Benoît XVI a annoncé au consistoire des cardinaux, réuni le lundi 11 février dernier, qu’il renonçait au ministère pétrinien. Cette décision devra prendre effet le 28 février 2013 à 20 heures (heure de Rome).
La renonciation d’un pape est prévue au canon 332 paragraphe 2 du Code de droit canonique : « S’il arrive que le Pontife Romain renonce à sa charge, il est requis pour la validité que la renonciation soit faite librement et qu’elle soit dûment manifestée, mais non pas qu’elle soit acceptée par qui que ce soit » et le canon 44 paragraphe 2 du Code des canons des Églises orientales. La seule condition pour que la renonciation soit valide est qu'elle soit faite « librement et se manifeste correctement ».
Le droit canonique ne précise pas de personne ou d'instance à qui le pape devrait annoncer sa renonciation, laissant ouverte la possibilité de le faire à l'Église ou au monde en général. Mais certains commentateurs estiment que le Collège des cardinaux ou du moins son doyen doit être informé en premier lieu, car les cardinaux doivent être absolument certains que le pape a renoncé à son ministère pontifical avant qu'ils ne puissent valablement procéder à l'élection d'un successeur.
Le terme d'« abdication » n'est pas utilisé dans les documents officiels de l'Église, bien que le pape soit également un souverain régnant. La constitution apostolique Universi Dominici Gregis (22 février 1996) emploie à la fois les mots « démission » et « renonciation » (renuntiatio en latin).
À la suite de la renonciation débute une période de vacance du siège papal, qui s'achève avec la désignation d'un nouveau pape par un conclave de cardinaux.
Le Saint-Père Benoît XVI a usé de la faculté que lui ouvre le droit canonique de renoncer à sa charge, en conformité avec les règles de ce droit. Il n’appartient pas au peuple fidèle de porter un jugement sur la décision souveraine d’un pape, dont tout porte à croire qu’elle a été prise librement et après mûre réflexion. Cette décision doit être accueillie dans la prière, avec aussi la conscience qu’il s’agit d’un acte grave, qui ne peut, en aucune manière, être banalisé. La décision d’un pape de donner sa démission ou de rester à son poste jusqu’au bout est toujours et uniquement prise par lui, selon l’organisation de l’Église. Sa renonciation, Benoît XVI l'a décidée "en conscience devant Dieu" et il ne l’a soumise à personne. Il l’a simplement annoncée. Pour la sauvegarde de la spécificité du ministère pétrinien, institué par le Christ lui-même, il est fondamental qu’il en demeure toujours ainsi. Sursum Corda ! Le diocèse de Liège signale que Mgr l’évêque Aloys Jousten célébrera une messe d’action de grâce pour le pontificat de Benoît XVI, le jeudi 28 février à 18h, en la cathédrale Saint-Paul. Mgr André-Joseph Léonard, Primat de Belgique, en fera autant en la cathédrale des Saints Michel et Gudule à Bruxelles, ce même jour à 20h, moment précis où prendra effet la renonciation du Souverain Pontife.
|