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Offices religieux - Page 113

  • Pour Benoît XVI

     

    PASTOR BONUS

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    C'était hier le dimanche du "Bon Pasteur", veille du cinquième anniversaire de l'élection du pape Benoît XVI au Souverain Pontificat. Voici un extrait de l'homélie prononcée à cette occasion par le P. Jos Vanderbruggen, o. praem., à l'église Saint-Lambert de Verviers lors de la grand'messe dominicale chantée à 11 heures, suivant le missel de 1962:

    "(...) Soyons fidèles à la volonté du Bon Pasteur. Les Evangiles en témoignent: le Christ a confié son Eglise à ses Apôtres et spécialement à saint Pierre. "Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux: tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux" (Mt. 16, 19).

    " En cette année sacerdotale, qui voit l'image du prêtre défigurée par les scandales, les médias prennent prétexte des affaires de pédophilie pour attaquer, pêle-mêle, le sacrement de pénitence, la morale sexuelle, la gouvernance de l'Eglise etc. Dans une "panique morale", on parle de prêtres pédophiles, de rumeurs et d'allégations, en persistant à tenter d'impliquer des personnes proches du pape et le souverain pontife lui-même.

    "Le Saint-Père, qui guide l'Eglise dans la voie de la rigueur et de la vérité, mérite le respect et le soutien de nous tous. Il est le pasteur en mesure d'affronter avec rectitude et sûreté ce moment difficile, par delà critiques et insinuations. Accompagnons-le, en apprenant de lui la constance nécessaire pour grandir en vérité et transparence, pour affronter les drames de ce monde et répondre avec patience à l'avalanche de révélations supposées telles ou pour le moins partiales, dont le but est d'affaiblir sa crédibilité, celle de l'institution ecclésiale et d'autres membres de la hiérarchie.

    "La tentative médiatique d'impliquer le souverain pontife dans la question de la pédophilie n'est que le plus récent parmi les signes de l'hostilité que beaucoup nourrissent contre le pape. Il faut se demander comment il est possible que ce pape, malgré sa douceur évangélique et l'honnêteté, la clarté de ses paroles, la profondeur de sa pensée et de ses enseignements, suscite de plusieurs côtés des sentiments de hargne et des formes d'anticléricalisme que l'on croyait dépassées. Et, il faut le dire, la surprise et même la douleur sont encore plus grandes quand ceux qui ne veulent pas suivre le pape et en dénoncent les prétendues erreurs, sont des hommes d'Eglise, qu'ils soient théologiens, prêtres ou laïcs.

    "Vendredi dernier, c'était l'anniversaire du pape; cette semaine-ci, nous commémorons l'anniversaire de son élection et de son intronisation (le 19 et le 24 avril 2005). Le Saint-Père, successeur de Pierre, est la pierre sur laquelle le Christ construit son Eglise. Aujourd'hui et chaque jour, il a besoin de notre prière"

     

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     Jos Vanderbruggen, o.praem

                     Recteur du Prieuré de Tancrémont  et Chapelain

     au Sanctuaire de Banneux et à Saint-Lambert (Verviers)

    Saint-Lambert, rue du collège, à Verviers 

     

  • LA SEMAINE SAINTE 2010

     

      LA SEMAINE SAINTE 2010

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    suivant le missel de 1962

    EN GREGORIEN ET EN POLYPHONIE ANCIENNE

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    A L'EGLISE DU SAINT-SACREMENT

    Boulevard d'Avroy, 132, à Liège

     

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    église du Saint-Sacrement à Liège (Jacques-Barthélemy Renoz, 1776) 

    célébrations par l'abbé Jean Schoonbroodt, chapelain au sanctuaire de Banneux

    et l'abbé Claude Germeau, animateur du Foyer d'Accueil de Herstal,

    desservants de l'église du Saint-Sacrement.

    Dans ce ministère, ils sont secondés par le Frère-Jérémie Marie de l'Eucharistie 

     

    DIMANCHE DES RAMEAUX, 28 MARS A 9 HEURES 45 

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    Distribution du buis bénit suivie de la grand'messe chantée en grégorien.

    Propre de la messe "Domine ne longe". Psalmodie de la Passion selon saint Matthieu. Kyriale XVII.

      

    MARDI SAINT, 30 MARS DE 17 HEURES A 19 HEURES

    ADORATION DU SAINT-SACREMENT EXPOSE

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    17h00, vêpres grégoriennes suivies d'un temps de méditation

    18h00, chapelet suivi des litanies du Sacré-Coeur

    18h45, bénédiction du Saint-Sacrement

    CONFESSIONS PASCALES: 

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    Un prêtre à votre disposition, mardi 30 mars de 17h00 à 18h45

     

    VENDREDI SAINT, 2 AVRIL A 15 HEURES

    CHEMIN DE CROIX

     

     

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    Le chemin de la croix du vendredi-saint sera médité avec l'abbé Claude Germeau et le Frère Jérémie-Marie de l'Eucharistie.

