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  • Lettre de Carême 2018 de Mgr Delville, évêque de Liège

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    Dans cette Lettre, Mgr Jean-Pierre Delville commente les visites pastorales qu’il vient d’effectuer dans son diocèse. Comme fil conducteur de son texte, l’évêque de Liège a choisi un superbe médaillon en cuivre et émaux colorés du XIIe siècle appartenant au Trésor de la Collégiale Notre-Dame de Huy. Ce médaillon  représente un arbre fruitier poussant au bord d’une rivière bleue ; l’arbre est présenté par deux anges et porte des pommes mûres. Au centre, on voit une phrase de l’Apocalypse : Qui vicerit dabo illi edere de ligno vitae » (au vainqueur, je donnerai à manger de l’arbre de la vie) Ap.2.7. Sous l’arbre, apparaît la légende « Lignum Vitae » et sur le pourtour du médaillon, on peut lire : « Universae viae Domini misericordia et veritas » (toutes les voies du Seigneur sont miséricorde et vérité) Ps 24.10.

    Il n’est pas possible de reproduire ici toutes les déclinaisons thématiques concrètes que l’évêque tire de ce médaillon pour les appliquer aux thèmes de ses pérégrinations diocésaines.  Retenons celles qu’il consacre à l’Eucharistie et au Baptême :

     « L’arbre de vie présente les fruits de la vie et ces fruits correspondent à l’hostie de l’eucharistie. Le médaillon s’inspire sans doute de Rupert de Deutz (1070-1129), ce moine de Saint-Laurent à Liège, devenu abbé de Deutz près de Cologne et grand théologien de son temps. Il a écrit de nombreux commentaires  de l’Ecriture, en particulier de l’Apocalypse , et il vivait quelques années avant la confection du médaillon de Huy. Il identifie l’arbre de la vie au Christ et la nourriture qui en provient à la communion au Corps du Christ (*) ; ‘Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour (Jn 6.54). Le Christ, en effet est l’arbre de vie, grâce auquel les saintes âmes sont restaurées, tant dans le paradis céleste, par la vision [de Dieu] que dans l’Eglise présente par le Corps [du Christ]’ (**). Il ajoute : ‘Cet arbre de vie, qui est le Christ, nous restaure par son corps et son sang ; et déjà maintenant il ressuscite notre âme de la mort du péché, et il ressuscitera notre chair au dernier jour’(***) C’est donc dès aujourd’hui que nous recevons la vie éternelle, selon l’Evangile de Jean (Jn 6, 54), que nous sommes restaurés en notre corps et que nous sommes ressuscités dans notre âme, selon Rupert, dans la ,perspective de la résurrection générale à la fin des temps. La grandeur de cette restauration de nos vies  et de cette résurrection de nos âmes est présente dans toutes les Eucharisties que nous célébrons et j’ai de merveilleux souvenirs de celles que j’ai présidées au cours de mes visites pastorales,  des plus simples dans une chapelle de semaine jusqu’aux plus solennelles dans les collégiales […].

    Et si  le sacrement de l’Eucharistie est évoqué sur notre médaillon par les fruits de l’arbre de vie, on peut dire que le sacrement du Baptême est suggéré par le cours d’eau qui coule au pied de l’arbre de vie. L’eau vive est symbole du passage de la mort à la vie. Le Baptême est une nouvelle vie. C’est aussi ce que suggère l’Apocalypse : ‘Puis l’ange me montra l’eau de la vie : un fleuve resplendissant comme du cristal […]. Entre les deux bras du fleuve, il y a un l’arbre de vie qui donne des fruits douze fois ; chaque mois il produit son fruit’ (Ap. 22, 1-2). Le texte suggère que l’eau du fleuve fait produire de nouveaux fruits à l’arbre. L’eau du baptême rend les baptisés semblables aux fruits de l’arbre de vie. Durant ce Carême, de nombreux baptêmes d’adultes sont en préparation et seront célébrés à Pâques. Ce sacrement de l’initiation chrétienne est préparés par différentes étapes, qui s’égrènent tout au long du carême  et se réalisent avec la participation de toute l’assemblée chrétienne. Le baptême est donc un passage de la mort à la vie qui concerne toute la communauté […].

