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Témoins - Page 12

  • Michal Slawecki à Liège pour la célébration de la Fête-Dieu 2016

    clamaveruntIusti.jpgSamedi prochain 28 mai à 18 heures, Michal Slawecki  et l’Ensemble vocal « Clamaverunt Iusti » de Varsovie apporteront leur concours à la messe traditionnelle de la Fête-Dieu célébrée par  Mgr Jean-Pierre Delville en l’église du Saint-Sacrement, au Boulevard d’Avroy à Liège.

    Chef de différents chœurs grégoriens, Michal Slawecki contribue largement à la renaissance du plain-chant dans son pays, après l’avoir étudié en Italie, notamment avec Nino Albarosa et Alberto Turco. Mais il est aussi compositeur, car sa passion pour le chant grégorien va de pair avec un vif intérêt pour la musique contemporaine. Il est aussi professeur à l’Académie de musique Frédéric Chopin. Jacques Zeegers l’a rencontré pour la revue « Canticum novum », lors de son passage au Festival international de Chant grégorien à Watou en Flandre occidentale. Extraits de l’interview.

    « Comment avez-vous découvert le chant grégorien ? Comment l’avez-vous appris ? Qui sont vos maîtres ?

    J’ai découvert le chant grégorien au lycée musical des Pères Salésiens. C’était une école où l’on étudiait l’orgue d’église. Nous avions comme enseignants des prêtres préconciliaires. C’était en 1955. En 2001, j’ai été admis à l’Université qui s’appelait à l’époque Académie de musique Frédéric Chopin à Varsovie où j’ai commencé l’étude de la musique sacrée. J’y ai étudié le chant, l’orgue et la direction de chœur. Le grégorien était une matière obligatoire. Là, j’ai rencontré un professeur, le Père Kazimierz  Szymonik, qui avait étudié avec Marie-Claire Billecocq, spécialiste des neumes, ayant collaboré avec Dom Cardine à la préparation du Graduel Triplex. Ce fut ma première approche. Puis, j’ai entamé des études supérieures de composition. J’ai eu l’occasion de suivre le cycle Erasmus en Italie pendant un an à l’Aquila. J’y ai étudié la composition avec Alessandro Sbordoni qui avait lui-même appris le chant grégorien avec Nino Albarosa. De là, je me rendais chaque semaine à l’Institut pontifical de musique sacrée à Rome où mon maître était Alberto Turco. A Crémone, j’ai travaillé aussi avec Albarosa et Johannes –Berchmans Göschl. Voilà mes trois maîtres.

    Pourquoi aimez-vous le chant grégorien ?

    […] A travers cette musique, qui n’est pas seulement la musique mais aussi la proclamation de la Parole, nous sommes à même d’entrer dans une grande histoire, une histoire très riche. Déjà au concile de Trente, on évoquait la grandeur de la forme musicale où le chant constituait vraiment le rite. Ce qui me plait dans le chant grégorien, c’est que j’y trouve trois choses : l’amour de la musique, l’amour de la langue latine et l’amour de la Bible. Ces trois facteursmis ensemble suscitent en moi l’amour du chant grégorien.

    Vous dirigez plusieurs chœurs…

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    En 2007, lorsque je suis revenu de Rome, j’ai créé la chorale féminine « Mulierum Schola gregoriana Clamaverunt Iusti » en Pologne. Elle aurait pu s’appeler « Clamaverunt Iustae »  puisqu’il s’agissait d’un chœur féminin, mais j’ai voulu conserver le texte biblique.[…] Avec ce groupe, qui est mon préféré, nous sommes allés à Arezzo e 2011 et nous y  avons gagné  deux premiers prix pour le chant chrétien monodique : celui du concours et celui du festival.

     En 2013, j’ai fondé un autre groupe, masculin celui-là, que nous avons appelé « Schola gregoriana Cardinalis Stephani Wyszynski », en mémoire de ce grand prélat qui est le patron de l’Université […] . Nous étions cinq garçons, mais maintenant nous avons un problème car deux de nos solistes ont manifesté leur intention d’entrer au Séminaire. Mais d’autres viendront nous rejoindre. 

