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Eglise du Saint-Sacrement à Liège - Page 84

  • A contretemps : bioéthique, spiritualité, scientisme

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    À CONTRETEMPS : BIOÉTHIQUE, SPIRITUALITÉ, SCIENTISME

    Un regard politiquement incorrect sur les mœurs contemporaines

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    VE PN 107 4172694077.jpgL’an dernier, dans ce même périodique, Mutien-Omer Houziaux consacrait deux articles[1] à la scandaleuse mise à pied du Professeur Stéphane Mercier, coupable d’avoir présenté à des étudiants un argumentaire « pro-life »[2] étonnamment jugé « en contradiction avec les valeurs portées par l’université » catholique  de Louvain. Nombre de lecteurs ont apprécié la rigueur intellectuelle, l’esprit et la plume de M. Houziaux[3]. Nul doute qu’ils  liront – ou reliront – avec le même plaisir son essai À contretemps, où il jette sur certaines nouveautés « sociétales » des regards politiquement incorrects. Avec un humour parfois corrosif, l’essai dénonce, sans détour, les effets délétères d’une pensée dominante voire unique qui, sous couvert de démocratie, de dialogue, de tolérance, de « vivre ensemble », devient de plus en plus liberticide. Ainsi, en de nombreux domaines (bioéthique, sexualité, parentalité, spiritualité, pédagogie, anthropologie), toute remise en question des avancées et des orientations imposées par la doxa d’un sacro-saint Progrès est, sans aucun discernement, taxée de rétrograde, réactionnaire, totalitaire voire néo-fasciste. Pour une bonne part héritage des revendications soixante-huitardes, les conquêtes « sociétales » se poursuivent comme le montrent notamment les débats de bioéthique inscrits dans les agendas parlementaires en France et en Belgique.

    À contretemps est préfacé par feu Mgr Michel Dangoisse, qui invite le lecteur à « découvrir les démonstrations convaincantes auxquelles se consacre l’auteur, dansant allègrement sur le terrain pourtant miné des idées toutes faites qu’impose à l’opinion une intelligentsia parfois décadente ».

    Mutien-Omer Houziaux est romaniste. Ancien maître de conférences à l’Université de Liège, il a connu un parcours universitaire marqué par l'interdisciplinarité. Chercheur et enseignant en plusieurs Facultés. Pionnier dans les domaines de l'enseignement et de l'anamnèse assistés par ordinateur à Liège, en Belgique, ainsi qu'au Canada et en Argentine, il est l’auteur de nombreuses publications, dont plusieurs essais touchant à la linguistique, à l'informatique appliquée, à la pédagogie et à la musicologie. L'auteur a été organiste titulaire de la cathédrale de Liège durant 25 ans. Il tient aujourd'hui les orgues à l'église du Saint-Sacrement (Bd d'Avroy, 132 à Liège) tous les dimanches, à la messe de 11h15.

    Pour recevoir (franco de port) le livre à votre adresse postale, il suffit d’en faire la demande à l’asbl Sursum Corda,  par téléphone : 04 344 10 89 (de l’étranger : +32 4 344 10 89) ou par email : sursumcorda@skynet.be et de verser la somme de 10 euros par exemplaire souscrit au compte IBAN BE58 0016 3718 3679 BIC GEBABEBB de Vérité et Espérance, Vinâve d’île, 20/64, 4000 Liège,  avec la mention  "A contretemps".

    [1] Mutien-Omer HOUZIAUX, À propos de l’affaire Mercier : Savonarole réanimé à Louvain-la-Neuve – Aux anathèmes le Savonarole de l’UCL répond par un livre. In Vérité et Espérance, Pâque nouvelle, 103 (15-18) et 105 (15-18)

    [2] Stéphane MERCIER, La philosophie pour la vie - Cntre un prétendu « droit de choisir » l’avortement, Quentin Moreau, éditeur, 2017, XIX + 78 pp.

    [3] Mutien-Omer HOUZIAUX, À contretemps. Regards politiquement incorrects. Bioéthique - Spiritualité - Scientisme. Préface de Michel Dangoisse. Collection « Autres regards ». Mols  et Desclée de Brouwer, 2010, 286 pages.

  • Vers une reconnaissance symbolique des couples homosexuels par l'Eglise ?

    Vers une reconnaissance symbolique des couples homosexuels par l'Eglise ?

