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Eglise du Saint-Sacrement à Liège - Page 137

  • Une homélie du pape Benoît XVI pour la nuit de Noël

     

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    Chers frères et soeurs,

    La lecture tirée de la Lettre de Saint Paul Apôtre à Tite, que nous venons d’écouter, commence solennellement par la parole « apparuit », qui revient aussi de nouveau dans la lecture de la Messe de l’aurore : apparuit – « il est apparu ». C’est une parole programmatique par laquelle l’Église, d’une manière synthétique, veut exprimer l’essence de Noël. Dans le passé, les hommes avaient parlé et créé, de multiples manières, des images humaines de Dieu. Dieu lui-même avait parlé sous des formes diverses (cf. He 1, 1 : lecture de la Messe du jour). Mais, quelque chose de plus s’est produit maintenant : Il est apparu. Il s’est montré. Il est sorti de la lumière inaccessible dans laquelle il demeure. Lui-même est venu au milieu de nous. C’était pour l’Église antique la grande joie de Noël : Dieu est apparu. Il n’est plus seulement une idée, non pas seulement quelque chose à deviner à partir des paroles. Il est « apparu ». Mais demandons-nous maintenant : comment est-Il apparu ? Qui est-Il vraiment ? La lecture de la Messe de l’aurore dit à ce sujet : « Apparurent la bonté de Dieu (…) et son amour pour les hommes » (Tt 3, 4). Pour les hommes de l’époque préchrétienne, qui face aux horreurs et aux contradictions du monde craignaient que Dieu aussi ne fût pas totalement bon, mais pouvait sans doute être aussi cruel et arbitraire, c’était une vraie « épiphanie », la grande lumière qui nous est apparue : Dieu est pure bonté. Aujourd’hui aussi, des personnes qui ne réussissent plus à reconnaître Dieu dans la foi, se demandent si l’ultime puissance qui fonde et porte le monde, est vraiment bonne, ou si le mal n’est pas aussi puissant et originaire que le bien et le beau, que nous rencontrons à des moments lumineux dans notre cosmos. « Apparurent la bonté de Dieu (…) et son amour pour les hommes » : c’est une certitude nouvelle et consolante qui nous est donnée à Noël.

    Dans les trois messes de Noël, la liturgie cite un passage tiré du Livre du Prophète Isaïe, qui décrit encore plus concrètement l’épiphanie qui s’est produite à Noël : « Un enfant nous est né, un fils nous a été donné ; l’insigne du pouvoir est sur son épaule ; on proclame son nom : Merveilleux-Conseiller, Dieu-Fort, Père-à-jamais, Prince-de-la-Paix. Ainsi le pouvoir s’étendra, la paix sera sans fin » (Is 9, 5s). Par ces paroles, nous ne savons pas si le prophète a pensé à un enfant quelconque né en son temps historique. Cela semble pourtant impossible. Ce texte est l’unique de l’Ancien Testament dans lequel il est dit d’un enfant, d’un être humain : son nom sera Dieu-Fort, Père-à-jamais. Nous sommes en présence d’une vision qui va beaucoup plus au-delà du moment historique vers ce qui est mystérieux, placé dans le futur. Un enfant, dans toute sa faiblesse, est Dieu-Fort. Un enfant, dans toute son indigence et sa dépendance, est Père-à-jamais. Et « la paix sera sans fin ». Le prophète en avait parlé auparavant comme d’« une grande lumière » et au sujet de la paix venant de Lui, il avait affirmé que le bâton de l’oppresseur, toutes les chaussures de soldat qui piétinaient bruyamment sur le sol, tout manteau roulé dans le sang seraient dévorés par le feu (cf. Is 9, 1.3-4).

