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Réflexion faite - Page 40

  • : la capitale belge, miroir d’une Europe cosmopolite ? (Vérité et Espérance-Oâque Nouvelle, n° 99-été 2016)

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    Belgique

    Pleins feux sur Bruxelles

    22 mars : la capitale belge, miroir d’une Europe cosmopolite ?

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    Les attentats islamistes perpétrés à Bruxelles le 22 mars dernier (34 morts, plus de 200 blessés) inspirent à Gérard Leclerc cette réflexion sur le site web de France-Catholique (Extraits) :

    « […] Bruxelles prise pour cible, ce n’est pas seulement la capitale de la Belgique qui est visée, c’est aussi le siège des institutions européennes. L’Europe, donc. Mais que signifie l’Europe dans la tête des djihadistes ? Sans doute, pour reprendre un vocabulaire déjà employé, « le lieu des abominations et de la perversion ». C’étaient les mots utilisés pour qualifier Paris à propos des massacres du 13 novembre dernier. Il est vrai que le texte de revendication ajoutait : « celle qui porte la bannière de la croix en Europe ». Ce type de rhétorique a de quoi nous surprendre et même nous confondre. S’en prendre d’un même élan à la perversion et au christianisme, c’est désigner l’ennemi sans trop de raffinement. L’Europe perverse demeure celle des Croisés. Et qu’importe qu’elle ne se reconnaisse nullement dans cette appréciation ! L’essentiel est de fourbir les armes du verbe, qui soient les mieux accordées aux armes des massacreurs.

    Mais, l’Europe elle-même, comment se comprend-elle, face à l’ennemi ? Comment s’identifie-t-elle ? L’éditorialiste du Monde parlait de Bruxelles comme d’une ville cosmopolite, pour mieux la louer. Cosmopolite, cela veut tout dire, tout et son contraire. Dans le cas précis le cosmopolitisme pourrait ne pas apparaître comme une vraie réussite, lorsqu’on pense à un quartier comme Molenbeek, vivier du djihadisme terroriste, avec ses trafics de drogue faisant bon ménage avec le salafisme. Et si Bruxelles est visée comme capitale de l’Europe, quel idéal représente-t-elle ? Le cosmopolitisme encore, admettons qu’il y a quelque chose d’intéressant dans la vision d’un monde réconcilié ou globalisé…

    L’Europe ainsi évoquée n’échappe pas au malaise de l’à peu près et du n’importe quoi. Pure construction juridique, elle manque singulièrement de substance et d’âme vivante. À force de n’avoir aucun contenu discernable, elle apparaît comme un projet non politique, hors histoire, hors héritage, hors culture. Mais l’ennemi se charge de nous rappeler à la réalité. Non, nous n’avons pas quitté l’histoire et son tragique. Par ailleurs, il ne faudrait pas confondre l’universalisme et l’indistinction. Sinon, pourquoi nous défendre ?" (Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 24 mars 2016).

  • Ne fermez pas nos églises ! (Vérité et Espérance-Pâque Nouvelle, n° 99-été 2016)

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    10 juin : ne fermez pas nos églises !

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    Dans « La Libre » du vendredi 10 juin, cet appel d'un collectif de paroissiens bruxellois (*) aux responsables ecclésiastiques de la capitale belge :

     « La plupart des 108 églises paroissiales de Bruxelles sont menacées de fermeture à court ou moyen terme suivant un nouveau projet pastoral. Des chrétiens de diverses paroisses veulent exprimer leurs inquiétudes aux évêques de Belgique, et leur lancent un véritable appel.

    À Bruxelles, on nous dit que nous avons trop d’églises. À l’heure où des milliers de chrétiens d’Orient meurent chaque jour pour que leurs églises survivent, c’est presque indécent… Sur le terrain, nous constatons effectivement que de plus en plus d’églises sont fermées au culte du dimanche, à l’insu et à la grande surprise de leurs paroissiens qui le découvrent parfois d’un jour à l’autre. La raison ? Un projet pastoral diocésain encore peu connu mais de grande ampleur, dont l’objectif est de fusionner les paroisses et concentrer les messes du dimanche dans des églises centrales afin d’accroître leur attractivité et leur dynamisme. Une église ou deux seraient gardées par unité pastorale, les églises périphériques étant menacées de fermeture pour la pastorale de quartier.

    La fin annoncée de la vie des quartiers

    Créer des entités paroissiales de plus en plus grandes et impersonnelles, une ou deux par commune, ne serait-ce pas la fin de la vie paroissiale, fermement ancrée dans les quartiers ? Une disparition pourtant programmée qui aura les conséquences inverses de celles espérées : éloigner les églises des gens, diminuer le nombre de fidèles, affaiblir le tissu ecclésial et pénaliser davantage les moins mobiles et les plus pauvres. Dans un contexte où la priorité de tous les responsables politiques et sociaux est de renforcer les services de proximité et la vie des quartiers, cette politique pastorale n’apparaît-elle pas en total décalage avec la volonté de témoigner d’une Église et d’un Dieu qui veulent se faire proche de l’homme et du plus pauvre, au cœur de sa vie quotidienne et ordinaire ?

