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Témoignage en marge d'un prochain colloque à l'évêché de Liège

 

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Témoignage

« Nous éprouvâmes alors au-dedans de nous je ne sais quelle joie… » 

images.jpeg      La nouvelle s’est répandue comme le feu dans la paille : la sœur Clara n’a pas pu tenir sa langue très longtemps ; c’est qu’on n’avait pas vu un tel événement depuis des siècles, et encore c’était en Italie, pendant le Moyen Age, mais ici, en Westphalie, sous l’occupation française, dans la petite ville de Dülmen... ! C’est arrivé chez la veuve Roters, dans la chambre qu’occupe la sœur Anne-Catherine depuis le Carême 1812. Son couvent avait été fermé en décembre 1811 et les autres religieuses étaient parties l’une après l’autre, mais Anne-Catherine avait dû attendre quelques mois pour que cette brave veuve lui prête un coin de sa maison. On ne la voyait presque jamais dehors ; elle ne sortait péniblement que pour la messe du dimanche à l’église paroissiale ; on l’avait vue en septembre à l’Hermitage, un lieu de pèlerinage local. Elle est sortie pour la dernière fois à l’église en novembre 1812. Trois jours avant la fin de l’année, la fille de la veuve Roters a trouvé Anne-Catherine en train de prier, les bras étendus, comme en extase : du sang jaillissait de la paume de ses mains, mais elle a cru que c’était suite à une blessure. Le 31 décembre, le père Limberg[1] lui porte la communion et voit pour la première fois les plaies saignantes sur le dos des mains ; il en parle à l’abbé Lambert qui, voyant le sang couler, a cette parole : « Ma sœur, n’allez pas vous croire une Catherine de Sienne ». Les deux hommes décident de garder la chose secrète. L’état de la religieuse reste inconnu jusqu’au 28 février 1813, jour où la sœur Clara, en visite chez son ancienne consœur, voit le sang couler, de la tête, des mains, des pieds, du côté... Le secret se répand alors dans toute la ville (on en parle avec animation jusque dans les cabarets), puis dans tout le pays. C’est le début d’un long calvaire pour la religieuse...

       Quelques mois plus tard, à quarante kilomètres de là, un jeune séminariste hollandais – exilé en Allemagne suite à la fermeture des séminaires dans les Pays-Bas – prend la plume et écrit ceci :

Château de Borg, près Munster, le 5 octobre 1813 

            Une religieuse augustine allemande de Dülmen, petite ville à huit lieues deIMG_0183.JPG Munster, que Dieu a mené par la voie de grandes souffrances, a reçu depuis un temps fort considérable du ciel la même faveur que reçut autrefois le grand saint François, je veux dire les stigmates et elle les a encore. Lors de la suppression de son couvent, elle se retira à Dülmen, dans une pauvre maison avec un nommé M. Lambert, prêtre émigré français très respectable[2]. C’est dans cette retraite que le miracle, qu’elle avait eu grand soin de cacher, se divulgua. Je ne sais comment dès l’hiver dernier le bruit s’en répandit à Munster et la police et le Chapitre voulurent prendre connaissance du fait. Le Commissaire de Police (M. Garnier, français du temps et fort peu superstitieux), M. le vicaire Général, M. Overberg, la lumière du diocèse, et le docteur et professeur en médecine de l’Université, se rendirent sur les lieux et examinèrent la chose juridiquement. Tous revinrent convaincus que le fait était surnaturel et pénétré du plus profond respect pour la religieuse, dont la douceur et l’air angélique au milieu de ses continuelles souffrances les avait singulièrement touchés. Monsieur Garnier en parla et n’en parle encore maintenant qu’avec vénération. Il lui rendit plusieurs visites et tout ce qu’il fit faire aux gens de l’art pour guérir les plaies ou les conduire à une suppuration, ne servit qu’à vérifier de plus en plus le miracle.        

            Deux ans plus tard, Corneille, le jeune séminariste, a 25 ans. La stigmatisée mobilise toujours la curiosité, la vénération ou la suspicion. Le 31 juillet 1815, avec quelques confrères du séminaire, Corneille se décide à faire le voyage jusqu’à Dülmen. Ils veulent en avoir le cœur net !