    Dieu est apparu – comme un enfant. Par cela même il s’oppose à toute violence et apporte un message qui est la paix. En ce moment où le monde est continuellement menacé par la violence en de nombreux endroits et de diverses manières ; où il y a toujours encore des bâtons de l’oppresseur et des manteaux roulés dans le sang, nous crions vers le Seigneur : Toi, le Dieu-Fort, tu es apparu comme un enfant et tu t’es montré à nous comme Celui qui nous aime et Celui par lequel l’amour vaincra. Et Tu nous as fait comprendre qu’avec Toi nous devons être des artisans de paix. Nous aimons Ton être-enfant, Ta non-violence, mais nous souffrons du fait que la violence persiste dans le monde, c’est pourquoi nous te prions aussi : montre Ta puissance, ô Dieu. En notre temps, dans notre monde, fais que les bâtons de l’oppresseur, les manteaux roulés dans le sang et les chausseurs bruyantes des soldats soient brûlées, qu’ainsi Ta paix triomphe dans notre monde.

    Noël est une épiphanie – la manifestation de Dieu et de sa grande lumière dans un enfant qui est né pour nous. Né dans l’étable de Bethléem, non pas dans les palais des rois. Quand, en 1223, François d’Assise célébra Noël à Greccio avec un bœuf et un âne et une mangeoire pleine de foin, une nouvelle dimension du mystère de Noël a été rendue visible. François d’Assise a appelé Noël « la fête des fêtes » – plus que toutes les autres solennités – et il l’a célébré avec « une prévenance indicible » (2 Celano, 199 : Fonti Francescane, 787). Avec une profonde dévotion, il embrassait les images du petit enfant et balbutiait des paroles de tendresse à la manière des enfants, nous raconte Thomas de Celano (ibid.). Pour l’Église antique, la fête des fêtes était Pâques : dans la résurrection, le Christ avait ouvert les portes de la mort et il avait ainsi changé radicalement le monde : il avait créé en Dieu même une place pour l’homme. Eh bien, François n’a pas changé, il n’a pas voulu changer cette hiérarchie objective des fêtes, toute la structure de la foi centrée sur le mystère pascal. Toutefois, par lui et par sa façon de croire, quelque chose de nouveau s’est produit : François a découvert avec une profondeur toute nouvelle l’humanité de Jésus. Cet être-homme de la part de Dieu, lui a été rendu évident au maximum au moment où le Fils de Dieu, né de la Vierge Marie, fut enveloppé de langes et fut couché dans une mangeoire. La résurrection suppose l’incarnation. Le Fils de Dieu comme un enfant, comme un vrai fils d’homme – cela toucha profondément le cœur du Saint d’Assise, transformant la foi en amour. « Apparurent la bonté de Dieu (…) et son amour pour les hommes » : cette phrase de saint Paul acquérait ainsi une profondeur toute nouvelle. Dans l’enfant dans l’étable de Bethleem, on peut, pour ainsi dire, toucher Dieu et le caresser. Ainsi, l’année liturgique a reçu un second centre dans une fête qui est, avant tout, une fête du cœur.

    Tout ceci n’a rien d’un sentimentalisme. Dans la nouvelle expérience de la réalité de l’humanité de Jésus se révèle justement le grand mystère de la foi. François aimait Jésus, le petit enfant, parce que, dans ce fait d’être enfant, l’humilité de Dieu se rendait évidente. Dieu est devenu pauvre. Son Fils est né dans la pauvreté d’une étable. Dans l’enfant Jésus, Dieu s’est fait dépendant, ayant besoin de l’amour de personnes humaines, en condition de demander leur – notre – amour. Aujourd’hui Noël est devenu une fête commerciale, dont les scintillements éblouissants cachent le mystère de l’humilité de Dieu, et celle-ci nous invite à l’humilité et à la simplicité. Prions le Seigneur de nous aider à traverser du regard les façades étincelantes de ce temps pour trouver derrière elles l’enfant dans l’étable de Bethléem, pour découvrir ainsi la vraie joie et la vraie lumière.

