EGLISE DU SAINT-SACREMENT
Boulevard d'Avroy, 132 à Liège

SOLENNITE DE LA FÊTE-DIEU
LE SAMEDI 13 JUIN 2009 A 18 HEURES

(ci-dessus, sainte Julienne de Cornillon)
messe célébrée selon le missel de 1962 par
L'ABBE JEAN-PIERRE HERMAN
chapelain aux sanctuaires de Beauraing
avec le concours de
L'ENSEMBLE VOCAL "PRAELUDIUM"
dir. Patrick Wilwerth
"Polyphonie sacrée à Liège aux XVI et XVIIe siècles"
Johannes Claux (c.1530-1573): Kyrie; Peter Philips (1560-1628): Panis angelicus;
Gilles Hayne (1590-1650): Salve Regina; Pierre Bonhomme (1555-1617): in nomine Jesu
"Lauda Sion" à quatre voix mixtes de Félix Mendelssohn
créé à Liège en 1846 pour le 600e anniversaire de la Fête-Dieu
(extraits)
et la
LA "SCHOLA GREGORIANA FEMINEA LEODIENSIS"
dir. Erna Verlinden
Propre grégorien de la Fête et Plain-Chant Liégeois
LES ORIGINES LIEGEOISES DE LA FÊTE-DIEU
La Fête-Dieu célèbre la présence réelle du Christ dans le Saint-Sacrement de l'Eucharistie. Cette fête est née au Pays de Liège en 1246, à l'initiative de sainte Julienne de Cornillon. Presqu'aussitôt (1264), elle sera étendue à l'Eglise universelle par Jacques de Troyes, ancien archidiacre de Campine devenu pape (1261) sous le nom d'Urbain IV. Julienne était née à Retinne en 1192. Orpheline, elle fut confiée aux religieuses de la léproserie du mont Cornillon, dont elle devint plus tard la supérieure. A la mort de son protecteur, l'évêque Robert de Thourotte, elle partit pour Salzinnes et mourut dans la recluserie de la collégiale Saint-Feuillen à Fosses (aujourd'hui Fosses-la-Ville) en 1258.
LE FRUIT DE L'EUCHARISTIE
"Deviens ce que tu reçois", disait saint Augustin en expliquant à ses fidèles le sens de l'Eucharistie. Deviens
corps du Christ, c'est à dire manifeste sa présence. Pour s'exprimer, aujourd'hui, le Christ a besoin de tes mains et de ta bouche. Imite ses gestes et redis ses paroles, mais surtout veille à ce que tes actes soient en accord avec tes paroles, à ce que ta parole ne soit pas seulement un écho fidèle de la sienne, mais s'incarne de la même façon que lui-même a été la parole incarnée de Dieu avant d'être parole exprimée de Dieu. Devenir ce que nous recevons, devenir, à notre façon et pour notre petite part, corps du Christ c'est à dire prolongement de sa présence à travers les siècles. Extrait de l'homélie de Mgr Gryson pour la Fête-Dieu célébrée à l'église du Saint-Sacrement à Liège (2008).
LE PROGRAMME MUSICAL DE LA MESSE
Le programme de la messe alternera les chants de la messe grégorienne du Saint-Sacrement composé par saint Thomas d'Aquin (1228-1274), le "Tantum ergo liégeois" et des motets illustrant le répertoire polyphonique
ancien en usage dans la Principauté de Liège aux XVIe et XVIIe siècles: avec des oeuvres de P. Bonhomme qui fut chanoine à la collégiale Sainte-Croix, Gilles Hayne, un Liégeois influencé par le style italien, Johannes Claux, originaire des Pays-Bas espagnols et Peter Philips, un prêtre catholique anglais réfugié à la Cour des Archiducs Albert et Isabelle. On entendra aussi un extrait du "Lauda Sion" à 4 voix mixtes que Mendelssohn créa à la collégiale Saint-Martin en 1846 pour le 600e anniversaire de la naissance de la Fête-Dieu dans la Principauté.
