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Réflexion faite - Page 62

  • « Le disciple que Jésus aimait… »

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    Extrait de notre magazine trimestriel « Vérité et Espérance/Pâque Nouvelle », n° 94, printemps 2015

    On sait que, dans son évangile, saint Jean ne se désigne jamais sous son nom, mais par la périphrase : « le disciple que Jésus aimait ». Ce n’est évidemment pas en vue d’agrémenter son texte d’une figure de style, qu’il y glisserait de-ci de-là, par coquetterie littéraire... Mais alors, pourquoi recourt-il à cette expression ? Comment interpréter ce choix ?

    crucifixion_van_eyck.jpgOn ne peut imaginer qu’il entende par là que le Seigneur l’aimait lui, et non pas les autres ! ni même, en atténuant l’hypothèse, qu’il l’aimait « plus que les autres ».

    Certes, la tradition est unanime à reconnaître en saint Jean le disciple de prédilection. Avec raison. Aussi bien n’est-ce à aucun autre que Jésus confie sa Mère, avant de mourir sur la croix (cf. Jn 19, 26-27). D’autres indices probants fondent encore cette conviction, sans qu’il soit besoin d’invoquer à cette fin l’appellation « le disciple que Jésus aimait » qui, comme telle, n’implique aucune mise en comparaison avec les autres.

    Dans son commentaire sur le passage de la Passion que nous venons de mentionner, Saint Augustin, par exemple, rappelle que l’Evangéliste se désigne en disant que Jésus l’aimait, puis il précise justement : « ...Jésus, à coup sûr les aimait tous, mais lui de préférence à tous les autres, et plus familièrement, au point de le faire reposer sur sa poitrine, à la Cène. » (In Io. Ev. tr., 119, 2) Quand le saint Docteur évoque cette prédilection pour l’apôtre Jean, c’est presque toujours en revenant sur ce point, que Jésus le fit reposer sur sa poitrine. (Cf. In Io Ep. tr., 5, 1 ; Serm., 120, 1 ; 135, 8 ; 388, 2 ; De Cont., 11, 25)

    En se dénommant « le disciple que Jésus aimait », l' Evangéliste n’a sûrement pas en vue de faire état de cette prédilection. Lui-même ne rapporte-t-il pas en effet l’épisode où Jésus demande à saint Pierre : « M’aimes-tu plus que ceux-ci ? » (Jn 21, 15) Or cette question résonne comme en écho à la déclaration fanfaronne du chef des Apôtres : « Si tous viennent à tomber à cause de vous, moi, je ne tomberai jamais. » (Mt 26, 33) Il avait dit cela après qu’ils furent sortis « pour aller au Mont des Oliviers » (Mt 26, 30). Un peu auparavant, Pierre, qui avait déjà déclaré à Jésus au Cénacle « Je donnerais ma vie pour vous » (Jn 13, 37), s’était vu avertir de son triple reniement (cf. Jn 13, 38). Maintenant que ce reniement, où il est tombé en effet, l’a éclairé sur lui-même, Pierre répond par trois fois, bien modestement : « Vous savez que je vous aime » (Jn 21, 15-17), sans jamais oser ajouter « plus que ceux-ci ».

    Un autre épisode ― et celui qui se nomme le disciple que Jésus aimait y est cette fois personnellement impliqué ― a dû le marquer profondément : alors qu’il vient d’entendre Jésus annoncer sa Passion, sa propre mère demande pour lui et son frère Jacques les premières places dans le Royaume, et donne ainsi au Maître l’occasion de mettre en garde ses disciples contre tout désir de préséance. (cf. Mt 20, 20-28)

    Saint Jean viendrait-il après cela se mettre en avant comme disciple préféré ? Autant dire que l’évangéliste n’aurait rien compris à l’Evangile.

    Il ne semble pas non plus que ce soit pour garder l’incognito que l’Apôtre efface ainsi son nom : une expression plus neutre, comme « l’un des disciples », ou quelque autre de ce genre, eût alors mieux fait l’affaire.

    Ici, tout au contraire, personne ne doute qu’il s’agit bien de lui : la discrétion en l’occurrence n’aurait, pour sûr, rien de bien discret ; et, même si la formulation employée ne peut, ainsi que nous venons de le voir, procéder d’une haute estime que saint Jean nourrirait de lui-même, elle ne laisse pourtant pas de le mettre, en quelque sorte, en lumière.

