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Historique - Page 2

  • L'Office liégeois de la Fête-Dieu

    Le retour de la solennité du Corpus Christi nous engage à apporter quelques indications concernant l’Office primitif de la Fête-Dieu. Nous proposons ci-après un abrégé, avec quelques retouches, d’un texte de †Jean Cottiaux consacré à ce sujet. On trouvera la version intégrale de l’étude, sous l’intitulé « L’Office liégeois de la Fête-Dieu », au chapitre XIV de l’ouvrage suivant :

    1. COTTIAUX, Sainte Julienne de Cornillon, Liège, 1991.

    Le chapitre couvre les pages 169 à 191. L’auteur se fonde principalement sur deux études :

    — J. COTTIAUX, L’Office liégeois de la Fête-Dieu, sa valeur et son destin, Liège, 1963 ; sous le même titre dans R. H. E., t. LVIII, 1963, pp. 5-81, 407-459.

    — C. LAMBOT, I. FRANSEN, L’office de la Fête-Dieu primitive. Textes et mélodies retrouvés, Maredsous, 1946. (Exemplaire presque complet de l’Office liégeois de la Fête-Dieu).

    On consultera en outre avec profit : L.-M.-J. DELAISSÉ, A la recherche des origines de l’office du Corpus Christi dans les manuscrits liturgiques. In : Scriptorium, t. 4 n° 2, 1950. pp. 220-239.

    L’OFFICE LIÉGEOIS DE LA FÊTE-DIEU

    Sainte Julienne office liégeois fete Dieu268.jpg

    1. Structure de l’Office

    La « Fête du Sacrement » — telle fut l’appellation première — était substantiellement conforme à la manière dont, à Liège, au XIIIe siècle, le clergé séculier célébrait une fête solennelle. Son Office a manifestement été construit avec le souci de respecter la tradition, qui, dans le rit liégeois, présentait du reste quelques particularités (répons prolixe aux Vêpres, pas d’hymne aux Matines...)

    La solennité se prolongeait par une Octave, au cours de laquelle on reprenait l’Office de la Fête : seules différaient les leçons des Matines.

    Le propos de l’Office primitif du Saint-Sacrement était de montrer que tous les éléments de la foi sont impliqués dans la reconnaissance de la présence personnelle du Christ : Incarnation, Rédemption, conduite chrétienne, Corps mystique et récompense céleste.

    Les Premières Vêpres présentent le mystère de l’Eucharistie sous l’éclairage de l’union théandrique (divino-humaine). Une analogie apparaît : les éléments consacrés nourrissent notre corps et nous assurent un profit spirituel, comme l’Incarnation conjugue les deux natures dans le Christ, l’humaine et la divine.

    Les antiennes rappellent les aspects du mystère par rapport à Dieu, à l’homme et au Christ, puis en soulignent la cohésion. Dans ce contexte, le verset est celui de Noël : « Dieu nous a fait connaître son salut. » La distinction entre le corps et le sang apparaît dans l’oraison ; elle annonce le volet sacrificiel qui sera l’objet de la méditation au cours des Nocturnes.

    Aux Matines, un enchaînement logique apparaît entre les Nocturnes ainsi que dans chacun d’eux.

    L’invitatoire célèbre comme un geste royal le don que, pour nourrir les âmes, le Christ, roi des rois, a fait de sa chair et de son sang.

    L’idée directrice est l’assimilation de la Messe au mystère de la Croix.

    Le premier Nocturne souligne l’identité du fruit : purification divinisatrice ; le deuxième, celle du bienfaiteur : même victime, visible ou invisible ; le troisième, celle des bénéficiaires : tous les fidèles de tous les temps en profitent par le ministère des prêtres authentiquement délégués pour remplir sur terre, par la consécration et la communion, le ministère céleste du Christ.

    Dans chaque Nocturne, les antiennes sont homogènes par leur objet ; le verset et le répons le sont en plus par une correspondance littérale ou équivalente entre les expressions de la fin de l’un et le début du suivant.

    Assez longues, les lectures, composées d’extraits patristiques rapprochés, touchent à tous les dogmes.

    La fin du troisième Nocturne (verset et répons) annonce l’objet des Laudes : la présence du Christ parmi les fidèles.

    Les Laudes n’abordent pas le « comment » de la Présence réelle, mais centrent toute la prière sur le « pourquoi ». A travers le voile du sacrement, le Christ nous manifeste sa présence sur la terre pour nous aider à le rejoindre au ciel. Le balancement : présence terrestre (1re et 2e antiennes) – présence céleste (3e et 4e ant.), présence permanente et perpétuelle (5e ant.), unit toutes les parties de l’Heure dans un même élan lyrique.

    L’hymne emprunte ses trois premières strophes à la liturgie pascale monastique et leur adjoint deux séries parallèles dont la structure révèle la recherche d’une symétrie littéraire très poussée.

    L’accent général est mis sur la composante ecclésiale du mystère de la Présence et sur l’enthousiasme avec lequel il doit être exalté. Le tout est ramassé dans l’oraison, un chef-d’œuvre du genre, qui sera reprise comme collecte à la Messe, résumant le thème liturgique de la Fête.

    La Messe rappelle les autres aspects du mystère, soit par le choix des passages scripturaires, soit dans les textes originaux.

    Textes scripturaires :

    Epître (l Co 11, 20-32) : mémorial de la Passion ;

    Evangile (Jn 6, 53-59) : participation à la vie du Christ ;

    Offertoire (Ps 77, 23-25) : l’homme mange le pain des anges ;

    Communion (Sg 16, 20) : c’est donc l’agrément de la vie chrétienne.

    Textes originaux :

    Collecte : cf. oraison des Laudes.

    Secrète : le Christ lui-même est garant du sacrifice ;

    Postcommunion : la communion procure illumination et force.

    Tout ce qu’implique le mystère est rappelé, sauf les préfigurations vétéro-testamentaires. Celles-ci font l’objet de la séquence (22 strophes de trois ou quatre vers géminées par 11 mélodies).

    Les Petites Heures  dont les antiennes, reprises des Laudes, rappellent la Présence eucharistique, proposent des thèmes de méditation sur la vie spirituelle.

    Prime a comme objet la guérison de l’âme et implore le secours divin pour surmonter les obstacles qui se présenteront au cours de la journée.

    Tierce rappelle que le Christ ne nous abandonne pas. Il assure notre joie en protégeant l’Eglise par laquelle nous lui sommes incorporés.

    Sexte, quand le soleil est au sommet de sa course, demande l’illumination de la foi devant le mystère de la Passion qui fit du Christ notre Pontife.

    None, à l’heure où le Christ est mort, envisage le terme de notre vie, quand le Christ nous aura tiré du lac de misère que constitue la vie présente, pour nous diviniser, lui qui a dit, en mourant, avoir soif des âmes.

    Protection, incorporation à l’Eglise, illumination (qui pour un augustinien s’identifie avec divinisation) et glorification : autant d’étapes à la fois logiques et chronologiques d’une vie chrétienne où mûrissent les fruits du mystère eucharistique.

    Les Deuxièmes Vêpres  proposent tous les aspects de ce mystère, en insistant sur leur crédibilité.

    Les trois premières antiennes contiennent les mots « vérité » ou « vraiment » ; les deux dernières, en partant de la distinction entre participation corporelle et spirituelle au sacrement, semblent bien mettre en garde contre deux déviations attestées au XIIIe siècle. La réception du sacrement n’est profitable que si nous faisons partie du Corps mystique (contre une tendance magique) ; la communion spirituelle n’est assurée que si nous méditons habituellement sur la Passion du Christ et luttons contre nos tendances mauvaises (contre une théorie mystique considérant la contemplation du Christ en croix comme premier échelon, et non comme constante, dans l’ascension spirituelle).

    Le rappel de dimension sacrificielle est l’objet du capitule (i Co., 11, 26).

    Le verset précise que c’est au Christ vivant que la communion nous unit. L’hymne professe l’identité métaphysique du corps eucharistique avec celui qui est né de la Vierge, et le répons prolixe insiste sur la puissance divine, laquelle garantit qu’il n’est pas question d’un simple symbole.

    L’antienne à Magnificat propose une récapitulation générale et aspire au moment où la vision remplacera la foi.

    Conformément à la coutume liégeoise, l’hymne des Deuxièmes Vêpres est reprise à Complies ; en fait, elle peut servir d’introduction comme de conclusion à la solennité (cette hymne était encore utilisée comme cantique au XVIIe s ; elle figure dans le recueil Diva leodiensis consolatio, édité en 1657 par J. H. MANIGART, curé de Saint-Remy).

    Composition littéraire, théologique et musicale

    L’Office liégeois réussit donc à présenter la dévotion aux espèces eucharistiques conservées après la Messe comme un corollaire de l’ensemble des dogmes : Paternité divine, Incarnation, Rédemption, Corps mystique, Salut éternel, Présence réelle en dépendance de l’Eglise. Leur trouver un commun dénominateur pour organiser une prière liturgique est un vrai coup de génie.

    Pareille synthèse n’avait jamais été tentée. Sans modèle, et dans un cadre imposé, elle fut construite, en majeure partie, à l’aide d’extraits patristiques contenus dans le De sacramentis du Décret de Gratien et le De sacramentis Corporis et Sanguinis Domini d’Alger de Liège. Certaines expressions semblent bien inspirées par une lecture directe des sources : c’est le cas pour saint Augustin, Hugues de Saint-Victor et Pierre Lombard. A l’occasion, les textes sont modifiés pour éviter des ambiguïtés.

    Ce procédé de composition n’est pas sans inconvénients : il conduit à donner aux antiennes et aux répons une dimension qui les alourdit, y multiplie les redites et les expressions abstraites. Cependant, il était nécessaire : un recours systématique à des extraits des Pères de l’Eglise et aux théologiens de renom s’imposait pour justifier, en liturgie, l’insertion dans le cycle temporal d’une fête qui ne célébrait pas un épisode évangélique (on ne trouve guère qu’un précédent en Occident : la fête de l’Exaltation de la Sainte Croix ; celles du Saint Sang et de la Couronne d’épines sont postérieures et très localisées ; la fête de la Sainte Trinité, instaurée à Liège au Xe s., fut refusée par Rome en 1181, et acceptée seulement en 1334.)

    Même pour la structure des textes qu’ils composent, les auteurs s’efforcent de s’aligner sur la coutume. Leur prose prend vie par des assonances, l’équilibre du nombre de syllabes, l’inclusio (qui clôture un développement par un rappel du début), et même le cursus, qui avait, depuis le XIIe siècle, retrouvé son prestige (il rythme les phrases et leurs propositions par des finales construites selon des cadences privilégiées).

    Les oraisons sont remarquablement construites, avec protases et apodoses bien équilibrées.

    Les hymnes et la séquence se conforment à la versification médiévale, par rimes en alternances variées et parité du nombre de syllabes. Abstraction faite du Pange lingua, du Sacris solemniis et du Verbum supernum, aucune hymne des Offices plus récents ne leur est supérieure. Ces hymnes et le Lauda Sion se rencontrent pour la première fois dans un bréviaire noté du XIVe s., avec les antiennes bibliques actuelles (abbaye de Stratov-Pragues). La première attribution de la composition d’un Office à saint Thomas est postérieure à 1314, dans l’Historia ecclesiastica de Tolomée de Lucques. L’authenticité de ce passage est contestée ; rien n’en figure dans la biographie la plus ancienne, par Pierre Calo, avant 1321. Ces compositions versifiées sont vraisemblablement d’origine cistercienne.

    Au respect de la tradition, les auteurs ont joint le souci de mettre en relief, par un accompagnement syntaxique, la suite logique des idées.

    A son début, chaque Heure reprend les expressions conclusives de la précédente ; au cours de leur développement, le même procédé unit les antiennes. Ces rencontres verbales sont trop fréquentes pour être accidentelles.

    Dans son élaboration littéraire comme dans sa construction théologique, l’Office est donc remarquablement structuré.

    Le serait-il également par sa présentation musicale ?

    Nous sont connues, les hymnes des Premières Vêpres et des Laudes, la séquence de la Messe, ainsi que trente-huit antiennes ou répons.

    Ces chants sont originaux (à l’exception peut-être de la mélodie de la 3e antienne de Laudes), et leur composition représente un travail considérable. Nous ne pouvons nous baser que sur une transposition, en notation romaine, d’un texte originairement écrit en neumes-accents gothiques. Les indications relatives au rythme, si elles ont existé, n’y apparaissent plus. Un spécialiste aussi qualifié que Dom I. Fransen estime que « certaines antiennes et la séquence sont susceptibles d’une interprétation pleine de souplesse et de beauté ».

    Une constatation s’impose : aux mots-clés du texte, le chant s’élève ou se vocalise. Cette correspondance est constante. Une mélodie qui souligne le sens des paroles garantit, sinon le talent, du moins la sensibilité musicale du compositeur. Ses hymnes sont construites sans fioritures, comme pour ne pas en compliquer l’exécution.

    Quoi qu’il en soit de la valeur esthétique, nous sommes en présence d’une œuvre remarquablement construite au plan théologique, littéraire et même musical. Son élaboration ne suppose pas une documentation très étendue, mais elle l’utilise avec tant de discernement, qu’elle témoigne d’une maîtrise étonnante du sujet et d’un labeur considérable.

    1. Date de la composition

    Peut-on ramasser la composition de l’Office à la durée de la collaboration entre Julienne et Jean de Cornillon ? Problème capital, car de sa solution dépend l’attribution du titre d’auteur.

    Le biographe nous avertit que ce travail en commun n’a été envisagé par Julienne qu’après avoir gagné Robert de Torote à la cause de la Fête, mais il ne donne aucune date. Dès lors, pour établir une chronologie, un seul moyen reste disponible : évaluer le temps nécessaire au déroulement normal des événements qui, depuis 1241 (début du ministère de Robert) ont amené la composition de l’Office et ensuite ceux qui ont provoqué sa publication en 1246. L’intervalle entre les deux séries fournira la base d’une réponse.

    a. Le point de départ (terminus a quo)

    L'acceptation de Robert suppose de nombreux entretiens avec Julienne depuis son retour à Cornillon. Ce retour n’a pu s’effectuer avant mai 1241 ; il dépendait de l’issue d’une enquête judiciaire menée durant trois mois et qui, plus que vraisemblablement, ne fut entamée qu’en février ; au début de janvier, héritier d’une situation anarchique qui durait depuis deux ans, le nouveau prince-évêque avait d’abord à résoudre des affaires plus importantes que le sort de Cornillon.

    On n’exagère pas en postulant un intervalle d’au moins un an depuis le retour à Cornillon ; les investigations de Jean de Lausanne n’ont donc débuté que vers le milieu de 1242.

    Combien de temps lui a-t-il fallu pour mener à bien son enquête ? La liste des théologiens consultés ne permet pas de l’évaluer ; elle illustre simplement le sérieux de son travail. Quelle portée accorder à la conclusion de l’hagiographe « et il consulta beaucoup d’autres personnes, par leur vie et leur science brillantes comme des étoiles » ? Comme les détails sur les démarches de Jean, alors décédé, ont dû être fournis par Eve et qu’elle en a certainement contrôlé l’usage, cette extension du cercle des consultés doit avoir un fondement. Nous devons chercher ce supplément parmi le gradués en sciences sacrées qui, à l’époque de l’enquête (1242-1244 ?), ont manifesté de la sympathie pour le projet de Fête ou du moins sont censés avoir pu le faire.

