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  • Vers une reconnaissance symbolique des couples homosexuels par l'Eglise ?

    Vers une reconnaissance symbolique des couples homosexuels par l'Eglise ?

    Mgr De Kesel y serait favorable…

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    Selon le magazine « 7 sur 7 » (5 mai 2018) :

    « Le cardinal Jozef De Kesel estime que l'Eglise catholique doit avoir davantage de respect pour les couples gay, lesbiens et bisexuels, en ce compris dans l'expérience de leur sexualité, rapportent samedi plusieurs journaux flamands. L'archevêque de Malines-Bruxelles réfléchit également à une célébration de prière pour sceller une relation homosexuelle.  Avec cette façon de penser, le cardinal belge va au-delà de la position officielle de Rome, qui est d'avis que les homosexuels ne devraient pas avoir de relations sexuelles. Jozef De Kesel a confié cette vision des choses lors d'un récent entretien avec cette communauté.

    Rencontre et dialogue

    Une petite délégation d'un groupe de travail de personnes homosexuelles de Malines lui avait demandé une entrevue, ce qu'il avait accepté volontiers, précise samedi matin son porte-parole Geert De Kerpel.

    L'union homosexuelle et l'Église

    L'archevêque de Malines-Bruxelles les a alors écoutés, leur a exprimé sa préoccupation pour leur bien-être et leur a dit son respect, poursuit le porte-parole. Il a aussi essayé de répondre à leurs questions. Dans ce cadre, le cardinal a également abordé leur relation, en la différenciant d'un mariage chrétien entre un homme et une femme. Il s'agissait bien d'une rencontre personnelle, souligne encore son porte-parole.

    Reconnaissance symbolique

    Jozef De Kesel souhaiterait à présent répondre à la demande de croyants homosexuels de pouvoir bénéficier d'une reconnaissance symbolique de l'Eglise comme couple. Malgré son progressisme, un mariage religieux parait toutefois aller un pont trop loin pour l'archevêque de Malines-Bruxelles. Il ne voit pas non plus d'un bon oeil une "bénédiction" ecclésiastique car elle ressemblerait trop à celle d'un mariage.

    Une "célébration de remerciement"?

    "S'il y a une certaine retenue dans le point de vue de l'Eglise, c'est pour préserver d'autant plus la grande valeur du mariage et de la famille", ajoute Geert De Kerpel. Si les homosexuels veulent malgré tout un symbole de la part de l'Eglise, le cardinal pense plutôt à une "célébration de remerciement" ou une "célébration de prière". Un échange d'alliances ne serait par contre pas possible, selon lui ».

    Notre commentaire :

    On devine que ces positions "ouvertes", qui vont au-delà de ce que l'Eglise romaine concède, réjouissent des commentateurs comme Christian Laporte qui, dans  « La Libre » du 5 mai dernier, applaudit comme à chaque fois qu'hier Mgr Danneels ou aujourd'hui Mgr De Kesel semblent aller dans le sens d'un libéralisme de plus en plus manifeste. Le chroniqueur de « La Libre » se complaît aussi bien évidemment à souligner le contraste de ces ouvertures avec l'enseignement strictement catholique de Mgr Léonard...

    Quelle est la position de l’Eglise vis-à-vis des homosexuels qui souhaitent voir leur union bénie par l’Eglise ?

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    On a pu lire ci-dessus que Mgr Jozef De Kesel, cardinal-archevêque de Malines et Bruxelles serait favorable à une reconnaissance symbolique des unions homosexuelles par l’Eglise.

    Pour la distinguer du sacrement de mariage, la bénédiction d’une telle union s’appellerait « célébration de remerciement » ou « célébration de prière » : remerciement ou prière pour quoi ou pour qui ? Là, le cardinal n’est pas beaucoup plus clair que le pape François dans son exhortation sur l’accès des divorcés remariés à la communion sacramentelle.

    Qu’il soit permis de lui préférer la clarté d’expression de son prédécesseur à la tête de la primature de l’épiscopat belge. Sur ce sujet, Mgr Léonard, interrogé lors d’une conférence donnée à l’Université de Liège le 28 janvier 2015, avait fait la réponse suivante :

    « -Quelle est la position de l’Eglise vis-à-vis des homosexuels qui souhaitent voir leur union bénie par l’Eglise ?