     Extraits du "Stabat Mater" d'Antonio Vivaldi chantés par Patricia Moulan (conservatoire de Verviers), avec le concours d'Octavian Morea (violoncelle) et Mutien-Omer Houziaux (orgue)

     

    DIMANCHE DE PÂQUES, 4 avril A 10 HEURES

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    Grand'messe du jour de Pâques, chantée en grégorien. Propre "Resurrexi". Hymne "Salve festa dies".Séquence "Victimae Paschali Laudes" en diaphonie. Kyriale I.

     

    Veuillez noter, en outre, que les messes dominicales des Rameaux et de Pâques en français célébrées selon le missel de 1970 ont lieu à 11h15 et que la messe du jeudi saint , l'office des présanctifiés du vendredi saint, la vigile pascale du samedi saint suivie de la la messe de la résurrection selon le même missel sont célébrées chaque fois à 20h.

    Plus de renseignements: tél. +32(0)4.344.10.89. Courriel: sursumcorda@skynet.be 

     

    2

    A L'EGLISE SAINT-LAMBERT

    Rue du Collège, 80 à Verviers

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    Célébrations par le Père Jos Vanderbruggen, o.praem., recteur du prieuré de Tancrémont (Banneux), chapelain à Banneux et à Saint-Lambert-Verviers,  et l'abbé Jean Schoonbroodt, chapelain au sanctuaire de Banneux et à l'église du Saint-Sacrement à Liège

    DIMANCHE DES RAMEAUX, 28 MARS A 10 HEURES 45

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    Procession suivie de la grand'messe, chantées en grégorien. Distribution du buis bénit. Psalmodie de la Passion selon saint Matthieu. Motet classique et orgue: extrait du "Stabat Mater" de Jean-Baptiste Pergolèse (1710-1736)

    JEUDI SAINT, 1 AVRIL A 19 HEURES 30

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    Messe de la Dernière Cène, chantée en grégorien. Motets polyphoniques "Panis angelicus" (Claudio Casciolini,1697-1760), "O salutaris hostia" (Giovanni-Battista Martini, 1706-1784). Translation des Saintes-Espèces au Reposoir. Adoration et bénédiction du Saint-Sacrement. "Tantum ergo" liégeois.

    VENDREDI SAINT, 2 AVRIL A 19 HEURES 30

     

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    Office des présanctifiés, chanté en grégorien. Psalmodie de la Passion selon saint Jean. Chant gréco-latin du Trisagion (Ve s.) et des Impropères. Adoration de la Croix. Communion. Motets polyphoniques "Tristis est" (Giovanni-Battista Martini, 1706-1784), "Jesu Rex" (Giovanni-Pierluigi da Palestrina, 1525-1594).

    SAMEDI SAINT, 3 AVRIL A 21 HEURES

    VIGILE PASCALE ET MESSE SOLENNELLE DE LA RESURRECTION

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    Vigile pascale. Bénédiction du feu nouveau. Renouvellement des promesses de baptême. Messe de la Résurrection, chantée en grégorien. Motet polyphonique "Laudamus te" extrait du Gloria d'Antonio Vivaldi (1678-1741). Psalmodie des Laudes en déchant et hymne "O filii et filiae" (plain-chant du XVe siècle).

    DIMANCHE DE PÂQUES, 12 AVRIL A 11 HEURES

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    Grand'messe du Jour de Pâques, chantée en grégorien. Motet polyphonique "Domine Deus" extrait du Gloria d'Antonio Vivaldi (1678-1741) et hymne "O filii et filiae" (plain-chant, XVe siècle).

    informations sur les offices de la semaine sainte à Saint-Lambert (Verviers) : tel. [+32 ](0)4.344.10.89 ou courriel sursumcorda@skynet.be 

     

     

    « SURREXIT DOMINUS VERE »

     