    Une pratique religieuse en hausse

    Pourtant, des études récentes révèlent que la pratique religieuse des catholiques a augmenté durant ces dernières années, tout comme le nombre de séminaristes et de baptêmes d’adultes. La formidable mobilisation qui a permis de sauver la chaîne catholique KTO en Belgique n’est-elle pas un signe fort de la soif de spiritualité de notre pays dit sécularisé ? 250 prêtres actifs, 30 diacres, une centaine d’assistants pastoraux et des milliers de bénévoles. L’Église de Bruxelles est riche de ressources humaines pour faire vivre ses 108 églises. Des églises vivantes, qui accueillent non seulement environ 144 000 catholiques pratiquants (12% de la population bruxelloise d’après le sondage Orela-le Soir-Ipsos-RTL- février 2016), mais aussi les milliers de passants, heureux de pouvoir les visiter, y flâner, s’y arrêter ou prier.

    Bruxelles capitale Européenne

    Dans Bruxelles Capitale Européenne, où la communauté catholique se vit en plusieurs langues et traditions,  l’Eglise de Bruxelles est appelée à vivre au rythme de l’Eglise universelle : aussi demandons-nous avec insistance à nos évêques que nos églises restent des églises paroissiales ouvertes au quartier et à la dimension internationale de Bruxelles. Nombreuses en effet sont les communautés catholiques étrangères qui cherchent encore à partager des lieux de célébration dans tous les quartiers de la capitale. L’accueil par nos paroisses de ces communautés est l’occasion d’un partage de cultures et traditions différentes et une garantie de respect de leurs droits de citoyens. En outre, des communautés nouvelles frappent encore à nos portes pour partager leur charisme propre  et cherchent, elles aussi, à rayonner à partir des églises qui les accueilleraient.

    4 € par habitant et par an

    Perplexes, nous nous interrogeons profondément sur les causes qui pourraient être à l’origine d’un tel repli et de cet abandon. Est-ce une volonté des pouvoirs publics ? Ouvertes à tous, nos églises pèsent pourtant bien peu dans les budgets régionaux ou communaux. Le coût annuel de nos 108 clochers ? Moins de 1 pour 1000. Soit 4 euros par habitant et par an, partagés entre la Région et les communes.

    Cela provient-il de raisons propres à l’Église elle-même ? Y aurait-il un manque de relève ? Avec 55 séminaristes pour le diocèse de Malines-Bruxelles ainsi que les nombreux prêtres étrangers qui animent les communautés catholiques étrangères, on peut en douter. D’autant que les budgets alloués par l’État fédéral à la rémunération des prêtres attachés au culte paroissial sont loin d’être épuisés, puisque moins de 50% du cadre actuel prévu par la loi est occupé. Est-ce encore lié à des raisons financières propres à l’évêché ? Si c’est le cas, les catholiques de Bruxelles seraient heureux que leurs évêques leur partagent leurs soucis, comme leurs homologues le font en France…A l’image de nos différents Papes, n’ayez donc pas peur !

    Nous sommes prêts, nous laïcs, à aider nos évêques, dans la gestion de nos églises, formidables outils de transmission des valeurs évangéliques, mais aussi dans les négociations avec les pouvoirs publics concernant le respect de ses obligations en matière de financement. Nous mobiliser tous ensemble pourrait être un moteur magnifique capable de revitaliser le tissu ecclésial, ainsi qu’un formidable vecteur pour annoncer ensemble la Bonne Nouvelle du Christ « jusqu’aux périphéries ». Nous pouvons ensemble, transformer les difficultés rencontrées en un formidable moyen de renouveau. 

    Renoncer au plan des églises phares et du déclin des autres

    Aussi nous demandons à l’archevêque Mgr De Kesel et à son auxiliaire, Mgr Kockerols, de renoncer à leur plan de fusion des paroisses réduites à quelques « églises phares ». Du nord au sud du canal, les communautés catholiques belges et étrangères sont solidaires dans un échange de collaboration et d’entraide fraternelle. Toutes nos églises doivent rester paroissiales et garder leur droit à une Fabrique d’église, y compris par ailleurs, pour les communautés chrétiennes qui y seraient accueillies. Nous encourageons dès lors nos évêques à mobiliser toutes les compétences et bonnes volontés inexploitées pour que vivent toujours davantage l’Église et nos églises ».

     ____

    (*) Pour le collectif interparoissial : Perpetue Nomba (Anderlecht), Marc Moreau (Berchem-St-Agathe), François Fierens- Godelieve Faut (Bruxelles Ville), Bernadette de Visscher - Pilar et Philippe Etienne - Jean-Pierre Lentz (Etterbeek), Marie-Anne Noppe - Marie-Thérèse François (Forest), Philippe Pepermans - Alexander Stolberg (Ixelles), Paul Forget (Jette), Arber Stani - Anne Strevele- Liliane Toussaint (Laeken), Vesna Hanon - Bonaventure Mbarushimana (Molenbeek), Martine et Emile Belsack (Neder-Over-Heembeek), Anna Maria Fumo (St- Gilles), Charles et Florence Gros- Marie-Thérèse Goossens- Stéphane et Isabelle de Lovinfosse (Schaerbeek), Alexandra et Arnaud Ronssin- Ignace et Laurence Moreau (Uccle), Philippe Gosseries- Monique Goossens- Marie Sybille de la Faille (Watermael-Boitsfort), Magda et Gérard Cuchet (Woluwé-St-Lambert), André et Marie-Antoinette Franck- Jacques Franchomme- Frédéric de Limburg Stirum (Woluwé-Saint-Pierre).

