Célébrant : Abbé M.-A Dor, Recteur
Chants grégoriens : propre de la messe « Puer natus est »; Kyriale de la messe IX « Cum jubilo » (XIIIe s.); Credo IV (XVe s.); Hymne « Adeste fideles, Noëls macaroniques « In dulci jubilo » et « Diei solemnia, fulget dies ista »
Orgue : Patrick Wilwerth
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Le saint jour de Noël est caractérisé par un triple Sacrifice eucharistique
L’ancienne Église de Rome a, en cela, suivi l’exemple vénérable de l’Église de Jérusalem. Les fidèles se rassemblaient, la nuit, dans la grotte de la Nativité et sanctifiaient l’heure de la naissance du Seigneur par la célébration de la messe. A la fin de cette messe ils retournaient à Jérusalem. Que pouvaient-ils faire de mieux que de commémorer l’heure de la Résurrection, dans l’église de la Résurrection, et d’y célébrer en même temps Noël avec les bergers ? C’était la seconde messe. Pendant le jour, ils se réunissaient dans l’Église pour l’Office solennel.
Ainsi naquit l’usage de célébrer trois messes le jour de Noël. Cet usage fut imité à Rome. La première Messe était célébrée pendant la nuit dans l’église de la Crèche de Sainte-Marie Majeure (Sainte-Marie Majeure était considérée comme le Bethléem des Romains) : la seconde messe était célébrée dans l’église romaine de la Résurrection, dans l’église palatine grecque dont le nom était Anastasis (c’est-à-dire Résurrection). La troisième était célébrée dans la basilique de Saint-Pierre. De Rome l’usage se répandit dans tout l’Occident. Depuis que les prêtres occidentaux célèbrent la messe tous les jours, la coutume s’est établie que chaque prêtre puisse célébrer la messe trois fois, à Noël.
La messe « du jour » est la messe proprement dite de la fête
L’église de Station était primitivement et est encore, conformément à l’idée de la messe, l’église des Gentils, Saint-Pierre de Rome. Cette église est pour les Romains le symbole de la domination du Christ sur le monde païen. Telle est aussi la pensée dominante de la messe : la royauté universelle du Christ.
l’Introït chante le petit Enfant dans sa crèche comme l’Imperator (au sens de la Rome antique) du monde, celui « sur les épaules duquel repose la souveraineté ».
L’Epître de saint Paul aux Hébreux s’adapte merveilleusement à la pensée principale. Devant nos yeux apparaît l’image du Christ souverain de l’univers : « Dieu l’a établi héritier et Seigneur du monde qu’il a créé par lui. Comme splendeur de la gloire du Père et image de sa divine essence, le Fils porte et soutient l’univers par sa parole toute-puissante... maintenant il siège dans le ciel, à la droite de la majesté divine. Le Père dit à son Fils : ton trône, ô Dieu, est établi d’éternité en éternité, un sceptre d’équité est le sceptre de ta royauté... »
L’Alleluia est un prélude à l’Évangile de lumière, c’est un chant de lumière : le jour sacré a brillé. Le soleil, le symbole du Sauveur du monde, est, au ciel, dans tout son éclat.
Nous entendons alors l’Évangile avec l’effet du Prologue de saint Jean ! Le Logos est la divine lumière qui brille dans les ténèbres du monde, mais le monde ne la comprend pas. Mais pour nous, les enfants de Dieu, elle brille aujourd’hui ; bien plus, elle établit aujourd’hui sa demeure parmi nous.
Le Chant de l’Offertoire développe le thème de la souveraineté universelle du Christ : « A toi est le ciel, à toi est la terre..., le droit et la justice sont les soutiens de ton trône. » Quand maintenant, à l’Offrande, nous nous approchons de l’autel, nous venons devant son trône et nous chantons la puissance du grand Roi
A la Communion, on chante une fois encore le psaume de l’Introït (psaume 97) : « Toutes les régions de la terre voient maintenant (dans l’Eucharistie) le salut de notre Dieu. »
Dans la Postcommunion, après avoir rappelé l’un des objets importants de la fête : « Le Sauveur du monde qui vient de naître est l’auteur de notre propre naissance divine », on appuie sur cette considération notre demande : qu’il nous accorde aussi l’immortalité !
Le dernier Évangile est déjà une transition vers l’Épiphanie : nous avons ainsi dans les trois messes un développement progressif de la pensée de Noël : la nuit, Marie seule — l’aurore, les bergers (quelques privilégiés) — le soleil de midi, le monde entier saluant le Rédempteur, notre Rédempteur, le Rédempteur du monde.
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JPSC