Il écrit à son cousin la relation de cette rencontre, « un des plus beaux jours de ma vie »...                                                                                                                     Borg, le 4 août 1815 

            « Depuis longtemps vous avez entendu parler de la religieuse de Dülmen, petite ville à 7 lieues de Munster et à 12 de Wesel. Je crois même l’avoir mentionné plusieurs fois moi-même dans différentes lettres ; mais je n’ai jamais insisté sur ce fait extraordinaire pour la raison que je me tiens extrêmement en garde contre tout ce qui sent le merveilleux. Aujourd’hui que le fait a acquis un degré de certitude auquel toutes les personnes graves se rendent et que j’ai eu le bonheur d’en être moi-même le témoin oculaire, je crois que par reconnaissance pour un si grand bienfait, je dois rendre gloire à Dieu en publiant les merveilles qu’il a opérées. [...][3]

« Que me reste-t-il après cela à vous dire de ce que j’ai éprouvé moi-même, lundi dernier, 31 du mois passé, de ce qu’ont éprouvé Monseigneur Ciamberlani[4], notre digne supérieur, Mrs les archiprêtres Craamer, Pas et van Nooy, Mrs van Niel et Balerdens le jeune, mes confrères et condisciples ? Cela se sent mais ne s’exprime pas.

Dülmen_Hl._Kreuz_Anna-Katharina_Emmerick_Sterbezimmer.jpg« Introduits dans une vraie chaumière, nous avons trouvé, dans une petite chambre où tout respirait la propreté et la simplicité, Emmerich, couchée dans un lit sans rideaux, modestement et proprement vêtue. Elle avait passé une très mauvaise nuit, son visage annonçait qu’elle endurait de grandes souffrances. Elle avait la poitrine si oppressée qu’elle ne pouvait pas articuler un seul mot à voix haute. Nous considérâmes ses pieds et ses mains seulement et nous les trouvâmes absolument dans l’état où les décrit M. de Druffel, dès l’an 1813.[5] Ses mains et ses pieds étaient d’une grande blancheur mêlée d’un rouge clair et de vermillon. Justement à l’endroit où Notre Divin Sauveur eut les mains et les pieds percés, paraissaient intérieurement et extérieurement des cicatrices, environ de cette forme et grandeur (losange de 0,012 m. de haut sur 0,008 m. de large) recouvertes presqu’en entier d’une croûte de sang séché. Celles des pieds étaient si frappantes qu’on eût cru voir les pieds de Jésus Christ. Monseigneur ne put retenir ses larmes. A la plante des pieds on voyait encore toute la trace du sang qui avait coulé le vendredi précédent. Quel spectacle ! et cependant, le croirait-on, nous fûmes tous encore moins frappés de la vue de ces signes merveilleux que de la figure tout angélique d’Emmerich et surtout de son sourire céleste. Ce sourire vraiment céleste, joint à un regard vif, mais plein de douceur et d’aménité, nous fit tous pleurer, je n’ai pas honte de le dire, et Messieurs les archiprêtres en feront l’aveu comme moi. Nous éprouvâmes alors au dedans de nous je ne sais quelle joie, quelle consolation, quel sentiment délicieux qu’il est impossible de décrire. Faut-il en être surpris ? Des experts forts, un médecin entr’autres, qui s’était vanté de guérir cette visionnaire, ne purent soutenir, dès leur entrée dans la chambre, ce regard sublime, ils en furent atterrés, se jetèrent à ses pieds, y puisèrent des conseils de salut, se convertirent et mènent actuellement une vie exemplaire. [...]