    Nous sommes donc bien face à un paradoxe, comme il arrive souvent dans les évangiles. N’est-ce pas en cette direction qu’il faut chercher la solution à la question soulevée ?

    « Le disciple que Jésus aimait » : n’avons-nous pas en ces mots un condensé de rayonnante humilité ?

    Mais, pour bien comprendre cela, il nous faut d’abord faire un détour par la grisaille du jeune homme riche, puis par les ténèbres de Judas...

    Jeune homme riche.jpgEn saint Marc (10, 21), il est dit tout explicitement du jeune homme riche : « Jésus posa son regard sur lui, et il l’aima. »

    Cette remarque peut paraître étrange, si l’on y réfléchit un peu : faut-il entendre que Jésus ne l’aimait pas auparavant ? qu’il a fallu que ce jeune homme lui déclare ce que sa divinité, du reste, n’ignorait pas, pour qu’il se mît à l’aimer ? Assurément non.

    Jésus l’aimait déjà, mais ce jeune n’en avait pas conscience. Il ne voyait en lui qu’un « bon maître » (ibid. 17). Aussi Jésus commence-t-il par l’inviter à tirer les conséquences des mots qu’il vient de prononcer : « Pourquoi dire que je suis bon ? Personne n’est bon, sinon Dieu seul. » (18)

    Puis « il posa son regard sur lui ». Ce regard-là n’est pas pour chercher une information, mais pour en donner une, et bien davantage encore.

    Il pose sur lui son regard pour se manifester à lui. C’est la manifestation de son amour : « et il l’aima. » Le regard de Jésus s’accompagne toujours d’une grâce opérante ― comme ce fut le cas, par exemple, pour saint Pierre après son reniement : « le Seigneur, se retournant, posa son regard sur Pierre » (Lc 22, 61) ― ; grâce assez puissante, dans le cas qui nous occupe, pour entraîner son bénéficiaire à sa suite : « viens, suis-moi » (21), mais dont celui-ci ne profitera pas, étouffé qu’il était par les ronces (cf. Lc 8, 14), « car il avait de grands biens » (22).

    Ce jeune demeure donc ce qu’il est. Rien de plus que lui-même. Un pauvre « jeune homme riche », et c’est bien sous cette dénomination triste qu’il nous est resté connu, lui qui, notons-le tout de même, observait néanmoins depuis sa jeunesse tous les commandements. (20)

    La nouvelle identité de disciple que Jésus aimait, qui lui était alors offerte, avec tout son rayonnement, il ne l’a pas saisie. « Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas reçu. » (Jn 1, 11)

    6792788686_2f1646bc28.jpgLe cas de Judas est plus bouleversant encore. « Celui qui le livrait leur avait donné un signe : "Celui que j’embrasserai, c’est lui : arrêtez-le." Aussitôt, s’approchant de Jésus, il lui dit : "Salut, Rabbi !" Et il l’embrassa. Jésus lui dit : "Mon ami, ce que tu es venu faire, fais-le !" » (Mt 26, 48-50)

    Ainsi donc, au moment même où Judas s’approche de lui pour le livrer, Jésus l’appelle « mon ami ». C’est la Vérité qui parle : n’y voyons pas une simple formule de civilité, moins encore une appellation ironique, ni même amère. Les mots du Seigneur ne peuvent avoir que leur sens plein : Judas, à ce moment précis, est « le disciple que Jésus aimait ». « Mon ami » ne peut s’entendre d’aucune autre façon.

    La réalité est donc que dans l’acte par lequel Judas le trahit, Jésus l’investit encore de son amour ; il lui offre la qualité de « disciple bien-aimé », capable de l’introduire dans la Vie divine, malgré sa faute, qui, pour grave qu’elle soit, n’est pas à ce moment encore le « péché contre l’Esprit ».

    Il est bien sûr impossible d’entrer dans le secret de la relation d’une âme à Dieu, et il n’est pas bon de le faire. Il importe seulement de recueillir des données de l’Evangile les leçons qu’on en peut tirer. On y lit : « Voyant que Jésus était condamné, Judas, qui l’avait livré, fut pris de ‘remords’ ; il rendit les trente pièces d’argent aux grands prêtres et aux anciens. Il leur dit : "J’ai péché en livrant à la mort un innocent." » (Mt 27, 3-4)

    Le français distingue assez nettement entre « pénitence » et « remords », tandis que le terme grec ici traduit ne permet pas par lui-même de trancher entre les deux notions. C’est par prolepse que les Traducteurs comprennent « remords ». Peut-être était-ce pourtant dans un premier temps de la pénitence, puisqu’on y trouve la restitution (et il était avare), la confession de la faute, et un témoignage tendant à la réparation de l’injustice commise.