    Mgr De Kesel y serait favorable…

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    Selon le magazine « 7 sur 7 » (5 mai 2018) :

    « Le cardinal Jozef De Kesel estime que l'Eglise catholique doit avoir davantage de respect pour les couples gay, lesbiens et bisexuels, en ce compris dans l'expérience de leur sexualité, rapportent samedi plusieurs journaux flamands. L'archevêque de Malines-Bruxelles réfléchit également à une célébration de prière pour sceller une relation homosexuelle.  Avec cette façon de penser, le cardinal belge va au-delà de la position officielle de Rome, qui est d'avis que les homosexuels ne devraient pas avoir de relations sexuelles. Jozef De Kesel a confié cette vision des choses lors d'un récent entretien avec cette communauté.

    Rencontre et dialogue

    Une petite délégation d'un groupe de travail de personnes homosexuelles de Malines lui avait demandé une entrevue, ce qu'il avait accepté volontiers, précise samedi matin son porte-parole Geert De Kerpel.

    L'union homosexuelle et l'Église

    L'archevêque de Malines-Bruxelles les a alors écoutés, leur a exprimé sa préoccupation pour leur bien-être et leur a dit son respect, poursuit le porte-parole. Il a aussi essayé de répondre à leurs questions. Dans ce cadre, le cardinal a également abordé leur relation, en la différenciant d'un mariage chrétien entre un homme et une femme. Il s'agissait bien d'une rencontre personnelle, souligne encore son porte-parole.

    Reconnaissance symbolique

    Jozef De Kesel souhaiterait à présent répondre à la demande de croyants homosexuels de pouvoir bénéficier d'une reconnaissance symbolique de l'Eglise comme couple. Malgré son progressisme, un mariage religieux parait toutefois aller un pont trop loin pour l'archevêque de Malines-Bruxelles. Il ne voit pas non plus d'un bon oeil une "bénédiction" ecclésiastique car elle ressemblerait trop à celle d'un mariage.

    Une "célébration de remerciement"?

    "S'il y a une certaine retenue dans le point de vue de l'Eglise, c'est pour préserver d'autant plus la grande valeur du mariage et de la famille", ajoute Geert De Kerpel. Si les homosexuels veulent malgré tout un symbole de la part de l'Eglise, le cardinal pense plutôt à une "célébration de remerciement" ou une "célébration de prière". Un échange d'alliances ne serait par contre pas possible, selon lui ».

    Notre commentaire :

    On devine que ces positions "ouvertes", qui vont au-delà de ce que l'Eglise romaine concède, réjouissent des commentateurs comme Christian Laporte qui, dans  « La Libre » du 5 mai dernier, applaudit comme à chaque fois qu'hier Mgr Danneels ou aujourd'hui Mgr De Kesel semblent aller dans le sens d'un libéralisme de plus en plus manifeste. Le chroniqueur de « La Libre » se complaît aussi bien évidemment à souligner le contraste de ces ouvertures avec l'enseignement strictement catholique de Mgr Léonard...

    Quelle est la position de l’Eglise vis-à-vis des homosexuels qui souhaitent voir leur union bénie par l’Eglise ?

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    On a pu lire ci-dessus que Mgr Jozef De Kesel, cardinal-archevêque de Malines et Bruxelles serait favorable à une reconnaissance symbolique des unions homosexuelles par l’Eglise.

    Pour la distinguer du sacrement de mariage, la bénédiction d’une telle union s’appellerait « célébration de remerciement » ou « célébration de prière » : remerciement ou prière pour quoi ou pour qui ? Là, le cardinal n’est pas beaucoup plus clair que le pape François dans son exhortation sur l’accès des divorcés remariés à la communion sacramentelle.

    Qu’il soit permis de lui préférer la clarté d’expression de son prédécesseur à la tête de la primature de l’épiscopat belge. Sur ce sujet, Mgr Léonard, interrogé lors d’une conférence donnée à l’Université de Liège le 28 janvier 2015, avait fait la réponse suivante :

    « -Quelle est la position de l’Eglise vis-à-vis des homosexuels qui souhaitent voir leur union bénie par l’Eglise ?