    Sur la mangeoire qui était entre le bœuf et l’âne, François faisait célébrer la sainte Eucharistie (cf. 1 Celano, 85 : Fonti, 469). Par la suite, sur cette mangeoire un autel fut construit, afin que là où un temps les animaux avaient mangé le foin, maintenant les hommes puissent recevoir, pour le salut de l’âme et du corps, la chair de l’Agneau immaculé Jésus Christ, comme raconte Celano (cf. 1 Celano, 87 : Fonti, 471). Dans la sainte nuit de Greccio, François comme diacre avait personnellement chanté d’une voix sonore l’Évangile de Noël. Grâce aux splendides cantiques de Noël des Frères, la célébration semblait tout un tressaillement de joie (cf. 1 Celano, 85 et 86 : Fonti, 469 et 470). Justement la rencontre avec l’humilité de Dieu se transforme en joie : sa bonté crée la vraie fête.

    Celui qui aujourd’hui veut entrer dans l’église de la Nativité de Jésus à Bethléem découvre que le portail, qui un temps était haut de cinq mètres et demi et à travers lequel les empereurs et les califes entraient dans l’édifice, a été en grande partie muré. Est demeurée seulement une ouverture basse d’un mètre et demi. L’intention était probablement de mieux protéger l’église contre d’éventuels assauts, mais surtout d’éviter qu’on entre à cheval dans la maison de Dieu. Celui qui désire entrer dans le lieu de la naissance de Jésus, doit se baisser. Il me semble qu’en cela se manifeste une vérité plus profonde, par laquelle nous voulons nous laisser toucher en cette sainte Nuit : si nous voulons trouver le Dieu apparu comme un enfant, alors nous devons descendre du cheval de notre raison « libérale ». Nous devons déposer nos fausses certitudes, notre orgueil intellectuel, qui nous empêche de percevoir la proximité de Dieu. Nous devons suivre le chemin intérieur de saint François – le chemin vers cette extrême simplicité extérieure et intérieure qui rend le cœur capable de voir. Nous devons nous baisser, aller spirituellement, pour ainsi dire, à pied, pour pouvoir entrer à travers le portail de la foi et rencontrer le Dieu qui est différent de nos préjugés et de nos opinions : le Dieu qui se cache dans l’humilité d’un enfant qui vient de naître. Célébrons ainsi la liturgie de cette sainte Nuit et renonçons à nous fixer sur ce qui est matériel, mesurable et touchable. Laissons-nous simplifier par ce Dieu qui se manifeste au cœur devenu simple. Et prions en ce moment avant tout pour que tous ceux qui doivent vivre Noël dans la pauvreté, dans la souffrance, dans la condition de migrants, afin que leur apparaisse un rayon de la bonté de Dieu ; afin que les touche, ainsi que nous, cette bonté que Dieu, par la naissance de son Fils dans l’étable, a voulu porter dans le monde. Amen.

     (Basilique Vaticane , 24 décembre 2011)

  • Le Credo, expliqué par Monseigneur Léonard

    23785009511_50f6ec1592.jpg«  […] nous faisons mémoire au terme du temps de l’Avent de la naissance de Jésus, il y a une vingtaine de siècles, c’est parce que cette première venue est pour nous la garantie de sa nouvelle venue dans la gloire. Tout ce temps liturgique est tourné vers l’avant, en latin, la parousie en grec, le nouvel avènement dans la gloire de Jésus à la fin de l’histoire et à la fin de ce monde. Et nous osons espérer fermement que cette nouvelle venue aura lieu, puisque la première a eu lieu. Les espérances d’Israël ont été exaucées par le premier avènement de Jésus dans l’humilité et dans l’humiliation, et l’espérance du nouveau peuple de l’alliance, à savoir l’Eglise, sera elle aussi espérée par la nouvelle venue de Jésus, cette fois, dans la gloire. Lors du premier avènement, il a été jugé et condamné par les hommes. Quand il viendra de nouveau dans la gloire, c’est lui qui jugera les vivants et les morts avec justice et avec miséricorde. 