    On peut encore à ce moment voir en Judas « le disciple bien-aimé », car, en tout ce qu’il fait là, diffère-t-il tant de saint Pierre, « qui pleura amèrement » ? Au for externe, en tout cas, Judas fait même alors plus que Pierre. Quant à leur for intérieur, on n’y a pas accès.

    Mais Judas « jetant alors les pièces d’argent dans le Temple, se retira et alla se pendre. » (Ibidem, 5)

    Pourquoi, sinon parce qu’il a porté sur lui son propre regard, en souverain, au lieu de se voir par le regard de Jésus, toujours aimant, malgré sa faute ; cette faute qui aurait dû le dépouiller entièrement de lui-même pour le « réduire » à la seule identité de « disciple que Jésus aimait » ― et que Jésus aimait d’autant plus, car Dieu tire le bien du mal. ―

    Non, il sera plutôt Judas. Sans vie, sans mouvement, sans être (cf. Ac 17, 28) : « le fils de perdition » (Jn 17, 12).

    Nous pouvons maintenant revenir à saint Jean. Par cette dénomination : « le disciple que Jésus aimait », il n’a donc pas pour but de se mettre à part des autres disciples, ni de se cacher ; mais, contrairement au jeune homme riche et à Judas, qui n’ont pas reçu la grâce dont ils étaient favorisés, il reconnaît, lui, et accepte, que son être consiste à être aimé de Jésus. En dehors de cet amour, il n’est pas. C’est cela qu’il proclame.

    Donner un nom, pour les Anciens, c’est marquer l’appartenance. Voilà pourquoi Dieu amène les animaux vers l’homme « pour voir quels noms il leur donnerait » (Gn 2, 19) ; voilà pourquoi aussi il impose ou change le nom de ceux qu’il choisit : Isaac, Jean [le Précurseur], ... ; Abraham, Pierre, ...

    Pour saint Jean, se désigner sous le nom de « disciple que Jésus aimait », c’est invoquer sur lui le Nom du Seigneur ; c’est affirmer que « Jésus est Seigneur [c’est-à-dire Dieu] » (1 Cor 12, 3), et affirmer que « Dieu est Amour » (1 Jn 4, 8). C’est en tirer les conséquences : ne vouloir d’autre consistance que celle de cet Amour.

    Telle est bien la quintessence de son enseignement, dès le prologue de son évangile, dans son évangile même, et dans ses épîtres, où il en donne un admirable résumé :

    « Dieu est amour. Voici comment l’amour de Dieu s’est manifesté parmi nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui. Voici en quoi consiste l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c’est lui qui nous a aimés, et il a envoyé son Fils en sacrifice de pardon pour nos péchés. [...] Quant à nous, nous aimons parce que Dieu lui-même nous a aimés le premier. » (1 Jn 4, 8-10 et 19)

    saint-jean.11.2.jpgLe titre de « disciple que Jésus aimait » procède de cet amour qui est premier, et qui a besoin d’être reçu : car l’amour qui s’impose n’est pas amour, et l’amour refusé entraîne inévitablement (par nature, non par intention de celui qui le donne) la perte de celui qui le refuse. L’amour primordial de Dieu a donné la vie ; l’homme s’en est détourné, et c’est la mort qu’il a trouvée. Jésus-Dieu son Fils est envoyé pour restaurer cette vie perdue, la restaurer plus admirablement qu’elle n’avait été créée (cf. l’oraison Deus, qui humanæ substantiæ de l’offertoire, et l’oraison suivant la 1re leçon de la Vigile pascale) ; il vient rendre tangible l’Amour. Encore cette fois, il est premier.