    _______

    (*) Rupert de Deutz, Commentaire sur l’Apocalypse, dans Patrologia latina, t. 169, col. 879

    (**) « Qui manducat, inquit, carnem meam et bibit meum sanguinem habet vitam aeternam et ego resuscitabo eum in novissimo die [Jn 6, 54]. Christus namque  lignum vitae est, cuius et in caelesti paradyso visione, et in praesenti Ecclesia corpore, sanctae reficiuntur animae »

    (***) « Hoc autem lignum vitae, quod est Christus, dum nos corpore et sanguine suo reficit, iam nunc resuscitat  animam a morte peccati, et carnem nostram in novissimo die resuscitabit ».

    Publié sous le titre « L’arbre de vie : symbole du Christ et emblème de l’écologie », le document  complet (français/allemand) est disponible à l’évêché  et à la librairie Siloë (40, rue des Prémontrés à Liège). Les prix dépendent du nombre d’exemplaires commandés.

    JPSC

     

  • Au temps de Noël à l’église du Saint-Sacrement à Liège : plus de 800 personnes ont fréquenté les lieux

    AnimaVoixMeuse-1770807_x.jpgQuelques chiffres…et quelques photos

    Pour ouvrir le ban, un grand concert de Noël fut donné le samedi 16 décembre à 20h par l’Ensemble vocal « Anima ». Les 120 choristes de cette formation issue de l’Académie de musique de Seraing étaient accompagnés par Lorenz Swyngedouw et Olivier Schmitt (violon), Leonor Swyngedouw (violoncelle), Cathy Pauly (accordéon de concert), Jacques Swyngedouw (piano) et Sarah Raïss (soliste du chant) . Les uns et les autres étaient placés sous la direction dynamique de Joëlle Augustin  Cette belle  initiative  a rassemblé, dans une atmosphère conviviale, un public de près de 300 personnes. A refaire l'an prochain!

    DSC_0842.JPGSecond succès de foule : la Solennité de l’Epiphanie organisée le samedi 6 janvier à 17 heures. Cette fête familiale a connu un succès grandissant, avec la procession à la crèche, le partage de la galette des rois et l’échange des vœux pour l’an nouveau au cours d’une réception clôturant la célébration de la messe animée par les membres du chœur de chambre « Praeludium », l’organiste Patrick Wilwerth ainsi que les solistes du chant grégorien Isabelle Valloton et Peter Cannière. Plus de 200 fidèles de tous âges y ont pris part.

    En ajoutant la fréquentation des messes du dimanche matin des week-ends de Noël et de l’Epiphanie (250 fidèles) et les trois concerts de chambre organisés avec le concours de l’association « Foliamusica » pour promotionner les jeunes talents professionnels, la fréquentation de ce bel édifice classé, durant le temps des fêtes dépasse largement le nombre de 800 personnes.

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    JPSC

    _____________________

    Sursum Corda asbl. Association pour la sauvegarde de l’église du Saint-Sacrement au Boulevard d’Avroy, 132 à Liège. Siège social : Rue Vinâve d’île, 20 bte 64. Tel. 04.344.10.89 (si on ne répond pas : GSM 0498 33 46 94).

    E-mail : sursumcorda@skynet.be.

    Web : http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com

    Faire un don pour l’entretien et la restauration de l’église? Compte IBAN BE75 0016 3718 0851 de Sursum Corda asbl, Rue Vinâve d’île, 20 bte 64, 4000 Liège.

  • Deux, trois pas au Livre de Job

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    "Vir erat in terra Hus, nomine Job: simplex et rectus, ac timens Deum: quem Satan petiit, ut tentaret: et data est ei potestas a Domino in facultates et in carnem ejus...

    "Il y avait, au pays de Hus, un homme appelé Job, simple, droit et craignant Dieu. Satan demanda de le mettre à l'épreuve et reçut du Seigneur pouvoir  sur ses biens et  sur son corps..."

    Job, 1 (offertoire du 21e dimanche après la Pentecôte)

     

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    Il était un homme, appelé Job...

     

    Un homme simple et droit,

    qui vénérait Dieu

    et veillait à garder ses enfants en son amour.

    ~

    Job était entouré d’estime

    et comblé de biens.

    ~

    Il n’est pas entouré d’estime

    et comblé de biens

    parce qu’il vénère Dieu.

     

    Il ne vénère pas Dieu

    parce qu’il est entouré d’estime

    et comblé de biens.

     

    Simplement Job est Job

    et Dieu, Dieu.