LES INTERPRETES
Créé en 1994, l'Ensemble vocal mixte "Praeludium" compte 14 chanteurs, en majorité issus des classes de chant d'académies de la région liégeoise. Son répertoire, interprété a capella ou avec orgue et orchestre, comprend de la musique ancienne mais aussi des compositeurs du siècle romantique et des oeuvres contemporaines. La direction est assurée par Patrick Wilwerth, par ailleurs organiste, compositeur et professeur au Conservatoire de Verviers. Patrick Wilwerth est un disciple d'Hubert Schoonbroodt, auquel il succéda à la tête du Choeur universitaire de Liège, après le décès accidentel de son maître en 1992. Le grégorien de la messe sera interprété par la "Schola Feminea Leodiensis", récemment issue des rangs de l'Académie de chant grégorien qui organise
des cours à Liège depuis six ans. Cette schola est composée d'une quinzaine de voix féminines placées sous la direction d'Erna Verlinden, une excellente soprano, formée au chant grégorien par le professeur Frans Mariman au Gregoriaans Centrum de Drongen. Elle a dirigé, durant plusieurs années le choeur féminin "In voluntate" basé à l'abbaye de Waasmunster (Flandre orientale). Les parties d'orgue seront assurées par Patrick Wilwerth.
Entrée libre tant à la fête religieuse qu'à la réception qui suivra
Renseignements: tél 04.344.10.89. Courriel sursumcorda@skynet.be ou commentaire via ce blog web

A Liège, le chant grégorien a décidément la cote. Le 28 mars 2009, à l'église du Saint-Sacrement, un symposium "Le chant grégorien dans l'histoire et la liturgie" a réuni une centaine de congressistes sous la présidence de Dom Michel Jorrot, Père-Abbé de l'abbaye bénédictine de Clervaux (Luxembourg). Les actes de cette manifestation (disponibles sur demande) seront publiés sous peu.
âques. Après l'élévation, un autre soliste professionnel, le baryton Stéphan Junker, a interprété un motet baroque accompagné à l'orgue par Patrick Wilwerth. La messe selon la forme extraordinaire du rite romain était célébrée au maître-autel par Monseigneur Roger Gryson, doyen ém. de la faculté de théologie de l'Université Catholique de Louvain (U.C.L.), entouré des abbés Jean Schoonbroodt (diacre) et Arnaud de Boisse (sous-diacre). Pour la circonstance, Mgr Gryson a consacré son homélie à ce qu'est le véritable esprit de la liturgie. Nous reproduisons ci-après le texte de cette remarquable méditation.
le Seigneur du second avènement, l'aube finale de l'histoire. Prier en direction de l'orient signifie partir en esprit à la rencontre du Seigneur qui vient. Une liturgie tournée vers l'orient nous fait entrer dans la procession de l'histoire, en marche vers le monde à venir, vers le ciel nouveau et la terre nouvelle, qui viennent eux-mêmes à notre rencontre dans le Christ. Elle est prière de voyageur, prière sur la route ouverte par l'incarnation, la crucifixion et la résurrection du Christ. La liturgie se déroule le regard tourné vers Jésus, elle n'est, en fin de compte, rien d'autre que ce regard lui-même, selon la parole prophétique rapportée dans l'évangile de Jean: "Ils contempleront celui qu'ils ont transpercé". Dans la prière vers l'orient, nous exprimons notre fidélité au don reçu dans l'incarnation et l'élan de notre marche vers le second avènement.