    Ceux dont les convictions sont connues et qui ont joui d’une réputation incontestable ne sont plus de ce monde : Jean de Liroth († 1216) ; Baudouin le Brabançon († 1239) ; Jacques de Vitry († 1240).

    Parmi les vivants, sont susceptibles d’avoir rendu un avis favorable : Gérard de Liège († 1270) ; le dominicain Thomas de Cantimpré († entre 1263 et 1280), l’ancien évêque de Cambrai, Guyard († 1248) et Gauthier de Lierre, doyen de Saint-Martin († 1246) ; peut-être Arnould de Louvain, abbé de Villers et Jean de Nivelles. Notre liste s’arrête là. Godefroid de Fontaines, qui conservera un plaidoyer anonyme en faveur de la Fête, était encore aux études (Paris, vers 1270). Les 16 universitaires repérés, qui résidaient dans le diocèse de Liège à l’époque et que leurs fonctions rendaient susceptibles d’avoir été consultés, nous restent inconnus, du moins comme théologiens.

    Parmi les Maîtres étrangers pourraient figurer Albert le Grand et Guillaume d’Auvergne, professeur à l’Université, puis évêque de Paris (1225, 1228 ; † 1249). Avouons notre ignorance.

    Par ailleurs, Jean de Lausanne étant astreint à des prestations quotidiennes à la collégiale, n’a pu accomplir sa mission qu’à l’occasion de visites, ou par correspondance. Etant donné la dispersion des témoins certains ou possibles, nous croyons qu’une telle enquête a duré au moins un an, ce qui reporte sa conclusion et, par conséquent, le recours de Julienne aux services de son jeune prieur, au milieu de 1243

    b. Date extrême (terminus ad quem)

    L’Office était disponible à Fosses lors du décès du prince-évêque, le 16 octobre 1246. Déjà au début du mois de mai de cette année, l’institution de la Fête avait fait l’objet d’un mandement épiscopal.

    Cette initiative suppose, évidemment, que les théologiens naguère consultés sur l’opportunité de la Fête ont approuvé le texte proposé. Sauf les dominicains résidant à Liège, ceux-ci étaient dispersés ; ils ont chacun disposé d’une copie et leurs avis n’ont pu être rassemblés à l’Evêché que vers la fin de 1245. Plus de vingt exemplaires en avaient alors été réalisés et distribués dans le diocèse. On peut donc raisonnablement fixer le moment où le texte avait entamé ce périple avant juin 1245, c’est-à-dire avant le départ de Robert pour le concile de Lyon qui débutait le 26 juin. Sa composition, entamée, selon toute vraisemblance, dans la seconde moitié de 1243, aurait au maximum duré vingt mois. En y consacrant le temps disponible après les devoirs journaliers, Jean, aidé par Julienne, a-t-il pu achever en moins de deux ans la construction d’un tel monument littéraire ?

    c. La part de Julienne dans la composition de l’Office

    La réponse se trouve implicitement dans la confrontation de l’histoire de la composition de l’Office avec les deux récits de l’injonction du Christ à Julienne aux environs de ses vingt ans. Dans la Vita, ces récits précèdent celui des circonstances qui amenèrent Julienne à demander la collaboration de Jean.

    La mention des deux récits à bref intervalle est l’indice de l’intérêt que le biographe leur accorde ; ils commandent l’interprétation de son récit de la collaboration. Les voici dans l’ordre :

    — « Il faut que la Fête soit commencée par elle-même et aussi qu’en suite elle soit propagée par des gens du commun ».

    — « Il lui ordonna de commencer elle-même à célébrer la Fête et que cette célébration devait se faire avant qu’elle l’annonce au monde ».

    Ainsi Julienne, une fois consentante avait, de l’aveu même du biographe, mis l’Office sur chantier bien avant qu’une collaboration avec Jean puisse être envisagée. Puisqu’elle devait célébrer la Fête sans délai, elle devait déjà en avoir composé l’essentiel. Rien n’empêche, mais non plus n’impose qu’elle en ait rédigé le texte, car sa mémoire exceptionnelle pouvait l’en dispenser.

    Cette déduction, basée sur des confidences dont Eve est garante, soulève des problèmes.

    D’une part, pourquoi Julienne, puisqu’elle pouvait s’en passer, a-t-elle néanmoins eu recours aux services de Jean ?

    D’autre part, pourquoi le biographe s’est-il, dans la suite de l’histoire, évertué à accréditer l’idée que Jean était l’auteur de l’Office, tout en affirmant qu’il en était incapable ?

    Trois raisons expliquent que Julienne ait sollicité la collaboration de Jean.

    La première, toute subjective, était de disposer éventuellement d’un paravent pour la présentation de l’Office, comme elle se servait des visions de Marie d’Oignies et d’Isabelle pour étayer sa mission.

    La deuxième, très plausible au vu de la prudence dont elle fait preuve en d’autres occasions, est qu’elle désirait se soumettre au contrôle d’un clerc sur la discrétion duquel elle pouvait compter et dont la collaboration, vu sa grande piété, n’était pas négligeable.

    La troisième est qu’elle pouvait craindre que si l’Office était présenté comme l’œuvre d’une femme, il ne fût a priori discrédité auprès du clergé.

    Cette dernière raison explique aussi la manière dont le biographe présente la composition de l’Office. Il était au courant de sa genèse : pourquoi Eve, qui la connaissait par les confidences de Julienne, la lui aurait-elle cachée ? Mais il a pu juger préférable de la taire, malgré tout son désir de glorifier la Sainte : rédigeant la Vita avant les initiatives d’Urbain IV, il use de restrictions mentales. La vérité se devine par la façon dont il agence son récit. Il insiste lourdement sur la jeunesse et l’incompétence de Jean pour établir – ce qui est de toute façon exact – que l’Office était l’œuvre du Saint-Esprit. Loin de réduire à des prières le rôle de Julienne, il ajoutera qu’elle a contrôlé l’orthodoxie du texte et corrigé elle-même des expressions moins heureuses. N’était-ce pas insinuer qu’elle aurait été capable de l’avoir entièrement composé ? Pour rester logique avec lui-même, il lui attribue une « science infuse ».

    Nous considérons que Julienne mérite, au sens plénier du terme, le titre d’auteur.

    Rien ne contrariait la réalisation de son projet ; elle disposait d’une documentation suffisante — à peu d’exceptions près, tous les textes patristiques qu’elle utilise se retrouvent dans le Décret de Gratien, compilation canonique du XIIe s. qui a servi de manuel scolaire — et elle y a consacré une vingtaine d’années. Du même coup, quant au déroulement des faits, un cadre cohérent permet d’agencer, avec les dates certaines, les conjectures les plus plausibles.

    Nous sommes donc en mesure de répondre à l’objection posée. Puisqu’il n’est plus question d’une composition ab ovo, mais d’un parachèvement à une époque où la vie à Cornillon était redevenue normale, la collaboration du jeune prieur peut avoir duré moins de deux ans.

    1. Jean et Julienne, d’après l’Office

    Poursuivant le même idéal que Julienne, Jean a été plus qu’un secrétaire consciencieux. S’il n’a pas droit au titre de co-auteur, il a fait plus que de mettre au net une copie destinée aux responsables.

    Sur les instances de Julienne et par affection pour elle, il avait naguère assumé la charge de prieur, malgré le danger qu’en l’occurrence cette fonction comportait. En acceptant de laisser croire qu’il était l’auteur de l’Office, il fit paradoxalement preuve de la même abnégation.

    Quand il apprit l’enthousiasme des censeurs, il s’en est certes réjoui, mais en éprouva aussi ce que tout homme d’honneur aurait ressenti à sa place : l’amer sentiment de profiter, au détriment d’un ami, d’éloges qu’il ne méritait pas. A la léproserie, pouvait-on ne pas être au courant de la vérité ? Il courait le risque que tous ne comprennent pas la raison de son silence.

     

    En ce qui concerne Julienne, nous ne sommes plus contraints de rêver. Le texte suppose chez elle un sens aigu de la synthèse, un souci d’ordonnance au niveau du plan comme pour le détail, la préoccupation de relier les différentes sections par des transitions apparentes, bref une démarche méthodique et une recherche de clarté qui révèlent une tournure d’esprit pétrie de logique.

    On est dès lors surpris de n’y rencontrer, au sujet de la Présence sacramentelle, aucune des réflexions relevant de la théologie spécifiquement scolastique : mode de présence, distinction entre substance et accidents, etc. Dans la Messe de l’Office romain, devenu traditionnel, ces problèmes occupent un quart de la séquence. Ici, seule l’identité du corps eucharistique avec le corps reçu de la Vierge est soulignée (cf. IIes Vêpres, hymne reprise à Complies.) Cette équivalence, objet de polémiques depuis le Xe s., est ici présentée selon Alger de Liège, De sacramentis, libri III : 1, 16.

    Le rapport entre le culte eucharistique et la dévotion à la Sainte Trinité n’apparaît, en dehors des doxologies, que deux fois, et sous forme d’allusion (hymne des Laudes : « entrée dans la joie de la Trinité déifiante » et séquence : « l’hostie est le temple de la souveraine Trinité »), alors qu’il constitue un thème essentiel dans la mystique des Hadewijch et est abondamment développé dans la Vita.

    Ce ne sont pas les seuls indices d’une autre orientation que chez les mystiques contemporaines du Nord. Leurs œuvres ne présentent la Messe et la communion que comme occasions privilégiées d’une fusion miraculeuse avec le Christ dans l’extase, tandis que, pour l’Office, la communion sacramentelle constitue une fin en soi. C’est intégralement que le Christ, aliment des âmes, s’offre à nous au cours d’un repas (Ires V, ant. 3) ; mangé « avec notre bouche corporelle », il nous fusionne avec son corps mystique (IIes V, ant. 4). La restauration « selon la Divinité », c’est goûter par le cœur (Ires V, ant. 3). Par la « bouche spirituelle », on entend, à l’occasion de la communion, la méditation de la Passion et la mortification (IIes V, ant. 5). Le thème de l’illumination n’intervient pas : la lumière divine est celle de la foi (Sexte, verset ; None, hymne). Cette absence de préoccupation métaphysique dans l’expression de la piété est caractéristique : manifestement, Julienne n’appartient pas au mouvement qui donnera naissance à la devotio moderna, née et développée chez les femmes pieuses du Nord du pays et systématisée par Jean Ruysbroeck (1293-1380).

    Alors que ce mouvement, né de spéculations platonicisantes est essentiellement individualiste, elle ramène tout à la Messe, acte communautaire par excellence : « C’est à la Messe que nous devons tous ces bienfaits » (séquence). Elle y fait allusion tout au long de l’Office, des Premières aux Secondes Vêpres, en sorte qu’on peut considérer que le mémorial de la Passion est pour elle le fondement du culte de la Présence. Il est proposé tantôt comme un sacrifice, tantôt comme un banquet. Dans les textes romains, malgré de nombreuses allusions au sacrifice, le terme même n’apparaît que dans la secrète de la Messe.

    Un autre indice d’une différence de mentalité se révèle dans la façon d’évoquer la royauté du Christ. L’invitatoire liégeois « Adorons le roi des rois, le Christ Seigneur » devient dans l’Office romain : « Adorons le Christ roi, maître souverain des peuples ». L’expression « roi des rois » à l’adresse du Christ est attestée comme telle dans l’Ecriture (Ap 19, 16, cf. Is 33, 22), tandis que la romaine n’y figure que d’une manière approximative (Ps 21, 29). Si le titre de « Seigneur » est employé en nombre pratiquement égal, le titre de roi (à l’exclusion de l’invitatoire) est appliqué deux fois dans l’Office romain, six fois dans l’Office liégeois.

    Dans la séquence de la Messe romaine, le titre de roi apparaît deux fois mais cette séquence est dédiée au Sauveur « guide et pasteur ». Dans la Messe liégeoise, elle s’adresse au Roi de gloire et précise qu’il se donne à nous quotidiennement alors qu’il règne dans les cieux. On y exprime aussi l’espoir de régner avec les saints. Aucune allusion à la royauté n’apparaît dans la suite de la Messe romaine, tandis qu’elle est rappelée dans la postcommunion liégeoise.

    En somme, l’Office liégeois attache beaucoup d’importance au titre de roi, et, malgré une transposition dans le transcendant, lui garde son sens obvie : les rois (et par extension, les seigneurs) doivent obéissance et respect au Christ comme leurs sujets doivent les respecter et leur obéir. Dans l’Office romain, moins préoccupé d’affirmer la royauté du Christ, le terme de roi concerne l’extension du pouvoir ; il prend alors un sens métaphorique : tous les peuples doivent au Christ une obéissance et un respect analogues à ceux d’un sujet pour son roi.

    J.B.T.

    Quelques illustrations sonores

    par la schola de la Chapelle Saint-Lambert (Verviers). Source:  long playing 33 tt. édité par Alpha MBM 38 (1980) sous le titre « Plain-Chant Liégeois pour le Millénaire de Liège.

    Office Liégeois de la Fête-Dieu

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     Extraits des Premières Vêpres

    1ère antienne

    podcast

    Animarum cibus Dei sapientia nobis  carnem assumpta proposuit in edulium, ut per cibum humanitatis invitaret ad gustum divinitatis : nourriture des âmes, la sagesse de Dieu nous a servi comme mets de choix la chair qu’elle avait assumée, pour nous inviter par l’aliment de son humanité , à goûter celui de sa divinité.

    Psaume 109 : Dixit Dominus Domino meo.

    2e antienne
    podcast

    Discipulis competentem conscribens hereditatem, sui memoriam commendavit inquiens : hoc facite in meam commemorationem : Composant au profit de ses disciples un héritage approprié à leur situation, elle leur a confié le soin d’évoquer son souvenir en disant : faites ceci en mémoire de moi.

    Psaume 110 : Confitebor tibi, Domine, in toto corde meo.

    3e antienne
    podcast

    Totum Christus se nobis exhibet in cibum ut sicut divinitus nos reficit  quem corde gustamus , ita nos humanitatus reficiat  quem nos ore manducamus : c’est intégralement que le Christ s’offre à nous en nourriture, si bien qu’il répare nos forces grâce à son humanité quand nous l’absorbons par la bouche , comme il nous restaure  par sa divinité  quand nous le goûtons par le cœur.

    Psaume 117 : Confitemini Domino quoniam bonus.

    4e antienne
    podcast

    Et sic de visibilibus ad invisibilia, de temporalibus ad aeterna, de terrenis ad caelestia, de humanis ad divina nos transferat : et c’est ainsi qu’il nous fait passer du visible à l’invisible, du temporel à l’éternel, des choses terrestres aux choses célestes, des réalités humaines aux réalités divines.

    5e antienne
    podcast

    Panem angelorum manducavit homo, ut qui secundum animam cibum divinitatis accipimus, secundum carnem cibum humanitatis sumamus quia sicut anima rationalis et caro, unus est homo, ita Deus et homo unus est Christus : l’homme a mangé le pain des anges de sorte que nous qui, selon l’âme, avons reçu l’aliment de la divinité, nous prenons également selon un mode sensible l’aliment de son humanité ; car de même que l’âme raisonnable  et la chair ne constituent qu’un seul homme , le Christ est un seul Dieu et homme.