    « - L’amitié est plus large que l’amour sous sa forme sexuelle et il y a un langage de la sexualité, non pas parce qu’on y parlerait nécessairement beaucoup mais parce que, par elle-même, elle dit l’union des époux et l’ouverture à la vie. J’ai peu parlé tout à l’heure de cette dimension de la sexualité : l’ouverture à la vie, la fécondité, l’importance des enfants. Je signale que le synode [extraordinaire des évêques réunis à Rome du 5 au 19 octobre 2014,], dans son dernier paragraphe, a invité à une relecture positive, bienveillante et fructueuse de l’encyclique « Humanae vitae ». J’ai trouvé cela assez original et c’était proposé par des gens desquels je ne me serais pas attendu à ce qu’ils fassent une publicité pour cette encyclique. Je ferme la parenthèse.

    Pour en revenir au langage, je trouve que si l’on emploie celui de la sexualité, il faut en respecter la grammaire. Quand je parle français, j’essaie de respecter la grammaire française, pas toujours mais alors je reconnais que je fais une faute. Quand je parle néerlandais, j’essaie de respecter la grammaire du néerlandais. Je n’y arrive pas toujours et je reconnais que je fais une faute parce que je ne respecte pas la grammaire de ce langage. Or, la grammaire de la sexualité, dans l’espèce humaine comme dans toute la nature, c’est la différenciation et la polarité du masculin et du féminin. Si l’on veut avoir des petits veaux, il faut tout de même avoir une vache et un taureau…ou un vétérinaire, enfin vous me comprenez ! La sexualité c’est, comme le nom l’indique : secare (couper), section, secteur, sexe, sécante : elle repose sur la polarité du masculin et du féminin.

    Je vous dis en résumé ce que je dis en une heure ou deux quand je rencontre des personnes dans ce cas. Quand j’ai été professeur à Louvain, j’ai tout de même consacré un certain nombre de soirées à accompagner des étudiants dans cette situation et je les ai aidés à comprendre que, comme chrétiens en tout cas, ils étaient invités et je les invitais au nom du Seigneur à respecter, avec sa grâce, le langage de la sexualité. Et, s’ils aimaient une personne du même sexe, où il n’y a pas cette complémentarité que requiert la sexualité par sa définition même, je leur recommandais : eh bien, essaie de vivre dans la chasteté et si tu as un garçon, car c’était souvent des jeunes, que tu aimes beaucoup, vis avec lui une amitié, mais comme beaucoup de gens vivent une amitié. Moi, j’ai de l’amitié pour beaucoup de gens, hommes et femmes, je l’exprime affectivement mais pas sexuellement parce que ce n’est pas dans la manière dont je suis appelé à vivre la sexualité. Je la vis autrement, sur un autre registre. Donc, j’invitais ces personnes, avec patience, respect et délicatesse, à respecter le langage de la sexualité et à ne pas exprimer sexuellement leur amitié pour un autre homme, ou une autre femme dans le cas des filles, en découvrant que le langage affectif est plus large que le langage sexuel.

    Alors, quand on dit cela, tel que je viens de le résumer, cela fait un beau titre dans les journaux, mais quand on prend le temps, quand c’est dit avec respect, c’est autre chose. J’ai été touché, même si je ne l’ai pas entendu mais lu, par le témoignage d’un homosexuel chrétien, Philippe Ariño si j’ai bon souvenir, qui au nom de son expérience –il a vécu dans l’homosexualité- dit : non, ce n’était pas juste et, avec respect, il dit à tous ceux qui, sans l’avoir choisie, ont cette orientation : ne vous engagez pas dans cette voie-là. Mais il faut une forte motivation pour cela, comme il faut aussi parfois une forte motivation chez un homme marié avec une femme pour résister aux attraits d’une autre femme, ou d’un autre homme. Il faut aussi savoir exprimer l’amitié sur un registre autre que le registre sexuel. C’est une erreur, sur le plan social et sur le plan chrétien, de vouloir instituer la relation homosexuelle comme si c’était un mariage. C’est, je pense, une erreur politique et sociale. Qu’on reconnaisse une forme de partenariat pour deux hommes qui vivent ensemble ou deux femmes qui vivent ensemble, comme une mère et sa fille ou une dame et sa gouvernante, dans le but d’assurer une sécurité patrimoniale, économique ou de logement, cela je peux le comprendre mais nous ne devons pas, je pense, instituer sur le plan civil un mariage homosexuel et, au synode (*), je pense que tout le monde était d’accord là-dessus. Et nous ne devons pas non plus effectuer une sorte de reconnaissance ecclésiale de cet état de vie. Cela ne me parait pas correct. Maintenant, si l’Esprit-Saint pense autrement, eh bien, qu’il en convainque le synode prochain, mais je doute fort du succès de l’opération. A long terme, tout ce mouvement inspiré par la théorie du « genre » -qui dissocie totalement la culture sexuelle de la sexualité physique, corporelle- est pernicieux : c’est une nouvelle forme de dualisme, comme s’il y avait une identité sexuelle au niveau de la volonté qui soit déconnectée de ce que nous sommes par notre physique, notre incarnation.