    En 2001, j’avais commencé à chanter dans le chœur polyphonique de l’Université. J’y ai été d’abord choriste et ensuite second directeur et, depuis l’année dernière, j’en suis devenu le directeur artistique […].

    La Pologne a connu ces dernières années un développement important de composition de  la musique sacrée. Le répertoire est très riche. Nous avons enregistré un disque avec le chœur féminin « Clamaverunt  Iusti », le chœur de l’Université Cardinal Stéphane Wyszynski  et des membres de l’orchestre symphonique de la radio polonaise. Toutes les pièces sont dédiées aux martyrs de la Pologne parmi lesquels saint Stanislas, qui est le patron de la Pologne,  la Madone Reine des martyrs, saint André Bobola, également patron de la Pologne, saint Maximilien Kolbe martyrisé à Auschwitz ainsi que le bienheureux Jerzy Popielusko, assassiné pendant les dernièrs années du régime communiste. 

    […] Où apprend-on le chant grégorien en Pologne ?

    Les institutions diocésaines de musique sacrée devraient pouvoir enseigner le chant grégorien, mais peu le font car le temps manque pour approfondir la notation neumatique et les spécialistes sont peu nombreux .[…] Un parcours de musique sacrée est organisé dans certaines académies de musique. Il y a notamment trois endroits où l’on peut apprendre le chant grégorien : à Poznan, avec le Père Maruisz Bialkowski, président de la section polonaise de l’Association internationale de l’étude du chant grégorien ; à Varsovie où j’enseigne moi-même et à Cracovie où enseigne Sœur Susi Perfoglia. Elle a appris le chant grégorien en Pologne et s’inspire des livres de Monseigneur Aberto Turco.

    Mais il y a aussi d’autres endroits où l’on peut apprendre le chant grégorien au niveau populaire. Il existe une « Maison des œuvres créatives » après du ministère de la Culture et nous y avons obtenu un cours de chant grégorien une fois par mois, le week-end.  Actuellement, il y a aussi un cours à Poznan, où viennent enseigner ceux qui ont été diplômés de l’Institut pontifical de musique sacrée. L’année dernière, je suis moi-même venu. Et actuellement nous organisons aussi un cours à l’Institut qui a été fondé par le Père Maximilien Kolbe, à Niepolkalanow.

    Quelle est selon vous l’importance de la sémiologie ?

    C’est tout. C’est tout ce dont nous avons besoin. Même si on ne connaît pas la structure modale de la pièce, même si on ne sait pas bien s’orienter dans la modalité, qu’Albert Turco appelle la « semio-modalité », la sémiologie indique les notes structurellement importantes. Elle joue donc le rôle de guide. La sémiologie, comme l’écriture neumatique, est l’unique moyen pour entrer en contact intime avec cette parole, avec cette musique. Il n’y a rien d’autre.

    Que retirez-vous de l’expérience à Watou ?

    C’est une idée fantastique. C’est l’unique festival de ce genre, d’une telle importance et avec un si grand nombre de chœurs venant de 17 pays. J’admire cette très grande organisation avec un nombre impressionnant de bénévoles. C’est  la deuxième fois que j’y suis venu et chaque fois nous avons été reçus comme des rois…

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    « Mulierum Schola Gregoriana Clamaverunt Iusti de Varsovie » chantera à Liège sous la direction de Michal Slawecki , en l'église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132) le samedi 28 mai à18h. Renseignements : tel 04.344.10.89, email sursumcorda@skynet.be,  site web Liège, samedi 28 mai 2016 à 18h00 : Solennité de la Fête-Dieu célébrée par Mgr Delville à l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132)

     

  • Liège, samedi 28 mai 2016 à 18h00 : Solennité de la Fête-Dieu célébrée par Mgr Delville à l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132)

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     église du Saint-Sacrement à Liège:

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    Schola gregoriana "Clamaverunt iusti" de Varsovie:

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    Ensemble vocal polyphonique "Praeludium" de Liège:

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  • Dimanche 17 avril : Journée des Vocations "On n’attire personne par des incertitudes. Là où il y a des vocations, c’est quand il y a une image claire du prêtre."