    Psaume 147 : Lauda Jerusalem Dominum.

    Repons
    podcast

    Sacerdos summus et verus pontifex Jesus Christus unitatis signum, caritatis vinculum et pietatis sacramentum per inaffabilem dilectionis  caritatem nobis largiri dignatus est quod nostrae sciebat saluti congruere. V. Laeta laudum munia immolet Ecclesia didei mysterio. Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto : grand-prêtre et vrai pontife, Jésus-Christ a daigné, dans l’ineffable tendresse de son amour, nous donner un signe de notre unité avec lui, un lien de charité et un gage mystérieux  de sa sollicitude qu’il savait convenir à notre salut. V. Que l’Eglise immole à ce mystère de foi des tributs de louange.

    Fête-Dieu 2018 - affiche2.jpgPlusieurs extraits de l’office liégeois primitif de la Fête-Dieu seront chantés lors de la messe solennelle qui sera célébrée par Mgr Delville, évêque de Liège, le dimanche 3 juin 2018 à 10h00, en l’église du Saint-Sacrement au Bd d’Avroy, 132. Pour plus de détails cliquez ici : la Fête-Dieu 2018 à Liège : dimanche 3 juin à l’église du Saint-Sacrement, de 10h00 à 18h00

    _________

    (*) Texte publié dans le magazine trimestriel « Vérité et Espérance-Pâque Nouvelle » n° 107, juin 2018 de l’association « Sursum Corda », Vinâve d’île, 20 bte 64, B-4000 Liège.

     

  • Liège, samedi 28 mai 2016 à 18h00 : Solennité de la Fête-Dieu célébrée par Mgr Delville à l’église du Saint-Sacrement (Bd d’Avroy, 132)

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     église du Saint-Sacrement à Liège:

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    Schola gregoriana "Clamaverunt iusti" de Varsovie:

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    Ensemble vocal polyphonique "Praeludium" de Liège:

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  • Témoignage en marge d'un prochain colloque à l'évêché de Liège

     

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    Témoignage

    « Nous éprouvâmes alors au-dedans de nous je ne sais quelle joie… » 

    images.jpeg      La nouvelle s’est répandue comme le feu dans la paille : la sœur Clara n’a pas pu tenir sa langue très longtemps ; c’est qu’on n’avait pas vu un tel événement depuis des siècles, et encore c’était en Italie, pendant le Moyen Age, mais ici, en Westphalie, sous l’occupation française, dans la petite ville de Dülmen... ! C’est arrivé chez la veuve Roters, dans la chambre qu’occupe la sœur Anne-Catherine depuis le Carême 1812. Son couvent avait été fermé en décembre 1811 et les autres religieuses étaient parties l’une après l’autre, mais Anne-Catherine avait dû attendre quelques mois pour que cette brave veuve lui prête un coin de sa maison. On ne la voyait presque jamais dehors ; elle ne sortait péniblement que pour la messe du dimanche à l’église paroissiale ; on l’avait vue en septembre à l’Hermitage, un lieu de pèlerinage local. Elle est sortie pour la dernière fois à l’église en novembre 1812. Trois jours avant la fin de l’année, la fille de la veuve Roters a trouvé Anne-Catherine en train de prier, les bras étendus, comme en extase : du sang jaillissait de la paume de ses mains, mais elle a cru que c’était suite à une blessure. Le 31 décembre, le père Limberg[1] lui porte la communion et voit pour la première fois les plaies saignantes sur le dos des mains ; il en parle à l’abbé Lambert qui, voyant le sang couler, a cette parole : « Ma sœur, n’allez pas vous croire une Catherine de Sienne ». Les deux hommes décident de garder la chose secrète. L’état de la religieuse reste inconnu jusqu’au 28 février 1813, jour où la sœur Clara, en visite chez son ancienne consœur, voit le sang couler, de la tête, des mains, des pieds, du côté... Le secret se répand alors dans toute la ville (on en parle avec animation jusque dans les cabarets), puis dans tout le pays. C’est le début d’un long calvaire pour la religieuse...

           Quelques mois plus tard, à quarante kilomètres de là, un jeune séminariste hollandais – exilé en Allemagne suite à la fermeture des séminaires dans les Pays-Bas – prend la plume et écrit ceci :

    Château de Borg, près Munster, le 5 octobre 1813 

                Une religieuse augustine allemande de Dülmen, petite ville à huit lieues deIMG_0183.JPG Munster, que Dieu a mené par la voie de grandes souffrances, a reçu depuis un temps fort considérable du ciel la même faveur que reçut autrefois le grand saint François, je veux dire les stigmates et elle les a encore. Lors de la suppression de son couvent, elle se retira à Dülmen, dans une pauvre maison avec un nommé M. Lambert, prêtre émigré français très respectable[2]. C’est dans cette retraite que le miracle, qu’elle avait eu grand soin de cacher, se divulgua. Je ne sais comment dès l’hiver dernier le bruit s’en répandit à Munster et la police et le Chapitre voulurent prendre connaissance du fait. Le Commissaire de Police (M. Garnier, français du temps et fort peu superstitieux), M. le vicaire Général, M. Overberg, la lumière du diocèse, et le docteur et professeur en médecine de l’Université, se rendirent sur les lieux et examinèrent la chose juridiquement. Tous revinrent convaincus que le fait était surnaturel et pénétré du plus profond respect pour la religieuse, dont la douceur et l’air angélique au milieu de ses continuelles souffrances les avait singulièrement touchés. Monsieur Garnier en parla et n’en parle encore maintenant qu’avec vénération. Il lui rendit plusieurs visites et tout ce qu’il fit faire aux gens de l’art pour guérir les plaies ou les conduire à une suppuration, ne servit qu’à vérifier de plus en plus le miracle.        

                Deux ans plus tard, Corneille, le jeune séminariste, a 25 ans. La stigmatisée mobilise toujours la curiosité, la vénération ou la suspicion. Le 31 juillet 1815, avec quelques confrères du séminaire, Corneille se décide à faire le voyage jusqu’à Dülmen. Ils veulent en avoir le cœur net !

    Il écrit à son cousin la relation de cette rencontre, « un des plus beaux jours de ma vie »...                                                                                                                     Borg, le 4 août 1815 

                « Depuis longtemps vous avez entendu parler de la religieuse de Dülmen, petite ville à 7 lieues de Munster et à 12 de Wesel. Je crois même l’avoir mentionné plusieurs fois moi-même dans différentes lettres ; mais je n’ai jamais insisté sur ce fait extraordinaire pour la raison que je me tiens extrêmement en garde contre tout ce qui sent le merveilleux. Aujourd’hui que le fait a acquis un degré de certitude auquel toutes les personnes graves se rendent et que j’ai eu le bonheur d’en être moi-même le témoin oculaire, je crois que par reconnaissance pour un si grand bienfait, je dois rendre gloire à Dieu en publiant les merveilles qu’il a opérées. [...][3]

    « Que me reste-t-il après cela à vous dire de ce que j’ai éprouvé moi-même, lundi dernier, 31 du mois passé, de ce qu’ont éprouvé Monseigneur Ciamberlani[4], notre digne supérieur, Mrs les archiprêtres Craamer, Pas et van Nooy, Mrs van Niel et Balerdens le jeune, mes confrères et condisciples ? Cela se sent mais ne s’exprime pas.

    Dülmen_Hl._Kreuz_Anna-Katharina_Emmerick_Sterbezimmer.jpg« Introduits dans une vraie chaumière, nous avons trouvé, dans une petite chambre où tout respirait la propreté et la simplicité, Emmerich, couchée dans un lit sans rideaux, modestement et proprement vêtue. Elle avait passé une très mauvaise nuit, son visage annonçait qu’elle endurait de grandes souffrances. Elle avait la poitrine si oppressée qu’elle ne pouvait pas articuler un seul mot à voix haute. Nous considérâmes ses pieds et ses mains seulement et nous les trouvâmes absolument dans l’état où les décrit M. de Druffel, dès l’an 1813.[5] Ses mains et ses pieds étaient d’une grande blancheur mêlée d’un rouge clair et de vermillon. Justement à l’endroit où Notre Divin Sauveur eut les mains et les pieds percés, paraissaient intérieurement et extérieurement des cicatrices, environ de cette forme et grandeur (losange de 0,012 m. de haut sur 0,008 m. de large) recouvertes presqu’en entier d’une croûte de sang séché. Celles des pieds étaient si frappantes qu’on eût cru voir les pieds de Jésus Christ. Monseigneur ne put retenir ses larmes. A la plante des pieds on voyait encore toute la trace du sang qui avait coulé le vendredi précédent. Quel spectacle ! et cependant, le croirait-on, nous fûmes tous encore moins frappés de la vue de ces signes merveilleux que de la figure tout angélique d’Emmerich et surtout de son sourire céleste. Ce sourire vraiment céleste, joint à un regard vif, mais plein de douceur et d’aménité, nous fit tous pleurer, je n’ai pas honte de le dire, et Messieurs les archiprêtres en feront l’aveu comme moi. Nous éprouvâmes alors au dedans de nous je ne sais quelle joie, quelle consolation, quel sentiment délicieux qu’il est impossible de décrire. Faut-il en être surpris ? Des experts forts, un médecin entr’autres, qui s’était vanté de guérir cette visionnaire, ne purent soutenir, dès leur entrée dans la chambre, ce regard sublime, ils en furent atterrés, se jetèrent à ses pieds, y puisèrent des conseils de salut, se convertirent et mènent actuellement une vie exemplaire. [...]

    « Monseigneur, avant de s’en aller, me chargea de lui dire qu’il était si content de son état, qu’il voudrait bien être à sa place et qu’il rendrait fidèlement compte au Saint-Siège des merveilles qu’il avait vues en elle. Je fus obligé de mettre mon oreille contre sa bouche pour entendre sa réponse, mais je n’en perdis pas une syllabe. Écoutez-la, elle est pleine de foi : « Je ne suis, me dit-elle, qu’un pur instrument entre les mains de Dieu pour servir à sa gloire. Je ne suis tout ce que je suis que par la grâce de Dieu et, sans cette grâce, je ne suis rien. » Alors, Monseigneur, lui ayant recommandé de prier pour l’Église et pour le Souverain Pontife, elle me dit avec vivacité qu’elle n’avait rien tant à cœur que le bien de l’Église et du Souverain Pontife, qu’elle priait sans cesse à cet effet et qu’elle continuerait à le faire de tout son cœur et cela est bien juste, ajouta-t-elle, le Saint Père[6] a tant fait et tant souffert pour la cause de la foi ! Monseigneur et les assistants me chargèrent après cela de les recommander eux-mêmes à ses prières, à quoi elle répondit gracieusement par son sourire et en me disant à chaque fois : « Et moi je me recommande bien sincèrement aux leurs » ; puis, prenant occasion de me parler des ecclésiastiques, elle me dit que « son vœu le plus ardent est que le bon Dieu en suscite de bons, qu’il n’y a plus que ce moyen de tirer le monde de la corruption où il est et qu’elle a la confiance que cela arrivera bientôt ». Ces paroles me remplirent l’âme de consolation. M. Balerdens l’ayant prié, toujours par mon organe, de demander à Dieu qu’il daignât lui faciliter les moyens d’entrer dans la Société de Jésus où son attrait le porte[7], elle me parla avec affection des Jésuites. Je ne lui cachai pas l’estime que je leur porte et lui dis que le matin même j’avais eu le bonheur de recevoir la Ste Communion dans leur église à Munster en l’honneur de St Ignace dont c’était la fête. « Et moi aussi », repartit-elle avec un air de jubilation qui me parut déceler toute la joie dont son âme se remplit au seul souvenir de la divine Eucharistie. C’est là son unique nourriture ; tous les jours elle mange le pain des anges et vous jugez aisément avec quelle foi et quel amour. Chose admirable ! Jamais il ne lui est arrivé de rendre les espèces sacrées, tandis que, depuis dix-huit mois surtout, une seule goutte de vin mise dans son eau la contraint à vomir.

    « Comme ces Messieurs se retiraient, elle me pria instamment et avec vivacité de leur bien recommander de ne parler d’elle à qui que ce soit. « Le peu de temps, me dit-elle, que j’ai encore à vivre, je dois le passer uniquement avec mon Dieu et quand on vient me voir on m’interrompt dans ce repos et on me nuit ». Sur cela je l’exhortai à la soumission aux dispositions de la Divine Providence. « Je m’y soumets, dit-elle, autant que je puis ». Cette soumission parfaite à la divine volonté pour endurer toutes sortes de peines, de souffrances et de contradictions et l’amour de la croix paraissent avoir été, dès sa première jeunesse, ses vertus favorites. Un ecclésiastique de mes amis lui demanda si elle souffrait de ses plaies. « Plus, lui répondit-elle, que je ne pourrais supporter, mais, ajouta-t-elle, il est si doux de souffrir et de vivre pour Dieu et en Dieu ».

    « Toutes ses réponses sont remplies de simplicité, de candeur, de bonté et de douceur. Jamais je n’oublierai les paroles qu’elle m’a dites. (Son haleine était très pure et douce, mais si faible qu’à peine pouvais-je en sentir le souffle.) J’estimerai toujours le jour où j’ai eu le bonheur de m’entretenir avec cette ange comme un des plus beaux jours de ma vie et je puis bien assurer que sa vue et ses paroles ont fait sur moi des impressions telles que je n’en avais encore guère ressentie jusqu’à présent. Au reste, on a égard à la prière qu’elle a tant de fois renouvelée de rester cachée et on n’admet pour la voir que ceux qui sont munis d’une permission expresse du Grand Vicariat. Sa vie est d’être avec Dieu, la vue des hommes la gêne et l’importune. Jamais elle ne reçoit la plus petite aumône et ce désintéressement est quelque chose qui a caractérisé sa vertu dès le principe. La visite qu’elle a reçue de personnes du plus haut rang, de Monseigneur l’Évêque suffragant de Munster, de Mme la Princesse de Gallitzin, de Mme la Duchesse de Croÿ (que j’ai été voir avec Monseigneur à Dülmen, dont son mari, avait, il y a quelques années la souveraineté) et de beaucoup d’autres, n’a jamais rien changé à son état de pauvreté et de dénuement et elle n’est pas plus surprise de voir entrer dans son petit appartement ces personnes distinguées que d’y voir entrer sa consœur qui la soigne. Elle les congédie avec la même indifférence, mais toujours avec cet air de bonté et ce sourire inimitable qui pénètre jusqu’au cœur.