    Je dis ceci avec beaucoup de respect des personnes, en excluant toutes les formes de moquerie, de discrimination injuste. Mais ce n’est pas une discrimination injuste de dire qu’on ne marie pas deux femmes ensemble ou deux hommes ensemble : ce n’est pas une discrimination injuste parce que les situations sont objectivement différentes. »

    Tout un monde post-chrétien, y compris au sein de l’Eglise  actuelle, se bouche les oreilles pour ne pas entendre un tel langage, exactement comme les  apôtres se récriant à propos de l’interdiction du divorce par Jésus : « mais, à ce compte-là, qui peut être sauvé? ». Le Christ répond : aux hommes, c’est impossible mais tout est possible pour celui qui met sa confiance en Dieu car, pour Lui, tout est possible.

    JPS

    _____

     (*) synode extraordinaire des évêques sur la famille,  réuni à Rome du5 au 19 octobre 2014

  • Célibat sacerdotal en péril : le cardinal Sarah est monté au créneau

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    Célibat sacerdotal en péril : à Chartres, le cardinal Sarah est monté au créneau lors du Pèlerinage de la Pentecôte

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    Vers une dilution  supplémentaire  de l’identité du sacerdoce en vue dans l’Eglise latine ? De l’abbé Claude Barthe sur le site du bi-mensuel « L’Homme Nouveau » (23 mai 2018) :

     « On sait qu’une assemblée spéciale du Synode des évêques va se réunir, en octobre 2019, pour l’Amazonie, et qu’elle traitera de l’ordination d’hommes mariés pour répondre aux « nécessités pastorales » locales. De plus, le cardinal Stella, Préfet de la Congrégation pour le Clergé, personnage majeur de la Curie du Pape François, a confirmé, dans un entretien publié dans Tutti gli uomini di Francesco « Tous les hommes de François », de Fabio Marchese Ragona: (San Paolo, 2018), que le Saint-Siège est bien en train d’étudier la possibilité de « l'ordination d’hommes mariés pour un sacerdoce à temps partiel ». Le Cardinal Stella a en outre précisé que l'abolition de la règle du célibat pour les candidats à l’ordination ne concernerait pas seulement l’Amazonie, mais aussi « quelques îles du Pacifique, et pas seulement ». Cette atteinte gravissime à la structure spirituelle du sacerdoce dans l’Eglise latine a été relayée au Canada, par une discussion exploratoire des évêques du Québec, en Allemagne, au Mexique (région du Chiapas), au Brésil, en Afrique du Sud. Dans ce contexte, le cardinal Sarah a consacré à la défense du célibat sacerdotal un passage de son homélie prononcée, dans la cathédrale de Chartres, le 21 mai, lors de la messe conclusive du Pèlerinage de « Notre-Dame de Chrétienté » (plus de 12.000 pèlerins cette année) :

    « Chers frères prêtres, gardez toujours cette certitude : être avec le Christ sur la Croix, c'est cela que le  célibat sacerdotal proclame au monde ! Le projet, de nouveau émis par certains, de détacher le célibat du sacerdoce en conférant le sacrement de l’Ordre à des hommes mariés (les viri probati) pour, disent-ils, "des raisons ou des nécessités pastorales", aura pour graves conséquences, en réalité, de rompre définitivement avec la Tradition apostolique. Nous allons fabriquer un sacerdoce à notre taille humaine, mais nous ne perpétuons pas, nous ne prolongeons pas le sacerdoce du Christ, obéissant, pauvre et chaste. En effet, le prêtre n’est pas seulement un alter Christus, mais il est vraiment ipse Christus, il est le Christ lui-même ! Et c'est pour cela qu'à la suite du Christ et de l’Église, le prêtre sera toujours un signe de contradiction ! »

    Notre commentaire : 

    On peut penser que, comme c’est déjà le cas dans l’Eglise grecque, une telle « ouverture » de la prêtrise aux hommes mariés serait reçue comme la création d’un sacerdoce de seconde zone et conduirait en outre à déstabiliser le diaconat permanent qui peine déjà à prendre ses marques depuis son exhumation par le concile « Vatican II ».   