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    La résurrection selon la chair, juste un symbole ? Monseigneur Léonard répond : « Il me paraît très important de souligner le réalisme de la résurrection. Ce n’est pas un réalisme naïf. Quand on parle de résurrection physique, je n’entends pas tomber non plus dans un anthropomorphisme presque grossier qui suscite des questions incongrues. Quel est le statut du corps de Jésus ressuscité ? Combien pèse-t-il ? Combien mesure-t-il ? C’est le genre de questions aussi idiotes que celle que l’on a posée sur l’eucharistie : comment Jésus, homme adulte, peut-il tenir dans l’hostie ? Ces questions indiquent bien que l’on comprend la réalité de la résurrection, comme celle de la présence réelle de Jésus dans l’eucharistie,  uniquement sur le mode de nos réalités terrestres. A mon sens, le corps de Jésus ressuscité est un corps réel, mais non plus au sens habituel d’un corps humain réel, en vieillissement, et s’acheminant vers la mort. Il doit présenter un certain rapport avec le corps du Christ que ses contemporains ont connu avant sa crucifixion mais, puisque Jésus ressuscité ne meurt plus, sa condition humaine réelle, incarnée, n’est plus tout à fait la même que la nôtre. Je considère le corps de Jésus comme réel, mais je ne le situe pas dans le cosmos. S’il est présent dans notre cosmos, c’est par la présence eucharistique. Le mystère a sa part dans la condition présente, mais tous nous recevons les lumières nécessaires à faire un acte de foi, à dire oui à Dieu. Ce oui à Dieu, c’est peut-être avant tout un acte de foi en la résurrection du Christ. Le christianisme sans la résurrection du Christ, sans le Christ vraiment ressuscité, ce n’est plus le christianisme, ce n’est plus qu’une idéologie parmi d’autres. Perdre cela, c’est perdre tout le contenu du message. Insinuer cette réduction dans le cœur des croyants, c’est un grand malheur et un grand méfait. C’est sortir de la foi chrétienne et pénétrer sur le terrain de l’hérésie. L’hérétique, c’est une personne qui retient de la foi chrétienne ce qui lui convient et laisse tomber le reste. Cette attitude réduit le croyant à la dimension d’un partisan. L’hérésie provient toujours d’une étroitesse d’esprit. Incapable d’accueillir toute la réalité de la Révélation, on nie le reste. On laisse tomber ce que l’on n’est pas capable d’intégrer dans sa raison trop courte, et on le transpose sur un mode acceptable ».

     

    Monseigneur Léonard, un évêque de plein air, éd. Omer Marchal, 1994, p.266


     

    LIEGE: L'EVANGILE AU CARRE 

     

    l'apostolat de Frère Jérémie-Marie de l'Eucharistie

     

    article à lire dans le journal "La Meuse" du lundi 22 mars

     

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    MORS ET VITA:

    Extrait de l'homélie du Saint-Père Benoît XVI

     "in cena Domini" (messe du jeudi-saint 2010)

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    «La vie éternelle, c’est de te connaître, toi, le seul Dieu, le vrai Dieu et de connaître celui que tu as envoyé, Jésus-Christ» (Jn 17,3). Chaque être humain veut vivre. Il désire une vie véritable, pleine, une vie qui vaille la peine, qui soit une joie. A l’aspiration à la vie, est jointe, en même temps, la résistance à la mort, qui, cependant, est inéluctable. Lorsque Jésus parle de la vie éternelle, il entend la vie authentique, vraie, qui mérite d’être vécue. Il n’entend pas simplement la vie qui vient après la mort. Il entend la manière authentique de la vie- une vie qui est pleinement vie et pour cela est soustraite à la mort, mais qui peut, de fait, déjà commencer en ce monde, ou mieux, qui doit commencer en lui: c’est seulement si nous apprenons déjà maintenant à vivre de façon authentique, si nous apprenons cette vie que la mort ne peut enlever, que la promesse de l’éternité a un sens. Mais comment cela se réalise-t-il? Qu’est donc cette vie vraiment éternelle, à laquelle la mort ne peut nuire? La réponse de Jésus, nous l’avons entendue: la vraie vie c’est qu’ils te connaissent, toi, Dieu et ton Envoyé, Jésus Christ. A notre surprise, il nous est dit là que la vie est connaissance. Cela signifie, par-dessus-tout: la vie est relation. Personne n’a la vie de lui-même et seulement pour lui-même. Nous l’avons de l’autre, dans la relation avec l’autre. Si c’est une relation dans la vérité et dans l’amour, un donner et recevoir, elle donne plénitude à la vie, elle la rend belle. Mais justement à cause de cela, la destruction de la relation, œuvre de la mort, peut être particulièrement douloureuse, peut mettre en question la vie elle-même. Seule la relation avec Celui qui est lui-même la Vie, peut soutenir aussi ma vie au-delà des eaux de la mort, peut me conduire vivant à travers elles. Déjà, dans la philosophie grecque, existait l’idée que l’homme peut trouver une vie éternelle s’il s’attache à ce qui est indestructible-à la vérité qui est éternelle. On devrait, pour ainsi dire, se remplir de la vérité pour porter en soi la substance de l’éternité. Mais seulement si la Vérité est Personne, elle peut me faire traverser la nuit de la mort. Nous nous accrochons à Dieu, à Jésus Christ, le Ressuscité. Et nous sommes ainsi portés par Celui qui est la Vie même. Dans cette relation, nous vivons aussi en traversant la mort, parce que Celui qui est la Vie même ne nous abandonne pas."