« Monseigneur, avant de s’en aller, me chargea de lui dire qu’il était si content de son état, qu’il voudrait bien être à sa place et qu’il rendrait fidèlement compte au Saint-Siège des merveilles qu’il avait vues en elle. Je fus obligé de mettre mon oreille contre sa bouche pour entendre sa réponse, mais je n’en perdis pas une syllabe. Écoutez-la, elle est pleine de foi : « Je ne suis, me dit-elle, qu’un pur instrument entre les mains de Dieu pour servir à sa gloire. Je ne suis tout ce que je suis que par la grâce de Dieu et, sans cette grâce, je ne suis rien. » Alors, Monseigneur, lui ayant recommandé de prier pour l’Église et pour le Souverain Pontife, elle me dit avec vivacité qu’elle n’avait rien tant à cœur que le bien de l’Église et du Souverain Pontife, qu’elle priait sans cesse à cet effet et qu’elle continuerait à le faire de tout son cœur et cela est bien juste, ajouta-t-elle, le Saint Père[6] a tant fait et tant souffert pour la cause de la foi ! Monseigneur et les assistants me chargèrent après cela de les recommander eux-mêmes à ses prières, à quoi elle répondit gracieusement par son sourire et en me disant à chaque fois : « Et moi je me recommande bien sincèrement aux leurs » ; puis, prenant occasion de me parler des ecclésiastiques, elle me dit que « son vœu le plus ardent est que le bon Dieu en suscite de bons, qu’il n’y a plus que ce moyen de tirer le monde de la corruption où il est et qu’elle a la confiance que cela arrivera bientôt ». Ces paroles me remplirent l’âme de consolation. M. Balerdens l’ayant prié, toujours par mon organe, de demander à Dieu qu’il daignât lui faciliter les moyens d’entrer dans la Société de Jésus où son attrait le porte[7], elle me parla avec affection des Jésuites. Je ne lui cachai pas l’estime que je leur porte et lui dis que le matin même j’avais eu le bonheur de recevoir la Ste Communion dans leur église à Munster en l’honneur de St Ignace dont c’était la fête. « Et moi aussi », repartit-elle avec un air de jubilation qui me parut déceler toute la joie dont son âme se remplit au seul souvenir de la divine Eucharistie. C’est là son unique nourriture ; tous les jours elle mange le pain des anges et vous jugez aisément avec quelle foi et quel amour. Chose admirable ! Jamais il ne lui est arrivé de rendre les espèces sacrées, tandis que, depuis dix-huit mois surtout, une seule goutte de vin mise dans son eau la contraint à vomir.

« Comme ces Messieurs se retiraient, elle me pria instamment et avec vivacité de leur bien recommander de ne parler d’elle à qui que ce soit. « Le peu de temps, me dit-elle, que j’ai encore à vivre, je dois le passer uniquement avec mon Dieu et quand on vient me voir on m’interrompt dans ce repos et on me nuit ». Sur cela je l’exhortai à la soumission aux dispositions de la Divine Providence. « Je m’y soumets, dit-elle, autant que je puis ». Cette soumission parfaite à la divine volonté pour endurer toutes sortes de peines, de souffrances et de contradictions et l’amour de la croix paraissent avoir été, dès sa première jeunesse, ses vertus favorites. Un ecclésiastique de mes amis lui demanda si elle souffrait de ses plaies. « Plus, lui répondit-elle, que je ne pourrais supporter, mais, ajouta-t-elle, il est si doux de souffrir et de vivre pour Dieu et en Dieu ».

« Toutes ses réponses sont remplies de simplicité, de candeur, de bonté et de douceur. Jamais je n’oublierai les paroles qu’elle m’a dites. (Son haleine était très pure et douce, mais si faible qu’à peine pouvais-je en sentir le souffle.) J’estimerai toujours le jour où j’ai eu le bonheur de m’entretenir avec cette ange comme un des plus beaux jours de ma vie et je puis bien assurer que sa vue et ses paroles ont fait sur moi des impressions telles que je n’en avais encore guère ressentie jusqu’à présent. Au reste, on a égard à la prière qu’elle a tant de fois renouvelée de rester cachée et on n’admet pour la voir que ceux qui sont munis d’une permission expresse du Grand Vicariat. Sa vie est d’être avec Dieu, la vue des hommes la gêne et l’importune. Jamais elle ne reçoit la plus petite aumône et ce désintéressement est quelque chose qui a caractérisé sa vertu dès le principe. La visite qu’elle a reçue de personnes du plus haut rang, de Monseigneur l’Évêque suffragant de Munster, de Mme la Princesse de Gallitzin, de Mme la Duchesse de Croÿ (que j’ai été voir avec Monseigneur à Dülmen, dont son mari, avait, il y a quelques années la souveraineté) et de beaucoup d’autres, n’a jamais rien changé à son état de pauvreté et de dénuement et elle n’est pas plus surprise de voir entrer dans son petit appartement ces personnes distinguées que d’y voir entrer sa consœur qui la soigne. Elle les congédie avec la même indifférence, mais toujours avec cet air de bonté et ce sourire inimitable qui pénètre jusqu’au cœur.

