À propos de l’affaire Mercier :
Il y a des pertes triomphantes à l’envi des victoires.
(Montaigne, Essais, I, xxx, 32
Rideau !
C’était écrit. L’ordalie louvaniste que j’évoquais naguère ici même[1] a rendu son verdict : Exeat Savonarolus propter heterodoxam doctrinam suam. Que la dissertation philosophique du professeur Mercier l’ait désigné à la vindicte d’une certaine bien-pensance laïciste, qui s’en étonnera ? En revanche, plus qu’étrange aura été la brutale réaction du pouvoir organisateur. Mais qui donc en est encore l’autorité faîtière ? Étrange tout de même ce signal envoyé à ses ouailles. Non ?
Dans mon précédent article sur l’ « affaire Mercier », j’ai donné une « Brève chronique de l’événement ». Depuis lors, outre un ouvrage sur lequel je vais revenir, le professeur Stéphane Mercier, soucieux de bien mettre les points sur les i, a publié un article intitulé Silence - Apostasie et démission intellectuelle à l’Université louvaniste et, par la même occasion, le texte de la lettre qu’il adressa, le 26 avril 2017, au président du Conseil d’Administration et au Recteur de l’UCL. Ces documents, accessibles sur le WEB[2], méritent vraiment d’être consultés. On y apprend bien des choses : que M. Mercier n’est pas un néophyte à l’UCL[3] ; que, durant les cinq semaines qui ont suivi l’exposé incriminé, le cours s’est poursuivi normalement, jusqu’à ce qu’un groupuscule insignifiant n’alerte les médias ; que, sur un total de six cents élèves, une dizaine seulement n’auraient pas apprécié le choix du thème ; que, parmi les plaideurs qui, face au recteur, ont défendu M. Mercier, figure une juriste de l’Université Libre de Bruxelles, laquelle, en dépit d’un désaccord sur le fond avec l’enseignant, nota qu’une sanction équivaudrait à induire, au sein de l’Université louvaniste, un climat analogue à celui qui prévaut dans les Universités turques. Au final, après la suspension immédiate de son enseignement, et une exigence (avortée) de licenciement requise par une Philénis bien en cour[4], un blâme sera prononcé « en ayant soin de me préciser, écrit M. Mercier, que l’on ne me reproche pas la position que j’ai défendue mais la manière dont je l’ai défendue. Bel exemple de repli stratégique s’il en est ! » Quant au mandat de chargé de cours invité, il ne sera pas renouvelé.
Quod scripsi, scripsi !
Sans contester la légalité de la non-reconduction de son mandat, Stéphane Mercier, loin de baisser les bras, s’est rendu non à Canossa mais chez un éditeur, qui publie le texte litigieux[5]. L’essai, à quelques retouches près, reprend la dissertation incriminée, mais est encadré par un Avant-propos, une Postface et des Éléments de bibliographie. Autant que possible, j’éviterai de répéter ici des considérations déjà développées dans l’article précité, d’ailleurs aisément accessible sur la Toile.
Dans un Avant-propos sous-titré Sound and fury, l’auteur relate et commente brièvement les faits : l’alerte lancée aux médias à la suite des révélations de quelque groupuscule féministe biberonné à l’idéologie du genre ; la réaction brutale et d’une inconséquence surréaliste de l’UCL, qui, alléguant des valeurs alignées sur un prétendu droit à l’avortement, élude d’entrée le débat de fond pour le déplacer sur le terrain de la pédagogie (sujet inopportun, étudiants immatures) ; l’impact que pourraient avoir des propos jugés par trop déplaisants sur le nombre d’inscriptions et l’avenir des cours de philosophie dans les divers départements de l’Université ; un militantisme radical.