    « On ne peut considérer d’un œil attentif une pauvre fille de paysan, devenue un spectacle pour tous les anges et les hommes, sans admirer la toute puissance de Dieu, qui aime à se manifester dans les instruments les plus faibles et sans concevoir de l’estime pour les souffrances, pour les croix, pour la pauvreté, pour l’humilité dont cette sainte fille donna des exemples si sublimes à l’imitation de Jésus Christ, son divin époux, son trésor et l’unique objet de son amour. »

    Il faudra encore attendre trois ans pour que la religieuse stigmatisée rencontre le célèbre écrivain et poète Clemens Brentano, arrivé là par curiosité. Subjugué, il abandonnera tout pour vivre dans le voisinage d’Anne-Catherine Emmerich jusqu’à la mort de celle-ci (en 1824) et recueillir le récit de ses visions et contemplations[8] ; celles-ci illuminent et vivifient encore la foi de nombreux lecteurs. La religieuse de Dülmen sera béatifiée par le pape St Jean-Paul II en 2004.

    b01844x.jpgQuant à Corneille, il est ordonné prêtre l’année qui suit cette visite bouleversante, le 8 juin 1816. Le Royaume des Pays-Bas est maintenant libéré de l’occupation française et le Congrès de Vienne (1815) a même étendu ses limites jusqu’à lui incorporer la Belgique. Corneille peut donc quitter l’Allemagne et retourner au pays. Soucieux de se vouer à l’éducation de la jeunesse sacerdotale, le jeune prêtre décide avec deux anciens condisciples (dont l’abbé van Niel qui l’avait accompagné au chevet d’Anne-Catherine Emmerich) d’ouvrir un collège catholique à Hageveld, en Hollande septentrionale. L’expérience ne durera que huit ans puisqu’en juin 1825, sous la pression des protestants et des francs-maçons, le roi des Pays-Bas décrète la fermeture des collèges et petits séminaires.

    En 1829, le roi Guillaume promulgue le concordat conclu depuis quelque temps avec le pape Léon XII et agrée trois nouveaux évêques pour les provinces méridionales des Pays-Bas.

    C’est ainsi qu’à trente-neuf ans, le 15 novembre 1829, Corneille van Bommel devient le 84e évêque de Liège[9].

    Pierre René Mélon

     

    Anne-Catherine Emmerich

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    « Les livres qui m’ont le plus aidé, à l’époque de ma conversion, sont l’Écriture sainte, le poème de Dante et les merveilleux récits de la sœur Emmerick » (Paul Claudel).

    Claudel situe la désormais Bienheureuse Anna-Katharina Emmerich à la place qu’elle aurait sans doute choisie, la dernière : après l’Écriture sainte et derrière le génie humain. Sa vie fut comme une illustration vivante de l’Écriture, non seulement par ses nombreuses visions sur l’histoire sainte, mais aussi par « les charismes extraordinaires qu'elle utilisa pour consoler de nombreux visiteurs. De son lit elle réalisa un apostolat important et fructueux », déclare en 2004 le préfet de la Congrégation pour les causes des saints, le cardinal José Saraiva Martins.

    Née en 1774 dans une famille paysanne de Westphalie (au pays de Munster), elle ne fréquente l’école que pendant quatre mois. Encore enfant, elle est douée d’une sensibilité extraordinaire au divin ; les saints et les saintes lui sont familiers. Son désir de vie religieuse, longtemps contrarié, se réalise à vingt-neuf ans seulement. Mais moins de dix ans plus tard, son couvent est fermé en application des lois antireligieuses de Napoléon.

    L’Église la vénère pour l’héroïcité de sa vie spirituelle et pour ses incomparables dons de mystique et de visionnaire. Elle a aussi reçu – en plus d’une charité incomparable - le don de reconnaître les objets bénis et les reliques authentiques ; par bilocation, elle est transportée ici ou là par un « guide » angélique pour aider son prochain au gré des besoins. Toute sa vie en témoigne : elle fait partie intégrante du Corps mystique du Christ, physiquement et spirituellement ; elle représente comme une parabole vivante de la communion des saints. On reste admiratif et comblé par la lecture des merveilles que Dieu a faites dans sa vie. Sa connaissance des Écritures est stupéfiante, notamment par les rapprochements inattendus qu’elle établit entre l’Ancienne et la Nouvelle Alliance, jusqu’aux détails.

    « Pourquoi faut-il que je voie tout cela, moi, misérable pécheresse qui ne puis le raconter et n'en comprends presque rien ? » Alors mon guide me dit: « Tu diras ce que tu pourras. Tu ne peux pas calculer le nombre de gens qui liront cela un jour, et dont les âmes seront consolées, ranimées et portées au bien. Ce que tu pourras raconter sera mis en œuvre d'une façon suffisante et pourra faire beaucoup de bien dont tu n'as pas l'idée. »

     P.M.

     

     

    Corneille van Bommel

    M142065.jpgAprès son ordination sacerdotale, Corneille van Bommel quitte l’Allemagne pour les Pays-Bas. Il fonde à Hageveld (près de Harlem) une école pour la formation des prêtres. C’est à cette époque qu’il visite une nouvelle fois Anne-Catherine Emmerich. La veille de son arrivée, celle-ci confie à Clemens Brentano : « Demain, je reçois la visite d’un prêtre accompagné de deux de ses amis. Ce prêtre sera un jour évêque et fera beaucoup de bien pour la foi ». La prophétie se réalise quelques années plus tard, quand Corneille van Bommel est installé évêque de Liège en 1829. Il sera un témoin direct de la révolution belge de juillet 1830. Pendant ces événements dramatiques, son comportement apaisant est celui d’un véritable pasteur.

    L’œuvre de sa vie sera celle d’un pédagogue de la foi. Il organise un enseignement clérical de qualité ainsi que les écoles élémentaires qu’il confie à des corporations religieuses. Il compose différents catéchismes, adaptés à l’âge des enfants. Il renouvelle le clergé après la saignée des années révolutionnaires, forme un personnel enseignant. Il prêche fréquemment à Liège et dans les églises rurales qu’il parcourt dans ses tournées de confirmation ; en 1846, il célèbre avec une grande solennité l’anniversaire de l’institution de la Fête-Dieu, établie primitivement à Liège. Un tel homme de caractère ne peut que susciter la contradiction. Voici une anecdote qui en dit long sur le prélat. Un jour que des émeutiers se présentent devant le palais épiscopal pour le piller, il va au devant d’eux et leur adresse ces paroles : « Que voulez-vous ? Est-ce à ma demeure que vos menaces s’adressent ? elle ne m’appartient pas. Est-ce à ma personne ? La voici. » Et les émeutiers se retirent.

    Le pape Pie IX dira de lui : « L’Évêque de Liège pourrait être proposé en modèle aux évêques du monde catholique ».

     A l’occasion du 225ème anniversaire de sa naissance, un colloque lui sera consacré dans les locaux de l’évêché de Liège, le vendredi 13 novembre 2015 (*) Que cet événement soit l’occasion de découvrir la vie et l’œuvre d’un homme providentiel.

    P.M.

    (*)Séminaire épiscopal, salle Saint-Lambert, 40, rue des Prémontrés Liège, Belgique (B-4000).

    Contacts : christian.dury@skynet.be ou archives.eveche @ evechedeliege.be

     

     


    [1] Limberg, prêtre dominicain et confesseur de A-C Emmerich.

    [2] Jean-Martin Lambert, prêtre du diocèse d’Amiens, refuse de prêter le serment constitutionnel. Accueilli à Dülmen par le duc de Croÿ, il devient chapelain du couvent d’Agnetenberg où il rencontre la sœur Emmerich. Il décède dans son exil en février 1821.

    [3] Suivent deux pages qui relatent et commentent les rapports médicaux et ecclésiastiques.

    [4] Mgr L. Ciamberlani, supérieur des Missions de Hollande de 1795 à 1828.

    [5] Franz Ferdinand von Drüffel, professeur de médecine et conseiller de la Faculté de Munster.

    [6] Pie VII, pape de 1800 à 1823.

    [7] Supprimée en 1773 par Clément XIV dans l’ensemble du monde (sauf en Russie et en Prusse où Catherine II et Frédéric II refusent de promulger le décret pontifical), la Compagnie de Jésus venait d’être restaurée par Pie VII un an plus tôt (le 7 août 1814).

    [8] Collationnées par le P. Duley, dominicain, et publiées avec imprimatur en 1864. Réédité en trois volumes aux éditions Tequi sous le titre : Visions d’Anne-Catherine Emmerich.

    [9] Corneille van Bommel (Leyde 1790 - Liège 1852). Les extraits de lettres sont tirés de Analecta ecclesiastica Leodiensa, “Mélanges liégeois”, fasc. VI, J. Paquay, 1937, pp. 29-36. Les archives du diocèse de Liège abritent un considérable Fonds van Bommel où, entre autres richesses, l’on peut lire les originaux des lettres ici reproduites. Qu’il me soit permis de remercier M. Christian Dury, archiviste au diocèse de Liège, pour son chaleureux accueil (café et biscuits!), et M. Philippe Dieudonné, historien, pour ses avisés conseils de lecture.

  • Un inédit à Liège, le dimanche 20 septembre 2015 à 16h00 : les vêpres liturgiques anciennes (Xe siècle) de la fête de saint Lambert célébrées en plain-chant à l’église du Saint-Sacrement

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  • Festival de promenade à Liège , du 19 au 28 août 2011

     

     

     

     

     Vous voulez pratiquer l'art de la promenade en cet fin d'été ? Investissez l'espace qui revient à chaque promeneur à la ville comme à la campagne et partez bon pied bon oeil; le pied pour assurer tous les kilomètres que vous allez parcourir et l'oeil pour ne rien manquer de ce que vous allez découvrir..., du 19 au 28 août. Au menu de la 8ème édition du Festival de Promenade, nous vous proposons une centaine d'activités qui mêlent balade, histoire, patrimoine, urbanisme, architecture, nature, environnement, contes, art, artisanat, littérature, musique... pour 10 jours de découverte d'un bout à l'autre de Liège mais également à Ans, Awans, Crisnée, Flémalle, Grâce-Hollogne, Saint-Nicolas et Seraing.

     

    Informations

    à la Maison du Tourisme du Pays de Liège, place Saint-Lambert, 35 – 4000 Liège
     
     04/237 92 92
    et
    à l'Office du Tourisme de la Ville de Liège, Féronstrée 92 – 4000 Liège
     
    04/221 92 21

     

     

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    Jeudi 25 août 2011, de 10 à 13 heures :

    « Diversité des lieux de culte à Liège »

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    St-Sacrement, fronton aux armes du prince-évêque Charles-Louis d'Oultremont (XVIIIe s)

    Départ : Eglise du Saint-Sacrement, Boulevard d’Avroy, 132, à 10 heures. 

    Durée du circuit: 3 h - PAF : 3 €

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    St-Sacrement, tableau à l'effigie de saint Augustin (XVIIe s)

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    St-Sacrement, sainte Anne et saint Joachim: médaillons sculptés de la porte d'entrée monumentale, Antoine-Pierre Franck (XVIIIe s)

    P1100161_edited.jpgP1010267.JPGmesse-016.jpg 

    St-Sacrement, de gauche à droite: saint Jean Berchmans, 1599-1621 (toile début XIXe s); culte de sainte Julienne de Cornillon,initiatrice de la fête de Saint-Sacrement,1192-1258; célébration traditionnelle de la messe 

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    St-Sacrement, tribune, médaillon XVIIIe s. 

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    maître-autel surmonté de l'ostensoir du st-sacrement 

    Ne manquez pas de visiter en cette matinée des lieux de culte parfois méconnus. Cette balade vous permettra de comparer, analyser et comprendre leur spiritualité, leurs différences. 

    Réservation obligatoire au 04/237 92 92 (Maison du Tourisme du Pays de Liège) 

    Organisation :  échevinat de l’Urbanisme, de l’Environnement, du Tourisme et du Développement durable de la Ville de Liège

     

  • Rapport d'activités:

     

    LETTRE ANNUELLE 2010 AUX AMIS 

     

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    DE L’EGLISE DU SAINT- SACREMENT

    Boulevard d’Avroy, 132 à Liège

     

     

     

    Madame, Monsieur, Chers Amis,

     

     

    6a00d83451619c69e20120a6eb1200970b-800wi.jpgL’association qui anime l’église du Saint-Sacrement à Liège a été baptisée « Sursum Corda ». Quel est le sens de cette antique exclamation chrétienne qui ouvre la préface du canon de la messe ? Le pape Benoît XVI l’a rappelé lui-même en ces termes, dans son homélie pascale à Saint-Pierre de Rome : «  Sursum corda : élevons nos cœurs hors de tous les enchevêtrements de nos préoccupations, de nos désirs, de nos angoisses, de notre distraction : nous devons toujours de nouveau faire en sorte que notre cœur soit soustrait à la force de gravité qui le tire vers le bas et que nous l’élevions vers le haut, dans la vérité et l’amour ». En quelques mots, le Saint-Père a résumé l’esprit qui guide aussi notre action depuis le 26 novembre 2003, date à laquelle nous avons racheté ensemble l’église du Saint-Sacrement des mains de ceux qui avaient mis cette belle église liégeoise à l’encan.

     

    Veuillez trouver ci-après le point de la situation depuis notre dernier rapport (automne 2008) sous le triple aspect de nos engagements : religieux, culturel et patrimonial.

     

     

    célébration de la foi

     

    Les messes dominicales

     

    L’horaire des célébrations à l’église du Saint-Sacrement est enfin repris dans l’annuaire officiel de l’évêché : 10h (selon le missel de 1962) par l’abbé Jean Schoonbroodt (chapelain) et 11h15 (selon le missel de 1970) par l’abbé Claude Germeau (desser3745020977_7ab926b376.jpgvant).

     

     Au cours de l’année 2009, le nombre des fidèles s’est nettement accru. Il atteint désormais la centaine à 11h15 et la cinquantaine à 10h lors des prestations de la chorale grégorienne. Cette chorale (10 inscrits) répète au Saint-Sacrement tous les jeudis (de 20h30 à 22h. : avis aux amateurs). Le service régulier des orgues est assuré à la messe de 10h. par P. Wilwerth (professeur au conservatoire de Verviers) et à la messe de 11h15 par M.-O. Houziaux (ancien organiste de la cathédrale de Liège), avec le concours d’O.Morea (violoncelle). Sans oublier l’équipe de l’acolytat ni tous ceux qui se dévouent pour assurer les chants chaque dimanche, à l’une et l’autre messe.

     

     

     

    Les confessions, l’adoration eucharistique, le chemin de la croix et les messes d’enteprodigue_rembrandt.jpgrrement

     

     

    Chaque mardi, de 17 à 19h, l’église demeure ouverte pour les confessions et l’adoration du Saint-Sacrement exposé, avec la présence de deux prêtres : les abbés Jean Schoonbroodt et Claude Germeau, assistés du Frère Jérémie-Marie de l’Eucharistie. Ce moment de prière et de silence hebdomadaire est fréquenté par des personnes de tous âges et conditions (17h., vêpres grégoriennes suivies d’un temps de méditation ; 18h., chapelet suivi des litanies du Sacré-Cœur ; 18h45, bénédiction du Saint-Sacrement suivie de l’angélus). Une démarche qui porte ses fruits et mériterait d’être mieux connue.

    A noter aussi le chemin de croix du vendredi-saint (15h., pour une centaine de fidèles, avec l’abbé Germeau, l’abbé Arimont et le Fr. Jérémie) ainsi que la célébration des messes d’enterrement, selon la forme extraordinaire du rite romain, pour les familles qui en font la demande (contacter l’abbé Jean Schoonbroodt).

     

     

     

     

     

    Les récollections et rencontres spirituelles

     

    Le cercle interfacultaire « Gustave Thibon » a programmé quelques rencontres de ce type. La question a été posée de savoir si d’autres initiatives ne pourraient pas être également accueillies. A ce titre, une journée de récollection de carême, prêchée par l’abbé Germeau, est prévue le samedi 20 mars 2010, de 9h30 à 17h.