     

    Sermon du Saint-Père Benoît XVI

    lors de la nuit pascale 2010 

     

     

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    Une ancienne légende juive, tirée du livre apocryphe : « La vie d’Adam et Ève », raconte que, pendant sa dernière maladie, Adam aurait envoyé son fils Set avec Ève dans la région du Paradis pour prendre l’huile de la miséricorde, afin d’être oint de celle-ci et ainsi être guéri. Après toutes les prières et les larmes des deux à la recherche de l’arbre de la vie, l’Archange Michel apparaît pour leur dire qu’ils n’obtiendraient pas l’huile de l’arbre de la miséricorde et qu’Adam devrait mourir. Par la suite, des lecteurs chrétiens ont ajouté à cette communication de l’Archange une parole de consolation. L’Archange aurait dit qu’après 5.500 ans, serait venu l’aimable Roi Christ, le Fils de Dieu, et qu’il aurait oint avec l’huile de sa miséricorde tous ceux qui auraient cru en Lui. « L’huile de la miséricorde, d’éternité en éternité, sera donné à tous ceux qui devront renaître de l’eau et de l’Esprit Saint. Alors le Fils de Dieu, riche d’amour, le Christ, descendra dans les profondeurs de la terre et conduira ton père au Paradis, auprès de l’arbre de la miséricorde ». Dans cette légende, devient visible toute l’affliction de l’homme face à son destin de maladie, de souffrance et de mort, qui nous a été imposé. La résistance que l’homme oppose à la mort apparaît évidente : quelque part – ont pensé à maintes reprises les hommes – il doit bien y avoir l’herbe médicinale contre la mort. Tôt ou tard, il devrait être possible de trouver le remède non seulement contre telle ou telle maladie, mais contre la véritable fatalité – contre la mort. En somme, le remède de l’immortalité devrait exister. Aujourd’hui aussi les hommes sont à la recherche de cette substance curative. La science médicale actuelle s’efforce, non d’exclure à proprement parler la mort, mais d’en éliminer toutefois le plus grand nombre possible de causes, de la reculer toujours plus ; de procurer une vie toujours meilleure et plus longue. Mais réfléchissons encore un instant : qu’en serait-il vraiment, si l’on parvenait, peut-être pas à exclure totalement la mort, mais à la reculer indéfiniment, à parvenir à un âge de plusieurs centaines d’années ? Serait-ce une bonne chose ? L’humanité vieillirait dans une proportion extraordinaire, il n’y aurait plus de place pour la jeunesse. La capacité d’innovation s’éteindrait et une vie interminable serait, non pas un paradis, mais plutôt une condamnation. La véritable herbe médicinale contre la mort devrait être différente. Elle ne devrait pas apporter simplement un prolongement indéfini de la vie actuelle. Elle devrait transformer notre vie de l’intérieur. Elle devrait créer en nous une vie nouvelle, réellement capable d’éternité : elle devrait nous transformer au point de ne pas finir avec la mort, mais de commencer seulement avec elle en plénitude. La nouveauté et l’inouï du message chrétien, de l’Évangile de Jésus-Christ, était et est encore maintenant ce qui nous est dit : oui, cette herbe médicinale contre la mort, ce vrai remède de l’immortalité existe. Il a été trouvé. Il est accessible. Dans le Baptême, ce remède nous est donné. Une vie nouvelle commence en nous, une vie nouvelle qui mûrit dans la foi et n’est pas effacée par la mort de la vie ancienne, mais qui, seulement alors, est portée pleinement à la lumière.

    À cela certains, peut-être beaucoup, répondront : le message, je le perçois certes, mais la foi me manque. De même, qui veut croire, demandera : mais en est-il vraiment ainsi ? Comment devons-nous nous l’imaginer ? Comment se réalise cette transformation de la vie ancienne, si bien que se forme en elle la vie nouvelle qui ne connaît pas la mort. Encore une fois, un écrit juif ancien peut nous aider à avoir une idée de ce processus mystérieux qui débute en nous au Baptême. On y raconte que l’ancêtre Énoch est enlevé jusqu’au trône de Dieu. Mais il eut peur devant les glorieuses puissances angéliques et, dans sa faiblesse humaine, il ne put contempler le Visage de Dieu. « Alors Dieu dit à Michel – ainsi continue le livre d’Énoch - : "Prends Énoch et ôte-lui ses vêtements terrestres. Oint-le d’huile douce et revêt-le des habits de gloire !" Et Michel m’ôta mes vêtements, il m’oint d’huile douce, et cette huile était plus qu’une lumière radieuse… Sa splendeur était semblable aux rayons du soleil. Lorsque je me vis, j’étais comme un des êtres glorieux » (Ph. Rech, Inbild des Kosmos, II 524).

    C’est précisément cela – le fait d’être revêtu du nouvel habit de Dieu – qui se produit au Baptême ; c’est ce que nous dit la foi chrétienne. Certes, ce changement de vêtements est un parcours qui dure toute la vie. Ce qui se produit au Baptême est le début d’un processus qui embrasse toute notre vie – nous rend capable d’éternité, de sorte que, dans l’habit de lumière de Jésus Christ, nous pouvons apparaître devant Dieu et vivre avec Lui pour toujours.