    ~

    Là,

    ni « parce que », ni « pour que ».

    Simplement Job est Job

    et Dieu, Dieu.

    C’est tout.

     

    C’est Tout.

    Il ne faut pas chercher plus loin.

    ~

    Dieu garde l’homme en bienveillante main ;

    il « ne dort ni ne somnole » :

    il veille.

     

    « Regardez les oiseaux du ciel...

    Regardez les lis des champs... »

    Dieu pourvoit à tout

    et au-delà.

     

    Job le sait : Job est Job

    et Dieu, Dieu.

    ~

    Il ne faut pas chercher plus loin.

    Job est un homme simple et droit.

    Job vénère Dieu :

    Il est Job ; Dieu est Dieu.

    ~

    Dieu pourvoit.

    A tout.

    Pour rien.

    Dieu est Dieu.

    ~

    « Il fait lever son soleil

    sur les bons, et sur les méchants ;

    et sa pluie, il la prodigue

    aux justes et aux injustes.»

     

    Dieu est Dieu.

    Il donne à chacun

    comme il lui plaît.

    Dieu donc comble Job ;

    Job se tient simple sous le regard de Dieu.

    Tout cela sans calcul.

     

    Ainsi vont selon Dieu les choses.

    En leur principe.

    « In principio... »

    ~

    Sous le regard de Dieu,

    Job est auprès de Dieu.

     

    A l’image du modèle...

    mais de cela, il n’a point révélation

    ― bien plus tard viendra

    la plénitude des temps ―

    ... à l’image du Verbe-modèle.

     

    « Au principe, le Verbe était auprès de Dieu. »

    ~

    La clé de l’Ecriture,

    de toute l’Ecriture,

    c’est le Verbe de Dieu.

     

    Abraham, Isaac, Jacob, Joseph,

    Job et les autres,

    chacun à sa façon le préfigure.

     

    Chaque trait de l’Ecriture

    est touche de pinceau

    où librement s’exprime

    la liberté de l’homme.

     

    Chaque trait, sa liberté ;

    et le tableau pourtant,

    les personnages,

    les récits :

    tout y aboutit au Verbe de Dieu.

    ~

    Pleine vraiment est la liberté de l’homme.

    Et voici : quelque usage qu’il en fasse,

    jamais elle ne met en échec

    le dessein de Dieu.

     

    Par oui, par non,

    c’est le dessein de Dieu qu’elle avantage,

    toujours.

     

    Moïse y concourt,

    Pharaon y concourt.

     

    La bourrasque se lève-t-elle contraire ?

    vent debout cingle le vaisseau.

    ~

    Avance donc, Satan, viens,

    allez, viens

    parmi les fils de Dieu,

    toi qui te présentes devant le Seigneur

    pour dénigrer son Juste.

    Un jour, comme les fils de Dieu

    venaient se présenter devant le Seigneur,

    Satan aussi s’avança

    parmi eux.

     

    «  D’où viens-tu ?

    ― De parcourir la terre. »

    ~

    « ... tel un lion rugissant

    cherchant qui dévorer... »

    précisera le bon saint Pierre.

     

    Le Nouveau le dit

    tout ainsi que l’Ancien.

    C’est l’Ecriture.

    Satan rôde, et jamais ne se lasse,

    il rôde et il dévore.

    ~

    Qui ne reçoit

    humblement

    l’avertissement

    ne sait

    ni le danger

    ni le recours.

    ~

    «  D’où viens-tu ?

    ― De parcourir la terre.

    ― As-tu remarqué mon serviteur Job ?

    Il n’a point son pareil sur la terre :

    un homme intègre et droit.

    ― Est-ce pour rien que Job vénère Dieu... »

    Voilà le propos assassin !

    C’est à bon droit qu’on te nomme le Menteur,

    le Calomniateur,

    toi qui ne vois que mal

    là où il n’est que bien.

     

    Parce que ton œil est ténèbres

    tout ce que tu vois est ténèbres.

    ~

    Et moi, hélas,

    ne suis-je pas disciple complaisant

    à ta détestable école,

    qui tant de fois me prends

     à prêter à autrui

    un noir penser,

    que tu m’instilles ?

     

    « Que si une action pouvait avoir cent visages,

    il la faut regarder

    en celui qui est le plus beau. »

    C’est bien le Tentateur

    qui réclame de nous passer au crible.

