Célébrant : Abbé M.-A Dor, Recteur
Chants grégoriens : propre de la messe « Invocabit me »; Kyriale de la messe XI « Orbis factor » (XIVe s.); Credo I (XIe s.);
Orgue : Patrick Wilwerth
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Ce dimanche, le premier de ceux qui se rencontrent dans la sainte « Quarantaine » (Carême), est aussi l’un des plus solennels de l’année. C’est aujourd’hui que le Carême apparaît dans toute sa solennité. On sait que les quatre jours qui précèdent ont été ajoutés assez tardivement, pour former le nombre de quarante jours de jeûne, et que, le Mercredi des Cendres, les fidèles n’ont pas l’obligation d’entendre la Messe.
L’Introït est tiré du Psaume 90, qui forme à lui seul la matière de tous les chants de cette Messe. Tout nous y entretient de l’espérance que l’âme chrétienne doit concevoir dans le secours divin, en ces jours où elle a résolu de se livrer entièrement à la prière et à la lutte contre les ennemis de Dieu et d’elle-même. Le Seigneur lui promet, dans l’Introït, que sa confiance ne sera pas vaine.
Dans la Collecte, l’Église recommande à Dieu tous ses enfants, et demande que leur jeûne non seulement les purifie, mais obtienne d’en haut ce secours puissant qui les rendra féconds en bonnes œuvres pour leur salut.
L’Épitre est celle de la seconde lettre de saint Paul aux Corinthiens, selon laquelle la vie chrétienne semble un paradoxe : elle est une voie étroite, pleine de difficultés, et le monde estime que nous allons à la mort. Mais nous savons que nous possédons la véritable richesse et la joie authentique : par la mortification, nous allons vers Pâques. Le Carême est un « temps choisi », dont il ne faut pas gaspiller la grâce.
Le Graduel nous assure de la protection des saints Anges, dont la sollicitude ne nous abandonne ni le jour ni la nuit. Durant le Carême, ils redoublent d’efforts contre nos ennemis, et se réjouissent de voir le pécheur accepter enfin la pénitence qui doit le sauver.
Le Trait se compose du Psaume 90, auquel sont empruntés le Graduel, l’Introït et les autres cantiques de cette Messe. Que notre cœur se rassure donc : tout nous parle de la bonté de Dieu et de sa vigilance paternelle sur des enfants ingrats dont il veut faire ses amis fidèles et les cohéritiers de son royaume.
Il faut remarquer que, à l’origine, le graduel et le trait non seulement avaient deux places distinctes, c’est-à-dire après la première et après la seconde lecture scripturaire, mais en outre ils différaient complètement comme genre de psalmodie mélodique. Le trait de ce jour est un des rares exemples subsistants de l’extension qu’avait d’abord ce chant, qui consistait ordinairement en un psaume tout entier.
La lecture évangélique (matth. IV, 1-11) décrit les tentations de Jésus dans le désert, quand Satan, mis en éveil par sa vie admirable, et voulant s’assurer si c’était lui le Messie promis, lui suggéra d’abord de prouver son caractère messianique en transformant les pierres en pain, puis en se précipitant en bas du pinacle du temple ; et enfin de l’adorer comme maître du monde.
Après le Credo, l’antienne d’offertoire chante : « Dieu te cachera sous ses ailes, il t’y abritera ; sa vérité est protection. » tirée une fois encore du psaume 90, comme l’antienne de communion dont le texte est identique.
Et voici le texte de l’Eucharistia, ou action de grâces après la sainte communion : « Que l’offrande sacrée de votre sacrement, Seigneur, nous fasse revivre ; et, nous purifiant de nos fautes passées, qu’elle nous initie à la participation du mystère d’éternel salut ». Dans cette collecte est insinuée l’idée, très commune dans les anciennes liturgies, que le carême, en tant qu’il commence déjà le drame pascal, est une période de renouvellement intérieur, à l’image du Christ ressuscité.
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