    Dans le rite du Baptême, il y a deux éléments dans lesquels cet événement s’exprime et devient visible également comme une exigence pour notre vie ultérieure. Il y a tout d’abord le rite des renoncements et des promesses. Dans l’Église primitive, celui qui devait recevoir le Baptême se tournait vers l’occident, symbole des ténèbres, du coucher du soleil, de la mort et donc de la domination du péché. Celui qui devait recevoir le Baptême se tournait dans cette direction et prononçait un triple « non » : au diable, à ses pompes et au péché. Par cet étrange parole « pompes », c’est-à-dire le faste du diable, était indiqué la splendeur de l’ancien culte des dieux et de l’ancien théâtre, où l’on éprouvait du plaisir à voir des personnes vivantes déchiquetées par des bêtes féroces. C’était là ainsi le refus d’un type de culture qui enchaînait l’homme à l’adoration du pouvoir, au monde de la cupidité, au mensonge, à la cruauté. C’était un acte de libération de l’imposition d’une forme de vie, qui se présentait comme un plaisir et qui, toutefois, poussait à la destruction de ce qui, dans l’homme, sont ses meilleures qualités. Ce renoncement – avec un déroulement moins dramatique – constitue aujourd’hui encore une partie essentielle du baptême. En lui, nous ôtons les « vêtements anciens» avec lesquels on ne peut se tenir devant Dieu. Ou mieux : nous commençons à les quitter. Ce renoncement est, en effet, une promesse dans laquelle nous tenons la main du Christ, afin qu’il nous guide et nous revête. Quels que soient les « vêtements » que nous enlevons, quelle que soit la promesse que nous prononçons, on rend évident quand nous lisons au cinquième chapitre de la Lettre aux Galates, ce que Paul appelle les « œuvres de la chair » - terme qui signifie justement les vêtements anciens que nous devons quitter. Paul les désigne de cette manière : « débauche, impureté, obscénité, idolâtrie, sorcellerie, haines, querelles, jalousie, colère, envie, divisions, sectarisme, rivalités, beuveries, gloutonnerie et autres choses du même genre » (Ga 5, 19ss). Ce sont ces vêtements que nous enlevons ; ce sont les vêtements de la mort.

    Puis celui qui allait être baptisé dans l’Église primitive se tournait vers l’orient – symbole de la lumière, symbole du nouveau soleil de l’histoire, nouveau soleil qui se lève, symbole du Christ. Celui qui va être baptisé détermine la nouvelle direction de sa vie : la foi dans le Dieu trinitaire auquel il se remet. Ainsi Dieu lui-même nous revêt de l’habit de lumière, de l’habit de la vie. Paul appelle ces nouveaux « vêtements » « fruit de l’Esprit » et il les décrit avec les mots suivants : « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi » (Ga 5, 22).

    Dans l’Église primitive, celui qui allait être baptisé était ensuite réellement dépouillé de ses vêtements. Il descendait dans les fonts baptismaux et il était immergé trois fois – symbole de la mort qui exprime toute la radicalité de ce dépouillement et de ce changement de vêtement. Cette vie, qui, de toutes façons est vouée à la mort, celui qui va recevoir le baptême la remet à la mort, avec le Christ, et, par Lui, il se laisse entraîner et élever à la vie nouvelle qui le transforme pour l’éternité. Puis, remontant des eaux baptismales, les néophytes étaient revêtus du vêtement blanc, du vêtement de lumière de Dieu, et ils recevaient le cierge allumé en signe de la nouvelle vie dans la lumière que Dieu lui-même avait allumée en eux. Ils le savaient : ils avaient obtenu le remède de l’immortalité qui, à présent, au moment de recevoir la sainte Communion, prenait pleinement forme. En elle, nous recevons le Corps du Seigneur ressuscité et nous sommes, nous aussi, attirés dans ce Corps, si bien que nous sommes déjà protégés en Celui qui a vaincu la mort et qui nous porte à travers la mort.

    Au cours des siècles, les symboles sont devenus moins nombreux, mais l’évènement essentiel du Baptême est toutefois resté le même. Il n’est pas seulement un bain, encore moins un accueil un peu complexe dans une nouvelle association. Il est mort et résurrection, une renaissance à la vie nouvelle.

    Oui, l’herbe médicinale contre la mort existe. Le Christ est l’arbre de la vie, rendu à nouveau accessible. Si nous nous conformons à Lui, alors nous sommes dans la vie. C’est pourquoi nous chanterons, en cette nuit de la Résurrection, de tout notre cœur l’alléluia, le cantique de la joie qui n’a pas besoin de paroles. C’est pourquoi Paul peut dire aux Philippiens : « Soyez toujours dans la joie du Seigneur ; laissez-moi vous le redire : soyez dans la joie » (Ph 4, 4). La joie ne peut se commander. On peut seulement la donner. Le Seigneur ressuscité nous donne la joie : la vraie vie. Désormais, nous sommes pour toujours gardés dans l’amour de Celui à qui il a été donné tout pouvoir au ciel et sur la terre (cf. Mt 28, 18). Sûrs d’être exaucés, demandons donc, par la prière sur les offrandes que l’Église élève en cette nuit : Avec ces offrandes, Seigneur, reçois les prières de ton peuple ; fais que le sacrifice inauguré dans le Mystère pascal nous procure la guérison éternelle. Amen.