    Il ne le peut toutefois

    sans l’agrément de Dieu.

     

    Dieu ne nous soumet pas à la tentation

    Dieu ne nous fait nul mal.

    Mais c’est de sa main,

    de la main de Dieu,

    de Dieu sans qui rien ne se peut,

    que nous recevons

    tentation et mal.

     

    A la requête de l’Ennemi.

    ~

    L’Ennemi frappe Job

    encore, encore et encore.

     

    Et Job dit :

    « Le Seigneur a donné

    le Seigneur a ôté :

    comme il a plu au Seigneur

    ainsi en a-t-il été fait :

    que le nom du Seigneur soit béni ! »

     

    L’Ennemi frappe Job

    « peau pour peau »

    encore, encore et encore.

     

    Et Job dit :

    « Si nous accueillons le bonheur

    comme un don de Dieu,

    comment

    ne pas accueillir de même le malheur ? »

    ~

    L’Ennemi frappe

    mais Job ne s’y trompe pas.

    C’est de la main du Seigneur

    qu’il accueille le coup.

    Et Job bénit le Seigneur.

    Dieu accède à la requête de Satan,

    de Satan qui plus tard,

    à nouveau,

    réclamera les Apôtres cette fois,

    pour les « cribler comme du froment. »

     

    Satan s’acharne

    et de la fournaise qu’il embrase

    coule, or pur,

    l’amour de l’homme pour Dieu.

     

    L’amour désintéressé.

     

    Simplement

    Job est Job

    et Dieu, Dieu.

    C’est tout.

    L’amour désintéressé,

    celui auquel aspire le cœur

    vraiment épris,

    celui qui fait fils de Dieu

    à l’image du Verbe,

    celui qui donne plénitude à l’homme,

    par participation

    au Sacrifice du Verbe fait homme

    crucifié :

    l’officine de Satan en est la forge,

    la pierre de touche

    et le creuset.

    ~

    Satan met en œuvre la souffrance

    et Dieu y produit son Saint.

    En haute estime,

    en grande confiance.

     

    Il sait son cœur,

    car il l’habite.

    Le Seigneur sait le cœur de Job.

    Dieu est Dieu :

    il sonde reins et cœurs.

    Job ne sait pas les voies du Seigneur

    Job est Job :

    il ne peut comprendre Dieu.

     

    Il n’a qu’un recours,

    s’en remettre au Seigneur.

    En pleine confiance,

    plein de nuit.

    ~

    Dieu est Dieu,

    et Job, Job.

    ~

    Immense est sa nuit.

    Et Job maudit le jour qui l’a vu naître.

    Immense est sa nuit.

    Elle est immense comme Dieu la fait.

    ~

    Il n’en peut plus.

    « Mon Dieu, mon Dieu,

    pourquoi

    m’avoir abandonné ? »

     

    Job est à présent

    en le Verbe enlevé.

     

    En le Verbe élevé.

    ~

    Immense est sa nuit,

    immense son « pourquoi ? »

    Immense apparaît

    la fidélité de son cœur,

    la fidélité

    en l’Unique Recours :

    « Mon Dieu, mon Dieu. »

    Dieu est l’Unique.

     

    « Seigneur, à qui irions nous ? »

     

    Quelle que soit la détresse,

    à lui le cri revient.

    Il ne peut en être autrement :

    Dieu est l’Unique,

    il n’y a pas d’autrement.

     

    La fidélité de Job

    la voilà.

     

    Elle n’est pas conditionnelle :

    elle est.

     

    Dieu est,

    alors elle est.

    A Dieu unique

    réponse unique.

    ~

    Pourquoi est-il dit

    que les amis de Job

    n’ont pas bien parlé de Dieu ?

    ― Leurs discours pourtant étaient sages ! ―

     

    Pourquoi le courroux de Dieu

    s’est-il enflammé

    contre Eliphaz de Téman,

    contre Bildad de Shuah,

    contre Çophar de Naamat ?

     

    Leurs discours n’étaient-ils point sages ?

     

    Leurs discours

    cherchaient à Dieu justification.

     

    Folie.

    Dieu est.

    Jean-Baptiste Thibaux.

     Extrait de "Vérité et Espérance-Pâque Nouvelle" n° 104, automne 2017.

    Editeur: sursumcorda@skynet.be