  • l’archidiocèse de Malines-Bruxelles congédie la Fraternité des Saints Apôtres (Vérité et Espérance-Pâque Nouvelle, n° 99-été 2016)

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    15 juin 2016 : l’archidiocèse de Malines-Bruxelles congédie

      la Fraternité des Saints Apôtres

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    La décision a été rendue publique par l’archevêché  le 15 juin, le délai d’exécution expire le 30 juin. Explication par Bertille Perrin sur le site web de l’hebdomadaire « Famille Chrétienne » :  

    « Confirmant les rumeurs qui circulaient depuis quelques semaines, l’archidiocèse de Malines-Bruxelles a annoncé le 15 juin qu’il ne souhaitait plus accueillir en son sein la Fraternité des Saints Apôtres. Fondée par Monseigneur Léonard sous l'inspiration du Père Michel-Marie Zanotti-Sorkine et érigée en ‘association publique de fidèles cléricale’ en 2013, elle relevait depuis lors de l’autorité de l’archevêque bruxellois. Ayant à cœur de ‘sensibiliser des jeunes gens à la beauté de la vocation et du ministère de prêtre diocésain’, elle leur proposait de vivre en petite communauté.

    L’initiative d’une telle Fraternité ‘pose problème, lorsqu’on constate que la plupart des séminaristes de la Fraternité des Saints Apôtres viennent pour l’instant de France où de nombreuses régions connaissent un manque cruel de prêtres’ explique le communiqué. Evoquant la possibilité d’une augmentation du nombre de séminaristes belges au fil du temps, l’archidiocèse affirme que ‘cette perspective n’est pas à promouvoir dans les circonstances actuelles car elle manifeste un grave manquement à la solidarité entre évêques, tant avec ceux de notre pays qu’avec nos voisins français’.

    A partir de fin juin, la Fraternité ne sera plus accueillie par l'archidiocèse. Que deviendra-t-elle ? La question reste sans réponse pour l'heure. Les prêtres et diacres ordonnés pour l’archidiocèse de Malines-Bruxelles continueront à y officier, tandis que les séminaristes pourront s’ils le souhaitent -et s’ils répondent aux conditions fixées pour la formation des prêtres dans l’archidiocèse-  poursuivre leur formation au Séminaire diocésain’.

    Concernant la paroisse Sainte Catherine de Bruxelles, confiée jusqu’à présent à cinq prêtres de la Fraternité, le communiqué reste vague : ‘c’est le souhait de l’Archevêque que l’expérience à Ste Catherine puisse se poursuivre’ indique-t-il seulement.

    Ces décisions devraient faire des remous parmi les fidèles bruxellois, qui se mobilisaient depuis plusieurs semaines contre la possible fermeture de la paroisse Sainte Catherine et la dissolution de la Fraternité des Saints Apôtres. Celle-ci comptait jusqu’à présent 27 membres, dont 6 prêtres, un diacre et 20 séminaristes. » (Famille Chrétienne, 15 juin 2016)

    Les premières réactions ne se sont pas fait attendre. Dans un communiqué que reproduit notamment le blog « Belgicatho », un groupe de laïcs chrétiens écrit entre autres ceci : « le principe de solidarité invoqué est on ne peut plus curieux. En effet, sur 80 séminaristes en formation à Namur aujourd’hui seulement 25 sont belges. Va-t-on tous les renvoyer dans leur pays ? Va-t-on renvoyer tous les prêtres africains, polonais qui viennent nous aider à porter le message du Christ en Belgique ? L’Eglise catholique n’est-t-elle plus universelle ? L’argument invoqué ne tient évidemment pas la route et nous espérons qu’il n’y a pas derrière des raisons en réalité purement idéologiques »…

    La facticité de l’argumentation utilisée par l’archidiocèse (une concurrence soi-disant  préjudiciable au recrutement de séminaristes par les autres diocèses belges et français ), l’absence de véritable dialogue (même si les membres de la Fraternité ont été entendus par une commission spéciale chargée d’instruire le dossier, après la révélation de son existence), la brièveté des délais d’exécution de la sentence (publiée le 15 juin, elle est exécutoire dans un délai de quinze jours) : autant de (mauvais) points donnant à penser  que l’affaire n’en restera pas là et laissera des traces cruelles dans la communauté catholique bruxelloise. 

    Ndlr: le 30 juin, le porte-parole de Mgr De Kesel, Tommy Scholtès, a fait savoir qu'en réalité le décret annoncé le 15 juin... n'avait pas encore été signé par l'archevêque de Malines-Bruxelles, ce qui paralyse présentement les procédures canoniques de recours contre lui. Vers une solution à l'amiable ? La suite au prochain numéro.