     

  • La fête des Rois au Saint-Sacrement

     

    A L’EGLISE DU SAINT-SACREMENT

     

     

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    Boulevard d’Avroy, 132 à Liège 

     

     

     

    LE SAMEDI 9 JANVIER 2010 À 17 HEURES

     

     

     

    SOLENNITE DE L'EPIPHANIE

    procession à la crèche suivie de la messe 

     

     

     

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    célébrée selon le missel de 1962

     

     

     par l’abbé Claude GERMEAU

     

     

    animateur du foyer d’accueil des jeunes à Herstal (*)

     

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    LA SCHOLA LEODIENSIS

    dirigée par Michel JASPAR

     

     

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    interprétera

     

    LA MESSE BASSE DE GABRIEL FAURÉ (1907)

    pour chœur, solistes et orgue

     

    et

     

    SIX MOTETS POLYPHONIQUES

     POUR LE TEMPS DE NOËL

     

    de Félix MENDELSSOHN (1809-1847), Zoltán KODÁLY (1882-1967)Francis POULENC (1899-1963), Benjamin BRITTEN (1913-1976) et Morten LAURIDSEN (né en 1943)

     

    A L’ORGUE, Mutien-Omer HOUZIAUX

    Titulaire ém. à la cathédrale de Liège

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    Le Propre grégorien est assuré par la Schola du Saint-Sacrement

     

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     Après la Messe, partage de la galette des Rois

     

     

    Les choristes

     

    La Schola Leodiensis, d’abord appelée « schola academica leodiensis », est un ensemble vocal à voix mixtes, créé par Hubert Schoonbroodt. C’est Martine Niessen, organiste et pianiste, qui a repris en 1992, au décès d’Hubert Schoonbroodt, la direction du chœur constitué d’une quinzaine de chanteurs. La musique sacrée de toutes les époques constitue son répertoire principal, mais non exclusif. De nombreux concerts à Liège (cathédrale Saint-Paul, collégiale Saint-Denis), Verviers (église Saint-Antoine) ou Bruxelles (cathédrale des SS. Michel et Gudule) ont enrichi le curriculum vitae du groupe, auxquels il faut ajouter la collaboration avec l’ensemble orchestral mosan, sous la baguette de J.-P. Haeck (Vivaldi, Offenbach) ou la Second’Ora de Visé (Stabat Mater de Pergolèse, Missa brevis de Kodaly).

     

    Michel Jaspar a suivi des cours de chant au conservatoire de Liège puis à l’académie César Franck (Visé), unstage de direction chorale avec Thimothy Brown (1989) et des cours de direction chorale avec Pierre Cao, à l’école internationale de direction chorale de Namur (1989-1991). Il a aussi participe, comme basse, au chœur universitaire de Liège et au chœur symphonique de Namur. Il dirige l’ensemble « Schola Leodiensis » depuis 2004.

     

    Mutien-Omer Houziaux, titulaire ém. des orgues de la cathédrale de Liège, a mené une carrière de chercheur à l’Université de Liège où il fut maître de conférence. Linguiste de formation, il a notamment publié « Les œuvres musicales en latin chanté : à l’écoute des sonorités gallicanes »  préfacé par Arthur Bodson.

     

    Les Grégorianistes du Saint-Sacrement assurent le plain-chant de la messe dans cette église chaque premier dimanche du mois à 10 heures, de même que lors des principales fêtes liturgiques.

     

     

    les oeuvres interprétées

     

    De Gabriel Fauré, tout le monde connaît le célèbre Requiem ou le Cantique de Jean Racine. Sa « Messe basse » pour chœur, solistes et orgue, qui est chantée ici,  fut d’abord écrite en 1881 pour le village de Villerville en Normandie. La version définitive date de 1907. Elle est imprégnée de cette intériorité mélodique, marquée par le plain-chant, qui tint une place majeure dans l’éducation musicale et les fonctions liturgiques du compositeur. 

     

    Six motets polyphoniques sont également  inscrits au programme de la procession et de la messe : deux œuvres de Francis Poulenc « Magnum mysterium » et « Hodie Christus natus est », écrites dans les années 1950 après son retour à la foi catholique, illustrent l’alternance de gravité et de  fantaisie qui l’inspire. De Benjamin Britten, une mélodie évocatrice du mystère : « A boy was born » (1955) nous rappelle que ce compositeur fut l’un des plus grands de la seconde moitié du XXe siècle. « A Christmas carol » (1929) de Zoltán Kodály s’inscrit dans le fil de son inspiration qui transfigure, avec l’accent magyar, les chansons de la vie populaire ou les thèmes bibliques. Le « Magnum mysterium » (1994) de Morten Lauridsen nous vient des Etats-Unis où l’œuvre de ce compositeur classique d’ascendance danoise est l’une des plus jouées, enregistrées et diffusées à la radio. Enfin, « There shall a star come out of Jacob » est l’une des seules traces de l’oratorio inachevé « Christus » dont Félix Mendelssohn avait commencé la composition l’année même de sa mort (1847). Le génie musical de ce maître allemand de la période romantique fut célébré de son vivant même par toute l’Europe.