    JPS

     

  • Qui peut communier ?

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    Qui peut communier ?

    « Prenez et mangez-en tous ». A première vue, la liturgie eucharistique nous invite tous à communier. Sans exception. Dans les deux formes du rite romain. En réalité, le magistère de l’Eglise nous enseigne les conditions aussi bien indispensables que souhaitables pour recevoir fructueusement le Corps et le Sang du Christ. Quelles sont-elles ? Dans le mensuel « La Nef » du mois de mai 2018, l’abbé Laurent Spriet, prêtre du diocèse de Lyon (Communauté Totus Tuus) nous les rappelle. Nous reproduisons ici des extraits de l’article relatifs aux conditions indispensables :

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     «  Etre baptisé

    Puisqu’une des finalités de la Communion est de nourrir en nous la vie divine, la première condition pour pouvoir recevoir l’eucharistie est d’avoir reçu le baptême. Les personnes non baptisées (donc les catéchumènes compris) ne peuvent donc pas recevoir la sainte Communion.

    « Avoir la vraie foi en l’eucharistie, et une foi vivante

    La participation à la communion eucharistique implique la communion dans la doctrine des Apôtres. Celui qui ne croit pas en la présence vraie, réelle, et substantielle du Christ en l’eucharistie ne peut pas communier.

    En outre, il faut être un membre vivant du Corps du Christ qui est l’Eglise. Il ne suffit pas d’appartenir de « corps » à l’Eglise, il faut encore lui appartenir de « coeur » c’est-à-dire avoir la « foi opérant par la charité » (Ga 5, 6).

    « Etre en état de grâce

    D’où la norme rappelée par le Catéchisme de l’Eglise catholique : « celui qui est conscient d’un péché grave [ou mortel] doit recevoir le sacrement de la réconciliation avant d’accéder à la communion »[]Notons bien que le jugement sur l’état de grâce appartient non pas au ministre qui distribue la sainte eucharistie mais bien uniquement à la personne qui s’approche de l’autel pour communier […] : il s’agit en effet d’un jugement de conscience du communiant (cf. saint Jean-Paul II, Ecclesia de Eucharistia vivit, n 37). Cette discipline de lEglise nest pas nouvelle. Nous lisons en effet sous la plume de saint Jean Chrysostome : « Moi aussi, j’élève la voix, je supplie, je prie et je vous supplie de ne pas vous approcher de cette table sainte avec une conscience souillée et corrompue. Une telle attitude en effet ne s’appellera jamais communion, même si nous recevions mille fois le Corps du Seigneur, mais plutôt condamnation, tourment et accroissement des châtiments » (Homélies sur Isaïe 6, 3: PG 56, 139). Nous connaissons en effet les paroles très fortes de saint Paul aux Corinthiens que l’Eglise nous fait entendre le Jeudi-Saint : « Quiconque mange ce pain ou boit cette coupe du Seigneur indignement aura à répondre du Corps et du Sang du Seigneur. Que chacun donc s’éprouve soi-même et qu’il mange alors de ce pain et boive de cette coupe ; car celui qui mange et boit, mange et boit sa propre condamnation, s’il n’y discerne le Corps » (1 Co 11, 27-29). Recevoir le Corps du Christ en sachant que l’on est en état de péché mortel c’est Le recevoir indignement. C’est un sacrilège. Le pape Benoit XVI a attiré notre attention sur ce point en écrivant : « à notre époque, les fidèles se trouvent immergés dans une culture qui tend à effacer le sens du péché, favorisant un comportement superficiel qui porte à oublier la nécessité d’être dans la grâce de Dieu pour s’approcher dignement de la communion sacramentelle » (« Sacramentum caritatis », n 20). Pour être admis au banquet des noces de l’Agneau il faut avoir l’habit nuptial du baptême (Mt 22, 1-14) et s’il est sali (par le péché mortel), il faut le laver et le blanchir dans le Sang de l’Agneau (Ap 7, 14).