     

    Les événements majeurs

     

    Voici la chronologie des grandes célébrations organisées au cours de l’année écoulée :

     

    Samedi 3 janvier 2009 : solennité de l’Épiphanie

     

    Près de deux cents fidèles y assistèrent le samedi 3 janvier à 17 heures, de même qu’à la procession à la crècheP1010040.JPG qui la précédait. Plus de la moitié d’entre eux vinrent aussi, après la messe, partager la galette des rois avec la Chorale de Warsage : un geste qui rendit hommage à son excellente prestation (messe en ut majeur de Gounod et noëls traditionnels) durant l’office. La beauté des ornements anciens, le plain-chant et la forme extraordinaire du rite romain –célébré par Monseigneur Michel Dangoisse avec les abbés Jean Schoonbroodt (diacre), Arnaud de Boisse (sous-diacre), Claude Germeau (chapier) et quatre acolytes- ont aussi donné un bel éclat à cette cérémonie. Dans son homélie, le doyen du chapitre cathédral de Namur a rappelé le sens du message que le récit évangélique apporte au monde en ce jour (universalité de l’Eglise, lien entre la raison et la foi). Le texte de ce sermon percutant est disponible sur demande

     

     

    Samedi 28 mars 2009 : journée de séminaire sur « Le chant grégorien dans la liturgie »

     

    Dom JORROT METZ_GOUDJI_V3.jpgL’initiative de ce séminaire revient à l’académie de chant grégorien qui a réuni pour la circonstance, dans les locaux de l’église du Saint-Sacrement, une soixantaine de congressistes, sous la présidence du T.R.P. Dom Michel Jorrot, abbé de l’abbaye bénédictine de Clervaux (Luxembourg). Des communications ont été faites sur « le chant grégorien, un joyau au service de la prière » (Dom Michel Jorrot), « le chant grégorien dans la liturgie de la messe » (Dom Michel Jorrot) et « le chant grégorien dans la liturgie des heures » (François Fierens, membre fondateur de l’académie). Ces exposés alternaient avec des ateliers pratiques (dirigés par trois professeurs de l’académie : Erna Verlinden, Stephan Junker, Gérald Messiaen) préparatoires au chant de la messe de clôture (kyriale XVII et propre du dimanche de la passion) par tous les participants et ceux qui les rejoignirent (en tout, une centaine de personnes). Cette messe fut célébrée en latin par le Père-Abbé, à l’autel majeur, tourné vers la croix et le tabernacle. La brochure contenant les actes de la manifestation est disponible sur simple demande.

     

     

    Samedi 9 mai 2009 : messe de clôture des cours 2008-2009 de l’académie de chant grégorien à Liège

     

    P1010246.JPGAprès le concert (16h.) organisé à l’église des Bénédictines, place fut faite à la liturgie chantée pour 180 personnes réunies à l’église du Saint-Sacrement (18h.). Les élèves ont interprété le kyriale « lux et origo » du temps pascal et, durant la communion, le déchant (XIIe siècle) de la séquence «victimae paschali laudes ». L’excellent soliste Hendrik Vanden Abeele (directeur de l’Ensemble « Psallentes ») et un groupe de six chanteurs dirigés par Gérald Messiaen ont alterné les pièces du propre de la messe du IVe dimanche après Pâques. A l’élévation, un autre soliste professionnel, le baryton Stéphan Junker, a interprété un motet baroque accompagné à l’orgue par Patrick Wilwerth. La messe selon la forme extraordinaire du rite romain était célébrée au maître-autel par Monseigneur Roger Gryson, doyen ém. de la faculté de théologie de l’Université catholique de Louvain, entouré des abbés Jean Schoonbroodt (diacre) et Arnaud de Boisse (sous-diacre). Pour la circonstance, Monseigneur Gryson a consacré son homélie à ce qu’est le véritable esprit de la liturgie. Le texte de cette remarquable méditation est disponible sur simple demande.

     

     

     

    Samedi 13 juin 2009 : solennité de la Fête-Dieu

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    La solennité de la Fête-Dieu célébrée, selon le missel de 1962, à l’église du Saint-Sacrement à Liège, le samedi 13 juin 2009 (17 h.) a rassemblé 30 choristes et plus de 150 fidèles conduits par trois prêtres officiant à l’autel majeur. La célébration était présidée par M. l’abbé Jean-Pierre Herman, chapelain aux sanctuaires de Beauraing, assisté par les abbés Jean Schoonbroodt (diacre) et Arnaud de Boisse (sous-diacre). Les servants de messe étaient dirigés par M. Jacques Braive, cérémoniaire attentif et compétent.

     

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    Cette année, la solennité était rehaussée par la participation de la « Schola gregoriana Leodiensis » (dir. Erna Verlinden) et l’ensemble vocal « Praeludium » (dir. Patrick Wilwerth.) Ces deux chœurs ont alterné les mélodies en plain-chant et des polyphonies en usage à Liège au temps des princes-évêques de la maison de Bavière (Johannes Claux, Peter Philips, Gilles Hayne, Pierre Bonhomme). L’exposition du Saint-Sacrement à la fin de la messe fut accompagnée par un extrait vibrant du « Lauda Sion » à quatre voix mixtes créé par Félix Mendelssohn en 1846 à la collégiale Saint-Martin de Liège et suivie du traditionnel « Tantum ergo liégeois ».

     

      

     

    Samedi 12 septembre 2009 : messe de rentrée de l’Union des étudiants catholiques.

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    Cette messe a réuni, une fois encore, quelque cent cinquante personnes. Elle fut célébrée selon le missel de 1962 par le Père Gabriel Diaz, curé de la paroisse catholique russe de la Sainte-Trinité à Paris (XVIe arrondissement). La liturgie a bénéficié du concours de l’Ensemble voP1010032.JPGcal des jeunes du Brabant wallon (dir. Charlotte Messiaen). Au programme : le propre grégorien de la « missa votiva de Spiritu Sancto », le kyriale de la « missa brevis » pour voix d’enfants et orgue de L. Delibes (1836-1891) ainsi que quatre motets polyphoniques de J.-S. Bach (1685-1750), César Franck (1822-1890), Otto Fischer (1911-1985) et Léo Halmos (1945). Les orgues du Saint-Sacrement étaient tenues par leur titulaire, Patrick Wilwerth, professeur au conservatoire de Verviers.

     

     

     

     

    promotion de la culture chrétienne

     

     

    Le calendrier des principales manifestations et activités culturelles organisées en 2009 au Saint-Sacrement s’établit comme suit :

     

    Samedi 4 et dimanche 5 avril 2009 : exposition d’icônes.

     

    Le week-end des Rameaux 2009, l’Atelier Saint-Séraphim de Sarov (direction : Annette Gottschalk) a exposé cette année encore au Saint-Sacrement une centaine d’icônes contemporaines, fruit du travail remarquable de ses élèves (vernissage le vendredi 3 avril à 19h, avec le Père Guy Fontaine, recteur de l’église orthodoxe russe du Laveu).

     

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    Samedi 9 mai 2009 : clôture du cycle 2008-2009 des cours de l’académie de chant grégorien.

     

    Le samedi 9 mai 2009, 250 personnes ont pris part à la journée de clôture du cycle de cours 2008-2009 de l’académie de chant grégorien à LiègePsallentes1.jpg. A l’église conventuelle des Bénédictines (16h.), 70 auditeurs attentifs ont applaudi à l’écoute du programme (« du plain-chant au déchant ») présenté par les 30 élèves liégeois de l’académie, dirigés par Stéphan Junker (conservatoire de Verviers), avec le concours de Gérald Messiaen. En seconde partie, le public a découvert de larges extraits de l’office liégeois dep1000340.jpg la fête de saint Lambert interprétés par l’Ensemble « Psallentes » conduit par Hendrik Vanden Abeele (conservatoire d’Amsterdam). Entre les deux prestations Patrick Wilwerth (conservatoire de Verviers) a fait sonner le bel orgue Le Picard (XVIIIe siècle) avec de la musique baroque espagnole. Le même jour, après le concert, place à la liturgie chantée à 18 heures pour 180 personnes réunies  sous la présidence de Monseigneur Gryson, à l’église du Saint-Sacrement.

     

     

    Mercredi 26 août : festival de promenades.

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    Dans le cadre du « Festival de promenades » initié par l’échevinat du tourisme de la Ville de Liège, les organistes Geneviève Chapelier, Anne Froidebise, Joëlle Sauvenière et Patrick Wilwerth ont organisé, pour une soixantaine de personnes, un circuit de visite commentée autour de quelques orgues liégeois. La promenade a débuté à 15h au Saint-Sacrement. Elle s’est poursuivie chez les Bénédictines puis dans l’église du Séminaire pour se terminer à la cathédrale Saint-Paul.

     

     

     

     

    Samedi 12 et dimanche 13 septembre 2009 : XXIe journées du patrimoine, sur le thème « patrimoine et modernité » 

     

    Copie de P1010004.JPG

     

    Le samedi 12 septembre 2009 à 16h., le Cercle interfacultaire « Gustave Thibon » a organisé dans l’église du Saint-Sacrement une conférence-débat intitulée « Liturgie et modernité » : unsujet actuel, qui soulève quelquefois les passions sur un thème capital si, comme l’affirme le concile Vatican II, la liturgie est  « la source et le sommet de la vie de l’Eglise ».Pour l’éclairer, un orateur et praticien compétent : le Père Gabriel Diaz Patri, qui dirige un centre de recherches liturgiques à la faculté de philosophie et lettres de l’université nationale de Cuyo à Mendoza (Argentine). Le texte de cetteP1010057.JPG conférence a été publié par nos soins. Il est disponible sur simple demande.

     

     

     

     

     

     

    Le lendemain dimanche 13 septembre, à 16h., un récital donné à l’orgue du Saint-Sacrement par Geneviève Chapelier (professeur à l’académie de musique de Visé) a aussi montré en quoi des compositeurs wallons d’aujourd’hui (Patrick Wilwerth, 1959 ; Edouard Senny, 1923-1980 ; Pierre Froidebise, 1914-1962) peuvent se situer dans la grande tradition des anciens (Thomas Babou, 1646-1740 ; André-Modeste Grétry, 1741-1813 ; César Franck, 1822-1890).

     

     

    Vendredi 25 septembre 2009 : soirée musicale baroque

     

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    Le 25 septembre 2009 à 20h15, le Consort Henry Dumont (dir. : Vincent Grégoire) et Jean-Luc Thellin (orgue) ont interprété des œuvres de Gabrieli, Froberger et Frescobaldi (XVIIIe siècle) devant un public d’une centaine de mélomanes.

     

    Dimanche 27 septembre 2009 : fête de la Communauté française de Belgique

     

    A l’occasion de cette fête, un concert a été donné au Saint-Sacrement, le dimanche 27 septembre 2009 après-midi, à l’initiative d’Octavian Morea, par deux quatuors à cordes, Lambert Demez (orgue), Sandrine Desmet (flûte) et Daniel Pugnolli (clarinette) avec un programme très éclectique (de Bach à Devienne en passant par Mozart et Mercadante).

     

     

    Samedi 14 novembre 2009 : 30 inscrits pour un nouveau cycle de cours de chant grégorien

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    Le samedi 14 novembre 2008 à 15 heures, l’académie de chant grégorien a ouvert ses portes pour un 7n663488723_6811.jpge cycle (2009-2010) de cours dans les locaux du Saint-Sacrement, avec une trentaine d’inscrits (dont 14 nouveaux) : de novembre 2009 à mai 2010, dix samedis de 14h. à 18h.30 ; professeurs : Stéphan Junker (conservatoire de Verviers) et Gérald Messiaen ; thème : « les métamorphoses du chant grégorien » ; option supplémentaire facultative : travail individualisé de la voix (16 inscrits) ; manifestation de clôture le samedi 8 mai 2010. Une journée festive est également prévue en septembre 2010 avec la Schola Metensis : « les splendeurs de Metz au temps des carolingiens ».

     

     

    Samedi 28 novembre 2009 : des jeunes musiciens de Liège et Louvain la Neuve se rencontrent au Saint-Sacrement

     

    038_-_G009_reduce.jpgLe samedi 28 novembre 2009 à 20h., deux formations de jeunes musiciens : les quarante choristes de la Chorale universitaire de Louvain-la-Neuve (chef de chœur : Charlotte Messiaen) et l’Orchestre Jean-Noël Hamal se sont mobilisés, sous la direction de Cyril Englebert, au profit de la restauration de l’église du Saint-Sacrement . Cent quarante personnes ont assisté à leur concert. Au programme : le « Magnificat » de Jean-Sébastien  Bach, avec en prélude le Magnificat d’Antonio de Cabezon (versets alterP1010258.JPGnés à l’orgue par Fabien Moulaert) et la 1ere suite pour violoncelle en sol majeur de J.S. Bach (par Guillaume Lagravière, violoncelle solo).

     

    Samedi 19 décembre 2009 : concert de Noël

     

    Le samedi 19 décembre 2009 à 17heures, l’Ensemble « Praeludium » (orgue et direction : Patrick Wilwerth) a donné un concert célébrant la Nativité : « Noël à travers les âges », avec la participation de Steve Laird (chants et cornemuse) dont le talent chaleureux fut apprécié de tous.

     

     

    Site d’information sur les activités au Saint-Sacrement

     

    La consultation sur internet du blog électronique de l’église du Saint-Sacrement http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com a considérablement augmenté en 2009 : de 3.359 visites en 2008 (moyennes mensuelle de 280), elle est passée à 12.401 visites en 2009 (moyenne mensuelle de  1.033). L’insertion de video-reportages et d’enregistrements sonores pourrait améliorer encore la performance. Appel aux techniciens bénévoles.

     

     

    sauvegarde du patrimoine

     

     

    L’église du Saint-Sacrement (1766) est un bâtiment classé dont l’asbl « Sursum Corda » assure, en tant que proprétaire, l’entretien et la restauration. A cet égard, l’année 2009 a été marquée par :

     

    l’aménagement, à l’entresol des locaux annexes, d’une chambre pour le logement du chapelain (avec installation sanitaire, électrique et chauffage) ;

     

    les soucis causés par la construction d’un parking en sous-sol et en surface de la cour jouxtant l’église : coupure des conduites d’eau et de gaz, déplacement des compteurs, accès  à la chaudière et à la porte latérale de l’église bloqué pendant des mois, travaux non autorisés dans les fondations de celle-ci ; déstabilisation du bâtiment (sol affaissé dans le transept, chutes répétées de platras et de stucs décoratifs) qui a nécessité des mesures d’urgence pour la sécurité.