     

    Le propre grégorien de la messe est celui de l’Épiphanie : tour à tour ample et solennel (chant d’entrée « Ecce advenit », offertoire « Reges Tharsis »), joyeux et expressif (graduel « omnes de Saba venient ») clair et léger (alleluia et communion « vidimus stellam »). Le gloria et le credo, qui alternent avec le kyrie, le sanctus et l’agnus de la « messe basse » de Fauré, sont ceux des grandes messes festives (IV).

     

     

     

     

    QU'EST-CE QUE LA FÊTE DE L'EPIPHANIE ?

     

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    Dans les lignes qui suivent, le pape Benoît XVI nous explique le sens de cette fête, avec clarté et profondeur: 

     

     

     

    "La lumière qui à Noël a brillé dans la nuit, illuminant la grotte de Bethléem, où Marie, Joseph et les bergers demeurent, en adoration silencieuse, resplendit aujourd’hui et se manifeste à tous. L’Epiphanie est un mystère de lumière, représentée de manière symbolique par l’étoile qui a guidé le voyage des Rois mages. Toutefois, la vraie source de lumière, l’« Astre d’en haut qui vient nous visiter » (cf. Lc 1,78), c’est le Christ. Dans le mystère de Noël, la lumière du Christ rayonne sur la terre, en se diffusant comme par cercles concentriques. Avant tout sur la sainte Famille de Nazareth : la Vierge Marie et Joseph sont illuminés par la présence divine de l’Enfant Jésus. La lumière du Rédempteur se manifeste ensuite aux bergers de Bethléem qui, avertis par l’ange, accourent immédiatement à la grotte et y trouvent le « signe » qui leur avait été annoncé : un enfant enveloppé de langes et couché dans une mangeoire (cf. Lc 2,12). Les bergers, avec Marie et Joseph, représentent ce « reste d’Israël », les pauvres, les anawim, auxquels est annoncée la Bonne Nouvelle. L’éclat du Christ parvient enfin jusqu’aux Rois mages, qui constituent les prémices des peuples païens. Les palais du pouvoir de Jérusalem restent dans l’ombre et la nouvelle de la naissance du Messie y est annoncée paradoxalement par les Rois mages et suscite non pas la joie mais la crainte et des réactions hostiles. Mystérieux dessein de Dieu : « Quand la lumière est venue dans le monde, les hommes ont préféré les ténèbres à la lumière, parce que leurs œuvres étaient mauvaises » (Jn 3,19).

    Mais qu’est-ce que cette lumière ? Est-ce seulement une métaphore suggestive ou cette image correspond-elle à une réalité ? L’Apôtre Jean écrit dans sa Première Epître : « Dieu est Lumière, en lui point de ténèbres » (1 Jn 1,5) ; puis il ajoute : « Dieu est amour ». Ces deux affirmations, mises ensemble, nous aident à mieux comprendre : la lumière, apparue à Noël, et qui se manifeste aujourd’hui aux nations, est l’amour de Dieu, révélé dans la Personne du Verbe incarné. Les Rois mages arrivent d’Orient, attirés par cette lumière. Dans le mystère de l’Epiphanie, par conséquent, en plus d’un mouvement de rayonnement vers l’extérieur, se manifeste un mouvement d’attraction vers le centre qui achève le mouvement déjà inscrit dans l’Ancienne Alliance. La source d’un tel dynamisme est Dieu, Un dans la substance et Trine dans les Personnes, qui attire tout et tous à lui. La Personne incarnée dans le Verbe se présente ainsi comme le principe de réconciliation et de récapitulation universelle (cf. Ep 1,9-10). Il est le but ultime de l’histoire, le terme d’un « exode », d’un chemin providentiel de rédemption, qui culmine dans sa mort et sa résurrection. Pour cette raison, lors de la solennité de l’Epiphanie, la liturgie anticipe celle que l’on appelle l’« Annonce de Pâques » : l’année liturgique en effet, reprend toute la parabole de l’histoire du salut, au centre de laquelle se trouve le « Triduum du Seigneur crucifié, enseveli et ressuscité ». Dans la liturgie du Temps de Noël on retrouve souvent, comme refrain, ce verset du Psaume 97 : « Le Seigneur a fait connaître sa victoire et révélé sa justice aux nations » (v. 2). Ce sont des paroles que l’Eglise utilise pour souligner la dimension « épiphanique » de l’Incarnation : le Fils de Dieu qui se fait homme, son entrée dans l’histoire est le pinacle de l’auto-révélation de Dieu à Israël et à toutes les nations. A travers l’Enfant de Bethléem Dieu s’est révélé dans l’humilité de la « forme humaine », dans la « condition d’esclave », ou plutôt de crucifié (cf. Ph 2,6-8). C’est le paradoxe chrétien. C’est précisément le fait de se cacher qui constitue la plus éloquente « manifestation » de Dieu : l’humilité, la pauvreté, l’ignominie même de la Passion nous font découvrir comment Dieu est réellement. Le visage du Fils révèle fidèlement celui du Père. C’est pour cette raison que le mystère de Noël est, pour ainsi dire, toute une « épiphanie ». La manifestation aux Rois mages n’ajoute pas une chose étrangère au dessein de Dieu mais en révèle une dimension éternelle et constitutive : « Les païens sont admis au même héritage, membres du même Corps, bénéficiaire de la même Promesse, dans le Christ Jésus, par le moyen de l’Evangile » (Ep 3,6).