L’argumentaire
Comme il l’avait indiqué dans le texte destiné à ses étudiants, l’auteur signale, ici dans une Note, que son argumentaire suit de très près celui de Peter Kreeft[6]. À titre liminaire, Stéphane Mercier, après avoir annoncé un argument philosophique, pas un argument théologique reposant sur la Révélation, indique clairement son propos : permettre le débat. Encore faut-il, pour qu’il y ait débat, que l’auditeur soit prêt à entendre un discours qui ne corresponde pas nécessairement à ses attentes, à l’air du temps, mais qui, en aucune façon, ne doit être reçu comme une agression. L’argumentaire proposé vise à défendre le droit de toute personne innocente à la vie dès le moment de sa conception. Le point de vue « pro-vie » est aujourd’hui, largement contesté, il est vrai. Mais, pour autant, refuser d’en examiner l’argumentation équivaudrait à un aveu de faiblesse. Pas question non plus d’interdire le débat : ce serait là un procédé typiquement totalitaire. La censure pour convenances personnelles d’un interlocuteur n’a pas sa place en philosophie. Il est tout à fait permis de discuter, je le redis : la philosophie sert précisément à cela. [...] Voilà une longue introduction. Pour sauvegarder le débat, justement, et éviter que sur un sujet délicat, l’échange ne tourne au pugilat.
Le professeur enseigne ensuite à ses élèves le B.A.-BA du raisonnement philosophique, comment « fonctionne » un argumentaire, ce qu’on entend par prédicat, la nécessité d’une définition précise des termes dans l’énoncé des prémisses, la rigueur requise dans leur agencement pour garantir la solidité de la conclusion. De manière toujours très claire et pédagogique, la présentation de la méthode philosophique est concomitante du développement de la thèse. L’exposé prend appui sur deux prémisses, des propositions dont tous les termes sont très précisément définis et qui, par un enchaînement logique rigoureux, conduisent à la conclusion. La première prémisse est d’ordre moral : Il est toujours moralement mauvais de tuer délibérément une personne innocente[7]. La seconde prémisse est factuelle : l’avortement consiste à tuer délibérément une personne innocente en l’occurrence un être humain qui se trouve encore dans le ventre de sa mère.
L’on ne peut, dans la présente recension, reproduire, dans toute sa richesse logique, le déploiement de l’argumentation. Les points forts en ont été assez longuement évoqués dans mon article précédemment cité. Entre la conception et la mort naturelle, il n’y a, dans notre existence, aucune solution de continuité. Partant, il est absurde de se demander quand apparaît la personne : chacun de nous appartient à l’espèce humaine et son code génétique est complet dès le stade du zygote. L’argument fonctionnaliste qui s’appuie sur le critère de la viabilité est aberrant : c’est toujours le même être qui, de zygote deviendra embryon, fœtus, nourrisson, etc. Une fois l’équation « avortement = meurtre délibéré d’une personne innocente » établie comme un fait, l’auteur met en évidence l’inconséquence d’une législation qui condamne crimes et délits, mais qui, au prix d’incohérences manifestes et de façon totalement arbitraire, décrète l’âge à partir duquel s’impose la protection juridique d’un futur bébé : 13 semaines en Belgique, mais 23 aux Pays-Bas ou 24 en Angleterre. Le non-sens qui consiste à fixer pareilles limites est patent : s’il y avait un saut qualitatif, un moment clair où apparaît une personne là où il n’y avait qu’un tas de cellules, on se demande bien pourquoi vous n’êtes pas également humain en Angleterre et en Belgique au même moment. Sauf à considérer qu’un Belge est plus précoce qu’un Anglais...[8]. La traque aux sophismes du genre et à plus d’une échappatoire sceptique se poursuit dans une vingtaine de pages dont on ne peut, ici, que citer quelques thèmes : la tendance contemporaine à composer avec les principes moraux au nom d’une convenance personnelle et d’un relativisme qui s’autodétruit en s’affirmant comme un impératif absolu, les faux-fuyants du scepticisme, la dérive de l’eugénisme par le recours à des diagnostics qui, parfois, signent des arrêts de mort, la négation d’une altérité radicale de l’embryon par rapport à ses géniteurs.