    « - L’amitié est plus large que l’amour sous sa forme sexuelle et il y a un langage de la sexualité, non pas parce qu’on y parlerait nécessairement beaucoup mais parce que, par elle-même, elle dit l’union des époux et l’ouverture à la vie. J’ai peu parlé tout à l’heure de cette dimension de la sexualité : l’ouverture à la vie, la fécondité, l’importance des enfants. Je signale que le synode [extraordinaire des évêques réunis à Rome du 5 au 19 octobre 2014,], dans son dernier paragraphe, a invité à une relecture positive, bienveillante et fructueuse de l’encyclique « Humanae vitae ». J’ai trouvé cela assez original et c’était proposé par des gens desquels je ne me serais pas attendu à ce qu’ils fassent une publicité pour cette encyclique. Je ferme la parenthèse.

    Pour en revenir au langage, je trouve que si l’on emploie celui de la sexualité, il faut en respecter la grammaire. Quand je parle français, j’essaie de respecter la grammaire française, pas toujours mais alors je reconnais que je fais une faute. Quand je parle néerlandais, j’essaie de respecter la grammaire du néerlandais. Je n’y arrive pas toujours et je reconnais que je fais une faute parce que je ne respecte pas la grammaire de ce langage. Or, la grammaire de la sexualité, dans l’espèce humaine comme dans toute la nature, c’est la différenciation et la polarité du masculin et du féminin. Si l’on veut avoir des petits veaux, il faut tout de même avoir une vache et un taureau…ou un vétérinaire, enfin vous me comprenez ! La sexualité c’est, comme le nom l’indique : secare (couper), section, secteur, sexe, sécante : elle repose sur la polarité du masculin et du féminin.

    Je vous dis en résumé ce que je dis en une heure ou deux quand je rencontre des personnes dans ce cas. Quand j’ai été professeur à Louvain, j’ai tout de même consacré un certain nombre de soirées à accompagner des étudiants dans cette situation et je les ai aidés à comprendre que, comme chrétiens en tout cas, ils étaient invités et je les invitais au nom du Seigneur à respecter, avec sa grâce, le langage de la sexualité. Et, s’ils aimaient une personne du même sexe, où il n’y a pas cette complémentarité que requiert la sexualité par sa définition même, je leur recommandais : eh bien, essaie de vivre dans la chasteté et si tu as un garçon, car c’était souvent des jeunes, que tu aimes beaucoup, vis avec lui une amitié, mais comme beaucoup de gens vivent une amitié. Moi, j’ai de l’amitié pour beaucoup de gens, hommes et femmes, je l’exprime affectivement mais pas sexuellement parce que ce n’est pas dans la manière dont je suis appelé à vivre la sexualité. Je la vis autrement, sur un autre registre. Donc, j’invitais ces personnes, avec patience, respect et délicatesse, à respecter le langage de la sexualité et à ne pas exprimer sexuellement leur amitié pour un autre homme, ou une autre femme dans le cas des filles, en découvrant que le langage affectif est plus large que le langage sexuel.

    Alors, quand on dit cela, tel que je viens de le résumer, cela fait un beau titre dans les journaux, mais quand on prend le temps, quand c’est dit avec respect, c’est autre chose. J’ai été touché, même si je ne l’ai pas entendu mais lu, par le témoignage d’un homosexuel chrétien, Philippe Ariño si j’ai bon souvenir, qui au nom de son expérience –il a vécu dans l’homosexualité- dit : non, ce n’était pas juste et, avec respect, il dit à tous ceux qui, sans l’avoir choisie, ont cette orientation : ne vous engagez pas dans cette voie-là. Mais il faut une forte motivation pour cela, comme il faut aussi parfois une forte motivation chez un homme marié avec une femme pour résister aux attraits d’une autre femme, ou d’un autre homme. Il faut aussi savoir exprimer l’amitié sur un registre autre que le registre sexuel. C’est une erreur, sur le plan social et sur le plan chrétien, de vouloir instituer la relation homosexuelle comme si c’était un mariage. C’est, je pense, une erreur politique et sociale. Qu’on reconnaisse une forme de partenariat pour deux hommes qui vivent ensemble ou deux femmes qui vivent ensemble, comme une mère et sa fille ou une dame et sa gouvernante, dans le but d’assurer une sécurité patrimoniale, économique ou de logement, cela je peux le comprendre mais nous ne devons pas, je pense, instituer sur le plan civil un mariage homosexuel et, au synode (*), je pense que tout le monde était d’accord là-dessus. Et nous ne devons pas non plus effectuer une sorte de reconnaissance ecclésiale de cet état de vie. Cela ne me parait pas correct. Maintenant, si l’Esprit-Saint pense autrement, eh bien, qu’il en convainque le synode prochain, mais je doute fort du succès de l’opération. A long terme, tout ce mouvement inspiré par la théorie du « genre » -qui dissocie totalement la culture sexuelle de la sexualité physique, corporelle- est pernicieux : c’est une nouvelle forme de dualisme, comme s’il y avait une identité sexuelle au niveau de la volonté qui soit déconnectée de ce que nous sommes par notre physique, notre incarnation.