    Encore cette fois, il a besoin d’être reçu. Ainsi l’enseigne saint Augustin : « Il nous a aimés le premier, lui qui toujours est beau ; et en quel état nous a-t-il aimés, sinon dégoûtants et défigurés ? Ce n’est pas pourtant pour nous laisser dégoûtants ; mais pour nous changer, et, de défigurés que nous étions, nous rendre beaux. Comment serons-nous beaux ? En aimant celui qui toujours est beau. Dans la mesure où croît en toi l’amour, autant croît la beauté ; car c’est la charité qui est la beauté de l’âme. » (In Io Ep. tr., 9, 9)

    Aux temps de l’Antiquité, ce sont les disciples qui allaient chercher un maître. Eux le connaissaient, lui ne les connaissait pas. Il n’en va pas de même pour Jésus ; c’est lui qui a l’initiative : « Avant que Philippe t’appelle, quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. » (Jn 1, 48) En posant son regard, Jésus « fait » le disciple. Dans la suite, il déléguera la vertu de son regard : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples. » (Mt 28, 18-19)

    Ainsi font ceux qui avec la même humilité que saint Jean ne revendiquent rien, mais acceptent de n’avoir d’autre vie que d’être aimés du Christ. Saint Paul qui pouvait affirmer en vérité : « pour moi, vivre c’est le Christ » (Ph 1, 21) nous en donne conséquemment le plus fameux exemple.

    Ce regard du Christ est aussi posé sur nous, qui fait de nous « ses disciples qu’il aime », nous apportant grâces et pardon comme alors aux disciples contemporains de sa vie sur terre. Et il nous les apporte de manière non moins tangible pour nous que pour eux, en voulant que nous les puisions à pleines mains dans son Corps-Eglise, tout particulièrement dans l’amour du prochain et dans les Sacrements.

    Quand nous entendons l’Evangile, nous voyons bien la misère du jeune homme riche et nous aurions tant voulu d’un Judas qui serait venu se jeter au pied de la Croix ; nous appelons Saints ceux qui au contraire se sont laissé imbiber de cet Amour au point de s’y conformer tout entiers.

    Il est plus facile sans doute de tirer de ces exemples les claires leçons qu’ils nous donnent, que de les mettre en pratique, nous-mêmes, pour nous-mêmes, bien concrètement. Rien d’étonnant à cela : il nous faudrait passer par d’adoption totale de notre qualité baptismale de disciple que Jésus aime. Notre Maître ne nous a-t-il pas avertis : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire. » (Jn 15, 5) ?

    Mais « Tout est possible pour celui qui croit. » (Mc 9, 23) Comme le bienheureux saint Jean, ne cessons pas, en paroles, puis surtout en actes, d’invoquer sur nous Jésus qui nous aime.

    Jean-Baptiste Thibaux

  • Le Nunc Dimittis de Mgr Léonard

     

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    Extrait de notre magazine trimestriel « Vérité et Espérance/Pâque Nouvelle », n° 94, printemps 2015: 

    photo%20Mgr%20Leonard.jpgLe dimanche 28 décembre dernier, Mgr A-J Léonard a ordonné un nouveau diacre pour la Fraternité des Saints Apôtres, dans l'église Sainte-Catherine. Le nouveau diacre, l'abbé Kurt Suenens, est originaire du Brabant flamand. Il était passé par le séminaire de Leuven, avant de rejoindre la Fraternité du Père Zanotti-Sorkine. 

    Au cours de son homélie, Mgr Léonard a développé le thème du "Nunc Dimittis" de Syméon (évangile du jour), expliquant qu'il espérait que le Seigneur lui dise à lui - son serviteur - qu'il pouvait désormais se reposer en paix. Mgr Léonard a cité comme exemple du travail accompli, le boom des séminaristes dans l'archidiocèse : 3 quand il est devenu archevêque, 53 aujourd'hui ! 

    Comme un pied-de-nez à ceux qui prévoient déjà son remplacement, Mgr Léonard a expliqué qu'il pouvait peut-être rester encore 1, 2 ou 3 ans à la tête de l'Eglise en Belgique. Avec humour, il s'est lancé dans une imitation du général De Gaulle lorsqu'on l'interrogeait sur la fin du gaullisme : "Encore 10 ans, encore 20 ans, encore 30 ans".