Une postface très dense
Après avoir déploré qu’en démocratie, et a fortiori à l’Université, les échanges d’idées puissent être confisqués par des mesures discrétionnaires capables de jeter l’opprobre sur ceux qui les prennent, l’auteur rappelle d’abord quelques remarques percutantes (et fameuses) du Professeur Jérôme Lejeune (1926-1994), généticien de grand renom. Si le fœtus n’était qu’un tas de cellules, comme le sont une dent ou un carcinome, pourquoi alors légiférer sur le droit d’éliminer le premier et pas les autres ? Cette élimination, qui est bien un avortement, mais voulu et encadré techniquement, on préfère l’appeler IVG, pudique acronyme que ledit généticien décryptait en Interruption d’une Vie Gênante ? C’est en vain qu’on tente d’édulcorer la question avec des arguments antispécistes[9], qui s’appuient sur les niveaux de conscience et de sensibilité à la douleur, inexistants chez l’embryon, mais présents chez la mère qui le porte : ce n’est pas parce qu’un humain peut mourir sans souffrir qu’il est permis de le tuer en douce, s’exclame notre auteur. Suivent des considérations qui, pour nombre d’entre elles, visent, mais sans fausse concession, à corriger l’impression d’intransigeance qu’ont pu laisser la rigueur et la vigueur de la démonstration philosophique. Le respect toujours dû à une personne n’implique pas une adhésion automatique à ses idées, telle est l’éthique de la discussion. Concernant les cas de viol ou de grave malformation de l’enfant à naître, qu’agitent sans cesse les « pro-choix », Mercier note qu’il s’agit de pourcentages très faibles au regard des avortements pour la justification desquels on invoque ne varietur une « détresse personnelle »[10]. L’auteur montre encore que les intérêts de la femme ne sont pas menacés par ceux de l’enfant, et il clôt sa postface par une amorce de plaidoyer Pour une véritable cohérence anthropologique. [...] À vrai dire, écrit le philosophe, je ne crois pas que le véritable problème soit de prouver l’humanité du fœtus ou de l’embryon. La grande majorité des gens, au fond, sont bien convaincus qu’il s’agit d’un humain ; et la rage avec laquelle certains clament le contraire est peut-être une manière pour eux d’essayer de se convaincre eux-mêmes de ce dont ils tâchent de persuader les autres avec force cris et gesticulations. La réflexion sur la question de l’avortement en appelle une autre, plus large, à savoir celle de la sexualité dont la signification anthropologique est, aujourd’hui, amputée de sa vertu d’accueil de la vie au profit d’un hédonisme omniprésent. C’est ce rapport malsain à la sexualité qui engendre et explique le recours à un lexique où dominent les notions de prudence, de protection, d’accident. L’auteur souligne l’importance, en matière de sexualité, de reconnaître un dualisme anthropologique foncier, de respecter notre nature biologique et de renoncer au rêve narcissique de toute-puissance. Sans ces balises [...] c’est la porte ouverte aux pathologies les plus navrantes, dont l’idéologie du gender déploie actuellement les plus abracadabrantes virtualités à grand renfort de battage médiatique complaisant. Une pierre dans le jardin des féministes doctrinaires et autres conseiller‧ère‧s en « politique du genre »...
Avant de remercier les personnes qui lui ont accordé leur soutien, l’auteur propose une douzaine de références bibliographiques destinées à prolonger la réflexion.
Un bilan positif
Comme tout essai digne de ce nom, le livre de Stéphane Mercier invite vraiment à se poser des questions. En voici, parmi bien d’autres, quelques-unes qui me sont venues à l’esprit.
- L’enseignement de la philosophie morale est-il compatible, en démocratie, avec l’étude de questions controversées mais sur lesquelles le législateur s’est prononcé ? À cette question, l’UCL a clairement répondu par la négative de manière aussi tranchante qu’inexacte[11], assurant, selon les propos de la conseillère du Recteur à la politique du genre, qu’il n’y a pas à sortir de là. Eh bien, si, précisément, il faut « sortir de là », il faut libérer la philosophie du carcan du politiquement correct. Un simple citoyen, philosophe d’appellation contrôlée ou non, a parfaitement le droit de ne pas considérer les lois comme intangibles, irréfragables et éternelles. Ne font-elles pas, d’ailleurs, l’objet d’amendements ? Parfois, ne les abolit-on pas ? Échangeant dernièrement avec un juriste frais émoulu quelques propos sur des sujets « sociétaux », j’ai trouvé assez curieuse sa manière de confondre légalité et légitimité. Soutenir que le droit tient sa légitimité d’une conformation « démocratique » à une évolution « sociétale », c’est professer, par une sorte de syncrétisme, une utopique harmonie entre mœurs, morale et loi ; c’est surtout, au mépris même de la démocratie, imposer la doxa du moment comme une vérité apodictique. On chamboule la société, on traficote la sémantique (mariage, famille), on invente une orthographe « inclusive » qui promeut les mots épicènes, on se penche sur le statut civil