore refermée. En réalité, ce qui s’est produit a été et demeure profondément injuste. Mais ne vous laissez pas aller au découragement et ne renoncez pas à l’espérance. Sachez plutôt comprendre ce qui s’est passé et interprétez-le en vérité. Si vous ne l’avez pas encore fait, ouvrez-vous avec humilité et avec confiance au repentir : le Père de toute miséricorde vous attend pour vous offrir son pardon et sa paix dans le sacrement de la réconciliation. Vous vous rendrez compte que rien n’est perdu et vous pourrez aussi demander pardon à votre enfant qui vit désormais dans le Seigneur. Avec l’aide des conseils et de la présence de personnes amies compétentes, vous pourrez faire partie des défenseurs les plus convaincants du droit de tous à la vie par votre témoignage douloureux. Dans votre engagement pour la vie, éventuellement couronné par la naissance de nouvelles créatures et exercé par l’accueil et l’attention envers ceux qui ont le plus besoin d’une présence chaleureuse, vous travaillerez à instaurer une nouvelle manière de considérer la vie de l’homme » (Encyclique Evangelium Vitae, 25-3-95, n. 99).
Abbé Stéphane Séminckx
Docteur en médecine