    L’évangile qui vient d’être proclamé m’impressionnait beaucoup dans mon enfance, parce que, quand j’avais sept ou huit ans, je ne connaissais pas encore l’histoire de l’Empire romain, je ne connaissais pas la situation religieuse ni politique de la Terre sainte, n’empêche, j’étais impressionné par la précision de la date: la quinzième année du règne de Tibère-César. Et je pressentais que c’était important, que nous étions marqués dans notre foi par un événement repérable dans l’histoire. La foi chrétienne n’a rien à voir avec une mythologie intemporelle, elle est liée à un événement historique daté, alors que Ponce Pilate était gouverneur de Judée, Hérode tétrarque de Galilée, Philippe tétrarque d’Iturie, à ce moment-là, la parole de Dieu a fondu à la verticale sur Jean-Baptiste, fils de Zacharie. Autrement dit, la parole de Dieu est entrée dans l’histoire humaine. L’amour de Dieu s’est infiltré au coeur de l’histoire et finalement, au coeur de chaque homme. La Parole de Dieu fut adressée par Jean, fils de Zacharie, dans le désert. Et ensuite, l’évangile relate la prédication de Jean-Baptiste en y voyant l’accomplissement de l’oracle d’Isaïe. Une voix crie dans le désert. Préparez la route du Seigneur, rendez droits ses sentiers.

    Je voudrais profiter ce cet évangile à quelques jours de Noël pour insister sur cet aspect de la foi, à savoir que la foi chrétienne n’est pas seulement un cri du coeur, une aspiration du coeur humain qui aurait projeté devant elle un événement illusoire. Notre foi nous a été, si je puis dire, arrachée, extorquée par un événement qui s’est imposé à nous historiquement. Et cela est infiniment précieux.