« On ne peut considérer d’un œil attentif une pauvre fille de paysan, devenue un spectacle pour tous les anges et les hommes, sans admirer la toute puissance de Dieu, qui aime à se manifester dans les instruments les plus faibles et sans concevoir de l’estime pour les souffrances, pour les croix, pour la pauvreté, pour l’humilité dont cette sainte fille donna des exemples si sublimes à l’imitation de Jésus Christ, son divin époux, son trésor et l’unique objet de son amour. »

Il faudra encore attendre trois ans pour que la religieuse stigmatisée rencontre le célèbre écrivain et poète Clemens Brentano, arrivé là par curiosité. Subjugué, il abandonnera tout pour vivre dans le voisinage d’Anne-Catherine Emmerich jusqu’à la mort de celle-ci (en 1824) et recueillir le récit de ses visions et contemplations[8] ; celles-ci illuminent et vivifient encore la foi de nombreux lecteurs. La religieuse de Dülmen sera béatifiée par le pape St Jean-Paul II en 2004.

b01844x.jpgQuant à Corneille, il est ordonné prêtre l’année qui suit cette visite bouleversante, le 8 juin 1816. Le Royaume des Pays-Bas est maintenant libéré de l’occupation française et le Congrès de Vienne (1815) a même étendu ses limites jusqu’à lui incorporer la Belgique. Corneille peut donc quitter l’Allemagne et retourner au pays. Soucieux de se vouer à l’éducation de la jeunesse sacerdotale, le jeune prêtre décide avec deux anciens condisciples (dont l’abbé van Niel qui l’avait accompagné au chevet d’Anne-Catherine Emmerich) d’ouvrir un collège catholique à Hageveld, en Hollande septentrionale. L’expérience ne durera que huit ans puisqu’en juin 1825, sous la pression des protestants et des francs-maçons, le roi des Pays-Bas décrète la fermeture des collèges et petits séminaires.

En 1829, le roi Guillaume promulgue le concordat conclu depuis quelque temps avec le pape Léon XII et agrée trois nouveaux évêques pour les provinces méridionales des Pays-Bas.

C’est ainsi qu’à trente-neuf ans, le 15 novembre 1829, Corneille van Bommel devient le 84e évêque de Liège[9].

Pierre René Mélon

 

Anne-Catherine Emmerich

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« Les livres qui m’ont le plus aidé, à l’époque de ma conversion, sont l’Écriture sainte, le poème de Dante et les merveilleux récits de la sœur Emmerick » (Paul Claudel).

Claudel situe la désormais Bienheureuse Anna-Katharina Emmerich à la place qu’elle aurait sans doute choisie, la dernière : après l’Écriture sainte et derrière le génie humain. Sa vie fut comme une illustration vivante de l’Écriture, non seulement par ses nombreuses visions sur l’histoire sainte, mais aussi par « les charismes extraordinaires qu'elle utilisa pour consoler de nombreux visiteurs. De son lit elle réalisa un apostolat important et fructueux », déclare en 2004 le préfet de la Congrégation pour les causes des saints, le cardinal José Saraiva Martins.

Née en 1774 dans une famille paysanne de Westphalie (au pays de Munster), elle ne fréquente l’école que pendant quatre mois. Encore enfant, elle est douée d’une sensibilité extraordinaire au divin ; les saints et les saintes lui sont familiers. Son désir de vie religieuse, longtemps contrarié, se réalise à vingt-neuf ans seulement. Mais moins de dix ans plus tard, son couvent est fermé en application des lois antireligieuses de Napoléon.

L’Église la vénère pour l’héroïcité de sa vie spirituelle et pour ses incomparables dons de mystique et de visionnaire. Elle a aussi reçu – en plus d’une charité incomparable - le don de reconnaître les objets bénis et les reliques authentiques ; par bilocation, elle est transportée ici ou là par un « guide » angélique pour aider son prochain au gré des besoins. Toute sa vie en témoigne : elle fait partie intégrante du Corps mystique du Christ, physiquement et spirituellement ; elle représente comme une parabole vivante de la communion des saints. On reste admiratif et comblé par la lecture des merveilles que Dieu a faites dans sa vie. Sa connaissance des Écritures est stupéfiante, notamment par les rapprochements inattendus qu’elle établit entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance, jusqu’aux détails.

« Pourquoi faut-il que je voie tout cela, moi, misérable pécheresse qui ne puis le raconter et n'en comprends presque rien ? » Alors mon guide me dit: « Tu diras ce que tu pourras. Tu ne peux pas calculer le nombre de gens qui liront cela un jour, et dont les âmes seront consolées, ranimées et portées au bien. Ce que tu pourras raconter sera mis en œuvre d'une façon suffisante et pourra faire beaucoup de bien dont tu n'as pas l'idée. »

 P.M.