    De Famille Chrétienne (Jean-Marie Dumont) :

    IMG_6715.jpg«  L’Église célèbre ce dimanche 17 avril la Journée mondiale de prière pour les vocations, notamment sacerdotales. Réaction du Père Michel Gitton, fondateur de la communauté Aïn Karem.

    D’année en année, l’Église appelle à prier pour les vocations. Cela sert-il à quelque chose ?

    Bien sûr ! C’est toute la question de la prière de demande. Jésus nous a demandé de prier et d’insister. Notre prière est indispensable, elle rend le monde plus perméable à la présence et à l’action de Dieu. Notre prière a pour effet d’ouvrir nos cœurs à son action. On doit toujours être assuré que notre prière aura de l’effet.

    L’image du prêtre a une nouvelle fois été ternie dans les médias ces dernières semaines. Prier pour les vocations, est-ce aussi prier pour les prêtres ?

    Prier pour les prêtres est une des grandes préoccupations de l’Église. Il y a des ordres religieux qui intègrent cette dimension dans leur programme de vie. Cela doit être le souci de chacun.

    Davantage aujourd’hui qu’avant ?

    Dans l’ambiance des années 1968, tout le côté pénitentiel et ascétique de la vie de prêtre a été jeté aux oubliettes. On a introduit un discours de facilité, consistant à dire que le prêtre est un homme comme les autres, qu’il a le droit comme tout le monde de s’épanouir, de se détendre. On a eu tendance à considérer le sacerdoce comme un rôle social au milieu des autres.

    Or, la vision conforme à l'essence du sacerdoce nous amène à voir dans le prêtre un homme donné, immolé, offrant sa vie aux autres par son dévouement et au Christ par son être. Ce faisant, des distances ont été prises par rapport aux règles de prudence et d’ascèse qui entouraient son ministère. Quand on abandonne cette vision mystique et sérieuse du sacerdoce, le passage à l’acte est rendu beaucoup plus facile quand des tentations se présentent.

    On n’attire personne par des incertitudes. Là où il y a des vocations, c’est quand il y a une image claire du prêtre.

    A-t-on retrouvé un équilibre plus juste dans cette prudence ?

    Je crois qu’on est sur la bonne voie. J’ai moi-même été ordonné dans la crise de l’après-68, au moment où on bazardait toutes ces règles de prudence, pas forcément avec l’intention de mal faire, mais pour abandonner le cadre qui avait cours jusqu’alors. La sagesse de l'Église amenait auparavant à garder certaines distances, par exemple au confessionnal, avec la fameuse grille qui séparait le pénitent du prêtre.

    On a développé une sorte de rousseauisme, partant de l’idée qu’aux purs tout est pur, que tout va bien si on n’a pas de mauvaises intentions. C’est oublier le péché originel. La prudence est la défense des faibles.

    [...]

    Comment expliquez-vous que certaines communautés ou séminaires « recrutent » et d’autres pas du tout ?

    Un jeune qui s’engage aujourd’hui ne veut pas s’engager dans quelque chose qui n’a pas de consistance. Si on commence par dire qu’il n’y aura bientôt plus de prêtres, et à expliquer que le prêtre ne doit pas être visible, qu’il n’y a pas d’autorité, c’est fichu. On n’attire personne par des incertitudes. Là où il y a des vocations, c’est quand il y a une image claire du prêtre et une volonté de construire. Je ne vois pas comment un jeune pourrait avoir envie de risquer sa vie pour quelque chose qui n’est pas clair et qui n’a pas d’avenir. Ce serait suicidaire.

    Ce qui est en jeu, c’est la paternité sacerdotale. Dans beaucoup de cas, on a préparé les hommes à être diaphanes, à mettre les autres en avant, à ne pas avoir d’autorité. On ne les a pas préparés à devoir s’affronter au monde. Or le prêtre est un père, un bâtisseur, qui doit lutter contre l’indifférence et aller de l’avant. Si on part de l’idée que le prêtre doit être en rotation permanente, le représentant local de l’évêque, sans aucun charisme personnel, on va dans le mur. »