    La fidélité de Dieu à Israël et sa manifestation aux nations pourraient apparaître comme des aspects divergents entre eux à un regard superficiel ; en réalité ce sont les deux faces d’une même médaille. En effet, selon les Ecritures, c’est précisément en restant fidèle au pacte d’amour avec le peuple d’Israël que Dieu révèle également sa gloire aux autres peuples. « Grâce et fidélité » (cf. Ps 88, 2), « amour et vérité » (cf. Ps 84, 11) sont le contenu de la gloire de Dieu, son « nom », destiné à être connu et sanctifié par les hommes de toute langue et de toute nation. Mais ce « contenu » est inséparable de la « méthode » que Dieu a choisie pour se révéler, celle de la fidélité absolue à l’alliance, qui atteint son sommet en Jésus Christ. Le Seigneur Jésus est, dans le même temps et de manière inséparable, « lumière pour éclairer les nations païennes, et gloire d’Israël [son] peuple » (Lc 2,32), comme s’exclamera le vieux Siméon, inspiré par Dieu, en prenant l’Enfant dans ses bras, lorsque ses parents le présenteront au temple. La lumière qui éclairent les nations - la lumière de l’Epiphanie - provient de la gloire d’Israël, la gloire du Messie né, selon les Ecritures, à Bethléem « ville de David » (Lc 2,4). Les Rois mages ont adoré un simple Enfant dans les bras de sa Mère Marie car en Lui ils ont reconnu la source de la double lumière qui les avait guidés : la lumière de l’étoile et la lumière des Ecritures. Ils ont reconnu en Lui le Roi des Juifs, gloire d’Israël, mais aussi le Roi de toutes les nations. Dans le contexte liturgique de l’Epiphanie se manifeste également le mystère de l’Eglise et sa dimension missionnaire. Celle-ci est appelée à faire resplendir dans le monde la lumière du Christ, en la reflétant en elle-même comme la lune reflète la lumière du soleil. Les anciennes prophéties concernant la ville sainte de Jérusalem, comme la magnifique prophétie d’Isaïe, que nous venons d’entendre, se sont réalisées dans l’Eglise : « Debout, Jérusalem ! Resplendis : elle est venue, ta lumière, (...) Les nations marcheront vers ta lumière, et les rois, vers la clarté de ton aurore et la gloire du Seigneur s’est levée sur toi » (Is 60, 1-3). C’est ce que devront réaliser les disciples du Christ : formés par Lui pour vivre dans le style des Béatitudes, ils devront attirer tous les hommes à Dieu, à travers le témoignage de l’amour : « De même, que votre lumière brille devant les hommes : alors en voyant ce que vous faites de bien, ils rendront gloire à votre Père qui est aux cieux » (Mt 5,16). En écoutant ces paroles de Jésus, nous, membres de l’Eglise, ne pouvons pas ne pas percevoir toute l’insuffisance de notre condition humaine, marquée par le péché. L’Eglise est sainte mais elle est composée d’hommes et de femmes avec leurs limites et leurs erreurs. Seul le Christ, en nous donnant l’Esprit Saint peut transformer notre misère et nous renouveler continuellement. C’est Lui la lumière des nations, lumen gentium, qui a choisi d’éclairer le monde à travers son Eglise (cf. Concile Vatican II, Lumen gentium, n. 1).

    « Comment cela adviendra-t-il ? », pouvons-nous nous demander en reprenant les paroles que la Vierge adressa à l’Archange Gabriel. C’est précisément la Mère du Christ et de l’Eglise qui nous fournit la réponse : par son exemple de disponibilité totale à la volonté de Dieu « fiat mihi secundum verbum tuum » (Lc 1,38), elle nous enseigne à être « épiphanie » du Seigneur, dans l’ouverture du cœur à la force de la grâce et dans l’adhésion fidèle à la parole de son Fils, lumière du monde et but ultime de l’histoire. Ainsi soit-il !"


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    (*) Abbé Claude Germeau et Petit Frère Jérémie-Marie de l'Eucharistie, asbl Foyer d'Accueil de Herstal, Rue  Bellenay, 2, B-4040 Herstal. Site web http://www.foyer-herstal.com