     

    le suivi de l’instruction de la demande déposée à la Région wallonne (direction du Patrimoine) en vue d’une réhabilitation globale de l’église :

     

    A cet égard,  « Sursum Corda », en tant que maître d’œuvre, a choisi l’architecte Alain Crevecoeur comme auteur de projet et le comité d’accompagnement de ce projet (maître d’œuvre, auteur de projet, commission des monuments et sites, direction wallonne du patrimoine, urbanisme de la ville de Liège) s’est réuni le 24 juin 2009. Il a analysé la fiche sanitaire du bâtiment établie par l’architecte et marqué son accord pour le dépôt de trois dossiers subsidiables par la Région wallonne sur base d’un triple cahier de charges :

     

    □ un cahier général portant sur la rénovation de la façade (mur de pierres, porte monumentale, perron et grilles d’entrée) pour introduire une demande de subsides régionaux sur base d’un certificat de patrimoine ;

      un cahier spécial concernant les bas-reliefs et les armoiries décoratives de cette façade (en fonction de recherches historiques aux archives de la Région wallonne)  ;

    □ un second cahier spécial, pour une étude parallèle de la stabilité du bâtiment.

     

     

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    Le dépôt de ces cahiers de charges par l’auteur de projet devant le comité d’accompagnement, est attendu dans le courant du mois de février 2010.

     

     

    financement du budget annuel

     

     

    Le budget annuel des dépenses de l’asbl « Sursum corda »  s’élève actuellement à 25.000 € dont 3.300 € pour alimenter le fonds de réserve destiné à couvrir notre quote-part (60.000 €) dans le coût global estimé (150.000 € dont 90.000 subsidiés par la Région wallonne) de la rénovation de l’immeuble. Actuellement notre réserve s’élève à 34.000 € (sur les 60.000 € à atteindre).C’est dire que notre effort annuel pour l’alimenter doit se poursuivre.

     

    Les prévisions de recettes pour équilibrer le budget annuel de 25.000 €  incluent un appel aux dons à concurrence de 17.100 € (13.800 € affectés aux dépenses ordinaires+3.300€ pour alimenter le fonds de restauration du bâtiment).

     

    Cette année notre appel s’adresse à quelque 350 destinataires, anciens et nouveau venus rejoindre la liste des contributeurs. Si chacun d’eux accepte de donner (en moyenne) 50 € (à verser au compte 000-3252295-79 de l’asbl « Sursum corda » à Liège) les comptes pourront se présenter en équilibre.

     

    Naturellement, chacun donne selon ses moyens et l’ « obole de la veuve » a aussi sa valeur : la plus précieuse, celle de son cœur.

     

    Veuillez cependant considérer que les seules ressources dont dispose notre œuvre émanent de la générosité de nos amis en bienfaiteurs (collectes dominicales, dons annuels et cotisations, recettes de concerts) :l’association n’émarge à aucun subside fonctionnel des pouvoirs publics ou religieux.

     

    Confiants que, pour la septième année consécutive, nous pourrons relever ensemble le défi, nous vous adressons, Madame, Monsieur, Chers Amis, nos souhaits d’heureuse années 2010 et l’expression de nos sentiments les meilleurs.

     

     

     

     

     

     

    Abbé Jean SCHOONBROODT                                                               Patrick WILWERTH

            Président                                                                                          Vice-Pésident

     

     

     

           Anne-Marie BENOIT                                                                           Jean-Paul SCHYNS

              Administrateur-Trésorier                                                                       Administrateur-Secrétaire

     

     

     

     

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    SURSUM CORDA

    asbl 

     

    Siège social : Rue Vinâve d’île, 20/64

    4000 Liège

    Tél. 04.223.54.11 ou 04.344.10 .89

    e-mail : sursumcorda@skynet.be

    web : http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com

    ccp : 000-3252295-79

     

     

     

     

     

     

  • patrimoine religieux

     

    DECOUVRIR

    L'EGLISE DU SAINT-SACREMENT A LIEGE

    Boulevard d'Avroy, 132

     

    1. LES JOURS ET HEURES D'OUVERTURE

     

    Messes dominicales: 10h00 en latin (missel de 1962, grégorien et orgue, ensemble à cordes le 1er dimanche du mois). 11h15 en français (missel de 1970, orgue et chants grégoriens). Des messes grégoriennes sont également célébrées chaque jour durant la semaine: lundi, mercredi et vendredi à 18h00 et mardi, jeudi et samedi à 08h30 

    Confessions et adoration eucharistique: tous les mardis de 17h00 à 19h00 (17h00, vêpres grégoriennes suivies d'un temps de méditation; 18h00, chapelet suivi des litanies du Sacré-Coeur; 18h45, bénédiction du Saint-Sacrement suivie de l'angélus.

    Journées "Portes ouvertes"tous les jeudis: de 08h00 à 12h00 (08h30, messe; 09h30 confessions jusqu'à 11h30), de 14h30 à 17h00 (adoration du Saint-Sacrement)  et de 20h30 à 22h00 (office de complies suivi de la répétition de la schola grégorienne: la schola chante le propre grégorien à la messe dominicale de 10h00. Apprendre à chanter le répertoire: tel. 04.344.10.89)

    Rosaire en l'honneur de N.-D. de Fatima: tous les 1er samedis du mois de 14h00 à 16h00 (messe basse ad libitum)

    Visites guidées (groupes de 5 personnes minimum): tél. asbl "Sursum Corda" 04.344.10.89, courriel sursumcorda@skynet.be

     

    2. UN PEU D'HISTOIRE

     

    couvent détail031.jpgA partir de 1497, selon l'historien Joseph Daris, un prieuré des Augustins chaussés se construisit à Liège, sur la rive du bras de Meuse comblé au XIXe siècle et devenu le boulevard d'Avroy. Mais l'église de la communauté ne fut consacrée qu'en 1527, sous le règne du prince-évêque Erard de la Marck. L'édifice fut dédié à sainte Anne, la mère de la Vierge Marie ( plan Mérian, 1650, n° 47 ci-contre).

    Trop vétuste, ou ne répondant plus au goût évolué de ses possesseurs, l'église "du quai des augustins" fut, dans, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, condamnée (1757) à disparaître et à faire place à une construction dans le style néo-classique qui triomphait alors. Les religieux ne pouvaient mieux faire que de s'adresser à Jacques-Barthélemy Renoz (1729-1786), le meilleur -avec Digneffe et Dewez- des architectes liégeois du moment. Nous savons qu'il mena ses travaux à bonne fin vers 1766.

    Pendant la révolution, en 1794 d'après des notes d'archives de l'église, le couvent servit d'entrepôt pour les transporteurs et les convois militaires. En 1796, les religieux furent expulsés, leur maison et l'église confisquées comme biens nationaux puis vendues aux enchères, par parcelles. L'église fut alors transformée successivement en moulin à ciment, en magasin à bois puis en manège d'équitation et servit même, au milieu du XIXe siècle, de salle de spectacle pour les cirques de passage à Liège, pendant la foire d'automne.

    Une restauration avait bien été envisagée en 1843: par suite du développement du quartier d'avroy, le conseil de fabrique de Sainte-Véronique avait songé à y établir une succursale de l'église paroissiale, mais le conseil communal et la députation permanente de la Province donnaient leur préférence à un projet d'érection d'une nouvelle église.

    port piercot XIXe021.jpg
     

    L'aquarelle ci-dessus (reproduite en carte-vue par l'association "Le Vieux-Liège", en 1930) date de 1845: elle montre, en face de l'écluse d'avroy, l'église des augustins, dont la croix du dôme a disparu, et la lithographie ci-dessous (Brindels-Huck, archives du musée de la vie wallonne) donne une idée du "quai des augustins" au début du XIXe siècle: à cette époque encore, un bras de la Meuse venant de Fragnée se partageait en deux branches à hauteur de l'église: l'une bifurquait à droite, par ce qui deviendra le boulevard Piercot, vers le lit principal actuel de la Meuse, l'autre continuait à descendre le long des quais -aujourd'hui boulevards- d'avroy et de la sauvenière pour rejoindre ensuite, par la future rue de la régence, le cours du fleuve tel que nous le connaissons aujourd'hui. Face à l'église des augustins (cfr l'aquarelle précitée), à hauteur du bras de Meuse occupant le site du boulevard Piercot, se trouvait le port marchand du "rivage des augustins", qui fonctionna jusqu'en 1860.

    L'autre partie du cours d'eau, vers de pont d'Avroy et la sauvenière, était -en 1750 encore- large quai des augustins034.jpgde 35 mètres à hauteur du quai des augustins: elle portait le nom de "rivière d'avroy". Mais, dès la fin du XVIIIe siècle, sa navigabilité s'amoindrit progressivement, suite à divers travaux en amont, sur la Meuse et l'Ourthe. En 1835, on achève déjà de combler cette rivière entre l'église des augustins et le pont d'avroy pour faire place à la première section du boulevard du même nom, sous laquelle subsistait un aqueduc couvert de 2m50 de large et de 4m de haut, débouchant à ciel ouvert sur la promenade du quai de la sauvenière. Cette partie fut, à son tour, voûtée en 1844.

    Le projet d'église nouvelle pour remplacer celle des augustins, dans un quartier d'avroy en pleineMère Anna de Meeus024.jpg mutation, n'aboutit pas et, en 1859, une dame Vve Dumonceau acquit l'édifice, fort délabré, "pour empêcher sa destruction et dans l'espoir de le rendre plus tard au culte". Le 30 décembre 1864, le comte Henri de Meeûs et des associés en devinrent propriétaires. Ils le destinaient à des religieuses de l'"Institut de l'Adoration perpétuelle", congrégation fondée depuis peu (1856) à Bruxelles par la soeur d'Henri de Meeûs, la comtesse Anna de Meeûs (1823-1904, photo ci-contre à droite).

    L'architecte du conservatoire et de l'université de Liège, Laurent Demany (1827-1898), fut chargé de la remise à neuf du bâtiment, qui se termina le 15 décembre 1865 par la remise de la croix au sommet du dôme, après 70 ans d'absence. Monseigneur Théodore de Montpellier, évêque de Liège de 1852 à 1879, bénit solennellement l'église le 3 mars 1866 et, le 15 décembre de la même année, Monseigneur Charles de Mercy-Argenteau (Liège, 1787-1879), ancien nonce du pape en Bavière, évêque in partibus de Tyr et doyen du chapitre cathédral de Liège, la reconsacra sous le vocable du Saint-Sacrement.

    Ainsi réapparaissait, dans la cité de sainte Julienne, ce titre si cher aux Liégeois et disparu depuis la démolition de l'église du collège des jésuites érigée jadis à l'emplacement de la salle académique de l'université, place du XX août.

    Pendant 127 ans (1866-1993) à Liège, les dames du Saint-Sacrement se consacrèrent à la dévotion eucharistique mais aussi à la confection de vêtements du culte pour les églises pauvres et les missions ainsi qu'à l'oeuvre des catéchismes (préparation des communions solennelles, éducation des enfants des forains de la foire aux variétés, organisation de retraites et d'une pédagogie pour jeunes filles).

    dernières soeurs Lg023.jpgAprès le concile "Vatican II", l'activité et les vocations déclinèrent progressivement. Les six dernières soeurs rejoignirent leur maison-mère à Bruxelles, après une messe d'adieu célébrée le 13 juin 1993 (photo ci-contre, à gauche). Les religieuses avaient vendu le couvent à l'association diocésaine du "Balloir" et lui firent don de l'église.

    Dix ans plus tard, en février 2003, cette association décida de vendre le tout, menaçant ainsi l'église d'une nouvelle sécularisation. Plus de trois cents amis du patrimoine religieuP1010267.JPGx et historique se mobilisèrent pour permettre le rachat du sanctuaire par l'asbl "Sursum Corda" (hauts les coeurs) présidée par l'abbé Jean Schoonbroodt (photo ci-contre, agenouillé devant le Saint-Sacrement). La somme fixée par le vendeur fut réunie en quelques mois. La promesse de vente, signée par le chanoine Klinkenberg le 6 août 2003, le jour de la fête de sainte Julienne de Cornillon, fut exécutée par acte authentique de transfert de propriété à "Sursum Corda", le 26 novembre de la même année.

    Aujourd'hui, la sauvegarde de cette église, au triple bénéfice du culte, de la mémoire historique et de la culture religieuse, est entre les mains de la seule générosité "citoyenne" des Liégeois puisqu'elle ne bénéficie d'aucun subside fonctionnel des autorités publiques ou religieuses. Outre de nombreuses activités d'inspiration chrétienne (cours, concerts, conférences, expositions), elle reste fondamentalement vouée au culte, assuré par deux prêtres diocésains. Les messes dominicales se célèbrent tous les dimanches à 10h en latin, selon le missel de 1962 (avec le concours d'un choeur grégorien le 1er dimanche du mois) et à 11h15 en français, selon le missel de 1970. Les confessions et une adoration eucharistique ont lieu tous les mardis de 17h00 à 19h00 (17h00 vêpres grégoriennes, 18h00 chapelet, 18h45 bénédicion du Saint-Sacrement).

     

    ci-dessous, messe au maître-autel: 

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    3. PETITE VISITE GUIDEE

     

    Extérieur hiver 3.JPGNous nous inspirons principalement ici d'une note d'archive de l'église, rédigée en 1967 par Denise Tinlot à l'occasion du centenaire de la présence des Soeurs de l'Eucharistie à Liège.

    L'église actuelle (1766) du Saint-Sacrement s'appelait donc, autrefois, église Sainte-Anne. Elle fut construite, comme indiqué ci-dessus, par Jacques-Barthélemy Renoz (1729-1786) dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle pour remplacer une première église érigée au début du XVIe siècle.

    Jacques-Barthélemy Renoz, architexte liégeois (Saint-Jean l'Evangéliste, Saint-André, église du Séminaire, hôtel de la société littéraire) converti aux idées néo-classiques de son temps, adopta un compromis entre les tendances fondamentales du style baroque des Pays-Bas méridionaux et une décoration inspirée de la Rome antique.

    L'église étant conventuelle, la partie réservée aux religieux prit une importance presqu'aussi considérable que celle destinée au public. Jacques-Barthélemy Renoz s'inspira du plan en croix grecque, introduit dans nos régions au XVIIe siècle par le père Huyssens, et le conjugua avec un plan à une nef terminée en abside arrondie, flanquée d'une tour carrée innovée par W.Coenbergher en 1608-1615 pour l'église des dames carmélites de Bruxelles.

    De l'extérieur, on observe la coupole à pans irréguliers, bombés puis incurvés, pour se relever élégamment en une pointe supportant un globe sous une croix. La tour elle-même est surmontée d'un clocheton bulbeux avec abat-son. Toute la toiture est couverte d'ardoises du pays.

    La façade, construite en pierre calcaire de Meuse, est précédée d'un perron de cinq marches. Deux pilastres, surmontés deDSCF0078.JPG chapiteaux composites, supportent une large architrave portant un fronton triangulaire au centre duquel se détachent en haut-relief peint les armoiries "à un lion avec un homme sauvage et un lion comme supports" du prince-évêque régnant, Charles-Louis d'Oultremont (1723-1771).

    Entre les deux piliers s'insère une porte monumentale en chêne, à deux battants: dans chacun s'inscrit un médaillon sculpté en demi-relief, l'un avec l'image de sainte Anne et l'autre de saint Joachim. Au dessus de la porte se superposent deux bas-reliefs joliment sculptés par Antoine-Pierre P2220093.JPGFranck (1723-1796). Le premier représente saint Jean écrivant sous l'inspiration divine; le second montre saint Augustin vêtu du costume monastique, comme aimaient le représenter les Frères de l'ordre. Il est debout, présentant le livre qu'il écrit:"De la Trinité"". Sous celui-ci, un autre livre, ses célèbres "Confessions". Derrière lui, le figuier, arbre sous lequel il se serait converti. Des angelots rappellent l'épisode le plus populaire de sa légende: un enfant qui lui apparaît au bord de la mer s'évertue à en épuiser l'eau avec un coquillage, symbolisant ainsi l'entreprise dérisoire d'expliquer le mystère de la Sainte Trinité (photo ci-contre ,à gauche).