    Extrait de son homélie :

    "Maintenant, ô Maître souverain, Tu peux laisser Ton serviteur s’en aller en paix, selon Ta parole. Car mes yeux ont vu le salut que Tu préparais à la face des peuples.  En ce qui me concerne, je suis très heureux que nous ayons cette année, se préparant à devenir prêtre, pour le diocèse, qu'il soit belge ou brésilien ou polonais, ou que sais-je.  (...) nous en avons actuellement 53 qui se préparent à devenir prêtre.  Quand j'ai commencé mes visites du diocèse il y en avait 3. (le 8/10/2010).  Et grâce à la générosité de jeunes qui s'engagent pour le diocèse, ils sont maintenant 53.  La fraternité (des Saints Apôtres) a commencé il y a deux ans.  Ils sont maintenant 21 en tout, 4 prêtres, bientôt dans quelques instants deux diacres, et puis d'autres qui se préparent, et si cela continue comme cela, moi je dis, comme Syméon, maintenant Seigneur tu peux laisser ton serviteur s'en aller en paix (rires).  Je ne sais pas quand je partirai, cela peut être dans un an, çà peut être dans deux ans, çà peut être dans trois ans, ou comme disait De Gaulle- quand on l'interrogeait sur l'après Gaullisme - il ajoutait avec humour, cela peut être dans 5 ans, cela peut être dans 10 ans.  Je n'en sais rien, mais quand le moment arrivera, si cette oeuvre a continué de prospérer, je pourrai aussi chanter mon Nunc Dimitis, en laissant au diocèse en tous cas ce cadeau-là : avoir un bon nombre de jeunes qui se préparent à devenir prêtre.  Et c'est le principal : les évêques, cela passe, mais le peuple de Dieu et les hommes et les femmes qui s'engagent, l'avenir d'un diocèse, lui ne passe pas."

  • Quand le cdH de Liège organise un faux débat sur l’euthanasie

     

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    Extrait de notre magazine trimestriel « Vérité et Espérance/Pâque Nouvelle », n° 94, printemps 2015: 

    2014b7fa-ad21-11e4-9a72-93ca294dcdda_original.jpgLu sur « Belgicatho » : Le 9 mars, le cdH liégeois recevait Corinne VANOOST et Gabriel RINGLET pour traiter des soins palliatifs et de l’euthanasie. En présence d’une centaine de personnes, et comme il fallait s’y attendre en l’absence d’un intervenant ayant un autre point de vue, les conférenciers, malgré une certaine prudence dans les propos, défendirent finalement l’euthanasie comme une bonne solution de fin de vie dans un certain nombre de cas. Madame VAN OOST exprima même l’idée que certains enfants devaient être respectés jusque dans cette extrémité : la loi belge d’extension de l’euthanasie aux mineurs est donc une bonne chose. Pour les personnes démentes, la question est un peu plus complexe et il faut encore approfondir la question. Monsieur l’abbé RINGLET est assez d’accord avec tout cela. Qui l’eut cru ?

    L’abbé RINGLET commença par exposer la position des évêques de France (qui serait quasi identique à celle des évêques belges) qui tient en quatre points : renforcer les solidarités, développer les soins palliatifs, éviter l’acharnement thérapeutique et refuser de donner la mort. L’abbé est d’accord avec tout cela « à 95´% ». L’ennui, c’est que dans les 5% qui font la différence, il y a l’essentiel : lui accepte que la mort soit donnée. Sur le ton de la confidence, il dira qu’en privé certains évêques admettent que l’on puisse se trouver « devant un mur » qui justifie l’euthanasie. Tout se laisse dire et comme il n’y avait pas d’évêque dans l’assemblée…

    Ne doutant de rien, l’abbé ira jusqu’à dire qu’en face d’impasses absolues, « en concordance avec l’Evangile (d’un libre penseur ?) et surtout avec les béatitudes », il doit accepter l’euthanasie.Rien de moins !

    C’est l’abbé qui, avec son onctuosité coutumière, réserva pour l’assemblée le meilleur de lui-même. Il la gratifia d’un aphorisme sorti tout droit de sa morale romantique : « Une transgression fondamentale peut-être commise et ne pas la commettre serait une transgression plus grave encore ». Il accorda beaucoup d’attention aux rites de fin de vie : mettre une goutte de vin sur les lèvres du mourant, le caresser avec un parfum, lui murmurer une poésie à l’oreille. Mais d’une prière, de la dernière confession ou de la réception du saint viatique, pas un mot, bien entendu. Enfin, pour terminer en beauté, il exposa qu’il n’était pas possible de comprendre l’euthanasie si on n’avait pas compris la signification des dernières paroles du Christ à Gethsémani (sic) : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » On pouvait s’attendre à ce que ce cri soit celui de la personne euthanasiée, mais il n’en est rien. Par un renversement de la perspective, ces paroles sont celles de «  l’euthanasieur » se sentant abandonné de Dieu quand il commet ce crime ! Cela, c’est vrai…