    Je dis ceci avec beaucoup de respect des personnes, en excluant toutes les formes de moquerie, de discrimination injuste. Mais ce n’est pas une discrimination injuste de dire qu’on ne marie pas deux femmes ensemble ou deux hommes ensemble : ce n’est pas une discrimination injuste parce que les situations sont objectivement différentes. »

    Tout un monde post-chrétien, y compris au sein de l’Eglise  actuelle, se bouche les oreilles pour ne pas entendre un tel langage, exactement comme les  apôtres se récriant à propos de l’interdiction du divorce par Jésus : « mais, à ce compte-là, qui peut être sauvé? ». Le Christ répond : aux hommes, c’est impossible mais tout est possible pour celui qui met sa confiance en Dieu car, pour Lui, tout est possible.

    JPS

    _____

     (*) synode extraordinaire des évêques sur la famille,  réuni à Rome du5 au 19 octobre 2014

  • Célibat sacerdotal en péril : le cardinal Sarah est monté au créneau

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    Célibat sacerdotal en péril : à Chartres, le cardinal Sarah est monté au créneau lors du Pèlerinage de la Pentecôte

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    Vers une dilution  supplémentaire  de l’identité du sacerdoce en vue dans l’Eglise latine ? De l’abbé Claude Barthe sur le site du bi-mensuel « L’Homme Nouveau » (23 mai 2018) :

     « On sait qu’une assemblée spéciale du Synode des évêques va se réunir, en octobre 2019, pour l’Amazonie, et qu’elle traitera de l’ordination d’hommes mariés pour répondre aux « nécessités pastorales » locales. De plus, le cardinal Stella, Préfet de la Congrégation pour le Clergé, personnage majeur de la Curie du Pape François, a confirmé, dans un entretien publié dans Tutti gli uomini di Francesco « Tous les hommes de François », de Fabio Marchese Ragona: (San Paolo, 2018), que le Saint-Siège est bien en train d’étudier la possibilité de « l'ordination d’hommes mariés pour un sacerdoce à temps partiel ». Le Cardinal Stella a en outre précisé que l'abolition de la règle du célibat pour les candidats à l’ordination ne concernerait pas seulement l’Amazonie, mais aussi « quelques îles du Pacifique, et pas seulement ». Cette atteinte gravissime à la structure spirituelle du sacerdoce dans l’Eglise latine a été relayée au Canada, par une discussion exploratoire des évêques du Québec, en Allemagne, au Mexique (région du Chiapas), au Brésil, en Afrique du Sud. Dans ce contexte, le cardinal Sarah a consacré à la défense du célibat sacerdotal un passage de son homélie prononcée, dans la cathédrale de Chartres, le 21 mai, lors de la messe conclusive du Pèlerinage de « Notre-Dame de Chrétienté » (plus de 12.000 pèlerins cette année) :

    « Chers frères prêtres, gardez toujours cette certitude : être avec le Christ sur la Croix, c'est cela que le  célibat sacerdotal proclame au monde ! Le projet, de nouveau émis par certains, de détacher le célibat du sacerdoce en conférant le sacrement de l’Ordre à des hommes mariés (les viri probati) pour, disent-ils, "des raisons ou des nécessités pastorales", aura pour graves conséquences, en réalité, de rompre définitivement avec la Tradition apostolique. Nous allons fabriquer un sacerdoce à notre taille humaine, mais nous ne perpétuons pas, nous ne prolongeons pas le sacerdoce du Christ, obéissant, pauvre et chaste. En effet, le prêtre n’est pas seulement un alter Christus, mais il est vraiment ipse Christus, il est le Christ lui-même ! Et c'est pour cela qu'à la suite du Christ et de l’Église, le prêtre sera toujours un signe de contradiction ! »

    Notre commentaire : 

    On peut penser que, comme c’est déjà le cas dans l’Eglise grecque, une telle « ouverture » de la prêtrise aux hommes mariés serait reçue comme la création d’un sacerdoce de seconde zone et conduirait en outre à déstabiliser le diaconat permanent qui peine déjà à prendre ses marques depuis son exhumation par le concile « Vatican II ».   

    JPS