d’un troisième sexe, etc. Pour justifier toutes ces « avancées », qui sont autant d’offenses à la saine raison, certains juristes et autres psycho-sociologues s’en tirent à la manière de Sganarelle, le « médecin malgré lui » : Oui, cela était autrefois ainsi ; mais nous avons changé tout cela. Pendant ce temps, une masse de Candides, aux prises avec les tribulations d’un monde déboussolé, stupides thuriféraires de la modernité, cheminent répétant, après les maîtres Pangloss façon 2017, que Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Déjà en 1969, Paul VI, déplorait l’influence sur l’opinion du publique des enquêtes sociologiques : Elles sont à la mode. Elles se présentent avec la rigueur d’une méthode qui semble tout à fait positive et scientifique et avec l’autorité du nombre, de telle sorte que le résultat d’une enquête tend à devenir décisif, non seulement pour observer un fait collectif, mais pour déterminer les normes à adopter pour répondre au résultat obtenu. Le fait devient loi.[12]
- Avec des étudiants qui sortent tout juste du secondaire, est-il opportun de disserter sur une grave question de bioéthique ? Avant de répondre précisément à cette question, rappelons que l’exposé incriminé avait pour but premier d’enseigner aux étudiants, non pas en théorie mais par l’exemple, ce qu’est un argumentaire et comment il « fonctionne ». Avec des étudiants qui ne sont pas rompus aux arcanes de la syllogistique, le professeur, s’en tenant à une terminologie minimale, a préféré philosopher sur une question qui touche la dignité humaine et dont la bien-pensance essaie vainement de montrer, sur le ton compassionnel mais aussi juridique, qu’elle n’est plus une question. De manière complètement inconséquente, l’UCL, qui venait de rejoindre un réseau[13] visant à garantir la liberté académique, a voué aux gémonies son « invité » parce qu’il avait mis en cause des « valeurs » protégées par un tabou consensualiste. Dans sa lettre aux autorités, Mercier observe : Si d’aventure, j’avais [...] argumenté en faveur de l’évasion fiscale, du mensonge ou de l’excision, je comprendrais devoir rendre des comptes pour avoir abusé de ma liberté académique. Quant à la prétendue immaturité de ses élèves, le maître observe que, primo, l’on feint d’ignorer dans quel monde ils ont grandi et que, secundo, ce sont des citoyens électeurs.
- Le professeur a-t-il, dans la manière de traiter la question, manqué de psychologie ? C’est ce qu’ont laissé entendre de nombreuses critiques, évidemment amplifiées par des médias qui professent, à l’égard des « avancées » sociétales, une adhésion quasi systématique. On l’a vu : l’argumentaire est solide, et il est à noter que, faute d’avoir pu relever le gant sur le plan de la logique pour en pointer quelque faille, les contempteurs ont dû se résigner à jouer sur d’autres registres – émotion, droits acquis, modernité –, au demeurant redoutablement efficaces. En dépit des précautions oratoires liminaires, l’exposé magistral aura ainsi suscité des réactions virulentes. Pourquoi cette virulence ? C’est peut-être là que le bât a blessé chez le pédagogue. S’est-il rendu compte que, parmi son auditoire (puis dans le public), il se trouvait probablement une énorme majorité de consciences anesthésiées en matière de bioéthique en général, et d’avortement en particulier ? Pour une part importante de l’opinion publique, s’en prendre à l’avortement, ce n’est pas seulement remettre, philosophiquement, en cause des « droits acquis », c’est, dans un monde où l’avortement est tellement admis qu’il est médicalisé et objet de protection sociale, pis encore, c’est agresser, directement ou indirectement, ses auditeurs. N’aurait-il pas été préférable d’inscrire l’argumentaire dans une perspective historique ? Le réveil (ou l’éveil) des consciences, suivant le fil de l’évolution sociétale, n’aurait-il pas été à la fois moins brutal et plus éclairant sur la dynamique mortifère où la société s’est engagée, par exemple en Belgique depuis l’affaire Peers (1973). Les étudiants auraient vu d’où l’on venait sur le plan juridique et comment s’était continûment élargi le spectre des « indications » de l’IVG. Sous ce rapport, une relecture, en 2017, du discours que Simone Veil[14] prononça en 1974 devant l’Assemblée nationale française permet de mesurer l’ampleur et la tendance constante d’une évolution de l’opinion publique dans un domaine essentiel de la bioéthique. À l’époque, il était surtout question de justice sociale, de situation de détresse, de drame, de tâche de dissuasion, d’acte qui doit rester exceptionnel et, sauf exception thérapeutique, n’a pas à être pris en charge par la Sécurité sociale, bref d’une loi qui, si elle n’interdit plus, ne crée aucun droit à l’avortement. Après cela, il est aisé de dégager un trait essentiel de l’évolution des législateurs en matière de bioéthique et de montrer, par exemple, comment la laïcité française a pu en arriver à panthéoniser une de ses icônes : en somme, un santa subito ! à la mode d’outre-Quiévrain.