    On pénètre à l'intérieur de l'église par un porche à entrées centrale et latérales (seule celle de droite est usuellement disponible) donnant accès à la nef centrale.

    L'intérieur de l'édifice a du style baroque l'éclat et la richesse des marbres, des stucs, des couleurs et des dorures, mais ici tout est adouci par le classicisme du Louis XVI français.

    Le plan octogonal de la première partie de l'édifice est délimité par huit piliers massifs, décorés chacun deChapiteaux.JPG deux pilastres jumelés à chapiteaux composites. Une frise, où court une riche guirlande et surmontée d'une épaisse corniche portée par des consoles, souligne le pourtour du monument.

    Un dôme circulaire, hémisphérique, construit en lambourdes de chêne lattées et plafonnées, est peint en bleu nuit semé d'étoiles. Il repose sur quatre pendantifs trapézoïdaux et incurvés, s'appuyant sur les huit piliers.

    L'ensemble est élégant et la hauteur totale de 24m50 donne une impression de légèreté.

    La lumière pénètre largement par six grandes fenêtres rectangulaires à sommet arrondi.

    Plafond.JPGLe choeur, longue nef à deux travées couvertes de calottes sphériques surélevées, en maçonnerie de briques, limitées par des doubleaux, se termine par une abside semi-circulaire voûtée en cul de four (photo ci-contre).

    Dans chaque travée, des fenêtres transformées en entrées du temps des Soeurs (1875) et bordées d'une galerie en chêne permirent de communiquer avec le couvent.

    Dominant la frise et entourant le choeur, les blasons des anciens donateurs, sculptés en haut-relief et peints, se détachent en riches couleurs. En commençant par la gauche, nous avons: Monseigneur de Montpellier, évêque de Liège de 1852 à 1879, Jacques de Heusy, bourgmestre de Liège en 1760, et son épouse Marie-Josèphe de Lamine, Joseph-Léonard de Bonhome, chanoine tréfoncier du chapitre de la cathédrale Saint-Lambert, évêque in partibus de Caprase. Au centre: François-Charles de Velbruck, prince-évêque de Liège de 1772 à 1784, Laurent Chantraine, dernier abbé de Saint-Gilles, ensuite les blasons de la famille de Heusy et de la famille Nizet, maîtres-verriers en avroy.

    Nous revenons dans la nef octogonale de l'édifice: entre les piliers, quatre grands médaillons en stuc représentant les quatre évangélistes portés par des anges et leurs emblèmes (ci-contre à droite, saint Marc et le liDSC02591.JPGon ailé). Ils sont l'oeuvre d'Antoine-Pierre Franck (1723-1796).DSC02587.JPG

    Sur les piliers sont fixées les quatorze stations du chemin de croix, bas-reliefs en pierre de sable signés du sculpteur Rixgens (ci-contre à gauche).

    Surplombant le jubé, on peut aussi voir les armoiries de la famille de Bicken, entourées d'une guirlande.

    Le mobilier est en chême massif, teinté et ciré: il fut conçu par l'ébéniste sculpteur Janssens de Saint-Trond et placé lors de la restauration de l'église en 1866. Son unité de style confère une dignité imposante à l'ensemble.

    A gauche et à droite de l'entrée du choeur, les statues de sainte Anne et de saint Joachim (photo de droite: mobilier et saint Joachim) ont été sculptées par Françob151562_std.jpgis de Tombay (1823-1899).Statue de Saint Joachim.JPG

    Les deux autels latéraux dans la nef ne manquent pas d'allure, avec leurs tableaux peints: à gauche "la sainte famille", par l'artiste hutois Isidore Lecrenier (1821-1899) avec, en bas à droite, les armoiries du donateur, le chanoine Bertrand; à droite (photo ancienne ci-contre à gauche) "l'apparition de Notre-Dame de Lourdes" par Müller (école allemande, 1811-1890) avec, dans l'angle inférieur droit, les armoiries du donateur, le comte de la Rousselière.

    Trois tableaux de Lecrenier recouvrent dans le choeur des encadrements en marbre sculpté du XVIIIe siècle. Ces tableaux représentent successivement "la Cène", "saint Charles Borromée" ( sous les loggias d'où les soeurs pouvaient entendre la messe, à gauche ci dessous)) et "sainte Julienne de Cornillon". "Le miracle d'Orvieto" n'est pas de ce peintre.

    Dans la nef, Lecrenier a peint "le Bon Pasteur", au dessus du confessionnal droit (photo-ci-contre à droite), "Jésus et la Samaritaine", au dessus du confessional gauche,"le serpent d'airain", aConfessionnal.JPGu dessChoeur peinture.JPGus de la statue de saint Joachim, et "le sacrifice d'Abraham", au dessus de la statue de sainte Anne.

    Toute l'attention se fixe cependant sur l'autel principal dressé au milieu de l'abside (ci-dessous au centre, photo de gauche). C'est un éblouissement de marbre blanc et d'or illuminés. Sous la table apparaît un tragique Christ au tombeau, oeuvre du maître sculpteur louvaniste Charles Geerts. Au-dessus du tabernacle en bois doré, encadré de grands chandeliers de même, une copie du célèbre tableau de Guido Reni (école de Bologne, 1575-1642), "le Christ en Croix", occupe le fond de l'abside. Autrefois, à cet emplacement se trouvait une toile représentant "les quatre docteurs de l'église latine glorifiant le Saint-Sacrement", oeuvre exécutée à Liège pour l'église des augustins par Erasme Quellin (1607-1678), peintre anversois de l'entourage de Rubens. Ce tableau, confisqué lors de la révolution, fut rendu à la ville en 1816. Il se trouve à présent à la cathédrale Saint-Paul, au-dessus de l'autel du Saint-Sacrement.

    Maître-autel 2.JPGP1010246.JPG
     

    Deux petits autels en marbre blanc ont été élevés a gauche et à droite du maître-autel, au niveau de la première volée de marches du choeur. Offerts en 1866 par le comte Henri de Meeûs, ils sont dominés, chacun, par une statue en marbre de Carrare, due au ciseau du grand sculpteur belge Guillaume Geefs (1805-1883): le Sacré-Coeur de Jésus et le Saint-Coeur de Marie (ci-dessus, derrière le prédicateur), oeuvres remarquables s'imposant à nous par leur classicisme simple et dépouillé.

    Par contraste, la riche monstrance du Saint-Sacrement au dessus du maître-autel :

    Copie de P1011232.JPG

    Deux mots, pour terminer de l’orgue actuel (l’orgue primitif a été transféré à Saint-Vith lors de la révolution à la fin du XVIIIe siècle et il a péri dans les bombardements à la fin de la 2e guerre mondiale) : nous les empruntons à la bande dessinée que Philippe Sadzot et Serge Schoonbroodt ont réalisée sur les orgues à Liège : cet orgue fut construit à partir des vestiges de l’orgue de Sibret, près de Bastogne. Démonté et entreposé durant de longues années, il fut remonté, après modifications, à la chapelle Saint-Lambert de Verviers, par la manufacture d’orgue Thomas et transféré à l’église du Saint-Sacrement en 1995 par son actuel propriétaire: l’abbé Jean Schoonbroodt.

     

    orgue saint sacrement.png

    Telle qu'elle se présente aujourd'hui, l'ancienne église sainte Anne construite par Jacques-Barthélemy Renoz au XVIIIe siècle, devenue église du Saint-Sacrement au XIXe, est digne d'admiration. La restauration entreprise en 1866 par l'architecte Laurent Demany (Liège, 1827-1898) respecta l'unité de l'oeuvre première. Laurent Demany eut le grand mérite de ne pas avoir voulu trop changer de style et le mobilier installé à cette époque, malgré quelques lourdeurs, s'harmonisa heureusement au cadre architectural.

    La dernière remise en état, par l'architecte liégeois N. Leclerc, date de 1967, pour le centenaire de l'installation des Dames du Saint-Sacrement à Liège.

    L'asbl "Sursum Corda", actuel propriétaire, a déposé à l'administration, le 17 mars 2008, une demande de certificat de patrimoine pour réaliser, par phases successives, un plan complet de réhabilitation de l'édifice. Ce certificat ouvre le droit à la subsidiation des travaux de restauration par la Région wallonne, 40% des frais restant à charge de l'asbl propriétaire. Les études préalables à la réhabilitation de la façade sont terminées. Le cahier des charges relatif à la réalisation de cette première phase des travaux a été approuvé, le certificat de patrimoine s’y rapportant délivré le 26 juillet 2016 et le permis d’urbanisme accordé le 17 novembre suivant.

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    "Sursum Corda", asbl pour la sauvegarde de l'église du Saint-Sacrement au boulevard d'avroy à Liège.

    Siège social: rue vinâve d'île, 20 bte 64. Tél.04.344.10.89 ou 04.223.54.11. Compte bancaire: 000-3252295-79. E-mail: sursumcorda@skynet.be Web: http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com

     

    QUELQUES ORIENTATIONS BIBLIOGRAPHIQUES

    Brochure anonyme, pour le 75e anniversaire  de l'établissement des religieuses du Saint-Sacrement, (archives de l'église du Saint-Sacrement, 1941).

    Brochure anonyme illustrée, pour le centenaire de la fondation de l'Institut de l'Adoration Perpétuelle (archives de l'église du Saint-Sacrement, 1957).

    Joseph DARIS, histoire du diocèse et de la principauté de Liège pendant le XVIe siècle, éditions culture et civilisation, Bruxelles, 1974.

    Théodore GOBERT, Liège à travers les âges. Les rues de Liège. Tome III, éditions culture et civilisation, Bruxelles 1976, pp. 155 à 204 (v° avroy).

    Anne GODINAS-THYS, les Soeurs du Saint-Sacrement de Bruxelles à Liège, bulletin de la société royale "Le Vieux Liège", n° 317, avril-juin 2007, pp. 137 à 160.

    Aurélie GODINAS, dossier du traitement de la peinture représentant saint Augustin (archives de l'église du Saint-Sacrement, 2007).

    Pierre-Lambert de SAUMERY, Les délices du Païs de Liége, tome 1, L. Kints, imprimeur du Prince-Evêque de Liège, 1738.

    Denise TINLOT, notes dactylographiées pour le centenaire  de l'installation des religieuses du Saint-Sacrement à Liège (archives de l'église du Saint-Sacrement, 1967).

     

  • RAPPORT D'ACTIVITES 2007-2008

     

    LETTRE ANNUELLE AUX AMIS

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    DE L'EGLISE DU SAINT-SACREMENT

     Boulevard d'Avroy, 132 à Liège

     

    Madame, Monsieur, Chers amis,

    Lorsqu'au printemps 2003 l'oeuvre diocésaine du "Balloir" mit en vente l'église du Saint-Sacrement qu'elle avait reçue des Soeurs de l'Eucharistie, à leur départ de Liège dix ans plus tôt, le vicaire épiscopal Collinet expliqua au journal "La Meuse" à quel point il était facile de désacraliser une église. L'émoi de l'opinion et la générosité de plusieurs centaines de souscripteurs répondant à l'appel de "Sursum Corda" démontrèrent que ce n'était peut-être pas si simple. Et le 6 août 2003, le jour de la fête de sainte Julienne de Cornillon, le chanoine Klinkenberg signa en faveur de notre association une promesse de vente concrétisée par un acte authentique d'acquisition par devant notaire le 26 novembre de la même année.

    Où en sommes-nous, cinq ans plus tard ? Notre dernier rapport aux Amis du Saint-Sacrement date de janvier 2007. Voici le point de la situation depuis lors, sous le triple aspect de nos engagements: religieux, culturel et patrimonial.

     

    POUR UNE FOI QUI S'EXPRIME

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    Les messes dominicales

    L'horaire des messes dominicales a été modifié: 10h (latin) et 11h15 (français). Depuis janvier 2008, la messe en français (missel de 1970) est assurée par l'abbé Claude Germeau, assisté par le Frère Jérémie-Marie de l'Eucharistie. Par ailleurs, suite à l'entrée en vigueur (14 septembre 2007) du motu proprio "summorum pontificum" du pape Benoît XVI, la messe en latin est désormais célébrée par l'abbé Jean Schoonbroodt au maître-autel, selon la forme traditionnelle du rite romain (missel de 1962).

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    La schola grégorienne (10 inscrits) organise ses répétitions au Saint-Sacrement tous les jeudis de 20h30 à 22h. Elle continue de chanter la messe latine le premier dimanche de chaque mois à 10h, pour une assistance toujours plus nombreuse. Des efforts sont faits pour assurer une présence les autres dimanches. Trois organistes, sans compter les prestataires occasionnels, se partagent le service régulier aux offices. Ceux-ci bénéficient en outre du concours d'un violoncelliste et, lors des fêtes solennelles, d'une soliste du chant classique.

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     Les confessions, l'adoration eucharistique et le chemin de croix

    Chaque mardi de 17 à 19h, l'église demeure ouverte pour les confessions et l'adoration du Saint-Sacrement exposé, avec la présence de deux prêtres, les abbés Jean Schoonbroodt et Claude Germeau, ainsi que du Frère Jérémie-Marie de l'Eucharistie. Ce moment de prière et de silence hebdomadaire se déroule comme suit: 17h, vêpres grégoriennes suivies d'un temps de méditation; 18h, chapelet suivi des litanies du Sacré-Coeur; 18h45, bénédiction du Saint-Sacrement suivie de l'angélus. A noter aussi, depuis cette année, le chemin de croix du Vendredi-Saint (15h., une centaine de fidèles avec les abbés Germeau et Arimont et le Frère Jérémie-Marie)

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    La spiritualité

    Le cercle universitaire Gustave Thibon (Union des étudiants catholiques de Liège) a décidé (août 2008) de tenir dans les locaux de l'église du Saint-Sacrement les réunions et ateliers de travail qu'il consacre à la formation religieuse et philosophique de ses membres.

    Les événements majeurs

    En voici la chronologie depuis notre dernier rapport:

    Samedi 27 janvier 2007: pour l'unité des chrétiens

    A l'occasion de la "Semaine de l'Unité", rencontre oecuménique avec les "orthodoxes", animée par Yves Willemaers (150 personnes, dont le vicaire général Borras): 17h, vêpres en slavon; 18h, conférence du P. Thaddée Barnas, secrétaire de la revue "Irenikon" (Chevetogne) et témoignage du P. Guy Fontaine, recteur de l'église orthodoxe du Laveu; 19h, complies en grégorien.

    Samedi 5 mai 2007: rencontre grégorienne Liège-Leuven

    A 18h, messe de clôture des cours 2006-2007 de l'académie de chant grégorien à Liège (30 élèves adultes, 8 juniors), célébrée pour plus de 200 personnes par le chanoine Michel Dangoisse (doyen du chapitre cathédral de Namur). Son homélie (texte disponible sur demande) était un vibrant plaidoyer pour l'usage du grégorien dans la liturgie. Les élèves (dir. St. Junker) et le "Gregoriaans Koor van Leuven" (dir. Fr. Mariman) ont chanté la messe votive de la Vierge Marie pour le temps pascal.