    Nous allons dans un instant proclamer la foi de Nicée-Constantinople, foi qui a été rédigée par les pères de deux conciles: Nicée en 325, Constantinople en 381 et dans ce texte du credo, il y a des envolées extraordinaires, qui dépassent notre capacité de comprendre. Nous affirmons d’abord notre foi en Dieu, créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible, mais aussi de l’univers invisible, des anges, des archanges, des séraphins. Et puis nous parlons de Jésus comme étant notre seul Seigneur. A l’époque, quand ce texte a été rédigé, on avait derrière soi quelques siècles de l’Empire romain, où il avait fallu, si on n’était pas solide dans la foi, offrir de l’encens devant une statue de l'empereur romain qui se faisait considérer comme un dieu présent sur la terre, qui se faisait traiter donc de Kyrios, de seigneur. Et on dit dans le credo: “en un seul Seigneur, Fils unique de Dieu, né du père avant tous les siècles”. Car il a fallu résister aux hérésies qui voulaient simplifier notre foi, la mettre à mesure humaine, en disant que Jésus n’était pas vraiment Dieu. Il est un homme sublime, exceptionnel dont Dieu a fait son porte-parole, mais il est une créature. Il a fallu se battre grâce au courage d'Athanase d'Alexandrie pour dire non il est Dieu né de Dieu, lumière née de la lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu engendré de toute éternité au sein de la Trinité et pas comme nous, créés dans le temps, et de même nature, en substance, que le Père, et par Lui, tout a été fait. Alors, devant de telles envolées métaphysiques, on pourrait se demander si ce n’est pas un rêve ou du délire. Mais aussitôt après vient la vie historique de Jésus, conçu de l’Esprit-Saint, né de la Vierge Marie et qui a souffert sa Passion sous Ponce Pilate. La mention de Ponce Pilate dans le credo est très précieuse, même si, paraît-il, en Allemagne, quand quelqu’un arrive comme un cheveu dans la soupe, on dit “il arrive comme Ponce Pilate dans le credo”. Mais la venue de Ponce Pilate dans le credo, autant un personnage falot, lâche, elle est très précieuse. Elle atteste que nous ne sommes pas dans un mythe, une projection psychologique, mais nous sommes dans un événement historique. Et après cette nouvelle garantie recommence une nouvelle envolée: il fut mis au tombeau, mais le troisième jour, il ressuscita d’entre les morts conformément aux écritures. Il est assis à le droite du Père. Au même moment que Dieu, car il est Dieu tout autant que le Père. Et il reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts et son règne n’aura pas de fin. Le credo de Nicée reprend ce que Daniel avait dit dans la vision du chapitre sept qui a tellement inspiré Jésus dans sa mission humaine: son règne n’aura pas de fin. Et puis nous proclamons notre foi dans l’Esprit-Saint. Et nous y croyons, dans l’Esprit-Saint, parce que Jésus nous en a parlé, nous a promis de l’envoyer. Et ici aussi, il nous a fallu résister aux hérétiques qu’on appelait des Pneumatomaques, ça veut dire en grec ceux qui se battent contre l’Esprit-Saint, qui considèrent que l’Esprit-Saint n’est pas vraiment Dieu, au contraire du Christ. Pour ces hérétiques, l’Esprit-Saint est un souffle anonyme, une respiration, mais pas vraiment quelqu’un, il n’est pas vraiment Dieu, Seigneur qui donne la vie. Il est un principe vital anonyme qui nous habite, qui nous inspire. Alors, il a fallu résister aux Pneumatomaques et dire non, l’Esprit-Saint, il est Seigneur et il donne la vie. Il procède du Père et du Fils ou, selon les Grecs, du Père par le Fils, mais cela revient pratiquement au même. Il procède du Père et du Fils et, avec le Père et le Fils, il reçoit, s’il vous plaît, même adoration et même gloire. Nous le vénérons et nous l’adorons tout autant que le Père et le Fils. Et après cette envolée, on poursuit avec le mystère de l’Eglise: je crois en l’Eglise, une. Rappelez-vous le filet qui est rempli de poissons (Luc, ch. 5) au point que les filets menacent de se déchirer. La pêche miraculeuse (Jean, ch. 21), et malgré la grande quantité de poissons, dit Jean, le filet ne se déchira pas. L’Eglise a beau être multiple, le filet comptait 153 gros poissons. Toutes les cultures, toutes les races, toutes les langues, et il ne se déchire pas. L’Eglise est une dans sa diversité, sainte, pas par elle-même, mais par le sein de Dieu, Jésus, qui est sa tête. Par l’Esprit-Saint, qui est son âme, par la Sainte Vierge Marie, qui est son coeur, par la Tradition sainte, qui vient des apôtres, par l’Ecriture sainte, qui éclaire le chemin dans cette vie et par le très saint Sacrement de l’Eucharistie qui est sa nourriture et le principe de sa vie. En ce sens, l’Eglise est sainte, même si elle est composée des pécheurs que nous sommes. Mais heureusement, elle produit aussi à travers l’histoire des saints et des saintes en grand nombre. Et après cela, après le mystère de l’Eglise, le baptême pour la rémission des péchés, et on termine avec une nouvelle envolée de foi et d’espérance: je crois en la résurrection des morts, je crois que Dieu recréera nos corps qui, ici-bas, sur cette terre, vont inévitablement vers la dissolution, la putréfaction ou la crémation et les cendres. Je crois en la recréation de nos corps, en la résurrection des corps et à la vie éternelle, amen.

    Alors, devant un texte bourré à craquer de foi en des réalités qui sont pour une bonne part invisibles, nous n’avons pas vu la création du ciel, ni de la terre, nous n’avons pas vu l’Esprit-Saint, on n’a pas vu la résurrection du Seigneur, on n’a pas vu encore la vie éternelle qui nous attend. Et heureusement, au milieu de tout cela, il y a Ponce Pilate, et la référence à l’histoire. Il y a l’an quinze, du règne de Tibère-César, il y a le procurateur de la Judée, à l’époque, et les différents tétrarques, et les grands prêtres de l’époque. Nous ne sommes pas dans le rêve, nous ne sommes pas dans l’imagination, nous ne sommes pas dans la mythologie, nous ne sommes pas dans la psychanalyse freudienne, nous sommes dans un événement historique qui s’impose à nous et qui est riche de sens et qui nous fait vivre pour toute cette vie et qui va faire vivre l’histoire humaine jusqu’à son accomplissement”.

    Extrait de l’homélie de Mgr Léonard lors de sa messe d'au revoir (suivant la forme extraordinaire du rite romain) à la Paroisse des Minimes à Bruxelles, le dimanche 20 décembre.