rais la tentation du veau d'or, à laquelle, hélàs, on cède trop souvent de nos jours. Vous connaissez tous cette histoire, qui est racontée dans le livre de l'Exode. Le peuple ne supportant plus que Dieu soit invisible, lointain, mystérieux, veut s'en donner une représentation sensible et lui rendre un culte à sa manière. Un tel culte ne sert plus à élever l'homme vers Dieu, mais à abaisser Dieu au niveau de l'homme et à le rendre accessible de la manière que l'homme aura choisie. La danse autour du veau d'or, qu'évoque la bible, est une ronde fermée sur elle-même, l'exemple d'un culte égocentrique, dans lequel la communauté se cherche et se célèbre elle-même au lieu de s'approcher de Dieu. De cette apostasie sous le manteau du sacré ne peut résulter qu'un sentiment de frustration et de vide très éloigné de l'expérience libératrice qui se produit lors d'une véritable rencontre avec le Dieu vivant. La liturgie ne peut exercer une force d'attraction que si elle est tournée non pas sur elle-même, mais vers Dieu, et qu'elle laisse le champ libre à son action.
une Eglise locale. Dans la liturgie, le mouvement de l'humanité en quête de Dieu et celui de Dieu cherchant à se réconcilier l'humanité se rejoignent dans le Christ, qui est mort pour rassembler tous les enfants de Dieu dispersés. L'universalité est un trait propre au culte chrétien. Nous prions en communion avec les anges et les saints de tous les temps, nous prions en communion avec les apôtres et les Pères, nous prions en communion avec toutes les Eglises sur toute la surface de la terre. Célébrer l'eucharistie, c'est rendre un culte qui embrasse ciel et terre dans la glorification de Dieu. Comme l'a très bien dit le pape Jean-Paul II, dans son encyclique sur l'eucharistie, toute messe est célébrée sur l'autel du monde. Tout ce qui, en nous singularisant, nous isolerait, couperait le lien symbolique qui nous unit à cette liturgie cosmique, dont chaque célébration particulière n'est que l'actualisation en un lieu déterminé, et réduirait cette manifestation à une gesticulation et à un verbiage vides de contenu et de sens. Une liberté sans frein n'est pas conciliable avec l'essence de la foi et et de la liturgie. La grandeur de la liturgie tient justement au fait qu'elle échappe à la subjectivité et à l'arbitraire.
ec moi vers le Seigneur, pour rendre gloire à celui qui nous a fait passer des ténèbres à sa merveilleuse lumière. Faisant mémoire de la toute sainte, immaculée, bénie par-dessus tout et glorieuse vierge Marie, ainsi que de tous les saints, confions nous nous-mêmes, confions-nous les uns les autres, confions toute notre vie au Christ notre Dieu, afin qu'il la remette avec la sienne entre les mains de son Père, et qu'en retour, celui-ci nous comble de tous les dons de l'Esprit-Saint. Ainsi soit-il!







Les cours de l'Académie de Chant grégorien à Liège ont lieu à l'église du Saint-Sacrement (Boulevard d'Avroy, 132). Chaque cycle annuel (de novembre à mai) comporte une dizaine de leçons qui se donnent le samedi après-midi. La technique vocale, le solfège grégorien et le chant d'ensemble sont placés sous la responsabilité de Stéphan Junker, professeur au conservatoire de Verviers. Stéphan Junker est diplômé du conservatoire royal de Bruxelles, il anime plusieurs ensembles vocaux, parmi lesquels figure une importante chorale verviétoise: l'Emulation. La sémiologie, l'histoire et la pratique des modes grégorien sont enseignés par Gérald Messiaen, qui a travaillé avec le professeur Mariman et le Choeur grégorien de Louvain.
mes : la "schola feminea leodiensis", placée sous la direction d'Erna Verlinden. Cet Ensemble se produira pour la première fois dans le cadre de la Solennité de la Fête-Dieu qui sera célébrée le samedi 13 juin 2009 (18 heures) en l'église du Saint-Sacrement.
erth a aussi fondé en 1994 le choeur de chambre "Praeludium" et a été nommé en 1993 directeur artistique du Choeur universitaire de Liège où il succède à Hubert Schoonbroodt. Son travail comme chef de choeur l'a amené à interpréter les grandes oeuvres du répertoire choral (le Messie de Haendel, le Requiem de Mozart, la Passion selon saint Jean de Bach etc.) avec le Choeur universitaire et l'Ensemble instrumental "Tempus musicale" créé sous son impulsion.