*
Qu’est-ce qu’un philosophe ? s’interrogeait Chamfort. C’est un homme qui oppose la nature à la loi, la raison à l’usage, sa conscience à l’opinion, et son jugement à l’erreur[15]. Stéphane Mercier est bien un philosophe ! Quod non erat demonstrandum.
Mutien-Omer Houziaux
[1] « À propos de l’affaire Mercier : Savonarole réanimé à Louvain-la-Neuve », Vérité et Espérance. Pâque nouvelle, n° 103, 2e trimestre 2017, pp.15-18. Le texte de cet article est disponible sur la Toile. Sur Google, il suffit de taper, par exemple : « Savonarole Mercier ».
[2] https://www.ultramontain.be/apostasieucl/
[3] A l’UCL : 2000-2004, étudiant ; 2004-2010, assistant et doctorant ; 2010-2014, docteur, chargé de recherches du FNRS ; 2014-2017, chargé de cours.
[4] La conseillère du recteur à la politique du genre, Mme Tania Van Hemelrijck.
[5] Stéphane MERCIER, La philosophie pour la vie - Contre un prétendu « droit de choisir » l’avortement, Quentin Moreau, édit., sept. 2017, XIX + 78 p.
[6] Peter KREEFT, Pro-Life philosophy, conférence disponible en plusieurs versions sur le WEB. Professeur de philosophie au Boston’s College et au King’s College (New York), , brillant conférencier (à écouter sur Youtube), Kreeft,(né en 1937), a publié de nombreux ouvrages de philosophie, de théologie et d’apologétique.
[7] C’est la formulation qui est retenue en page 10, et qui légitime le développement un peu byzantin (mais plaisant ?) sur des acceptions aberrantes du mot personne, absent du premier énoncé, qui se termine par : ... délibérément un innocent.
[8] L’embryon, tas de cellules, c’est là, ajouterai-je, le genre de couleuvres que la doxa tend à faire avaler pour que l’avortement soit retiré du code pénal et que, par le vote d’une loi liberticide, on pénalise toute « désinformation » dissuasive concernant l’IVG.
[9] L’antispécisme est un mouvement né dans les années 1970. Il conteste les critères qui divisent le règne animal en espèces. Ainsi, Peter Singer, philosophe australien, comparant l’homme et l’animal sous les angles du degré de la conscience et du seuil de la douleur ose écrire : Human babies are note born self-aware [... ] They are no persons [...] The life of a newborn is of less value than the life of a pig, a dog, or a chimpanzee [...] En conséquence, il estime que la société n’a pas à sacrifier des ressources by increasing the severely disabled children, et il pousse encore l’audace jusqu’à légitimer l’infanticide : a period of 28 days after birth might be allowed before an infant is accepted as having the same right to live as others. (Practical Ethics, Cambridge University Press ; disponible sur la Toile). On n’arrête pas le progrès !
[10] Viols : 0,16% ; problèmes de santé de la mère ou de l’enfant à naître : 3%. Statistiques officielles 2011 pour la Belgique.
[11] Cf. mon précédent article, pp. 15 et 16.
[12] PAUL VI, Face à la contestation, Fayard, 1970, p. 60.
[13] Scholars and Risk.
[14] Simone VEIL, Une vie, Stock, 2007, pp.341-365.– Cf. mon article précédent.
[15] Sébastien-Roch Nicolas de CHAMFORT, Œuvres, II, 14, Paris, 1812.