 

 

Corneille van Bommel

M142065.jpgAprès son ordination sacerdotale, Corneille van Bommel quitte l’Allemagne pour les Pays-Bas. Il fonde à Hageveld (près de Harlem) une école pour la formation des prêtres. C’est à cette époque qu’il visite une nouvelle fois Anne-Catherine Emmerich. La veille de son arrivée, celle-ci confie à Clemens Brentano : « Demain, je reçois la visite d’un prêtre accompagné de deux de ses amis. Ce prêtre sera un jour évêque et fera beaucoup de bien pour la foi ». La prophétie se réalise quelques années plus tard, quand Corneille van Bommel est installé évêque de Liège en 1829. Il sera un témoin direct de la révolution belge de juillet 1830. Pendant ces événements dramatiques, son comportement apaisant est celui d’un véritable pasteur.

L’œuvre de sa vie sera celle d’un pédagogue de la foi. Il organise un enseignement clérical de qualité ainsi que les écoles élémentaires qu’il confie à des corporations religieuses. Il compose différents catéchismes, adaptés à l’âge des enfants. Il renouvelle le clergé après la saignée des années révolutionnaires, forme un personnel enseignant. Il prêche fréquemment à Liège et dans les églises rurales qu’il parcourt dans ses tournées de confirmation ; en 1846, il célèbre avec une grande solennité l’anniversaire de l’institution de la Fête-Dieu, établie primitivement à Liège. Un tel homme de caractère ne peut que susciter la contradiction. Voici une anecdote qui en dit long sur le prélat. Un jour que des émeutiers se présentent devant le palais épiscopal pour le piller, il va au devant d’eux et leur adresse ces paroles : « Que voulez-vous ? Est-ce à ma demeure que vos menaces s’adressent ? elle ne m’appartient pas. Est-ce à ma personne ? La voici. » Et les émeutiers se retirent.

Le pape Pie IX dira de lui : « L’Évêque de Liège pourrait être proposé en modèle aux évêques du monde catholique ».

 A l’occasion du 225ème anniversaire de sa naissance, un colloque lui sera consacré dans les locaux de l’évêché de Liège, le vendredi 13 novembre 2015 (*) Que cet événement soit l’occasion de découvrir la vie et l’œuvre d’un homme providentiel.

P.M.

(*)Séminaire épiscopal, salle Saint-Lambert, 40, rue des Prémontrés Liège, Belgique (B-4000).

Contacts : christian.dury@skynet.be ou archives.eveche @ evechedeliege.be

 

 


[1] Limberg, prêtre dominicain et confesseur de A-C Emmerich.

[2] Jean-Martin Lambert, prêtre du diocèse d’Amiens, refuse de prêter le serment constitutionnel. Accueilli à Dülmen par le duc de Croÿ, il devient chapelain du couvent d’Agnetenberg où il rencontre la sœur Emmerich. Il décède dans son exil en février 1821.

[3] Suivent deux pages qui relatent et commentent les rapports médicaux et ecclésiastiques.

[4] Mgr L. Ciamberlani, supérieur des Missions de Hollande de 1795 à 1828.

[5] Franz Ferdinand von Drüffel, professeur de médecine et conseiller de la Faculté de Munster.

[6] Pie VII, pape de 1800 à 1823.

[7] Supprimée en 1773 par Clément XIV dans l’ensemble du monde (sauf en Russie et en Prusse où Catherine II et Frédéric II refusent de promulger le décret pontifical), la Compagnie de Jésus venait d’être restaurée par Pie VII un an plus tôt (le 7 août 1814).

[8] Collationnées par le P. Duley, dominicain, et publiées avec imprimatur en 1864. Réédité en trois volumes aux éditions Tequi sous le titre : Visions d’Anne-Catherine Emmerich.

[9] Corneille van Bommel (Leyde 1790 - Liège 1852). Les extraits de lettres sont tirés de Analecta ecclesiastica Leodiensa, “Mélanges liégeois”, fasc. VI, J. Paquay, 1937, pp. 29-36. Les archives du diocèse de Liège abritent un considérable Fonds van Bommel où, entre autres richesses, l’on peut lire les originaux des lettres ici reproduites. Qu’il me soit permis de remercier M. Christian Dury, archiviste au diocèse de Liège, pour son chaleureux accueil (café et biscuits!), et M. Philippe Dieudonné, historien, pour ses avisés conseils de lecture.

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