    « Appartenir à l’Eglise catholique

    L’Eucharistie suppose et renforce la communion ecclésiale. Cest la raison pour laquelle, par exemple, il nest pas possible de communier à une Messe valide mais non catholique (sauf la disposition prévue par le canon 844 [..], et reprise dans Sacramentum Caritatis n 56). Cest pourquoi Saint Ignace dAntioche écrivait : « Que cette Eucharistie soit seule regardée comme légitime, qui se fait sous la présidence de l’évêque ou de celui qu’il en a chargé. Là où parait l’évêque, que là soit la communauté, de même que là où est le Christ Jésus, là est l’Eglise catholique » (Ad Smyrnenses, 8, 2). Cela implique la pleine communion avec le successeur de Pierre et les évêques en lien avec lui [..]

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    « Le pardon des offenses et la charité fraternelle

    L’Eucharistie est le sacrement de la charité. Il suppose et fait croître la charité. D’où cette parole fondamentale du Seigneur : « Si donc tu présentes ton offrande à l’autel, et que là tu te souviennes que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande devant  l’autel, et va d’abord te réconcilier avec ton frère ; puis, viens présenter ton offrande » (Mt 5, 23-24). Et nous pourrions ajouter : « ensuite, viens communier ». La communion présuppose le pardon des offenses. De plus, si je naime pas « Dieu caché dans mon prochain » (saint Louis-Marie Grignion de Montfort) alors je ne peux pas communier au Corps de Jésus. Saint Jean Chrysostome nous interpelle encore vigoureusement : «tu as goûté au Sang du Seigneur et tu ne reconnais pas même ton frère. Tu déshonores cette table même, en ne jugeant pas digne de partager ta nourriture celui qui a été jugé digne de prendre part à cette table. Dieu t’a libéré de tous tes péchés et t’y a invité. Et toi, pas même alors, tu n’es devenu plus miséricordieux » (hom. in 1 Cor. 27, 4 : PG 61, 229-230).

    « Ne pas être empêché par le droit

     Tout baptisé qui n’en est pas empêché par le droit peut et doit être admis à la sainte communion (Canon 912). Ainsi, « les excommuniés [..], les interdits, après l’infliction ou la déclaration de la peine, et ceux qui persistent avec et obstination dans un péché grave et manifeste, ne seront pas admis à la sainte communion » (Canon 915).

    « Etre à jeun depuis au moins une heure.

     Qui va recevoir la très sainte Eucharistie s’abstiendra, au moins une heure avant la sainte communion, de prendre tout aliment et boisson, à l’exception seulement de l’eau et des médicaments. Les personnes âgées et les malades, ainsi que celles qui s’en occupent, peuvent recevoir la très sainte Eucharistie même si elles ont pris quelque chose moins d’une heure auparavant (Canon 919 § 1 et 3).

    « Avoir une attitude et une tenue corporelle respectueuses du Seigneur.

    Si nous allions à une audience avec le pape ou avec saint Louis, nous ferions attention à notre manière d’être et à notre tenue : combien plus lorsque nous approchons du Seigneur et que nous allons Le recevoir. C’est une évidence pour celui ou pour celle qui a la foi. « L’attitude corporelle (gestes, vêtements) traduira le respect, la solennité, la joie de ce moment où le Christ devient notre hôte [..]» (CEC 1387).

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    Pour résumer toutes ces conditions et aller à l’essentiel, méditons cet écrit de Mgr David Macaire (archevêque de Saint-Pierre et Fort-de-France) : « Ce nest pas en communiant ou en ne communiant pas que lon fait ce que Dieu veut, cest en se confessant ! Il faut, certes, éviter les scandales quand on vit une situation publique ambigüe, mais on peut communier si, et seulement si, dans le secret du confessionnal, le prêtre envoyé pour ça par Dieu nous a jugés suffisamment contrits pour recevoir le pardon de nos péchés. Voilà pourquoi je fais souvent ce communiqué précis avant la communion aux messes que je préside : « Pour communier, recevoir le Corps du Christ, je vous rappelle qu’il faut être baptisé, avoir fait sa première communion, s’être confessé, avoir reçu l’absolution et vivre selon l’Evangile » […] ».