    Samedi 29 septembre 2007: Monseigneur Léonard au Saint-Sacrement

     

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    A 17h15, pour plus de 250 personnes, conférence de Monseigneur Léonard, évêque de Namur, sur le livre de Benoît XVI "Jésus de Nazareth", suivie de la messe du Saint-Esprit à l'occasion de la rentrée après les vacances d'été. La conférence (texte disponible sur demande) était organisée en collaboration avec le cercle universitaire Gustave Thibon. Mgr Léonard célébra la messe, assisté par les abbés Claude Germeau et Jean Schoonbroodt. La schola grégorienne du Saint-Sacrement et deux solistes pour les chants polyphoniques (Stephan Junker, baryton, et Micheline Viellevoye, soprano) ont prêté leur concours à la cérémonie. Aux orgues: Patrick Wilwerth.

    Samedi 5 janvier 2008: la fête des Rois

    A 17h, procession et adoration à la crêche suivie de la messe festive de l'Epiphanie célébrée par le chanoine Michel Dangoisse, avec le concours de l'Ensemble vocal des jeunes du Brabant wallon (dir. Charlotte Messiaen), la Schola du Saint-Sacrement et Patrick Wilwerth (orgue): propre grégorien, noëls populaires de Wallonie et d'ailleurs, motets classiques et messe polyphonique de Léo Delibes (1836-1891) pour voix d'enfants. Après l'office, suivi par un nombreux public familial,la galette des rois fut joyeusement partagée au cours d'une réception offerte dans la grande salle de réunion du rez-de-chaussée.

    Dimanche 2 mars 2008: à la Cathédrale

    A l'initiative de Stéphan Junker et de Joëlle Sauvenière, la Schola du Saint-Sacrement et des élèves de l'académie de chant grégorien ont interprété la messe grégorienne de la "Laetare" à la cathédrale Saint-Paul (10h).

    Samedi 8 mars 2008: l'anniversaire de l'"Union"

    A 18h, messe de clôture des cours 2007-2008 de l'académie de chant grégorien à Liège et pour le 135e anniversaire de l'Union des étudiants catholiques de Liège, célébrée par Dom Hervé Courau, Père Abbé de l'Abbaye bénédictine N.-D. de Triors (Valence).

    Dom Courau consacra son sermon (texte disponible sur demande) aux règles musicales d'expression du chant grégorien dans la liturgie. A la messe, le Kyriale XVII et l'hymne "Vexilla Regis" furent alternés par les élèves et les fidèles tandis que la Schola grégorienne de Maastricht (dir. Hans Heykers) interpréta de façon magistrale le propre du dimanche de la Passion. Parmi les 300 fidèles participant à cette messe se trouvait, aux premiers rangs une sympathique délégation estudiantine conduite par son président. Ses porte-drapeaux se tinrent de part et d'autre de l'autel majeur durant toute la messe: belle prestation.

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    Samedi 24 mai 2008: la fête du Saint-Sacrement

    A 17h, Solennité de la fête du Saint-Sacrement et du 750e anniversaire de la mort (1258) de sainte Julienne de Cornillon, célébrée au maître-autel par Monseigneur Roger Gryson (doyen ém.de la faculté de théologie de l'U.C.L.), assisté par les abbés Claude Germeau (diacre) et Arnaud de Boisse (sous-diacre).

    Dans une église comble, Mgr Gryson prononça une homélie remarquée, sobre, profonde et claire à la fois, sur le mystère de l'Eucharistie (texte disponible sur demande).

    La cérémonie bénéficia du concours de l'équipe liturgique constituée par le Frère Jérémie-Marie de l'Eucharistie. Elle fut aussi rehaussée par les chants de l'Ensemble polyphonique "Praeludium" (oeuvres de Liszt, Kodaly, Wilwerth), du Choeur grégorien "Una cum" de P.-A. Deproost (Bruxelles) et de la Schola du Saint-Sacrement. Aux orgues: P. Wilwerth.

     

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    POUR UNE CULTURE CHRETIENNE

     

     Le calendrier des principales manifestations et activités culturelles organisées au Saint-Sacrement depuis janvier 2007 se présente comme suit:

    Samedi 27 janvier 2007: l'art de l'icône

    Exposition d'icônes de l'Atelier Saint-Seraphim de Sarov, présentée avec le concours de Mmes Annette Gottschalk et Anne-Marie Thonar, lors de la soirée de rencontre avec les orthodoxes dans le cadre de la "Semaine de l'Unité des Chrétiens". 

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    Vendredi 16 mars 2007: accueil de jeunes choristes hongrois

    A 20h, concert de musique hongroise par les choeurs du lycée Klara Loewey de Pécs (dir. Szabolcs Szabo).

    Dimanche 20 mai 2007: la chorale de Fléron

    A 15h, concert vocal et instrumental par la Royale Union Chorale de Fléron (dir. Jean Philippart) et Anne-Marie Schaack (piano) avec des oeuvres de Haendel, Fauré, Rutter, Mozart, Chopin, Schumann et Liszt.

    Dimanche 9 septembre 2007: l'orgue à l'honneur

    A 16h, dans le cadre des XIXe Journées du Patrimoine, récital d'orgue par Geneviève Chapelier (professeur à l'académie de musique de Visé), sur le thème "Batailles et Marches".

    Samedi 10 novembre 2007: 37 inscrits pour les cours de grégorien.

    Ouverture du 5e cycle (2007-2008) des cours de l'académie de chant grégorien à Liège. De novembre 2007 à mars 2008, dix samedis de 14h30 à 17h30 dans les locaux de l'église du Saint-Sacrement: 37 élèves inscrits, dont 12 ont moins de 33 ans. Professeurs: Stéphan Junker (conservatoire de Verviers) et Gérald Messiaen (choeur grégorien de Louvain). Thème: le répertoire de la semaine sainte, les vêpres de l'avent, le kyriale des messes de carême, le propre des dimanches de "Laetare" et de la Passion.

    Samedi 22 décembre 2007: pour fêter Noël

    A 17h, concert de Noël organisé par l'association "Art et Orgue en Wallonie" pour 300 auditeurs. Au programme: la messe de minuit de Marc-Antoine Charpentier (1643-1704), par l'Ensemble vocal "Praeludium" et l'Ensemble instrumental "Tempus Musicale" (dir. P. Wilwerth) ainsi que des noëls à l'orgue de Jean-François Dandrieu et Nicolas Lebègue (XVIIIe s.), par Patrick Wilwerth et Geneviève Chapelier.

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    Samedi 8 mars 2008: 400 Liégeois pour la journée grégorienne

    Journée de clôture des cours 2007-2008 de l'académie de chant grégorien à Liège, animée par les élèves de l'académie, la schola grégorienne de Maastricht (dir. Hans Heykers) et P. Wilwerth (orgue): concert à 16h à l'église des Bénédictines (100 auditeurs) et messe chantée à 18h à l'église du Saint-Sacrement (300 fidèles).

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    Mercredi 19 mars 2008: art et histoire

    A 15h et 18h, visites guidées des églises des Bénédictines et du Saint-Sacrement organisées par l'asbl "Art et Fact" (Université de Liège). Guide-conférencière; Florence Pirard, historienne de l'art; musicienne: Anne Froidebise, organiste, professeur au conservatoire royal de Liège. Avec le concours de l'Office du Tourisme de la Ville de Liège.

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    Dimanche 15 juin 2008: musique baroque

    A 15h, concert baroque "De Pachelbel à Bach" (oeuvres de Pachelbel, Buxtehude, Jean-Chrétien et Jean-Sébastien Bach) par l'Ensemble vocal "Marignan" et l'Ensemble instrumental "Affetti".

    Mardi 15 luillet 2008: 50 petits chanteurs de Taiwan

    En collaboration avec la Communauté Saint-Jean (Banneux), accueil des 50 petits chanteurs de Saint-Vincent de Taiwan (Kaoshiung): 18h30 motets (Franck, Haydn, Lloyd Webber) au Saint-Sacrement exposé; 20h, concert: un "tour du monde" du répertoire traditionnel ou d'inspiration populaire: folklore taiwanais, mongol, mexicain; mélodies chinoises; chansons du film "Les choristes"; chants traditionnels revisités par Zoltan Kodaly (Hongrie), Nicolaï Rimski-Korsakov (Russie) et Charles Gounod (France). Pour un public familial de 150 personnes.  L'organisation d'une ballade fluviale sur la Meuse ensoleillée, d'un goûter et d'un buffet en soirée dans les locaux du Saint-Sacrement ont aussi créé une atmosphère très conviviale entre les jeunes Taiwanais, le public liégeois et les familles asiatiques présentes parmi les auditeurs.

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    Samedi 13 et dimanche 14 septembre 2008: journées "portes ouvertes" pour 650 visiteurs

    Trois manifestations dans le cadre des XXe Journées du Patrimoine en Wallonie: une exposition "Les Archives du Saint-Sacrement" (peintures, aquarelles,et photographies, cartes et documents, vêtements liturgiques et objets anciens illustrant l'histoire de l'église, des origines à nos jours). Samedi 13 et dimanche 14 de 14h30 à 18h (450 visites) Un récital d'orgue, par Geneviève Chapelier, a parcouru "Les musiques de danse en Europe, aux XVII et XVIIIe siècles". Samedi 13 à 16h (100 auditeurs). Un concert de musique de chambre, avec le trio "Orphée", Ilya Djekic (violon solo), Jean-Michel Parmentier (violoncelle), Lambert Demez (orgue), dir. Octavian Morea, a voyagé dans le temps et les genres musicaux. De Jean-Sebastien Bach à Dimitri Chostakovitch. Dimanche 14 à 16h (100 auditeurs).

     

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    POUR REHABILITER LE PATRIMOINE

     

    L'église du Saint-Sacrement (1766) est un monument classé. Il fait partie du patrimoine historique et culturel de Liège. Depuis janvier 2007, qu'avons-nous fait pour l'entretenir et le préserver ? Voici la liste de nos initiatives à cet égard:

    Après celui du XVIIe s. (Saint Augustin), restauration d'un tableau XIXe représentant saint Jean Berchmans agenouillé devant l'Eucharistie et acquisition d'ornements liturgiques (dons privés).

    Remise en état de la sacristie et du hall donnant accès à celle-ci et aux salles de réunion (nettoyage, peinture, pose d'un nouveau revêtement de sol), restauration du carrelage de la salle du rez-de-chaussée, aménagement d'une "kitchenette" et de la cage d'escalier (peinture murale, éclairage, ponçage et pose d'un enduit sur l'escalier) entre les deux salles, agrafage sécuritaire de la fissure murale du fond de l'abside.

    Pour améliorer le chauffage de l'église, pose de deux radiateurs supplémentaires dans la nef, ce qui porte leur nombre à six, s'ajoutant à ceux du choeur (quatre) et à la bouche d'air pulsé remise en fonction.

    Le 17 mars 2008, un dossier a été déposé à l'administration en vue d'obtenir de la Région wallonne un certificat de patrimoine pour réaliser, par phases successives, un plan complet de réhabilitation de l'édifice. A court terme, "Sursum Corda" souhaite réaliser le nettoyage de la façade et de la porte monumentale d'entrée ainsi que la réhabilitation de la cloche de l'église. Les échéances suivantes concernent la rénovation de la partie arrière de la toiture, le nettoyage des maçonneries (pierre et briques) extérieures côté cour de l'ancien couvent, le long du boulevard d'Avroy, le rescellement des pierres défectueuses (un reportage numérique a été réalisé pour permettre le diagnostic) et les autres travaux intérieurs (nettoyage, replâtrage, restauration de peintures) et extérieures (vérification des corniches).    

    Une première réunion du comité d'accompagnement qui réunit la Région wallonne, la Ville de Liège et l'asbl "Sursum Corda", maître de l'ouvrage, a eu lieu le 30 mai 2008. Depuis lors, "Sursum Corda" a choisi un architecte qui sera l'auteur du projet. Celui-ci a été invité à établir un "état sanitaire" du bâtiment, sur base duquel sera établie une proposition de phasage à soumettre à la Région wallonne pour obtenir le certificat ouvrant le droit à la subsidiation (60%) des travaux par les pouvoirs publics.

    Aux prix actuels, le budget pluriannuel minimal nécessaire est estimé à 150.000 euros dont dont 40% (60.000 euros) sont à charge de l'asbl propriétaire.

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     POUR TROUVER LES VOIES ET MOYENS NECESSAIRES

     

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    A rentrées constantes, le budget ordinaire 2008 s'établit comme suit: 15.500 euros de recettes et 20.735 euros de dépenses. Manquent donc, àl'heure actuelle, 5.235 euros. A cela, il faut ajouter les réserves à constituer pour l'alimentation du budget extraordinaire destiné à mettre en oeuvre le plan pluriannuel de restauration du bâtiment. Ce fonds de réserve devra couvrir la part contributive du propriétaire, actuellement estimée à 40% d'un budget plancher de 150.000 euros, soit 60.000 euros à trouver.

    Le monde ne s'est pas fait en un jour: l'objectif pour cette année est d'équilibrer le budget ordinaire -il manque 5.000 euros- et d'alimenter à raison d'une somme équivalente le fonds de réserve à constituer dans le cadre du budget extraordinaire pour la réhabilitation de l'édifice.

    La somme requise est donc de 10.000 euros: si chacun des 250 destinataires de notre "Lettre" annuelle accepte de donner (en moyenne) 40 euros (à verser au compte 000-3252295-79 de l'asbl "Sursum Corda" à Liège), les comptes de l'année 2008 pourront se présenter en équilibre.

    Naturellement, chacun donne selon ses moyens et l'évangile nous apprend que l'"obole de la veuve" a aussi la valeur de son coeur.

    Veuillez cependant considérer que les seules ressources dont dispose notre oeuvre sont celles que vous voulez bien lui octroyer. L'association ne dispose d'aucun subside fonctionnel des pouvoirs publics ou religieux.

    Confiants que le "pari" lancé ensemble voici cinq ans déjà, grâce à votre générosité, réussisse cette année encore, nous vous adressons, Madame, Monsieur, Chers amis, avec nos souhaits d'heureuse rentrée après la trêve de l'été, l'expression de nos sentiments les meilleurs,

     

    Abbé Jean SCHOONBROODT, Président 

    Patrick WILWERTH, Vice-Président

    Anne-Marie BENOIT, Trésorière

    Jean-Paul SCHYNS, Secrétaire     

     

    Les dons sont reçus avec reconnaissance au compte bancaire 000-3252295-79 de l'asbl "Sursum Corda",

    Rue Vinâve d'île, 20 bte 64 à 4000 Liège

    ____________________________________________________________________________________________________________________

    Sursum Corda, asbl pour la sauvegarde de l'église du Saint-Sacrement au Boulevard d'Avroy, 132 à Liège. Siège social: Rue Vinâve d'île, 20, bte 64. Téléphone: 04.344.10.89 ou 04.223.54.11. Compte bancaire: 000-3252295-79.

     E-mail: sursumcorda@skynet.be 

    Web: http://eglisedusaintsacrementliege.hautetfort.com